Enfin, heureux d’avoir échappé à tous les périls, il revient à la demeure de son ami où il trouve, avec la sécurité, le véritable bonheur. […] Votre père a eu le même bonheur que vous ; mais, hélas ! […] Les poètes surtout, si heureusement favorisés du ciel, savent répandre sur leurs écrits cette mélodie enchanteresse ; et si nous ouvrons les œuvres des Racine, des Tasse, etc., nous goûterons un vrai bonheur dans de semblables lectures.
Il vous comblera de’tout ce qui peut faire le bonheur de l’homme sur la terre.
Notre bonheur dépend de nous-mêmes.
Honneurs, richesse, emplois, ils ont tout en partage, Hors la saine raison, que leur bonheur outrage : Distribuant la gloire et pesant les écrits, Ces fiers inquisiteurs jugent les beaux esprits.
Songez-vous au bonheur qui les a signalés ? […] les sentiments : De la façon enfin qu’avec toi j’ai vécu, Les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu. […] Il fait un dénombrement imparfait, car il, oublie que l’homme peut demander le bonheur à la pratique du devoir, à la modération dans les désirs, à la sagesse, à la vertu. […] Cherchez votre bonheur dans la vertu | et vous n’aurez point à vous plaindre de la nature. […] Si l’équité régnait dans le cœur des hommes, | si la vérité et la vertu leur étaient plus chers que les plaisirs, la fortune et les honneurs. | rien ne pourrait altérer leur bonheur.
Exemple : Néron chez les Romains, et Robespierre chez les Français, aussi bien que les scélérats d'une classe inférieure, ont vainement cherché le bonheur dans le crime ; donc le bonheur n'est pas le partage des méchants. […] La satire du vice, les modes ridicules, les préjugés contraires au bonheur de tous et la parodie des ouvrages de littérature sont de son domaine ; mais quelle que soit la fable que l'on a choisie, la marche du vaudeville doit être rapide, parce que les couplets en prolongent toujours assez la durée. […] Voici des exemples : Faut-il qu'en un moment un scrupule timide Perde… Mais quel bonheur nous envoie Athalide ?
Nous citerons, parmi les contrastes les plus remarquables, les vers bien connus de Racine sur Sion : Déplorable Sion… ; la peinture du bonheur et du malheur de Fouquet, par La Fontaine : Vous l’avez vu naguère… ; l’idylle du Ruisseau, et le tableau du printemps et de l’hiver, par Mme Deshoulières. […] C’est ainsi que le style historique, toujours coupé et dégagé des longues phrases et de ces périodes qui tiennent l’esprit en suspens, sera rapide, énergique, plein de chaleur, quand il s’agira de raconter de grandes scènes de l’humanité, comme une sanglante bataille, les ravages de la guerre, de la peste, etc. ; gracieux, brillant et fleuri, pour retracer les fruits heureux de la paix et le bonheur des peuples ; vif, pressé et empreint d’une teinte d’indignation, quand il faudra peindre un personnage odieux et méprisable, un prince qui aura été la honte du trône et le fléau de son peuple. […] Si donc on est dans l’impossibilité d’obliger, on doit en témoigner de la peine, dire quel bonheur on éprouverait si on pouvait accorder la grâce demandée, et quels regrets on ressent de ne pouvoir le faire, manifester l’espoir de trouver l’occasion de se dédommager de ce sacrifice, ou indiquer quelque personne en position de rendre le service demandé. […] Nous citerons comme modèles en ce genre la lettre de Mme de Sévigné au comte de Grignan sur la mort de Turenne, celles où elle raconte l’aventure de l’archevêque de Reims à Nanterre, et le passage du Rhin par le comte de Guiche et le chevalier de Nantouillet, une lettre du maréchal de Luxembourg pour annoncer au roi la prise de Namur, deux de Racine à Boileau sur le siège de cette ville, et une de Mlle de Montpensier sur le bonheur de la retraite.
Partout on voit l’homme certain du sort qu’on lui prépare, et peu jaloux de s’y dérober ; mais défendant jusqu’aux derniers moments les principes qu’il avait professés, parce qu’il les croyait utiles, et que le bonheur des hommes y semblait essentiellement attaché.
L’envie est une passion désordonnée qui ne peut souffrir ni grâce ni vertu dans les âmes : il n’y a point d’autorité, point de réputation, point de bonheur qu’elle n’étouffât, si elle pouvait, dès leur naissance Comme elle n’a pas toujours la force en main, elle s’aide de tous les artifices de la langue : soit qu’elle cherche à détruire un crédit qui lui fait ombrage, à ternir une gloire qui brille un peu trop à son gré, à ruiner une fortune dont les débris peuvent servir à grossir la sienne, à décrier une probité qui lui fait obstacle dans ses prétentions, quoique injustes ; le moyen ordinaire et le ressort presque universel dont elle se sert, c’est la médisance et la calomnie : ce sont les préventions qu’elle donne, ce sont les piéges qu’elle tend, ce sont les coups qu’elle frappe contre l’honneur et le repos de ses rivaux.
Si dans la carrière du comédien, longtemps pour lui aventureuse et errante, il finit par trouver la réputation et même la fortune, on sait trop qu’il ne trouva pas le bonheur.
Censurer les ridicules et les vices, montrer le triste effet des passions désordonnées, s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur : tel est le principal devoir du romancier.
Bonheur.
La fauvette à tête noire est de toutes les fauvettes celle qui a le chant le plus agréable et le plus continu : il tient un peu de celui du rossignol, et l’on en jouit plus longtemps ; car, plusieurs semaines après que ce chantre du printemps s’est tu, l’on entend les bois résonner partout du chant de ces fauvettes ; leur voix est facile, pure et légère, et leur chant s’exprime par une suite de modulations peu étendues, mais agréables, flexibles et nuancées : ce chant semble tenir de la fraîcheur des lieux où il se fait entendre ; il en peint la tranquillité, il en exprime même le bonheur : car les cœurs sensibles n’entendent pas sans une douce émotion les accents inspirés par la nature aux êtres qu’elle rend heureux.
J’eus le bonheur de lui citer ceux qu’il estimait davantage, ses morceaux favoris.
Exemple : il faut aimer ce qui contribue à notre bonheur. Or l’étude contribue à notre bonheur, donc il faut aimer l’étude. […] Exemple : l’étude contribue au bonheur, donc il faut aimer l’étude. Dans l’ordre inverse : il faut aimer l’étude, car elle contribue au bonheur. […] Mais, puisque l’injuste destin nous l’enleva à vous et à moi (il porte en même temps la main à ses yeux comme pour essuyer des larmes), qui peut mieux succéder au grand Achille que celui par qui les Grecs eurent le bonheur de posséder le grand Achille ?
Adressez-vous à moi tant que vous voudrez ; je désirerais bien vous mener à Dieu : je contribuerais à sa gloire ; je ferais le bonheur d’une personne que j’ai toujours aimée particulièrement, et je rendrais un grand service à un institut qui ne m’est pas indifférent3.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière.
Léonidas J’ai eu le bonheur, il y a quelques années, de passer trois jours aux Thermopyles, et j’ai grimpé, non sans émotion, tout prosaïque que je sois, le petit tertre où expirèrent les derniers des trois cents.
On est peiné de ses malheurs et quelquefois du bonheur d’autrui ; on méprise les gens avec lesquels on passe sa vie et on court après leur estime. […] On peut être en peine pour les personnes qui ont mené une vie mondaine ; mais pour un véritable ami de Dieu, qui a été fidèle et petit, on ne peut voir que son bonheur et les grâces qu’il attire sur ce qui lui reste de cher ici-bas.
……………… Le dernier des fils de la terre Te rend grâces du fond du cœur, Dès qu’il se mêle à sa misère Une apparence de bonheur.
Sa dernière opération est la plus belle, car ici le bonheur est uni au génie.
Si le discernement est nécessaire dans les choses purement matérielles, que sera-ce lorsqu’il s’agit de former tout ce qui constitue l’homme moral, goût, jugement, opinions, sentiments et désirs ; que sera-ce quand il s’agit souvent de la foi, c’est-à-dire du bonheur dans le présent et dans l’avenir ?
Le mortel qui franchit cette rude barrière, Trouve enfin le bonheur au bout de la carrière. […] Il n’a, pour ainsi dire, d’âme que pour sentir leur bonheur ou leurs peines : elle s’identifie en quelque sorte avec la leur. […] Prisonnière de ce héros, elle l’aime ; et sa jalousie la porte à traverser le bonheur de cette même Iphigénie, qui lui a offert son appui auprès d’Achille. […] Clitemnestre s’imaginant qu’Agamemnon rougiroit de montrer à l’armée la sœur d’Hélène, se résout à obéir ; et le bonheur de sa fille la console de tout. […] Mais vous a-t-il conté Quel bonheur dans le camp vous avez apporté ?
Il était enivré de sa puissance et de son bonheur ; il croyait que tout devait céder ses désira fougueux ; la moindre résistance enflammait sa colère. […] Les passions, qui sont l’amour des objets agréables et la haine des objets désagréables, nous poussent continuellement à rechercher les uns et à fuir les autres ; mais souvent elles rencontrent un obstacle, et cet obstacle, c’est le sentiment de la justice, c’est la loi du devoir qui nous dit : « Sois heureux si tu peux, mais non pas aux dépens du bonheur d’autrui. » Les passions ne s’arrêtent pas toujours à cette voix sacrée ; souvent elles nous conseillent d’immoler à notre intérêt particulier l’intérêt de nos semblables : alors elles deviennent coupables, et l’orateur ou l’écrivain serait criminel en cherchant leur appui.
Valeur devait aussi nous conserver valeureux ; haine, haineux ; peine, peineux ; pitié, piteux ; foi, féal ; cour, courtois ; haleine, haléné ; coutume, coutumier ; point, pointu et pointilleux ; frein, effrené ; front, effronté, etc… Heur se plaçait où bonheur ne saurait entrer ; il a fait heureux qui est si français, et il a cessé de l’être ; si quelques poètes s’en sont servis, c’est moins par choix que par la contrainte de la mesure. […] Ce qui parut bonheur chez les uns fut réputé gaucherie chez les autres.
On dirait de celui-ci qu’il commence par créer le pays, et qu’il a des hommes, des femmes, des enfants en réserve, dont il peuple sa toile comme on peuple une colonie ; puis il leur fait le temps, le ciel, la saison, le bonheur, le malheur qu’il lui plaît.
Dans les plus mauvais jours, quand il avait à se défendre de sa propre tristesse, il disait : « Je ne puis pas ne pas espérer et croire que le bon sens du peuple prévaudra à la fin sur ses préjugés… Je ne saurais penser que la Providence ait tant fait pour rien… Le grand souverain de l’univers nous a conduits trop longtemps et trop loin sur la route du bonheur et de la gloire, pour nous abandonner au milieu.
Le consul romain fit jeter sa tête encore toute sanglante dans le camp d’Annibal, qui, à cette vue, s’écria : En perdant Asdrubal, j’ai perdu tout mon bonheur, et Carthage toute son espérance. […] Leur personne était sacrée, et un seul d’entre eux avait le pouvoir de s’opposer à d’établissement d’une loi par ce seul mot veto (je l’empêche) ; pouvoir dangereux et funeste, qui devint la source des factions dont Rome fut sans cesse déchirée, et qui bannirent de son sein la paix et le bonheur.
Il est peu probable qu’une laitière saute, lorsqu’elle porte son lait sur la tête ; mais celle-ci, tout occupée de ses rêves de fortune, oublie un instant le précieux liquide qu’elle va vendre à la ville ; la joie lui fait perdre la tête, et elle voit s’évanouir en un instant tout son bonheur. […] J’obéis pourtant, mais pour vous redire sans cérémonie, sans compliments, sans fadeur, que je vous aime, que je vous aimerai ; que, si j’avais la baguette de ces fées dont m’a parlé ma bonne, tous vos vœux seraient bientôt remplis, et que vous vivriez, ma chère tante longtemps, longtemps, pour continuer à faire le bonheur de tout le monde, et surtout de votre petite amie.
Marmontel différencie aussi avec assez de bonheur les résultats du climat sur les mœurs humaines.
— Parce qu’il n’y a pas de bonheur sans vertu, et qu’il existe une justice qui exige l’accord entre la vertu et la félicité. » Il y a des vérités d’expérience, que nous révèle le témoignage de nos sens et l’analyse, et que nous généralisons, après un certain nombre de faits recueillis, pour en déduire ensuite tous les faits homogènes ; telles sont les vérités physiques.
Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur.
Cette multiplicité d’explications ; cette rapidité, soit à se défendre tout haut, soit à attaquer sourdement ; ces ruses innocentes ; cette vigilante attention pour répondre, pour prévenir, et pour saisir les occasions, me rappellent, malgré moi, la simplicité du serpent, tel qu’il était dans le premier âge du monde, lorsqu’il avait de la candeur, du bonheur et de l’innocence : simplicité insinuante, non insidieuse cependant ; sans perfidie, mais non sans tortuosité. » Voltaire dit, en parlant de Fénelon : « On a de lui cinquante-cinq ouvrages différents.
Souvent dans l’ignorance où il est de son objet véritable, il se demande d’où vient ce désenchantement fatal dont successivement tous ses succès, tous ses bonheurs sont atteints.
Entre leurs trois tombeaux, et dans ce champ d’honneur Témoin de sa vaillance et de notre bonheur ?
On vit sur le théâtre les plus grands intérêts du cœur humain combinés et mis en balance, les caractères opposés et développés l’un par l’autre, les penchants divers combattus et s’irritant contre les obstacles, l’homme aux prises avec la fortune, la vertu couronnée au bord du tombeau, et le crime précipité du faîte du bonheur dans un abîme de calamités. […] Celui-ci s’identifie, pour ainsi dire, avec eux ; il parait ressentir leur bonheur ou leurs peines. […] Le drame bourgeois se rapproche de la tragédie et de la comédie par le mélange des scènes tristes et gaies, ou par le ton uniformément sérieux qu’il garde quelquefois : car il y a deux espèces, l’une qui ne se compose que d’un sujet sombre dont le dénoûment se termine par le malheur ; l’autre qui varie son principal intérêt en y ajoutant des épisodes riants et dont le nœud pathétique se dénoue par le bonheur.
De même, quand je dis : le méchant n’est pas heureux, mon esprit prononce sur l’opposition qui se trouve entre l’idée de méchant et celle de bonheur ; et ma pensée est encore vraie, parce que les cœurs pervers ne sont pas heureux. […] Mais moi dont le génie est mort en ce moment, Je ne sais que répondre à ce vain compliment ; Et justement confus de mon peu d’abondance, Je me fais un chagrin du bonheur de la France.
Songez-vous au bonheur qui les a signalés ?
S’entend ici des vœux qu’on fait par attachement et surtout par reconnaissance pour le bonheur de quelqu’un. […] La bienveillance est un sentiment tendre et affectueux par lequel l’orateur paraît s’intéresser vivement au bonheur de ceux devant qui il parle. […] Passions, en latin affectus, manières différentes dont l’âme est affectée, soit en bien, soit en mal, sont des mouvements par lesquels l’âme se porte vers les objets, ou s’en éloigne, selon qu’elle les juge convenables ou contraires à son bonheur. […] Je partirai, je m’éloignerai : si je ne puis partager le bonheur de Rome, je n’aurai pas du moins le spectacle de ses maux ; et dès que j’aurai trouvé une cité où les lois et la liberté soient respectées, c’est là que je fixerai mon séjour.
Je ne puis point, à la vérité, ne point admirer leur cornage et leur bonheur d’avoir sacrifié au salut de la république une vie que la loi commune de la nature leur aurait tôt ou tard enlevée ; mais je ne puis aussi ne pas sentir la plaie cruelle que leur mort a faite à mon cœur, et ne point haïr et délester les Athéniens, auteurs de cette malheureuse guerre, comme les homicides et les meurtriers de mes enfants ! […] Les trois Horaces viennent d’être choisis pour combattre les trois Albains ; Curiace, Albain et beau-frère d’Horace, lui dit : Quels vœux puis-je former, et quel bonheur attendre ?
… quel bonheur ! […] Ce ne sera que du bonheur qu’elle pourra nous donner.
Dans Massillon : « Ce monde ennemi de Jésus-Christ, ce monde qui ne connaît pas Dieu, ce monde qui appelle le bien un mal et le mal un bien, ce monde, tout monde qu’il est, respecte encore la vertu, envie quelquefois le bonheur de la vertu, cherche souvent un asile et une consolation auprès des sectateurs de la vertu, rend même des honneurs publics à la vertu. » Inutile de s’arrêter à la répétition, ni d’en énumérer toutes les variétés indiquées par les rhéteurs.
Mais il n’en est pas ainsi du sixième, assez étroit et assez brusquement terminé, où le poëte fait intervenir de nouveaux personnages allégoriques qu’on n’attendait pas, et succéder, avec moins d’inspiration et de bonheur, l’accent de la gravité au ton de la plaisanterie.
Madame de Sévigné 1626-1696 [Notice] Née à Paris, orpheline à six ans, élevée par son oncle, l’abbé de Livry qu’elle appelle le Bien Bon, instruite par Chapelain et Ménage, qui lui enseignèrent le latin, l’espagnol et l’italien, recherchée pour son esprit et sa beauté, Marie de Rabutin-Chantal épousa le marquis de Sévigné qui, tué en duel, la laissa veuve à vingt-cinq ans, sans lui avoir fait connaître le bonheur domestique.
Un sentiment délicat est celui qui a quelque chose de mystérieux et de caché qu’on n’entrevoit d’abord qu’à demi, mais qu’on saisit bientôt avec plaisir et bonheur. […] C’est ainsi que Boileau se tire de cette difficulté avec autant d’esprit que de bonheur dans son Épître au Roi sur le passage du Rhin : Des villes que tu prends les noms durs et barbares N’offrent de toutes parts que syllabes bizarres ; Et, l’oreille effrayée, il faut depuis l’Issel, Pour trouver un bon mot courir jusqu’au Tessel. […] Boileau fait sentir la leçon avec beaucoup de bonheur dans les deux vers suivants : Gardez qu’une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée. […] Il a été touché du succès, de la gloire d’un de ses amis, et il s’est mis à chanter son bonheur. […] La fin du drame, comme de toute poésie sérieuse, est d’inspirer l’amour du bien et la haine du mal, par le spectacle du bonheur et de la gloire qui suivent la vertu, du malheur et de l’opprobre qui s’attachent au crime.
Si je veux prouver que la vertu est à rechercher, je chercherai une troisième idée pour me servir de terme de comparaison ; je prendrai celle du vrai bonheur, et je dirai : On doit rechercher le vrai bonheur ;… majeure. Or la vertu procure le vrai bonheur ;.. […] Voudrai-je prouver que la vertu procure le vrai bonheur ? je choisirai encore une troisième idée moyenne pour servir de mesure commune entre ces deux idées la vertu et le vrai bonheur ; par exemple, je dirai : Ce qui donne une existence paisible, exemple de regret et de repentir, procure le vrai bonheur ; Or la vertu donne une existence paisible, exempte de regret et de repentir ; Donc la vertu procure le vrai bonheur. […] Non, non, mon cher Hégésippe, ne m’enviez point mon bonheur. » L’épichérème se présente de lui-même.
« Prêtez-nous donc toute votre attention, Messieurs, et bannissez les craintes qui pourraient vous rester encore ; car si jamais, dans une seule cause, vous eûtes à prononcer sur tous les gens de bien à la fois, sur tous les hommes animés d’un zèle courageux pour la patrie ; si jamais des juges, choisis dans les premiers ordres de l’état, eurent occasion de manifester, par des actions et par des suffrages, l’affection que leurs visages et leurs discours témoignèrent si souvent aux bons citoyens, c’est aujourd’hui surtout qu’elle se présente, cette occasion ; aujourd’hui que vous allez décider si nous serons condamnés à des larmes éternelles, nous les partisans sincères et constants de votre autorité ; ou si, persécutés si longtemps par les citoyens les plus pervers, nous devrons enfin le repos et le bonheur à votre équité et à votre sagesse ».
Le bonheur des humains nous annonce le nôtre.
Les maîtres l’ont tenté, souvent avec bonheur, toujours avec science et réserve.
L’article est simple, ou particulé : simple, lorsqu’il précède tout seul le nom substantif ; le bonheur ; la bienfaisance : particulé, quand il est lui-même précédé de la particule à ou de ; à la franchise ; à la candeur. […] Les conclusives, qui lient en exprimant une conséquence qu’on tire d’une proposition, et qui sont, donc, ainsi, partant, etc. : = La vertu seule peut faire notre bonheur : donc nous devons la préférer à tout.
L’orateur chrétien est l’organe de la religion, l’interprète de Dieu même : il parle à la face des autels, dans le sanctuaire de la Divinité, pour ne traiter que des sujets qui regardent le bonheur ou le malheur éternel de l’homme. […] Ce n’est que dans cette source divine, qu’il pourra puiser ces grands traits de lumière, qui éclairent l’homme sur ses devoirs ; cette morale pure et sublime, dont la pratique peut seule faire son bonheur.
pardonne : je te parle au nom des dieux, au nom de l’univers qui t’est confié ; je te parle pour le bonheur des hommes et pour le tien. […] On trouve encore un bel exemple de cette figure dans la tragédie de Britannicus, lorsque Burrhus retrace à Néron à gloire et le bonheur de son enfance, et s’efforce d’arracher de son cœur sa haine contre Britannicus : Et ne suffit-il pas, seigneur, à vos souhaits, Etc.
Il montrera la faiblesse de l’homme qui aspire au bonheur, mais qui, tourmenté par les passions, éprouvé par le destin, découragé par le sentiment de son impuissance, ne goûte que des joies amères et des satisfactions incomplètes. Il prouvera ensuite que le seul moyen d’arriver au bonheur relatif réservé à notre condition mortelle, c’est de borner ses désirs, de lutter contre soi-même et de se mettre au-dessus des événements.
Les distique inégaux exprimèrent d’abord la douleur plaintive, et ensuite aussi la joie du bonheur. […] Mettez qu’avec cela il ait une table bien servie ; qu’il soit homme à répondre pour un pauvre diable sans argent, à le tirer des mains rapaces de la chicane : et Dieu me pardonne, s’il a le bonheur de distinguer jamais le faux ami de l’ami véritable. […] ses yeux trouveront des larmes complaisantes ; vous le verrez bondir de joie et trépigner de bonheur !
Que je sois un jour justifié au redoutable tribunal, que je sois trouvé coupable, ce n’est pas là le plus pressant objet de mes sollicitudes et de mes craintes ; mais que vous soyez sauvés tous sans exception, tous à jamais heureux, voilà ce qui est nécessaire, ce qui suffit à mon bonheur. […] De nos jours, la tribune a plus d’une fois encouragé la révolte et bouleversé les empires, et il est d’excellents esprits qui pensent qu’elle est plus nuisible qu’utile au bonheur de la société. […] Lorsqu’un philosophe ou un moraliste est fortement pénétré des vérités qu’il enseigne, de leur importance pour le bonheur de l’homme et de la société, il lui arrive souvent de les exposer avec cette chaleur de conviction qui frappe également les esprits et les cœurs : on dit alors que ces écrits sont éloquents. […] Comme la tribune, la presse embrasse les questions religieuses, politiques, sociales, administratives ; elle a pour but de procurer le bonheur des empires par la vérité et la vertu ; mais souvent elle détruit au lieu d’édifier, elle propage l’erreur et sème l’anarchie. […] un roi selon votre cœur, c’est-à-dire le père de son peuple, le protecteur de votre Église, le modèle des mœurs publiques, le pacificateur plutôt que le vainqueur des nations, l’arbitre plus que la terreur de ses voisins, et que l’Europe entière envie plus notre bonheur et soit plus touchée de ses vertus, qu’elle ne soit jalouse de ses conquêtes et de ses victoires !
La témérité porte rarement bonheur ; souvent elle cause notre perte. — 17. […] L’instruction contribue au bonheur de la vie. — 5. […] Je n’envie pas aux autres leur bonheur. […] Nous devons dans notre vie nous montrer fidèles, et dévoués au bonheur de l’humanité. — 6.
Il a deux parties essentielles : l’une comprend les louanges qu’on donne aux nouveaux époux, et l’autre, les vœux qu’on fait pour leur bonheur.
Vous imaginerez les circonstances : cinq francs lui sont nécessaires pour achever son voyage vers un lieu où sa famille et le bonheur l’attendent ; il n’a pu se résoudre à mendier. […] Un habitant de Damas, nommé Hussein, avait un enfant unique, nommé Ali, encore très-jeune, dont l’heureux naturel faisait tout le bonheur de son père. […] Les devoirs d’Hedwige envers la patrie, envers la religion, envers la mémoire de son père ; les malheurs d’une guerre civile que causerait infailliblement son départ ; la gloire qui l’attend si elle double la puissance de la Pologne et si elle procure à un vaste pays les bienfaits du christianisme et de la civilisation ; le bonheur réservé à ceux qui immolent leur volonté à la volonté de Dieu : tels sont les principaux motifs que l’évêque fait valoir dans son discours. […] Il assura ensuite, par son habileté, la tranquillité et le bonheur du pays, poliça l’Angleterre, lui donna de sages lois, favorisa les sciences et les lettres, et composa lui-même plusieurs ouvrages. […] Charles promettait d’être vertueux, il avait un cœur excellent ; il devait rendre la vie de ses parents heureuse ; leur bonheur est perdu ; un malheur éternel le remplace.