/ 232
32. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Il faut que l’état de honte soit pour lui un état peu fréquent, peu prolongé, insupportable, et qu’il voie aussitôt par où il pourra en sortir : c’est ce que ne produit point l’humiliation ; elle s’accoutume à elle-même ; l’amour-propre, pour échapper à des émotions trop pénibles, se réfugie dans l’apathie ou dans l’insolence ; et les reproches, les sermons, les châtiments, au lieu de faire naître un repentir efficace, n’amènent qu’une lâche tristesse, ou une indifférence funeste3.

33. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

« Grand roi, dit-il à Cyrus, te dirai-je ce que je pense, ou mon état présent me doit-il fermer la bouche » ? […] « Oui, vous vous en prenez à moi, qui me flatte de connaître vos affaires aussi bien que personne, et de savoir en parler ; à moi qui suis l’ami de l’état, et au-dessus des petites considérations d’un vil intérêt. […] Croyez que la jeunesse et la vieillesse ne peuvent rien l’une sans l’autre, et que c’est dans la réunion de tous les âges et de tous les ordres que consiste la force principale de l’état. […] » Les villes que nous allons attaquer sont puissantes, m’a-t-on dit ; indépendantes les unes des autres, elles n’aspirent point à une révolution pour secouer le joug de la servitude, et passer à un état plus heureux ; renfermées dans une seule île, et grecques pour la plupart, elles ne préféreront pas, sans doute, notre domination à leur liberté. — Ajoutez à ces premières considérations, ce qui donne à ces villes un avantage marqué sur nous : une cavalerie nombreuse ; du grain en abondance, qu’elles trouvent dans leurs pays, et qu’elles ne sont pas obligées de faire venir, comme nous, de très loin.

34. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

Mais que l’on en soit bien convaincu, le secret de cette heureuse chance a été le plus souvent la méditation, instinctive peut-être, mais dominante et obstinée ; par elle l’imagination a été émue, le cœur échauffé, l’âme exaltée jusqu’à l’état de passion ; un travail infinie, mystérieux, puissant, a fécondé le sujet. […] Tant d’éléments sont nécessaires, dans notre état actuel de société, à la formation d’un penseur, d’un écrivain inventif 10. […] Le voilà en état de traiter un sujet.

35. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Racine, 1639-1699 » pp. 150-154

Pierre Corneille jugé par Racine 1 Vous, monsieur, qui non-seulement étiez son frère, mais qui avez couru longtemps une même carrière avec lui, vous savez les obligations que lui a notre poésie ; vous savez en quel état se trouvait la scène française lorsqu’il commença à travailler. […] Je ne sais pas bien si je serai en état d’écrire ni à vous ni à personne de plus de quatre jours ; mais continuez à me mander de vos nouvelles.

36. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Saint Louis s’est sanctifié jusque sur le trône : qui peut donc nous empêcher, chacun dans notre état, de nous sanctifier ? […] Un cœur dont la droiture s’est fait voir dans les états de la vie les plus malheureux, et qui y paraissaient les plus opposés, c’est ce qui doit être le sujet de votre instruction ; II.  […] Le public vous a vu avec regret passer à d’autres occupations plus élevées, à des affaires d’état, dont il aurait volontiers chargé quelque autre moins nécessaire à ses plaisirs. […] Les hommes d’état qui délibèrent sur la paix ou sur la guerre, doivent non seulement connaître les forces du royaume, et les moyens par lesquels on pourrait les augmenter, mais encore celles des puissances voisines, pour les comparer les unes aux autres. […] Ce que je dis ici des républiques, peut servir de règle pour les discours qu’on prononce dans les gouvernements monarchiques, aux assemblées des états de certaines provinces, des nobles, du clergé, des commerçants, etc.

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Les premiers empires dont l’histoire fasse mention, ceux des Assyriens et des Égyptiens, étaient des états despotiques : les rênes du gouvernement s’y trouvaient entre les mains d’un seul, ou d’un petit nombre ; accoutumée à une obéissance aveugle, la multitude était conduite, et jamais persuadée. […] La Grèce était partagée en plusieurs petits états.

/ 232