Ce sujet admet donc des passions modérées, qui peuvent produire des plaintes, des chansons, des combats poétiques, des récits intéressants. […] Voyez sa première épitre, adressée au roi Louis XIV, où il vante les bienfaits de la paix et combat la manie de la guerre et des conquêtes. […] Il s’étonne, il combat l’ardeur qui le possède, Et voudrait secouer du démon qui l’obsède Le joug impérieux.
Il y a quelques livres répandus dans sa chambre indifféremment ; ouvrez-les, c’est le Combat spirituel, le Chrétien intérieur et l’Année sainte ; d’autres livres sont sous la clef. […] » et distingue, comme par l’odorat, que le combat va se donner, avant qu’il se donne. Il entend, ce semble le commandement des généraux, et il prend garde au bruit confus de l’armée. » Cette admirable description du cheval nous montre l’intrépidité de ce fier animal, son impatience de s’élancer en avant, sa joie lorsqu’il entend le son de la trompette guerrière, son intelligence qui lui fait comprendre que le combat va s’engager, et ses frémissements par lesquels il exprime son allégresse et son courage.
. — Les six autres étoiles sont : — d’abord le maître dont la direction, l’exemple, ardeur les a guidés, formés, échauffés, Jean Dorat, ou D’Aurat, qui, avant d’être mis à la tête du collège du Coquelet, avait été précepteur d’Antoine de Baïf quand Ronsard était secrétaire de Lazare de Baïf, son père, puis précepteur des pages du roi ; — Du Bellay, mort en 1560, à trente-six ans, sans avoir eu le temps d’être le premier dans la victoire après avoir été le premier au combat ; — Jodelle, mort en 1573, après avoir, a l’âge de vingt et un ans (1553), accompli dans l’œuvre commune la tache, applaudie avec enthousiasme, de restaurer la tragédie antique par sa Cléopâtre et de créer la comédie par Eugène ou la Rencontre ; — Antoine de Baïf, qui survécut de quatre ans au chef et aux beaux jours de l’école, et produisit sans fin, et, souvent aussi, sans goût : — Remi Belleau, l’ami de prédilection de Ronsard, plus jeune que lui de quatre ans, mort huit ans avant lui, le « gentil » Belleau, la grâce et la « mignardise » de l’école ; — enfin Pontus de Thyard, ne en 1511, mort en 1603, abbé et évêque de Chalon-sur-Saône pendant, vingt ans (1573-1598), un des derniers adeptes de l’école de Marot, une des premières conquêtes de l’école de Ronsard, le dernier survivent de la pléiade, qui, contemporain enfin de Malherbe, fut témoin des trois révolutions poétiques du siècle et renonça de bonne heure à la poésie, qui lui avait donné grande renommée, pour se livrer à l’étude des mathématiques et de la théologie. […] Avant qu’il soit long temps on luy rendra son change234, Comme à Villegaignon235 qui ne s’est bien trouvé D’avoir ce grand Calvin au combat esprouvé. « Quant à moy je suis prest, et ne perdray courage, Ferme comme un rocher, le rempart d’un rivage, Qui se moque des vents, et n’est jamais donté236. […] Il sentit vivement l’horreur des guerres qui désolaient la France ; c’est sur elle qu’il pleure par les voix de plus d’un chœur antique de ses tragédies ; c’est son passé héroïque qu’il glorifie par la voix de Bradamante : Aux François ne se veoit un teint si delicat, Mais une main robuste endurcie au combat. La sueur du harnois est nostre commun baume ; Les combats, les assauts sont l’esbat du royaume. […] Quand il tient une grappe en sa vigne choisie, Dont la couleur combat avec la cramoisie !
Dans Paris assiégé, des fanatiques, conduits par des ambitieux et des traîtres, déchainaient la fureur aveugle de la foule contre le souverain légitime, ce Béarnais, qui, entouré de ses fidèles, épuisait en des combats glorieux, mais stériles, sa valeur et sa prudence. — Ce fut l’heure de la Ménippée.
Le cœur peut mourir en tuant le corps ; mais je ne connais pour lui que cette fin : c’est celle du combat par la victoire1.
Comparez la fable de La Fontaine sur le combat des Rats et des Belottes.