Madame de Saint-Pierre, étonnée d’une vivacité qu’elle ne lui avait pas encore vue, crut devoir le punir en le privant de la promenade ; et comme il ne cessait de l’importuner par ses larmes et par ses protestations, elle prit le parti de s’en débarrasser en l’enfermant seul dans une chambre. […] L’existence de Dieu, démontrée par les phénomènes de la nature et par la voix du cœur ; la conscience, loi morale du devoir, qui incline doucement l’âme au joug de la vertu et lui fait fuir le vice ; les passions avec leurs bons et leurs mauvais côtés ; les goûts, les instincts avec leurs tendances diverses ; les secrets de la nature que l’on cherche à pénétrer ; les sciences et leurs merveilleux résultats,, les lettres avec leur influence et leur utilité ; la critique @ littéraire, si propre à donner de la finesse et du tact au jugement ; les arts avec les trésors de poésie qu’ils renferment ; tout cela peut être l’objet de dissertations animées et ingénieuses où l’esprit et le style trouvent à déployer sans cesse de nouvelles ressources.
Au milieu d’un peuple à la fois législateur et juge, devant qui l’on plaidait, non-seulement pour la fortune et la vie du citoyen, mais pour l’utilité, la gloire et le salut de la république ; dans un État où chacun aspirait à dominer par la parole, que des hommes, sans cesse en guerre dans la lice de l’éloquence, pour leurs amis ou pour eux-mêmes, et qui venaient y décider, comme des gladiateurs, de leur perte ou de leur salut, aient attaché à ce grand art tout l’intérêt de leur sûreté, de leur fortune et de leur gloire, rien de plus naturel : mais quel serait pour nous le fruit, l’emploi de ces longues études ? […] Heur se plaçait où bonheur ne saurait entrer ; il a fait heureux, qui est si français, et il a cessé de l’être ; si quelques poètes s’en sont servis, c’est moins par choix que par la contrainte de la mesure. […] Fin subsiste sans conséquence pour finer, qui vient de lui, pendant que cesse et cesser régnent également. […] Car la Critique, à l’œil sévère et juste, Gardant les clefs de cette porte auguste, D’un bras d’airain fièrement repoussait Le peuple goth qui sans cesse avançait. […] Toutes nos institutions, nos réflexions, nos connaissances, n’ont pour objet que de nous procurer un bonheur vers lequel notre propre nature nous force de tendre sans cesse.
Timide et glacé en toutes choses, remettant sans cesse, espérant peu, sans énergie, tremblant pour l’avenir, quinteux, maussade, il n’a d’éloges que pour le bon vieux temps ! […] si un copiste, averti sans cesse, et sans cesse retombant dans la même faute, est indigne de pardon ; s’il est naturel de siffler l’artiste maladroit qui touche éternellement à faux la même corde : ainsi, dans l’écrivain presque toujours en défaut, je ne vois plus qu’un Chérile, un méchant poëte, chez qui deux ou trois vers passables me font sourire en m’étonnant : tandis que j’en veux au sublime Homère, s’il sommeille quelquefois ; et pourtant, n’est-ce pas bien pardonnable dans un long poëme ?
Toujours en présence d’objets nouveaux, leur imagination est sans cesse dans un état d’excitation qui exalte leurs passions au plus haut degré ; ils pensent, ils s’expriment avec hardiesse et sans contrainte. […] On a divisé les temps en divers moments d’action ; le temps n’a point été considéré comme durable, mais comme fuyant sans cesse ; l’action passée est plus ou moins complètement achevée, les choses futures plus ou moins éloignées et à divers degrés. […] Un des plus grands plaisirs que nous procure la poésie, c’est qu’elle nous met, pour ainsi dire, toujours au milieu de nos semblables, et nous montre sans cesse des êtres animés, pensant, sentant, agissant comme nous ferions nous-mêmes. […] La constituante cessa ses fonctions, et le 21 septembre 1792 s’ouvrit la session de l’Assemblée conventionnelle. […] Je n’entends pas par cette expression un point unique auquel doivent se rapporter toutes les parties du discours ; je permets de former un faisceau de divers sujets liés ensemble., mais je veux que l’un d’eux prédomine sans cesse sur les autres.
Non, mille fois non ; je soutiens qu’avec du travail on peut être élégant, brillant, hardi, téméraire même, sans cesser d’être correct et sensé ; que tous les vrais poëtes de tous les âges, et entre autres M. de Lamartine lui-même, l’ont prouvé surabondamment, et que la source de ces non-sens n’est ni l’ignorance, ni l’impuissance, mais le dédain pour les règles, et surtout la précipitation paresseuse qui sacrifie parfois le bien faire au besoin de faire vite.
Les curieux, pour me connaître, Avec grand soin me font leur cour, Mais mon destin me défendre paraître ; Car l’instant où je vois le jour, Est l’instant où je cesse d’être.