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254. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

D’ailleurs, l’élève, qui, pendant deux heures au moins, s’occupe à faire des assemblages d’idées et de phrases péniblement trouvées, jetées sur le papier sans ordre, sans liaison, vient se heurter à une difficulté presque insurmontable, quand son esprit déjà fatigué par de laborieux efforts, se voit obligé de lutter, pour reproduire dans une langue étrangère, dont les tournures s’éloignent absolument de la forme française, des gallicismes qui souvent lui ont coûté bien des peines. […] Ici, l’esprit n’est pas contraint de se soumettre au joug d’une pénible attention, puisque la langue française est seule employée, et l’on ne saurait accuser cette lecture d’être fastidieuse, rebutante, sous prétexte d’équivoques et d’obscurités. […] Tous ceux qui sont ici présents applaudiraient à mes paroles, si leur langue n’était enchaînée par la crainte.

255. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Il savait toutes les langues de l’Europe et n’en parlait aucune avec agrément, ayant beaucoup plus de réflexion dans l’esprit que d’imagination.

256. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Cette différence est fondée à la fois, et sur celle des langues, et sur celle du caractère des peuples à qui les deux orateurs avaient affaire.

257. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

L’âne vint à son tour, et dit : J’ai souvenance, Qu’en un pré de moines passant, La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. […] — Je tondis de ce pré lu largeur de ma langue. […] Le vieillard prit l’Anglais par la main, et l’ayant conduit à sa cabane, il le traita avec une douceur extraordinaire — … Mais en lui apprenant la langue et ses arts des sauvages, quelquefois le vieillard versait des larmes — … Le printemps revint, la campagne recommença - — … Le sauvage emmena l’officier anglais, et lui rappelant ses bienfaits, lui fit jurer de ne jamais verser le sang d’un Abenaki — … Arrivé en présence du camp anglais, le sauvage demande à l’officier s’il avait un père — … Sur sa réponse affirmative, le vieux Abenaki dit qu’il avait eu un fils, que les Anglais avaient tué — … il lui montra le soleil levant et des arbres en fleurs, et voulut savoir si ces objets lui faisaient plaisir — … Sans doute, reprit le jeune homme — … Eh bien ! […] Que de fois, m’asseyant silencieux à votre base, j’évoque — tout cet amas — de héros, de peuples et de générations, que le torrent des siècles emporta dans son cours ; royaumes, villes, tribus, sultans, rois, califes, noms célèbres autrefois, et maintenant ombres vaines, vous leur survivez, — vous êtes en même temps Les archives des âges et le tombeau des rois, le dépôt de la science, de la religion, des langues, la merveille, le logogriphe et la leçon du sage.

258. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Il faut alors qu’il connaisse toutes les richesses de la langue dans laquelle il écrit, pour exprimer ces objets avec une élégante noblesse.

259. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Le traducteur dit qu’il s’est abstenu de traduire le troisième « d’autant qu’il contient divers préceptes d’eloquence et observations illustres d’exemples recueillis de divers orateurs et poetes, dont la grace consiste en la diction grecque et y est tellement attachée qu’elle ne passe point en quelque autre langue que ce soit, moins encore en la nostre qu’en la latine, etc. » (Au lecteur.) — Son neveu Robert (III) Estienne, avocat au Parlement, fils de Henri (III) Estienne, donna en 1630 (in-8º) une nouvelle édition de cette traduction, complétée par celle du livre III. […] L’une consiste à faire passer dans notre langue toute la pensée et jusqu’aux expressions de l’auteur traduit, avec un tel souci de la fidélité littérale, que l’on retrouve, dans le texte français, le génie même du texte original. […] L’auteur comique doit mettre, dans la bouche de chacun de ses personnages, la langue parlée dans son pays ; mais, dans celle d’un étranger, la langue parlée dans le pays où il est. […] Sapho : Si ton désir portait sur des choses bonnes et honnêtes ; si ta langue n’avait pas prémédité quelque mauvaise parole, la honte ne serait pas dans tes yeux, mais tu pourrais exprimer un vœu légitime.

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