Ère, n. f. date d’où se comptent les années.
Dix-huit années de préparation studieuse à laquelle s’ajouta l’expérience du monde nourrirent sa forte éloquence, qui, à partir de 1669, se multiplia sans relâche pour semer le bon grain.
Enfin les messieurs revenaient, et ce moment si attendu n’apportait pas un grand changement dans la manière d’être des femmes : les hommes continuaient leur conversation auprès de la cheminée ; les femmes restaient dans le fond de la chambre, distribuaient les tasses de thé ; et quand l’heure du départ arrivait, elles s’en allaient avec leurs époux, prêtes à recommencer le lendemain une vie qui ne différait de celle de la veille que par la date de l’almanach et par la trace des années, qui venait enfin s’imprimer sur le visage de ces femmes comme si elles eussent vécu pendant ce temps.
Adieu à un ami 2 Je pose la plume, mon cher ami ; je n’ai fait, vous le voyez, que rassembler des fragments de correspondance, recueillir des renseignements dignes de foi, retracer quelques faits, et exprimer des sentiments que quinze années n’ont point affaiblis, et qui sont encore dans mon âme aussi vifs, aussi profonds qu’ils l’ont jamais été.
Madame de Sévigné écrit à sa fille : « Il y a aujourd’hui bien des années, ma fille qu’il vint au monde une créature destinée à vous aimer à toutes choses. […] Nous citons ici quelques lettres de devoirs ; la première, à cause du sujet qu’elle renferme, peut encore être nommée lettre de bonne année. […] « On veut, ma chère tante, que je vous fasse un compliment de bonne année.
Si l’on remet cette étude si pénible à un âge un peu plus avancé, et qu’on appelle la jeunesse, l’on n’a pas la force d’y persévérer ; et si l’on y persévère, c’est consumer à la recherche des langues le même temps qui est consacré à l’usage que l’on en doit faire ; c’est borner à la science des mots un âge qui veut déjà aller plus loin, et qui demande des choses ; c’est au moins avoir perdu les premières et les plus belles années de sa vie. […] Les jours, les mois, les années, s’enfoncent et se perdent sans retour dans l’abîme des temps.