On apporta au père de cet infortuné, non cinquante pièces d’or, mais les cent qui étaient dans la ceinture… Le malheureux père ne put survivre à sa douleur. […] Cependant, je ne puis le dissimuler, je suis moins sensible à ma douleur qu’à l’honneur de ma patrie ; et je la vois prête à se déshonorer pour toujours par le cruel avis qu’on vous propose. […] Tu seras enivrée de douleurs ; tu boiras la même coupe que ta sœur Samarie a bue, qui n’est pleine que de désolations et de tristesse.
Le déshonneur est un plus grand mal que la douleur. — 5. […] Cicéron ressentit une grande douleur de la mort de Trébonius. — 7. […] C’est le propre des hommes courageux, magnanimes et patients, de supporter la douleur avec constance. — 9. […] Méprisez la volupté ; la volupté, achetée au prix de la douleur, est funeste. — 8.
. — Et afin que l’on vît toujours dans ces deux hommes de grands caractères, mais divers, l’un emporté d’un coup soudain, meurt pour son pays comme un Judas Machabée ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire, comme un David, comme lui meurt dans son lit, en publiant les louanges de Dieu et instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis tant de l’éclat de sa vie que de la douleur de sa mort ».
Mais Dieu t’entend gémir, Dieu vers qui te ramène Un vrai remords né des douleurs ; Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine D’être faible dans les malheurs.
La nuyt suyvante elle fut pressee de grandes douleurs et continuelles.
J'ai ressenti une douleur plus grande qu’on ne peut se l’imaginer. […] Conon ressentit plus de douleur de l’incendie et de la ruine de sa patrie, qu’il n’éprouva de joie de son rétablissement11. […] Je ressens une vive douleur. […] En vivant sagement, vous n’aurez à craindre ni la douleur ni la mort.
Par exemple, remarquez ce que font les yeux, ce que font les mains, ce que fait tout le corps, et quelle est sa posture ; ce que fait la voix d’un homme, quand il est pénétré de douleur, ou surpris à la vue d’un objet étonnant. […] Montaigne disait : « Le commerce des livres est bien plus seur et plus à nous qu’aucun autre ; il a, pour sa part, la constance et facilité de son service ; il me console en la vieillesse et en la solitude ; il me décharge du poids d’une oysiveté ennuyeuse, et me desfait à toute heure des compaignies qui me faschent ; il émousse les pointures de la douleur, si elle n’est du tout extrême et maistresse.
Devenu maréchal-de-camp, gouverneur d’Oléron et de Maillezais, vice-amiral de Guienne et de Bretagne, il vit avec douleur une conversion qu’il ne pouvait pardonner, bien qu’elle fût un acte de raison et de patriotisme.
L’extrême douleur et la dernière infamie attiraient les hommes au christianisme ; c’étaient les appâts et les promesses de cette nouvelle secte.
Quand d’erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère !
Elle est plus grande dans un ris inmodéré que dans la plus amère douleur ; et l’on détourne son visage pour rire comme pour pleurer en la présence des grands et de tous ceux que l'on respecte. […] Par exemple, un froid historien qui raconterait la mort de Didon, se contenterait de dire : elle fut si accablée de douleur après le départ d’Enée, qu’elle ne put supporter la vie : elle monta au haut de son palais, elle se mit sur un bûcher, et se tua elle-même. […] j’y verrais une malheureuse mère fondre en larmes et mourir de douleur. […] Le Capitale est le lieu où l’on a répandu le sang de mon frère ; ma maison est un lien où je verrais ma mère pleurer de douleur. […] Où sont ces paroles coupées, qui marquent si bien la nature dans les transports de la douleur ?
) Vous auriez aussi une grande part dans un si grand travail, ô Icare, si la douleur l’eût permis. […] — Tristis, triste, qui a la douleur peinte sur le visage. […] Cic. — Questus, plainte, expression de la peine ou de la douleur. […] Virg. — Lamentatio est le ton plaintif d’un homme qui exprime sa douleur. […] Cic. — Plangor et planctus (de plangere, frapper), lamentations accompagnées de coups sur la poitrine ou ailleurs. — Gemitus, cris qui partent d’un cœur oppressé par la douleur.
Il nous dirait de quelle couleur était la main qui a pris sa chevelure. » — Chacun de ces souvenirs lugubres arrache aux assistants des cris de douleur et de rage. […] Les manifestations trop libres de la joie ou de la douleur, les effusions désordonnées de l’amour ou de la haine leur paraissent honteuses, moins parce qu’elles révèlent une âme faible et incapable de se contenir, que parce qu’elles sortent des limites de la convenance. […] Mais à voir aussi leur crainte de la honte, leur amour de la gloire, leur constance dans la douleur, la dignité de leur langage et de leur maintien, on sent des hommes qui, nés libres, savent qu’ils doivent vivre et mourir libres sous l’œil de leurs égaux.
Gagner sur lui ; faire violence à sa douleur, et obtenir qu’il sorte de lui-même, pour se distraire.
Sa femme s’attachait à lui et le retenait avec violence ; il était entre la douleur de ne pas secourir sa mère et la crainte de blesser sa femme, grosse de cinq mois.
Il n’en reste que la base sur laquelle j’ai écrit avec un crayon : Lugete, Veneres Cupidinesque 4, et les morceaux dispersés qui feraient mourir de douleur Mengs et Winckelmann1, s’ils avaient eu le malheur de vivre assez longtemps pour voir ce spectacle.
La nature a attaché un ton particulier de la voix à l’expression de chaque sentiment, et surtout à l’expression des émotions les plus vives ; si bien qu’un homme qui se plaindrait ou menacerait sur un autre ton que celui qui est ordinaire à la douleur ou à la colère, au lieu de produire la commisération ou la crainte, pourrait se faire moquer de lui. […] L’impulsion qui communique l’enthousiasme poétique inspire aussi une sorte de mélodie, une modulation de sons assortie aux divers mouvements de joie, de douleur, d’admiration, d’amour, de colère. […] Ses accents étaient rudes et sans ordre, mais ils étaient l’effusion naturelle de son cœur, et l’expression ardente de son étonnement, de sa colère, de sa douleur ou de son amitié. […] Le prophète et la ville de Jérusalem font entendre tour à tour les accents de leur douleur, et à la fin le peuple entier adresse en chœur au Tout-Puissant les prières les plus ardentes, les supplications les plus plaintives. […] Le voile dont elle se couvre, les pleurs qu’elle répand, sa confusion en présence de Priam, sa douleur et ses remords à la vue de Ménélas, les reproches qu’elle adresse à Pâris sur sa lâcheté, la tendresse qu’elle lui témoigne ensuite, présentent les traits les plus saillants du caractère d’une femme que nous ne pouvons nous empêcher de plaindre en la condamnant.
J’ai vu Corinthe, Argos, et Crète et les cent villes, Et du fleuve Egyptus les rivages fertiles ; Mais la terre et la mer, et l’âge et les malheurs, Ont épuisé ce corps fatigué de douleurs ; La voix me reste.
« Il est accablé, il se sent lui-même anéanti, et jette des regards de désespoir sur cette ville, qu’il voit avec douleur échapper à sa rage, sur cette ville qui s’applaudit sans doute d’avoir rejeté loin d’elle le poisons qu’elle portait dans son sein ». […] Quant à la sévérité du châtiment, je puis le dire ici : la mort est pour le malheureux qui gémit le terme seulement de ses douleurs, et non pas un supplice ; elle met fin à tous les maux des humains, qui ne voient au-delà ni peines à craindre ni plaisirs à espérer.
Je crains pour vous les discussions d’affaires, et tous les objets qui réveillent votre douleur. […] Laissez donc apaiser votre douleur par la main de Dieu même qui vous a frappée.
Plus loin, dans ses calculs gravement enfoncé, Un couple sérieux, qu’avec fureur possède L’amour du jeu rêveur qu’inventa Palamède, Sur des carrés égaux, différents de couleur, Combattant sans danger, mais non pas sans chaleur, Par cent détours savants conduit à la victoire Ses bataillons d’ébène et ses soldats d’ivoire… Longtemps des camps rivaux le succès est égal ; Enfin l’heureux vainqueur donne l’échec fatal, Se lève, et du vaincu proclame la défaite ; L’autre reste atterré dans sa douleur muette, Et du terrible mât à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l’a vaincu1.
Thiers mérite d’être appelé notre historien national ; car dans les œuvres monumentales que nous devons à sa plume infatigable circule l’éloquence d’une âme française qui, vivement émue par toutes les joies ou toutes les douleurs du citoyen, fait tressaillir les fibres les plus vives du patriotisme populaire.
On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie ; on le garde à petit bruit ; un carrosse vient, on l’emporte dans sa tente : ce fut là où M. de Lorges, M. de Roye et beaucoup d’autres pensèrent mourir de douleur ; mais il fallut se faire violence, et songer aux grandes affaires qu’on avait sur les bras. […] Je pense que le pauvre chevalier96 était bien abîmé de douleur. […] On sait combien elles furent stériles ; toutefois Massillon mourut avant que la sagesse du cardinal de Fleury eût cessé d’être un frein pour ce prince : il n’eut pas la douleur de voir les désordres scandaleux qui signalèrent la seconde partie de son règne. […] La douleur du corps n’est-elle pas un signe que la machine se dérange et un avertissement d’y pourvoir ? […] Socrate, mourant sans douleur, sans ignominie, soutint aisément jusqu’au bout son personnage ; et si cette facile mort n’eût honoré sa vie, on douterait si Socrate, avec tout son esprit, fut autre chose qu’un sophiste.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Alfred de Musset a dit dans un poème célèbre : Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur. […] Une grande douleur demande une grande force d’âme et un grand courage ; or c’est par une grande force d’âme que l’homme est grand. Une grande douleur transforme l’intelligence aussi bien que la volonté ; elle est instructive comme l’expérience. […] On ne console pas les grandes douleurs, on les distrait. […] Il faut qu’on joigne encor l’outrage à mes douleurs !
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Dans l’extrême douleur de mon absence, il se serait présenté lui-même à leurs traits, non pour les repousser, mais pour recevoir la mort s’il ne s’était ménagé dans l’espoir de mon retour.
Dégoûtée parfois de ces plaisirs factices et énervants, elle va demander à la pastorale de la retremper dans les innocentes émotions de la vie champêtre ; ou bien elle exhale ses douleurs, imaginaires ou réelles, dans les plaintes de l’élégie.
Par exemple, un froid historien qui raconterait la mort de Didon se contenterait de dire : Elle fut si accablée de douleur après le départ d’Enée, qu’elle ne put supporter la vie ; elle monta au haut de son palais ; elle se mit sur un bûcher, et se tua elle-même.
Vous me déférez la couronne, et, si vous le voulez absolument, il faudra bien que je la prenne ; mais comptez que je mourrai de douleur d’avoir vu, en naissant, les Troglodites libres, et de les voir aujourd’hui assujettis. » A ces mots, il se mit à répandre un torrent de larmes. « Malheureux jour !
Je vois avec douleur ces routes méprisées : Arts et guides, tout est dans les champs Élysées.
1 Monsieur, Je viens d’apprendre la triste nouvelle de votre affliction, et bien que je ne me promette pas de rien mettre en cette lettre qui ait grande force pour adoucir votre douleur, je ne puis toutefois m’abstenir d’y tâcher, pour vous témoigner au moins que j’y participe.
Il n’y a point de voix dominantes, mais des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douleur.
C’est l’éloquence de la douleur et du repentir, plaidant sa cause avec une logique ausi simple que naturelle et persuasive.
Le vice et la douleur n’osaient approcher d’eux ; La pauvreté, les soins, la peur, la maladie, Ne précipitaient point le terme de leur vie. […] Ainsi le malheureux Philoctète, trompé par Pyrrhus, et désespérant de l’attendrir, s’adresse aux bois, aux rochers de Lemnos, les confidents habituels de sa douleur : Ὦ λιμένες, ὦ προβλῆτες, ὦ ξυνουσίαι Θηρῶν ὀρείων, ὦ καταρρῶγες πέτραι, Ὑμῖν τάδ’ · οὐ γὰρ ἄλλον οἶδ’ ὅτῳ λέγω.
Il répéta plusieurs fois dans sa douleur : Je suis veuf de la princesse du plus grand mérite. […] Mais il eut la douleur de la perdre une seconde fois, n’ayant pas rempli la condition qui lui avait été imposée, de ne pas tourner la tête pour la regarder jusqu’à ce qu’il fût arrivé sur la terre.
Ne pouvant y aller, je vous envoie Rome 1 en tragédie, par le courrier de Hambourg, telle que je l’ai retouchée ; que cela serve du moins à amuser les douleurs communes de notre éloignement. […] Je ris encore quelquefois ; mais j’avoue que la douleur est un mal.
Ainsi ils donnent des règles pour allumer ou éteindre la joie ou la douleur, l’admiration ou le mépris, la crainte ou l’espérance, l’honneur ou la honte, la pitié ou la terreur, en un mot, l’amour ou la haine.
Mais, ce qu’il n’eût pas fait, la Grèce avec douleur Vous voit du sang troyen relever le malheur, etc.
Prenez la scène troisième du deuxième acte de Tartufe, depuis ces mots de Dorine : Non, non, je ne veux rien ; je vois que vous voulez Etre à monsieur Tartufe, jusqu’à ceux où la naïve douleur de Mariane fait si bien ressortir l’énergique puissance de l’ironie : … Ah !
Péroraison de l’Éloge funèbre du Prince de Condé Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend.
Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur.
. — Quand la pitié, la haine, la colère, le mépris, la douleur remplissent l’âme de l’orateur, ces sentiments débordent en cris passionnés, en interpellations violentes.
Mais il n’insultera point par son orgueil et sa fierté à la douleur de ses rivaux.
… » Et il n’a pas le courage d’achever ; il reste muet dans sa douleur, il attend ce récit fatal ; le public l’attend de même.
Nous avons également remarqué la singulière puissance du rire pour couper souvent les grandes affaires, pour vaincre la sévérité, la colère, la douleur même.
Si vous prenez cette correspondance par son côté domestique et familier, madame de Sévigné n’est pas plus naturelle et plus aimable ; elle ne fait pas partager avec plus de simplicité à ceux qui la lisent les émotions de son cœur, les bons ou mauvais événements de sa vie, ses petits triomphes et ses grandes douleurs.
Souvent je contemple la pierre Où commencèrent mes douleurs ; J’y cherche la trace des pleurs Qu’en m’y laissant, peut-être, y répandait ma mère. […] Puisque tu as prias ma maistresse, Prens-moy aussy, son serviteur ; Car j’ayme mieulx prouchainnement Mourir, que languir en tourment, En paine, soussy et douleur. […] Se prise l’eusses en vieillesse, Ce ne fust pas si grant rigueur ; Mais prise l’as hastivement Et m’a laissié piteusement En paine, soussy et douleur. […] Non pourtant : je vous fais promesse Que de prières à largesse, Morte, vous servirai de cueur, Sans oublier aucunement, Et vous regretteray souvent En paine, soussy et douleur. […] Dieu, sur tout souverain seigneur, Ordonnes, par grâce et doulceur, A l’âme d’elle tellement Qu’elle ne soit pas longuement En paine, soussy et douleur, (Charles d’Orléans, ballade lix, sur la mort de la duchesse d’Orléans.)
Car le ridicule est une faute, une difformité qui ne cause ni douleur ni destruction : un visage contourné et grimaçant est ridicule, et ne cause point de douleur.
Cicéron dit à l’avocat, dans le De Oratore : « Si vous poursuivez trop vivement une question, ayez l’air d’agir à regret et par devoir ; que tout annonce en vous une humeur facile et généreuse, de la piété, de la douleur, de la reconnaissance, jamais d’aigreur et d’acharnement. » Et Quintilien blâme l’orateur Cassius Severus d’avoir commencé son plaidoyer contre Asprenas par cette phrase odieuse : « Dii boni !
— Racine : Mais que si vous voyiez, ceint du bandeau mortel, Votre fils Télemaque approcher de l’autel, Nous vous verrions, touché de cette affreuse image, Changer bientôt en pleurs ce auperbe langage, Eprouver la douleur que j’éprouve aujourd’hui, Et courir vous jeter entre Calchas et lui.
Le sublime, c’est Dieu, l’éternité, l’océan, la nuit dans les plaines immenses, ou les glaciers des Alpes resplendissant au soleil, opposés à l’humanité si chétive et si bornée, et capable pourtant, en dépit de son infirmité, de sentir une telle grandeur ; c’est aussi le courage, le dévouement, la générosité, la grandeur d’âme extrêmes de quelques-uns, opposés à la crainte, à l’amour de la vie et de la personnalité, à la répulsion instinctive de la douleur et du sacrifice, communs à l’humanité si égoïste, et à laquelle pourtant, en dépit de son égoïsme, appartiennent ces âmes d’élite.
On dit douleur cuisante et poignante : la chaleur excessive du soleil est l’un et l’autre.
Elle cherche les malheureux qu’elle pourra soulager, et lorsqu’après les avoir trouvés elle ne peut tarir la source de leurs larmes, elle prend sa part de leur douleur, elle pleure avec eux ; elle n’ignore pas que trop de soins peuvent paraître importuns, elle se repose dès qu’elle n’a plus l’espoir d’être utile. […] Mais, le 24 décembre, les premiers symptômes de la maladie qui devait le conduire au tombeau se déclarèrent ; il ne ressentit d’abord que de légères douleurs d’entrailles, et il continua à recevoir les visites de ses amis. […] L’auteur des Recherches philosophiques sur l’origine de nos idées concernant le sublime et le beau, à qui nous sommes redevables d’une foule de pensées originales et ingénieuses sur ce sujet, avance en théorie générale que la terreur est la source du sublime, et que rien n’est empreint du caractère sublime, que ce qui peut produire des impressions de douleur ou de crainte. […] Des tranchées et des douleurs violentes les déchirent ; ils exhalent leur peine en gémissements terribles, et, répandant autour d’eux leurs effroyables vomissements, ils couvrent la terre de leurs entrailles fondues. » De semblables exemples montrent jusqu’à quel point le sublime dépend d’un choix heureux de circonstances, et avec quelle attention on doit se garder de celles qui, en rappelant tant soit peu une idée basse, ou seulement une idée puérile ou déplacée, changent la nature de l’émotion que l’on veut produire. […] « Dans cette situation pénible de sa vie publique et privée, Cicéron fut encore accablé d’une nouvelle douleur, celle que lui causa la mort de sa fille Tullie, qu’il aimait tendrement ; elle ne vécut pas longtemps après son divorce avec Dolabella, dont le caractère était entièrement opposé au sien. » Le principal sujet de cette phrase est la mort de Tullie, cause de l’affliction de son père ; l’époque de cette mort, qui arriva peu de temps après le divorce de Tullie avec Dolabella, peut encore être mentionnée dans la phrase, mais ce que l’on ajoute du caractère de Dolabella est étranger à la première proposition, et rompt l’unité de la période entière, en plaçant une nouvelle image sous les yeux du lecteur.
Le poëte s’adresse à Dieu : Les ombres de la nuit à la clarté du jour, Les transports de la rage aux douceurs de l’amour, A l’étroite amitié la discorde et l’envie, Le plus bruyant orage au calme le plus doux, La douleur au plaisir, le trépas à la vie, Sont bien moins opposés que le pécheur à vous.
C’est : 1° la disposition de l’esprit à recevoir telle impression plutôt que telle autre : car la douleur, la joie et tous les sentiments ont des mobiles différents ; 2° l’âge de celui qui écoute.
toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur.
La terreur, la pitié, la haine, la colère, le mépris, la douleur, la joie, l’espérance, tout un monde d’harmonies, qui dorment au fond des cœurs mortels, s’éveillera au rhythme savant de vos paroles cadencées. […] — Éclatez mes douleurs !
Que de naïveté dans cette douleur si sincère et si comique !