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87. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre II. Du Sublime dans les Choses. »

La grandeur du firmament résulte pour nous de son élévation à la fois et de son étendue ; celle de l’Océan vient, non seulement de son étendue, mais du mouvement continuel et de l’irrésistible impétuosité de ses eaux.

88. (1873) Principes de rhétorique française

  N’est-ce pas ici que Borée enleva, dit-on, la jeune Orithye ; l’eau est si claire, si pure et si limpide que des jeunes filles ne pouvaient trouver un endroit plus propice à leurs jeux. […] De Thou dit à propos de la mort de Coligny : Comme si l’on eût voulu que tous les éléments prissent part à son supplice, il fut tué sur la terre, jeté dans l’eau, exposé au feu et pendu dans l’air. […] Le sultan ayant décrété en réponse aux prières des négociants d’Andrinople, que rien ne devait    s’opposer à la navigation de la Maritza, le gouverneur turc, au lieu d’autoriser l’établissement d’une ligne de bateaux à vapeur qu’on sollicitait, fit détruire tous les moulins à eau de ces mêmes négociants, qui lui semblaient s’opposer à la navigation. […] De même, comme cette inversion de Buffon fait ressortir la grâce séduisante et naturelle du cygne : A la noble aisance, à la facilité, à la liberté de ses mouvements sur l’eau, on doit reconnaître le cygne… comme le plus beau modèle que la nature nous ait offert pour l’art de la navigation. […] Que l’on compare la docilité et la soumission du chien avec la fierté et la férocité du tigre,   Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau.

89. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Captive dans la ville d’Argos, tu tourneras le fuseau sous les lois d’une maîtresse impérieuse, et abreuvée d’amertumes, tu iras puiser l’eau à la fontaine d’Hypérée ! […] Nous allons entrer dans des plaines stériles, brûlées par le soleil, ou l’on rencontre à peine quelques sources d’eau, et qui sont infestées de serpents dont la piqûre donne la mort. […] Contrainte de déployer ses voiles aux tempêtes, elle doit aller se briser sur les récifs où les eaux irritées la jetteront. […] adieu, sources sacrées, eaux limpides, je vous quitte, vous que j’avais cru ne devoir jamais quitter ! […] Mais les cavaliers envoyés à sa poursuite, le découvrirent et le retirèrent de l’eau, presque nu et tout couvert de fange.

90. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

On connaît le vrai bien comme le vrai baume : on fait l’essai du baume en le distillant dedans l’eau ; car s’il va au fond et qu’il prenne le dessous, il est jugé pour être du plus fin et précieux : ainsi, pour connaître si un homme est vraiment sage, savant, généreux, noble, il faut voir si ses biens tendent à l’humilité, modestie et soumission ; car alors ce seront de vrais biens ; mais s’ils surnagent, et qu’ils veuillent paraître, ce seront des biens d’autant moins véritables qu’ils seront plus apparents2.

91. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Napoléon 1696-1821 » pp. 234-237

En voyageant à petite journée, vous aurez le temps d’arriver aux eaux sans vous fatiguer.

92. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Des ornements de l’art l’œil bientôt se fatigue ; Mais les bois, mais les eaux, mais les ombrages frais, Tout ce luxe innocent ne fatigue jamais. […] Et les jeunes zéphyrs, de leur chaudes haleines, Ont fondu l’écorce des eaux. […] Cette jeune plante, dit Bossuet en parlant d’une jeune princesse docile aux inspirations de la grâce, ainsi arrosée des eaux du ciel, ne fut pas longtemps sans porter des fruits . […] Qu’il coule avec lenteur, quand de petits ruisseaux Traînent languissamment leurs gémissantes eaux. […] Qu’Ajax soulève un roc et le lance avec peine, Chaque syllabe est lourde et chaque mot se traîne ; Mais vois d’un pied léger Camille effleurer l’eau, Le vers vole et la suit aussi prompt que l’oiseau.

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