L’esprit s’éclaire et s’enrichit ; le jugement se forme et se rectifie ; l’imagination s’embellit et s’enflamme ; le génie s’étend, s’élève, et prend déjà son essor, pour déployer bientôt toute sa grandeur et toutes ses forces.
Enfin, quand on veut, par la narration ou la description, remuer vivement l’âme et déterminer la persuasion, on emploie l’amplification, qui n’est qu’une exposition énergique des choses, destinée à en faire mieux sentir ou la dignité et la grandeur, ou la faiblesse et l’indignité. […] A mesure que le sujet s’élève, on peut arriver à la richesse et à la magnificence : La richesse qui ajoute à la noblesse l’éclat des images, l’abondance des ornements, le nombre de la phrase, ou qui encore renferme sous peu de mots des idées fécondes ; La magnificence qui est la grandeur dans la richesse.
Ce qu’on peut dire avec vérité, c’est que généralement inférieur à Corneille pour la grandeur des idées et des caractères autant que pour la fécondité de l’invention, Racine lui est, en revanche, supérieur par la manière dont il traite la passion et par l’emploi des images dans le style, où il est avec Boileau, notre modèle le plus soutenu. […] Si les chœurs d’Esther et d’Athalie ont surpassé ces premiers essais, on y retrouve encore ce qui est le caractère des œuvres lyriques de Racine, la pureté et l’harmonie du style unie à la grandeur des images.
Elles se distinguent par leur simplicité, leur grâce ou leur grandeur. […] 15° Pensées grandes La pensée est grande, lorsque l’objet qu’elle représente est élevé, imposant et noble : elle a une signification étendue, augmentée quelquefois encore par un terme de comparaison qui en fait mieux sentir la grandeur.
La grandeur Que t’importe, mon cœur, ces naissances des rois, Ces victoires qui font éclater à la fois Cloches et canons en volées, Et louer le Seigneur en pompeux appareil, Et la nuit, dans le ciel des villes en éveil, Monter des gerbes étoilées ? […] plus de grandeur contient plus de néant !
Dégoûté des grandeurs, affaibli par les années, aigri par les revers, Charles-Quint, enpereur d’Allemagne, roi d’Espagne et des deux Siciles, céda l’empire à Ferdinand, son frère, en 1556. […] Vous m’interrogez, moi qui sais combien la fortune est une divinité inconstante, et combien elle se plaît à faire succéder l’abaissement à la grandeur. […] En tout d’ailleurs, il faut considérer la fin ; les Dieux bien souvent, après avoir comblé un mortel de faveurs et de prospérités, ont renversé l’édifice de sa grandeur. » Traduit d’Hérodote, historien grec (480 av. […] Rien de si grand qui ne puisse périr : et en admettant qu’il n’existe aucun autre motif, la grandeur trouve en soi-même la cause de sa destruction. » Traduit de Sénèque. […] Quant à moi, je ne connais pas de bien préférable à la possession d’un ami fidèle ; et l’éclat de la majesté royale convient parfaitement à la grandeur de votre âme. » Traduit de Freinshemius (Supplément de Tite-Live).