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110. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute et lançaient des feux de toutes parts. […] La licence est restreinte par les préceptes ; et, toutefois, vous prenez garde qu’une trop scrupuleuse régularité, qu’une délicatesse trop molle n’éteigne le feu des esprits et n’affaiblisse la vigueur du style.

111. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Mettez que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en cendre ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d’un1… M. […] Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit qu’on remarque dans quelques-uns ; mais c’est par là que j’ai toujours bien auguré de sa judiciaire3, qualité requise pour l’exercice de notre art4.

112. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

L’arrangement des mots et la construction des phrases ont aussi une grande importance, et l’on évitera les constructions forcées pareilles à celle-ci : Au temple suspendues, le feu du sanctuaire éclairait les armes du guerrier. […] Brillante sur ma tige et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin ;         Je veux achever ma journée. […] Quand on dit : la chaleur du feu, la dureté du fer, ces mots sont pris dans le sens propre ; mais si l’on dit : la chaleur du combat, la dureté du cœur, ils sont pris dans le sens figuré. […] Il a les traits réguliers, le teint beau et vermeil, le nez aquilin, les jeux grands, pleins de feu, les cheveux blonds et bouclés, la tête haute, mais un peu penchée vers l’épaule gauche, la taille moyenne, fine et dégagée, le corps bien proportionné et fortifié par un exercice continuel. […] L’inspiration est comme une étincelle de feu céleste qui domine le poète, l’élève au-dessus des autres hommes, et semble donner à son langage un ton surnaturel et divin.

113. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Le mot rayon a été institué pour signifier un trait de lumière ; le mot chaleur, pour signifier une propriété du feu. Ainsi, quand on dit la chaleur du feu, les rayons du soleil, ces mots sont pris dans le sens propre ; mais lorsque l’on dit la chaleur du combat, un rayon d’espérance, ils sont pris dans le sens figuré. […] La métonymie prend : 1° La cause pour l’effet, l’auteur de la chose pour la chose même : Ils ont Moïse et les Prophètes, dit Jésus-Christ, en parlant des juifs, c’est-à-dire, ils ont les livres de Moïse et ceux des Prophètes. —  Si peccaverit anima, portabit iniquitatem suam , elle portera son iniquité, c’est-à-dire la peine de son iniquité. — Vivre de son travail, c’est-à-dire de ce que l’on gagne en travaillant. — Étudier Cicéron, lire Virgile, c’est-à-dire les ouvrages de Cicéron et de Virgile. — On dit Israël, Jacob, Juda, pour désigner le peuple hébreu dont ces hommes étaient les patriarches. — On prend encore les noms des dieux du paganisme pour les choses dont ils sont regardés comme les inventeurs ou auxquelles ils président : ainsi on dit Cérès, pour le blé, les moissons, le pain ; Vulcain pour le feu ; Mars, pour la guerre ; Apollon, pour la poésie ; Neptune, pour la mer, etc. […] Cette figure, une des plus familières à l’orateur, est très propre au pathétique, à l’expression des reproches ainsi que de tous les sentiments impétueux et de toutes les passions violentes, et donne au discours de l’âme, du feu, de la rapidité et de l’énergie. […] Toute la Syrie était en feu.

114. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

Sans doute, c’est la nature qui fait les orateurs, comme l’on a dit qu’elle faisait les poètes, nascuntur poetæ  ; c’est-à-dire que c’est elle qui donne aux uns et aux autres ce génie actif qui s’élance hors de la sphère commune ; cette âme de feu qui sent et qui s’exprime avec une vigueur qui étonne, et une chaleur qui entraîne l’auditeur.

115. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

Mes enfants, les blancs vous regardent, dit le marquis de Saint-Pern, à Crevelt, aux grenadiers français, et les grenadiers restent exposés au feu du canon.

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