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24. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Toutefois, en ces lieux hérissés de buissons, Un parterre de fleurs6, quelques plantes heureuses7 Qu’élevaient avec soin ses mains laborieuses, Un jardin, un verger, dociles à ses lois, Lui donnaient le bonheur qui s’enfuit loin des rois8. […] Vous consolez ses maux, vous parez son bonheur ; Vous êtes ses trésors, vous êtes son honneur, L’amour de ses beaux ans, l’espoir de son vieil âge, Ses compagnons des champs, ses amis de voyage5 ; Et de paix, de vertus, d’études entouré, L’exil même avec vous est un abri sacré6. […] Lebrun, le Bonheur de l’étude, t.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

En contemplant le regard de Niobé4, de cette douleur calme et terrible qui semble accuser les dieux d’avoir été jaloux du bonheur d’une mère, quel sentiment s’élève dans notre sein ! […] L’enthousiasme et le malheur Si l’enthousiasme enivre l’âme de bonheur, par un prestige singulier il soutient encore dans l’infortune ; il laisse après lui je ne sais quelle trace lumineuse et profonde qui ne permet pas même à l’absence de nous effacer du cœur de nos amis. […] Si quelque malheur cependant ravissait de tels avantages à notre enfant, le même sentiment prendrait alors une autre forme : il exalterait en nous la pitié, la sympathie, le bonheur d’être nécessaire.

26. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

Quand la destinée sembla s’attendrir en sa faveur, cette tardive clémence ne fut qu’une cruauté de plus ; car s’il entrevit un instant le bonheur dans une alliance qui lui assurait l’aisance, la dignité d’un loisir indépendant et les joies domestiques, il ne put jouir de ces biens, et expira en vue de la terre promise. […] Nous y fîmes une halte assez longue, appuyés sur nos bâtons et tout émerveillés1… Un foyer hospitalier Le 20. — Je n’ai jamais goûté avec autant d’intensité et de recueillement le bonheur de la vie de famille1. […] Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M.

27. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Qui jamais éprouva le bonheur que je goûte ? […] À la vue de ce monde qui paraît renfermer pour elle le bonheur, notre nature s’élance, pleine d’espérances et d’illusions. […] Tel est le dénouement inévitable de tout bonheur humain ; telle est la loi fatale à laquelle aucun d’eux ne saurait se dérober. […] Le bonheur est donc une ombre, la vie une déception, nos désirs un piège trompeur. […] C’est par eux que le genre humain marche de plus en plus à la science et au bonheur.

28. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Né avec un esprit actif et inquiet, il chercha dans toutes les conditions de la vie un bonheur qu’il ne put trouver. […] Au contraire, les habitants du Bocage virent avec crainte et chagrin tous ces changements, qui ne pouvaient que troubler leur bonheur loin d’y ajouter. […] Une vie accompagnée d’un extrême bonheur joint à une longue expérience serait illustre par les seules actions qu’il avait achevées dès sa jeunesse. […] Sa vie entière n’est qu’un long et héroïque dévouement au bonheur de ses semblables. […] Quel bonheur de me voir la fille d’un tel père !

29. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

            À juger d’eux en ce moment,             Vous croiriez qu’ils n’ont qu’une affaire, Et que tout leur bonheur dépend uniquement             De ce qu’en ce jour ils vont faire. […] C’est la peinture du bonheur que goûtent les justes et les bons Rois dans les Champs-Élyséesa. […] Une jeunesse éternelle, un bonheur sans fin, une gloire toute divine est peinte sur leur visage ; mais leur joie n’a rien de folâtre ni d’indécent ; c’est une joie douce, noble, pleine de majesté : c’est un goût sublime de la vérité et de la vertu qui les transporte. […] M. le Duc de N***, dans ses Réflexions critiques sur le génie d’Horace, de Despréaux et de Rousseau, a donné la traduction de quelques strophes d’une Ode, dans laquelle le Poète latin chante les douceurs de la vie champêtre, et le bonheur de celui qui sillonnant le champ de ses pères, vit, comme eux, sans soins, sans affaires, sans créanciers. […] et dans ceux-ci de la Chartreuse de Gresset : J’ai vu mille peines cruelles Sous un vain masque de bonheur ; Mille petitesses réelles Sous une écorce de grandeur ; Mille lâchetés infidèles Sous un coloris de candeur.

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