Mêlant la lumière aux ténèbres, égaré par ses utopies, couvrant à son insu de l’intérêt général des théories qui flattaient ses propres ressentiments, il entoure d’un appareil logique des sophismes et des paradoxes ; il prête un faux jour d’évidence à des thèses que lui inspire le goût de la contradiction ou de la singularité : il eut une conscience d’apparat qui, sous prétexte de poursuivre la perfection, se dispensa des devoirs indispensables. […] Tous ses sens semblent devenir meilleurs pour le tourmenter : il voit au milieu de la nuit des lueurs menaçantes ; il est toujours environné de l’odeur du carnage ; il découvre le goût du poison jusque dans les mets qu’il a lui-même apprêtés ; son oreille, d’une étrange subtilité, trouve le bruit où tout le monde trouve le silence ; et, en embrassant son ami, il croit sentir sous ses vêtements un poignard caché. » 3. […] En un mot une âme saine peut donner du goût à des occupations communes, comme la santé du corps fait trouver bons les aliments les les plus simples. » (Rousseau.)
Pour les classes de grammaire, où commence à s’éveiller le goût, où les élèves, par l’exercice de la version, s’essayent à écrire, nous avons jugé nécessaire, en vue de leur donner les premières leçons de style, d’être très-rigoureux dans nos choix ; nous les avons donc restreints à l’époque où, d’un accord unanime, le plus haut degré de perfection a été atteint parmi nous, au dix-septième siècle.
Le Batteux, dont les nombreux ouvrages attestent la vaste érudition, la pureté de goût et la sûreté de principes littéraires, nous a fourni de riches matériaux.
Ce sont des légistes, des orateurs, des hommes de goût, nourris aux luttes de la tribune et à la lecture des manuscrits grecs, tous hommes pratiques, la plupart ayant peu écrit, mais beaucoup parlé, beaucoup étudié et surtout beaucoup agi. […] Le faîte du Capitole, ceux des autres édifices, ce n’est pas au goût des artistes que nous les devons, mais à la nécessité. […] Le goût français, ami de la simplicité et du naturel a éloigné du barreau l’appareil tragique des vêtements déchirés, des cheveux épars, des enfants en larmes et des vieillards à cheveux blancs. […] C’est un vin du cru que le temps peut améliorer, mais sans lui ôter son goût de terroir.
Ils paraissent s’être ressentis davantage de la corruption du goût qui régnait à l’époque où ils ont écrit.
Les paisibles habitants de Paris se rendent le soir au spectacle, où l’habitude les entraîne plus que le goût !