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25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

Un magnifique éloge d’Athènes, de sa constitution, de ses lois, de ses avantages physiques et politiques, du caractère, des mœurs et de la conduite des Athéniens remplit la première partie de ce beau discours ; et ce qui ne nous semblerait qu’un brillant hors-d’œuvre, entre parfaitement ici dans les vues de l’orateur politique, qui, en remettant sous les yeux du peuple qui l’entend le tableau de la gloire et de la prospérité passées d’Athènes, se propose à la fois et de les attacher fortement à la défense d’un pays si digne de leur amour, et de les engager à honorer, à imiter le dévouement de ceux qui n’ont pas craint de mourir pour une si belle cause. […] Abandonnant, à l’imagination l’incertitude de l’avenir, mais ne consultant que leur cœur sur la certitude du présent, persuadés d’ailleurs que le vrai salut du soldat est plutôt dans la mort qu’il trouve au sein de la vengeance que dans la fuite qui ne sauve que sa vie, ils ont évité la honte attachée au titre humiliant de vaincus ; ils se sont en quelque sorte identifiés avec la victoire, et leur âme, exempte de crainte, est sortie du combat avec toute sa gloire, sans avoir même senti pencher la balance du destin ».

26. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Maintenant quelle idée attacher à ce mot noblesse, à propos du style ? […] Quand il y avait une noblesse en France, il y avait en même temps un excellent adage : Noblesse oblige ; c’est-à-dire les prérogatives que la société attache à une haute naissance exigent de ceux à qui le hasard les a données un courage, une élévation, une générosité, certaines qualités enfin, en quelque sorte héréditaires, dans les actes, dans les sentiments, dans les habitudes, qui doivent les distinguer du commun des citoyens et se refléter dans leur langage. […] d’un ministre adressant à Charles-Quint une bien autre métaphore : Et l’aigle impérial qui jadis, sous ta loi, Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oison plumé, dans leur marmite infâme84… Remarquez, au reste, quelque valeur que nous attachions à la dignité du style, que nous ne confondons point la noblesse réelle, celle qui vient du cœur et du goût, avec cette noblesse qui n’est que pruderie et misérable étiquette.

27. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Voilà le second ministre1 que vous voyez mourir, depuis que vous êtes à Rome ; rien n’est plus différent que leur mort ; mais rien n’est plus égal que leur fortune, et les cent millions de chaînes qui les attachaient tous deux à la terre. […] Faites donc comme cet homme, tirez les mêmes conséquences, et songez que cette même ville a été autrefois baignée du sang d’un nombre infini de martyrs ; qu’aux premiers siècles toutes les intrigues du conclave se terminaient à choisir entre les prêtres celui qui paraissait avoir le plus de zèle et de force pour soutenir le martyre ; qu’il y eut trente-sept papes qui le souffrirent l’un après l’autre, sans que la certitude de cette fin leur fît fuir ni refuser cette place où la mort était attachée, et quelle mort ! […] Il était surtout attaché à la maison de madame de Sévigné, qui lui fit quelquefois l’honneur de lui céder la plume lorsqu’elle écrivait à son cousin.

28. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Ne me parlez jamais des obligations que vous m’avez : regardez-moi comme dépouillée de tout ce qui m’environne ; attachée au monde, mais voulant me donner à Dieu. […] Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.

29. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

            Avouez-le de bonne foi,             Vous tisonnez tout comme moi… Ce savant, par exemple, attaché sur son livre, Mais qui n’invente rien, ne dit rien de nouveau, Des Auteurs qu’il regratte et qu’il vend à la livre, Croit égaler la gloire, et que son nom doit vivre         Comme le leur, au-delà du tombeau. […] Louis les animant du feu de son courage, Se plaint de sa grandeur qui l’attache au rivage. […] Mais celui-ci obligé de présenter la vérité telle qu’elle est, développe le caractère de ses personnages, pour le faire connaître dans toute son étendue ; et sans trop s’attacher aux autres ornements de l’art, il n’emploie que des couleurs simples et naturelles. […] Son ambition s’attacha aux plus petits objets, comme aux plus grands.

30. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

En effet, si Lentulus a pu croire, sur la foi des devins, qu’à son nom était fatalement attaché la ruine de l’État, pourquoi ne me réjouirais-je pas à l’idée qu’à mon consulat est aussi fatalement attachée la conservation de la république ? […] celui qui fut attaché à la statue de Marcellus. […] Détrompez-vous ; tous les hommes sont attachés à leur religion. […] Rien ne peut sauver les fugitifs ; on les amène en public, et on les attache au poteau. […] Ces conventions une fois réglées, on les tirait de la prison pour les attacher au poteau.

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