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34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

En effet, dès que l’astre du jour se fut caché, quelques-uns de ces rayons décomposés éclairèrent les arcades demi-transparentes du pont d’une couleur ponceau, se reflétèrent dans les vallons, et au sommet des rochers, tandis que des torrents de lumière couvraient ses contours de l’or le plus pur2 ; mais la masse entière resta dans sa demi-teinte obscure, et on voyait autour des nuages qui s’élevaient de ses flancs les lueurs des tonnerres dont on entendait les roulements lointains. […] A mesure que nous approchions, le trouble de leurs têtes augmentait : comme ils en étaient absents depuis plusieurs années, ils ne pouvaient se lasser d’admirer la verdure des collines, le feuillage des arbres, et jusqu’aux rochers du rivage couverts d’algues et de mousse, comme si tous ces objets leur eussent été nouveaux.

35. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Les cygnes, qui couvraient autrefois toute la rivière, se sont retirés en ce lieu de sûreté, et vivent dans un canal qui fait rêver les plus grands parleurs aussitôt qu’ils s’en approchent, et au bord duquel je suis toujours heureux. […] Vous savez bien, monsieur, qu’un des devants de mon pourpoint178 est couvert d’une grande tache de l’huile de la lampe. […] Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront ; mais la nuit a été un jour autour de moi. […] Elle est située à mi-côte ; une rivière baigne ses murs, et coule ensuite dans une belle prairie ; elle a une forêt épaisse qui la couvre des vents758 froids et de l’aquilon. […] Je passe la belle rivière de Dordogne, presque toute couverte des bateaux qui accompagnent le mien.

36. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

L’adjectif sentimental, que notre langue a emprunté de celle des Anglais, est un de ces mots que l’on prodigue d’autant plus volontiers, qu’il a toujours l’air de signifier quelque chose, et qu’il couvre heureusement le vide absolu d’idées, et le défaut de justesse dans l’application, il ne sera pas hors de propos de remarquer ici que la fortune de tous ces grands mots qui disent tant en apparence, pour signifier quelquefois si peu dans le fond, date précisément de l’époque où l’on a commencé à substituer le jargon au raisonnement suivi, et l’emphase des mots au sentiment, qui s’exprime toujours d’autant plus simplement, qu’il est plus vrai. […] La Mort, déployant ses ailes, Couvrait d’ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et dans cette nuit funeste, Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis. […] ce peuple prosterné, Ce temple dont la mousse a couvert les portiques, Ses vieux murs, son jour sombre et ses vitraux gothiques ; Cette lampe d’airain, qui, dans l’antiquité, Symbole du soleil et de l’éternité, Luit devant le Très-Haut, jour et nuit suspendue ; La majesté d’un Dieu parmi nous descendue, Les pleurs, les vœux, l’encens qui montent vers l’autel, Et de jeunes beautés, qui, sous l’œil maternel, Adoucissent encore par leur voix innocente De la religion la pompe attendrissante ; Cet orgue qui se tait, ce silence pieux, L’invisible union de la terre et des cieux, Tout enflamme, agrandit, émeut l’homme sensible : Il croit avoir franchi ce monde inaccessible, Où sur des harpes d’or l’immortel séraphin Au pied de Jehovah chante l’hymne sans fin.

37. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Je vins au presbytère Comme j’avais coutume, à la Saint-Jean d’été, A pied, par le sentier du chamois fréquenté, Mon fusil sous le bras, et mes deux chiens en laisse, Montant, courbé, ces monts que chaque pas abaisse1 Mais songeant au plaisir que j’aurais, vers le soir, A frapper à sa porte, à monter, à m’asseoir Au coin de son foyer tout flamboyant d’érable, A voir la blanche nappe étendue, et la table, Couverte par ses mains de légume et de fruit, Nous rassembler causant bien avant dans la nuit2. […] Elle ne proférait ni plainte ni murmure ; Seulement, du drap noir qui couvrait sa figure Un mouvement léger, convulsif, continu, Trahissait le sanglot dans son sein retenu3. […] Les artistes grecs avaient aussi couvert d’un voile le visage de Niobé.

38. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

Elle l’ouvrit et en tira une chemise couverte de larges taches de sang. « Voici la chemise de votre père, Orso. » Et elle la jeta sur ses genoux. « Voici le plomb qui l’a frappé. » Et elle posa sur la chemise deux balles oxydées. « Orso, mon frère ! […] Couverte de cette vapeur épaisse que perçaient les cimes de quelques arbres, la campagne ressemblait à une vaste inondation.

39. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il faut couvrir de terre, Engraisser de fumier le lit qui les resserre. […] Au milieu vous voyez ce vert, ami de la nature, cette couleur chérie dont elle se plaît, au retour du printemps, à couvrir le feuillage des chênes sur le haut des montagnes, et le gazon naissant dans nos prairies. […] Toutes les faveurs de la fortune, tout l’éclat imposant des dignités, toutes les douceurs d’un amour pur et honnête ne sont rien à ses yeux, en comparaison de la gloire dont se couvre le grand poëte. […] Ajustez, pour couvrir un manquement de foi, Ce que je m’en vais lire….. […] Il voit plus que jamais ses campagnes couvertes De Romains que la guerre enrichit de ses pertes.

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