Ces pouvres gens s’en alloient à travers des ennemis, lesquels les rechassoient vers la citté ; et tout le camp demeuroit nuict et jour en armes pour cest effect, car ilz les nous rejettoient jusques au pied des murailles, afin que nous les remissions dedens, pour plustost manger ce peu de pain qui nous restoit3, et veoir si la citté se voudroit revoulter4 pour la pitié de leurs serviteurs et chambrieres : mais cella n’y fist rien, et si dura huict jours. Ils ne mangeoient que des herbes, et en moreust plus de la moytié ; car les ennemis les thuoient, et peu s’en sauva…… Ce sont des lois de la guerre : il fault estre cruel bien souvent, pour venir à bout de son ennemy ; Dieu doibt estre bien misericordieux en nostre endroict, qui faizons tant de maux… Vous, Gouverneurs et Cappitaines des places, ne craignés de vous descharger des bouches inutiles ; estouppés5 les oreilles aux cris : si j’eusse creu mon courage6, je l’eusse faict trois mois plustost : peult estre que j’eusse sauvé la ville, ou pour le moingz j’y eusse amusé mon ennemy plus longuement ; cent fois je m’en suis repenty.
Mon ennemi s’est fortifié et mes enfants sont perdus. […] Dans le plaidoyer pour Ligarius, Cicéron reproche à l’accusateur d’avoir été lui-même ennemi de César. […] Votre courage, vos mains, vos yeux, quel ennemi cherchaient-ils ? […] De là vient qu’ils sont chagrins, ennemis du rire et de la plaisanterie. […] voilà l’ennemi !
Il a justifié l’éloge comme la censure ; mais tous, amis ou ennemis, s’accordent à reconnaître qu’il fut le plus universel de tous nos écrivains. Habile, adroit, remuant, infatigable, mêlant les plaisirs aux affaires, homme de cour et de lettres, flatteur des souverains qu’il encensa pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut pas le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence. […] Les ennemis du Tasse firent de sa vie un tissu de malheurs ; ceux de Galilée le firent gémir dans les prisons, à soixante et dix ans, pour avoir connu le mouvement de la terre ; et ce qu’il y a de plus honteux, c’est qu’ils l’obligèrent à se rétracter.
Voici maintenant un exemple emprunté de Massillon : « Vous vous plaignez que votre ennemi vous a décrié en secret et en public. […] Que pouvaient objecter, par exemple, les ennemis de Pompée à son éloquent panégyriste, lorsqu’il s’écriait du haut de la tribune : « Quid enim tàm novum, quàm adolescentem, privatum, exercitum difficili reipublicæ tempore conficere ?
À leur gauche, les Grecs avaient un mur de rochers infranchissables ; à leur droite, une côte vaseuse, inaccessible aux embarcations ; enfin, entre eux et l’ennemi s’élevait un mur pélasgique, c’est-à-dire construit en blocs de pierre longs de deux ou trois mètres et épais à proportion. […] Toutes les républiques de la Grèce se montrent à nous divisées en factions ennemies ; ces factions se combattent, en paroles s’entend, sur la place publique, et le parti vaincu se soumet paisiblement à la décision de la majorité.
Un ennemi qui tue son ennemi, ni par son action elle-même, ni à la veille de la commettre, ne fait rien paraître qui excite la pitié, à part l’effet produit par l’acte en lui-même. […] Il est sauvé, et ses ennemis sont anéantis. […] Est bonne encore toute chose dont le contraire peut être utile aux ennemis. […] Les choses dont se réjouissent nos amis ou s’affligent nos ennemis. […] De même ceux qui n’ont pas un seul ennemi et ceux qui en ont un grand nombre.