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122. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Ainsi, plus on s’est, en tout sens, éloigné de la nature, plus on a mis d’affectation à avoir sans cesse son nom à la bouche, ce qui est en effet beaucoup plus commun que de la connaître, et plus facile surtout que de l’imiter. […] Il y a plus : l’auteur français cesse d’être tendre, affectueux et intéressant, dès l’instant qu’il quitte le ton et le style antiques, pour leur substituer le style et le ton modernes.

123. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Lamartine 1790-1869 [Notice] Tour à tour historien, publiciste, diplomate, orateur et personnage politique mêlé à des crises orageuses, où il joua un rôle pacificateur, M. de Lamartine n’a jamais cessé d’être un poëte. […] Nisard a dit de cette poésie délicieuse : « Elle s’épanche en des vers d’une harmonie que Racine même n’a pas connue : ce charme ne cessera qu’avec la langue française2. » Priére de l’indigent O toi dont l’oreille s’incline Au nid du pauvre passereau, Au brin d’herbe de la colline Qui soupire après un peu d’eau ; Providence qui les console, Toi qui sais de quelle humble main S’échappe la secrète obole Dont le pauvre achète son pain ; Charge-toi, seule, ô Providence, De connaître nos bienfaiteurs, Et de puiser leur récompense Dans les trésors de tes faveurs !

124. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

N’est-ce pas là traiter indignement la raison de l’homme, et la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux, puisqu’on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal ? […] Il est dans l’ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s’instruit sans cesse dans son progrès ; car il tire avantage, non-seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu’il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu’il s’est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu’ils en ont laissés.

125. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

C’est lui qui colore toute l’étendue de l’olympe, quand chassés loin des cieux, les nuages ont cessé de voiler la voûte azurée. […] Qu’est-ce donc que l’instant où l’on cesse de vivre ? […] Quoique ce danger doive toujours aller en croissant, il doit cependant y avoir des momens, où la crainte cesse, pour faire place à l’espérance. […] Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que Duc, Prince, ou Princesse. […] Il faut, comme je l’ai déjà dit, qu’il lise sans cesse les meilleures pièces de Corneille, celles de Racine et de nos autres bons tragiques.

126. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Il apprécie et demande la rime difficile, comme stimulant la pensée et l’invention, ce qui ne laisse pas d’être vrai ; il argue contre Desportes de la césure dans : Il me fait voir assez | d’autres faits admirables ; Et mon cœur cessera | d’idolâtrer vos yeux ; Les premiers jours qu’Amour | range sous sa puissance. […] Nul ne le sçait, si premier43 ne l’essaye ; Vous me debvrez (si je puis) du retour : Et vous feray encores ung bon tour44 ; A celle fin qu’il n’y ayt faulte nulle, Je vous feray une belle cedulle45, A vous payer (sans usure il s’entend) Quand on verra tout le monde content ; Ou (si voulez) à payer ce sera, Quand vostre loz46 et renom cessera. […]     O vous, doctes prelats, poussez du Sainct Esprit, Qui estes assemblez au nom de Jesus-Christ, Et taschez sainctement par une voye utile De conduire l’Eglise à l’accord d’un concile226 ; Vous-mesmes les premiers, prelats, reformez-vous, Et comme vrais pasteurs faite la guerre aux loups ; Ostez l’ambition, la richesse excessive ; Arrachez de vos cœurs la jeunesse lascive, Soyez sobres de table, et sobres de propos ; De vos troupeaux commis227 cherchez-moy le repos, Non le vostre, prelats ; car votre vray office Est de prescher sans cesse et de chasser le vice. […] Cessent de plus mouvoir mes nerfs et mes arteres354, Cesse mon cœur de battre, et mes deux yeux de voir, Alors qu’un tel dessein je pourray concevoir. […] Épitaphe de Gilles Bourdin, procureur général du Roy Bourdin eut un esprit veillant incessamment Et un corps endormi, chargé d’âge et de graisse ; L’esprit pront se plaignoit du corps toujours dormant, Le corps lourd, de l’esprit qui n’avoit point de cesse.

127. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lamennais 1782-1854 » pp. 243-246

Mais à l’entrée, il y a un passage où deux ne sauraient marcher de front, et où l’on cessé un instant de se voir : c’est là tout. » 2.

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