Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.
C’est, qu’en effet, le culte chrétien n’était, surtout à cette époque de foi naïve et sincère, qu’un long et divin spectacle ; les cérémonies de l’église, surtout celles des jours de fêtes, étaient, pour les fidèles, autant de drames pieux où se déroulait, sous une forme saisissante, l’histoire des saintes croyances qui remplissaient leur âme. […] Aux approches de la Renaissance, la foi des premiers âges diminua, et avec elle disparut peu à peu l’intérêt qui s’attachait naguère aux drames tirés des Saintes Écritures. […] Mais la raison nous semble celle-ci : la foi dans un merveilleux quelconque n’existe plus guère, nous entendons le merveilleux qui consiste à mettre en rapports directs dans un poème l’homme et la divinité ; la Henriade, faite sur le modèle antique, est une œuvre qu’on voudrait presque pouvoir rayer parmi celles de Voltaire. […] Peinture des caractères d’abord : vaine et railleuse présomption de « l’animal léger », confiance persistante de la tortue qui a foi dans ses efforts persévérants et dans la sécurité outrée de son adversaire ; dialogue vif et enjoué, entremêlé du commentaire de l’auteur, qui joue ici le rôle du chœur antique, péripéties, dénouement, rien n’y manque. […] Tite-Live, qui a eu le bonheur d’assister au règne glorieux d’Auguste, avait foi dans l’avenir ; pour moi, je n’ai ni son enthousiasme, ni sa confiance optimiste.
ma foi, monsieur, Dit avec un ton de rieur Le gaillard savetier, ce n’est point ma manière De compter de la sorte, et je n’entasse guère Un jour sur L’autre : il suffit qu’à la fin J’attrape le bout de l’année. […] « Le style de l’Écriture, dit La Harpe, est au-dessus de tout autre : les trois grandes vertus du christianisme, la Foi, l’Espérance et la Charité respirent dans les psaumes, comme dans tous les livres émanés de l’Esprit Saint, et c’est là ce qui rendra toujours ce recueil si précieux : car, sans la foi, l’âme est privée de lumières ; sans la charité, le cœur est vide de bonnes œuvres : sans l’espérance, la vie n’a point d’objet, et la mort n’a point de consolation. » À toutes les citations qui ont été faites dans ce chapitre : nous ajouterons le célèbre Cantique de Moïse, que tous les enfants des Israélites devaient apprendre par cœur, Ce beau cantique est plein d’éloquence.
Vous savez si j’ai rien épargné, rien négligé, pour vous prodiguer l’instruction publique et particulière, pour prouver à ces mêmes Juifs et aux Gentils la nécessité du retour à Dieu et de la foi en J.
Dans le vers de douze syllabes, la césure tombe sur la sixième, et partage ainsi le vers en deux parties égales ou moitiés qu’on nomme hémistiches, comme dans ce vers de Racine : Ma foi !
De ma foi chrétienne.