Voici ce que disent des puristes La Bruyère et Lainet : Ces sortes de gens ont une fade attention à ce qu’ils disent, et l’on souffre avec eux, dans la conversation, de tout le travail de leur esprit ; ils sont comme pétris de phrases et de petits tours d’expression ; ils ne hasardent point le moindre mot quand il devrait faire le plus bel effet du monde : rien d’heureux ne leur échappe ; rien chez eux ne coule de source et avec liberté ; ils parlent proprement et ennuyeusement.
De là, ces tournures triviales, ces expressions grossières et obscènes, prétendues littérales, et qui n’ont nui qu’a Voltaire aux yeux des gens instruits des deux nations.
Ô les saintes gens !
Lorsque, pendant mon tribunat, voyant la république opprimée, je me dévouai tout entier au sénat expirant, aux chevaliers romains dénués de force et de pouvoir, aux gens de bien asservis par la faction armée de Clodius, pouvais-je penser que je me verrais un jour abandonné des bons citoyens ? […] Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie ; on ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu’à ce que le grand prince, qui ne peut voir égorger ces lions ou comme de timides brebis, calma les courages émus, et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner.
Ce n’est mon fait. » Il en pèse un second, Le sac des grands, des gens en place : Là gisent le travail et le penser profond, L’ardeur de s’élever, la peur de la disgrâce, Même les bons conseils que le hasard confond.
Que bien que mal elle arriva Sans autre aventure fâcheuse ; Voilà nos gens rejoints : et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines… La Fontaine.