Je veux bien que vous y trouviez un canal3 qui fasse rêver les plus grands parleurs, une vallée si solitaire qu’elle puisse leur inspirer du transport et de la joie ; mais malaisément se peut-il faire que vous n’ayez aussi quantité de petits voisins qui vous vont quelquefois importuner, et de qui les visites sont encore plus incommodes que celles que vous recevez à Paris4. […] Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Cette sage uniformité dans la pratique des devoirs, qui paraît si triste aux yeux du monde, est la source de leur joie et de cette égalité d’humeur que rien n’altère. Les jours leur paraissent des moments, parce que tous les moments sont à leurs place : le temps ne leur pèse, pas, parce qu’il a toujours sa destination et son usage ; elles trouvent dans l’arrangement d’une vie uniforme et occupée cette paix et cette joie que les hommes cherchent en vain dans le dérangement et dans une agitation éternelle. » La Bruyère a dit : « L’ennui est entré dans le monde par la paresse ; elle a beaucoup de part à la recherche que font les hommes des plaisirs, du jeu, de la société.
Il garda longtemps cette posture : sa vue restait constamment fixée sur son père : seulement il regardait de temps en temps le ciel à travers le feuillage, et des larmes de joie coulaient de ses yeux. […] Lorsque satisfait de mes faibles soins pour le repos de ta vieillesse cassée, tu verses des larmes de joie ; lorsque tournant tes regards vers le ciel, tu me donnes ta bénédiction d’un air content, ah ! […] Mais bientôt on y fit entrer des sentiments de tendresse et même de joie. […] Boileau 259 a dit après le poète latin : Elle peint des amants la joie et la tristesse. Cette sorte de poésie est donc consacrée aux mouvements du cœur : mais elle se borne aux sentiments doux, soit de tristesse, soit de joie.
Une jeunesse éternelle, un bonheur sans fin, une gloire toute divine est peinte sur leur visage ; mais leur joie n’a rien de folâtre ni d’indécent ; c’est une joie douce, noble, pleine de majesté : c’est un goût sublime de la vérité et de la vertu qui les transporte. Ils sont sans interruption, à chaque moment, dans le même saisissement de cœur où est une mère, qui revoit son cher fils qu’elle avait cru mort ; et cette joie qui échappe bientôt à la mère, ne s’enfuit jamais du cœur de ces hommes. […] Les flots de la liqueur sacrée Couvrent la campagne altérée ; Tout boit, tout s’enivre, tout rit, Et de la joie immodérée Jamais la source ne tarit.
Celui que j’y ferai me donnera la plus grande joie que je puisse recevoir dans ma vie ; mais quelles pensées tristes, de ne point voir de fin à votre séjour ! […] C’est purement de mes nouvelles que vous aurez ; et voyez ma confiance, je suis persuadée que vous aimez mieux celles-là que les autres… Ma fille, aimez-moi toujours : c’est ma vie, c’est mon âme que votre amitié : je vous le disais l’autre jour ; elle fait toute ma joie et toutes mes douleurs.
et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie, tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde ? […] Sans divertissement, il n’y a point de joie ; avec le divertissement, il n’y a point de tristesse. […] Vous aimez la joie, le repos, le plaisir : croyez-moi, j’ai goûté de tout ; il n’y a de joie, de repos, de plaisir qu’à servir Dieu. […] Vous pouvez juger par toutes les inquiétudes que m’a causées votre maladie combien j’ai de joie de votre guérison. […] voilà ce que vous ne trouverez pas ailleurs, et là-dessus ses narines s’enflent ; il cache avec peine sa joie et sa vanité par quelques dehors de modestie771.