Vous qui près du tombeau venez pour m’écouter, Je suis un cygne aussi : je meurs, je puis chanter !
Veut-on trouver des hommes de meilleure composition, ou du moins plus sincères, et qui, formant le plus grand nombre, doivent être écoutés par préférence ?
C’est un parleur étrange, et qui trouve toujours L’art de ne vous rien dire avec de grands discours : Dans les propos qu’il tient, on ne voit jamais goutte, Et ce n’est que du bruit que tout ce qu’on écoute. […] On a remarqué qu’ils sont hors de la nature, parce qu’il n’est point naturel de voir deux personnes se parler à-la-fois durant un certain temps, soit pour dire la même chose, soit pour se contredire, sans jamais s’écouter ni se répondre. […] Qu’on écoute parler Horace dans Corneille, lorsque Curiace, en le félicitant de ce que Rome l’a nommé avec ses deux frères pour le combat, ne peut s’empêcher de lui témoigner ses craintes pour Albe sa patrie. […] Ecoutons encore dans Racine, Achille brûlant d’aller se signaler sous les remparts de Troie, quoi qu’il sache que les Dieux y ont marqué son tombeau.
Labruyère est encore plus compatissant pour ces épaves d’un vaste naufrage ; écoutez ses plaintes : « Ains a péri : la voyelle qui le commence, et si propre à l’élision, n’a pu le sauver.
Mais vous n’écoutez pas ma voix qui vous appelle ; Aux poissons effrayés vous lancez des cailloux ; Vous allez du pécheur démarrer la nacelle, Et, penchés sur le bord, vous l’attirez vers vous… 3° Style naïf.
Mais il n’en écouta aucune, et se livra tout entier au plaisir de la chasse.