Je juge de leur mérite, comme vous faites de celui des poëtes au lieu où vous êtes.
Nous les citons pour qu’on juge du ton auquel était alors montée l’opinion catholique : …………… Sus, sus, soldars, foudroyons ceste race ; Qu’il ne soit plus aucun vestige et trace Des huguenots ; ils ont assez vescu.
Socrate à ses juges. « J’ai la ferme espérance, juges, que la mort à laquelle je suis condamné sera un bonheur pour moi ; car il doit nécessairement arriver de deux choses l’une : ou la mort nous enlève tout sentiment, ou nous passons de ce séjour terrestre en d’autres lieux. […] En pénétrant aux enfers, affranchi du pouvoir de ceux qui prétendent être nos juges ici-bas, si l’on comparaît devant Minos, Rhadamanthe, Éaque, Triptolème, qui méritent véritablement le nom de juges, pour vivre avec les âmes des héros qui pratiquèrent la vertu et la justice pendant leur existence, un tel voyage est-il donc funeste et déplorable ? […] Et que ceux de vous, juges, qui ont été d’avis de m’absoudre, ne redoutent pas la mort : il ne peut arriver malheur à l’homme de bien, ni pendant la vie, ni après le trépas ; jamais les dieux immortels ne perdent de vue ses intérêts ; et ce que j’éprouve aujourd’hui moi-même n’est pas l’effet du hasard. […] Après l’amitié formée, ayez confiance : avant de la former, soyez juge.
Veut-on que tout un public s’abuse sur ces sortes de choses, et que chacun n’y soit pas juge du plaisir qu’il y prend ? […] non : la vie des hommes est trop importante, on y agit avec plus de respect ; les lois ne l’ont pas soumise à toutes sortes de personnes, mais seulement aux juges dont on a examiné la probité et la naissance. […] Quel est donc, direz-vous, son éloignement, si l’on en juge par son apparence ? […] L’homme en présence de son juge suprême298. […] Mais le grand nombre des juges décide à la longue d’après les voix du petit nombre éclairé ; vous me paraissez, monsieur, fait pour être à la tête de ce petit nombre.
Un juge sourcilleux, épiant mes ouvrages, Tout à coup, à grands cris, dénonce vingt passages Traduits de tel auteur qu’il nomme ; et, les trouvant, Il s’admire, et se plaît de se voir si savant.
Notons aussi ce portrait de La Bruyère : « Je le sais, Théobalde, vous êtes vieilli ; mais voudriez-vous que je crusse que vous êtes baissé, que vous n’êtes plus poëte ni bel esprit, que vous êtes aussi mauvais juge de tout genre d’ouvrage que méchant auteur, que vous n’avez plus rien de naïf et de délicat dans la conversation ?