C’est le précepte d’Horace et de Boileau : Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez.
Un bel exemple en ce genre, cité par tous les critiques français, est le célèbre Qu’il mourût de Corneille, dans la tragédie d’Horace. Pendant le combat fameux entre les Horaces et les Curiaces, le vieil Horace apprend que deux de ses fils ont été tués, et que le troisième a pris la fuite : d’abord il se refuse à le croire ; rendu certain du fait, cette conduite infâme du seul fils qui lui reste le transporte d’indignation ; on lui demande ce qu’il eût voulu que fit ce guerrier qui avait à lui seul trois ennemis à combattre, Qu’il mourût , répond-il.
Ce serait le cas de dire avec Horace : Versus inopes rerum, nugœque canorœ.
Horace recommande aux poëtes qui veulent chanter la prise de Troie, de ne point remonter à la naissance d’Hélène. […] C’est ainsi que le vieil Horace défend son fils, dans la tragédie de Corneille : Lauriers, sacrés rameaux qu’on veut réduire en pondre.
Avestissement. Ce Cours gradué de Versions latines n’est, comme le Cours de Thèmes latins qui l’a précédé, que la syntaxe appliquée et pour ainsi dire en action. Il en suit le développement pas à pas, sans rien donner à l’inconnu, et ne présente jamais d’autres difficultés grammaticales que celles que l’élève peut résoudre à l’aide des règles précédemment étudiées(1). Tout le monde sait que les livres latins, même les plus élémentaires, qu’on fait expliquer aux commençants, sont loin de remplir cette condition. Cornélius Népos et Phèdre n’ont pas pris soin de graduer les difficultés de leur texte conformément à l’ordre de Lhomond ou de tout autre grammairien.
Horace, apprenant la victoire de son fils qu’il avait cru déshonoré par une fuite honteuse, s’écrie : Ô mon fils !