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28. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

Les lettres Vous êtes un exemple, monsieur, de l’utilité des lettres dans la carrière des affaires. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Silvestre de Sacy Né en 1804 » pp. 271-274

Qui ne s’est figuré, avec délices, une petite retraite bien sûre, bien modeste, où l’on n’aurait plus à s’occuper que du beau et du vrai en eux-mêmes, où l’on ne verrait plus les hommes et leurs passions, les affaires et leurs ennuis, l’histoire et ses terribles agitations, qu’à travers ce rayon de pure lumière que le génie des grands écrivains a répandu sur tout ce qu’il représente ? […] Quel plaisir de ne se sentir pas tiraillé, au milieu de ces enivrantes études, par l’affaire qui vous rappelle à la maison, de ne pas porter au fond de l’âme l’idée importune de l’ennui qui vous a donné rendez-vous pour ce soir ou pour demain, et qui ne sera, hélas !

30. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Ces nouvelles ayant en peu de jours été portées par toute la France, le parlement, qui était à Tours, alarmé d’ailleurs des entreprises et des menées des ligueurs qui l’environnaient de tous côtés, dépêcha au roi Paul Huraut de Valegran, maître des requêtes et depuis archevêque d’Aix, par lequel il lui proposait qu’il ne voyait plus qu’un expédient pour sauver l’Etat : c’était que, comme autrefois on avait vu à Rome deux princes associés au gouvernement de l’empire, ainsi dans cette occasion l’oncle et le neveu régnassent conjointement, l’un ayant la conduite des affaires, l’autre celle des armes, et tous deux ralliant les religions ensemble. […] Ceux qui nous pensent envelopper sont ou ceux même que nous avons tenus enfermés si lâchement dans Paris, ou gens qui ne valent pas mieux, et qui auront plus d’affaires entre eux-mêmes que contre nous.

31. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Iamais homme ne s’enquit moins et ne fureta moins ez affaires d’aultruy. […] Je m’asseure que vous ne serés des derniers à vous mettre de la partie ; il n’y manquera pas d’honneur à acquerir, et je sçais vostre façon de besoigner en tel affaire. […] Il m’a esté comme ma conscience, et m’a dicté à l’oreille beaucoup de bonnes honnestetez et maximes excellentes pour ma conduite et pour le gouvernement des affaires. […] M. le Cardinal, entrant dans les affaires, se mit dans l’esprit de ruiner tous les deux. […] et n’eussent-ils pas conclu, aussi faussement qu’ils font encore en cette autre affaire, que la chose n’étoit pas faisable, à cause qu’elle n’auroit pas été faite ?

32. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Les hommes d’affaires et de science, les hommes politiques répètent, sans le savoir, le précepte d’Aristote, et ne reconnaissent que la puissance de la logique et de l’évidence. […] Elles ont leur application dans le travail journalier des affaires et de la vie, comme dans les études. […] Le style des sciences ou des affaires n’est pas le style des lettres ; mais pourquoi en bannir la facilité, l’élégance, la pureté du langage ? […] Le but que se propose un rapporteur est d’instruire les juges, ses confrères, de l’affaire sur laquelle ils ont à prononcer avec lui ; or, pour le faire avec succès, il faut que la distribution méthodique de la matière qu’il entreprend de traiter, et l’ordre qu’il mettra dans les faits et les preuves, y répandent une si grande netteté, que tous puissent sans peine et sans effort entendre l’affaire qu’on leur rapporte. […] Il n’y a pas beaucoup à retrancher de ces sages et simples paroles pour y trouver les règles du langage des affaires.

33. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Que faites-vous cependant, grand homme d’affaires, homme qui êtes de tous les secrets, et sans lequel cette grande comédie du monde manquerait d’un personnage nécessaire ; que faites-vous pour la grande affaire, pour l’affaire de l’éternité ? […] Bossuet dit ailleurs : « Ainsi nous allons toujours tirant après nous cette longue chaîne traînante de notre espérance ; et avec cette espérance, quelle involution d’affaires épineuses ! et à travers de ces affaires et de ces épines, que de péchés, que d’injustices !

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