Les hymnes romaines sont remarquables, dit Mgr Pallu du Parc, en ce qu’elles possèdent la vraie beauté de la prière, c’est-à-dire le principal ornement de l’hymne chrétienne. […] Rousseau, dont nous ne nommerons ici que l’ode au prince Eugène de Savoie, celles qui sont adressées aux princes chrétiens, sur l’armement des Turcs contre Venise en 1715, à Malherbe contre les détracteurs de l’antiquité, et l’ode sur la bataille de Péterwaradin. […] La religion chrétienne qui, en épurant le cœur, le dispose à la poésie la plus sublime et la plus tendre, et qui fait de l’élégie une prière pleine de chaleur, de simplicité et d’onction, a inspiré quelques pièces remarquables en ce genre. […] Disons, en finissant, que si le mérite de Rousseau en ce genre est incontestable, il est regrettable de voir ce poète, dans toutes ses cantates, n’employer que des allégories païennes, et sacrifier tout à la plus déplorable des passions, sans aucun retour de morale chrétienne. […] Nous croyons qu’il serait beaucoup plus convenable, lorsqu’il s’agit de poètes et d’époux chrétiens, de substituer les idées si pures de notre religion et les personnages si augustes qu’elle nous apprend à vénérer et à invoquer, à toutes les friperies mythologiques dont le moindre inconvénient est de frapper par leur invraisemblance.
Tout en regrettant qu’il ait troublé la paix du monde chrétien, bornons-nous à dire quelques mots de l’homme et de l’écrivain. […] Le plus mémorable de ses titres littéraires est l’Institution chrétienne, dont la première édition parut en 1535, et qu’il transforma jusqu’à la fin de sa vie, pour en faire le code de ses fidèles. […] De ma foi chrétienne.
Chrétien sincère, et ambitieux de donner aux vérités de la foi la rigueur de la certitude scientifique, il conçut l’idée d’appliquer à l’apologie des dogmes révélés une méthode et des raisons qui devaient forcer l’incrédule dans ses derniers retranchements. […] Elle leur défend encore plus fortement que les lois civiles de se faire justice à eux-mêmes : et c’est par son esprit que les rois chrétiens ne se la font pas dans les crimes de lèse-majesté même au premier chef, et qu’ils remettent les criminels entre les mains des juges pour les faire punir selon les lois et dans les formes de la justice. […] Est-ce par grimace et par feinte que les juges chrétiens ont établi ce règlement ; et ne l’ont-ils pas fait pour proportionner les lois civiles à celles de l’Évangile, de peur que la pratique extérieure de la justice ne fût contraire aux sentiments intérieurs que des chrétiens doivent avoir ? […] Joubert a dit : « Pascal a la misanthropie chrétienne : forte, douce et tendre. » 1.
Rien ne doit dédommager le chrétien dans le pardon des offenses, que la consolation d’imiter Jésus-Christ, et de lui obéir ; que les titres qui, dans un ennemi, lui découvrent un frère ; que l’espérance de retrouver devant le juge éternel la même indulgence dont il aura usé envers les hommes. […] Et quand la religion des chrétiens n’aurait point d’autre preuves contre l’incrédulité, que l’élévation de cette maxime, elle aurait toujours ce degré de sainteté, et par conséquent de vraisemblance, sur toutes les sectes qui ont jamais paru sur la terre ». […] Il commence par gémir de la nécessité que lui impose la corruption des mœurs, de venir prouver à des hommes, à des chrétiens, la certitude d’une vérité qui n’excitait pas même de doutes chez les philosophes païens, et qui était l’âme de tout ce qui se faisait alors de grand ou d’estimable. […] Puisque l’âme est immortelle, puisque c’est un ridicule pour le vrai philosophe, et un blasphème pour le chrétien que d’en douter, il n’est pas moins certain qu’un sort quelconque attend dans l’avenir cette âme, quand elle aura brisé les liens qui l’arrêtent ici-bas : l’un est une conséquence indispensable de l’autre.
Mais les chrétiens de nos jours ont-ils droit de prétendre aux mêmes faveurs ? […] La religion chrétienne est raisonnable. […] La religion chrétienne est glorieuse. […] Peinture de la grandeur et de l’élévation du chrétien dans toutes les circonstances de la vie. […] C’est à ce but que doit tendre l’orateur chrétien.
Oui, Monsieur le Vicaire général, votre ouvrage, par l’exactitude et la netteté des définitions, par la justesse des divisions, par l’esprit si profondément chrétien qui l’inspire, me paraît fait, entre tous les autres, pour développer sûrement le goût littéraire, élever les esprits et orner les cœurs. […] Vous n’avez pas oublié surtout que le bien et le beau sont inséparables, et vous ne négligez jamais l’occasion de faire ressortir les richesses littéraires de nos saintes Écritures et de nos grands auteurs chrétiens. […] Mais j’ai reconnu qu’on avait trouvé avec raison dans votre œuvre plus de méthode, d’ordre, de netteté, de précision et d’esprit chrétien, que dans les œuvres de même nature destinées à servir de manuel.