. — L’ouvrage, ajoute sur cette histoire le même critique, est dans un goût parfait d’élégance rapide et de simplicité.
Sainte-Beuve lui a consacré dans ses Critiques et Portraits (tome IV).
Celui-ci aime le demi-jour, celui-là veut une vive lumière, car il défie le regard perçant de la critique ; l’un n’a réussi qu’une seule fois, l’autre, dix fois exposé, charmera toujours. […] Ainsi fait un sage ami : critique judicieux, il n’a ni pitié ni excuse pour les vers lâches ou durs ; les vers négligés, il les efface d’un revers de plume ; il supprime l’emphase ambitieuse ; la phrase est un peu obscure : il vous force à l’éclaircir ; il fait le procès aux mots équivoques ; il marque tous les changements à faire : il devient un Aristarque enfin. […] 1038La poésie est comme la peinture : 1039il y aura tel morceau 1040qui charmera toi davantage, 1041si tu te tiens plus près de lui ; 1042et tel autre te charmera plus ; 1043si tu t’en éloignes davantage ; 1044celui-ci aime l’obscurité, 1045cet autre, qui ne redoute pas 1046la perspicacité sévère 1047du juge (de la critique), 1048voudra être vu 1049sous la lumière (au grand jour) ; 1050celui-ci a plus une-fois, 1051celui-là, redemandé (revu) dix-fois, 1052plaira toujours.
Les critiques ne s’accordent pas sur leurs véritables analogies ou leurs différences essentielles.
Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A.
Si Chapelain, qui caractérise excellemment son imitation des anciens de « servile et désagréable » (Lettre à Balzac, 27 mai 1640), si Boileau, qui qualifie durement son « faste pédantesque », sont suspects, l’un d’incompétence, l’autre de mauvaise humeur, on ne mettra pas en doute l’autorité de l’écrivain qui a su le mieux, au xviie siècle, revêtir notre langue de la couleur antique, ni l’impartialité du critique qui a justifié, en les reprenant, plusieurs idées de Ronsard sur l’enrichissement de la langue par les emprunts étrangers et la formation de mots nouveaux, sur les vers mesurés, sur la rime, sur les inversions. […] « Té, tein, te. » C’est par ces exigences sévères, quelquefois étroites, et cette rigueur intolérante de critique qu’il disciplina l’inspiration et la langue.