C’est beaucoup de pouvoir dire avec Musset : Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre.
Il ne s’agit pas tant de montrer beaucoup de choses que de les montrer avec ordre, c’est-à-dire de la façon la mieux appropriée à la nature du sujet et la plus efficace pour produire l’interêt. […] Suivre l’ordre réel ou probable des faits et des temps, c’est d’ordinaire le meilleur moyen de donner au récit beaucoup de clarté. […] C’est une confusion commune de croire qu’on abrège parce qu’on dit beaucoup de choses avec très peu de mots : abréger c’est supprimer tous les détails inutiles et dire ce qui est essentiel avec autant de mots qu’il convient. […] En suivant cette voie modeste, l’écrivain sera sûr de n’avoir omis aucun des aspects sous lesquels son sujet peut être envisagé ; il gagnera beaucoup de temps par la régularité même de sa marche, au lieu de s’égarer en rêveries et en digressions inutiles. […] L’emploi de la période réclame beaucoup de goût et de mesure.
Il faut présenter les circonstances avec beaucoup de grâce, les revêtir du coloris le plus propre, et fixer les yeux inconstants de l’auditeur, toujours prêt à se laisser distraire par quelque objet extérieur. […] Mais il faut qu’il use de ce moyen avec une grande réserve ; car l’abus est tout prêt de l’usage ; et l’on risque beaucoup de s’égarer et de perdre sa cause quand, au lieu d’aller droit au but, on fait le principal d’un enjolivement qui ne doit être que l’accessoire. […] On sent assez qu’il devait résulter d’un tel usage une grande monotonie et beaucoup de fadeur.
Si les Troyens qui ont leurs foyers dans la ville se rangeaient d’un côté, et si les Grecs de l’autre se partageaient en décades, et que chacune d’elles prît un Troyen pour lui verser à boire, beaucoup de décades manqueraient d’échanson. […] Ce n’est qu’à regret qu’Ulysse a quitté son île sablonneuse d’Ithaque : il lui en a coûté beaucoup de laisser sa jeune femme et son enfant à la merci des chefs ambitieux de sa principauté, pour courir les chances d’une expédition aussi hasardeuse que le siége de Troie. […] Soit, j’en payerai seul les frais, mais seul aussi j’aurai le droit d’y faire inscrire mon nom. » — Il ne craint pas même de leur infliger de rudes leçons, sachant bien que les peuples sont comme les enfants, qui n’obéissent pas volontiers, si un peu de crainte ne se trouve mêlée à l’amour qu’on leur inspire : « — Quand j’ay fidèlement et bien administré la charge que vous m’aviez commise, j’en ai receu de vous oultrage, honte et villannie, et maintenant que j’ay fait semblant de ne veoir point beaucoup de larcins et de pilleries que l’on commet en vos finances, vous me tenez pour homme de bien et bon citoïen ; mais je vous dis et vous déclare que j’ay plus de honte de l’honneur que vous me faittes maintenant que je n’eus de l’amende en laquelle vous me condamnastes l’année passée. » Et ne croyez pas que, pour être la simple expression du bon sens pratique, le langage de ces grands hommes d’État manque de véhémence et de couleur.
Quand le commerce est en peu de mains, on voit quelques fortunes prodigieuses et beaucoup de misère ; lorsqu’enfin il est plus étendu, l’opulence est générale, les grandes fortunes rares.
Parabole Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine4 de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple.