Il faut prendre garde de faire soupçonner que l’on attend soi-même quelques bienfaits par suite de la faveur dont on félicite : ce serait une inconvenance impardonnable. […] Dans un dialogue la réplique ne doit pas se faire attendre, excepté dans les situations où les passions et les sentiments sont excités. […] La réplique doit-elle se faire attendre dans un dialogue ? […] Rangés devant le vieil autel de pierre Nous attendions venir l’humble bannière. […] [Jules Taulier]) Au lieu de : nous attendions que l’humble bannière vînt.
Enfin les messieurs revenaient, et ce moment si attendu n’apportait pas un grand changement dans la manière d’être des femmes : les hommes continuaient leur conversation auprès de la cheminée ; les femmes restaient dans le fond de la chambre, distribuaient les tasses de thé ; et quand l’heure du départ arrivait, elles s’en allaient avec leurs époux, prêtes à recommencer le lendemain une vie qui ne différait de celle de la veille que par la date de l’almanach et par la trace des années, qui venait enfin s’imprimer sur le visage de ces femmes comme si elles eussent vécu pendant ce temps.
« Heureux le prince dont le cœur ne s’est point élevé au milieu de ses prospérités et de sa gloire ; qui, semblable à Salomon, n’a pas attendu que toute sa grandeur expirât avec lui au lit de la mort, pour avouer qu’elle n’était que vanité et affliction d’esprit, et qui s’est humilié sous la main de Dieu, dans le temps même que l’adulation semblait le mettre au-dessus de l’homme !
Le premier événement qui figure avec quelque intérêt dans son histoire, est la chute de ce fameux Crésus, qui soutint ce revers épouvantable avec une fermeté courageuse, que l’on ne semblait pas devoir attendre d’un homme ébloui longtemps de ses richesses, et l’objet et la victime de tous les genres de corruption. […] « Athéniens, je m’attendais à votre colère ; j’en conjecture aisément la cause, et c’est pour vous rappeler à vous-mêmes que je vous ai assemblés.
» Je l’attends cette mort, sans crainte, sans désir : » Je ne puis l’avancer, je ne puis la choisir, etc. » (Ibid. […] Où se trouverait donc l’utilité sublime des conseils de l’écrivain sacré, si, après nous avoir si pleinement convaincus du néant de tout ce qui pourrait nous séduire ici-bas ; après nous avoir démontré si complètement que rien de tout cela ne peut être le bonheur, il ne plaçait sous nos yeux une perspective plus consolante, et encourageait la patience du juste, en lui montrant d’avance la récompense qui attend ses efforts pour les couronner ?
Encore faut-il attendre le xie siècle, et l’expédition de Guillaume le Conquérant, pour rencontrer dans le texte de ses lois le témoignage des progrès accomplis par l’idiome barbare que nous faisaient entrevoir le Serment des fils du Débonnaire, le Chant d’Eulalie et le fragment de Valenciennes. […] Notre sol n’attendait que la semence.