Si le style est modifié par les qualités de l’esprit et de l’âme de l’écrivain, on a remarqué que les différents pays ont un genre de style particulier et analogue au caractère et au génie de leurs habitants.
Aussi, dans leur bouche, plus qu’ailleurs encore, le genre de l’exorde, son existence même, doivent être déterminés autant par les dispositions de l’auditeur que par la nature du sujet. […] L’orateur, parlant de lui-même ou de son client, se concilie la faveur et l’attention, tantôt par une modestie véritable on feinte : voir les premiers mots de l’Oraison pour Archias, et la caricature du genre dans bon nombre de discours de réception à l’Académie ; tantôt par l’assurance et une noble fermeté, comme dans le début de la deuxième Philippique de Cicéron, celle que Juvénal appelle la divine, conspicuœ divina Philippica famæ ; ailleurs par la défiance de soi-même unie à la confiance en sa cause : l’exorde du Pro corona de Démosthène en est un exemple ; enfin par l’emploi de l’insinuation, lorsque la position délicate de l’orateur exige des explications, quand ses antécédents, ses principes, les idées admises, les préjugés universels ou nationaux sont ou paraissent en opposition avec ce qu’il soutient.
Les diminutifs de ce genre étaient très employés. […] Le même article sert pour les deux substantifs, malgré la différence de genre et de nombre.
Voyez sur la finale δωρος dans les mots doubles de ce genre, les ingénieuses observations de Letronne sur les Noms propres grecs (Paris, 1846), IIe partie.
Les préceptes généraux s’appliquent à tous les genres de composition qu’on peut essayer dans la jeunesse ; les préceptes particuliers sont adaptés à chaque espèce, et sont accompagnés de canevas2 et de modèles3.
Je la restreins, comme on le fait assez communément, à l’étude de la Grammaire, de la Rhétorique et de la Poétique, c’est-à-dire, à l’étude des principes nécessaires pour bien écrire en notre langue, et à celle des règles des divers genres de littérature, soit en prose, soit en vers.
Cette préoccupation si profonde des souffrances individuelles et surtout cet accent si pénétré, si peu déclamatoire étaient rares au xvii e siècle, où les écrivains se souciaient plus de la destinée du genre humain que de celle de l’individu.
Cette lettre est un vrai modèle en ce genre, principalement pour la précision, la délicatesse, et le ton qu’on doit prendre, quand on écrit dans ces circonstances à des personnes d’un rang élevé. […] Il n’est peut-être pas en ce genre de plus beau souhait que celui qu’Ovide fit à Germanicus a, et que le P.
Pour moi, voici toute ma politique : — Je crois en Dieu, en sa Providence, et j’espère dans l’avenir qu’elle destine au genre humain. […] Nous pensons qu’il immole tous ses plaisirs, tous les avantages de ce monde ; mais qu’un rayon divin descend dans son cœur, pour lui causer un genre de félicité qui ne ressemble pas plus à ce que nous revêtons de ce nom, que l’immortalité à la vie.
Le classement par genres aurait eu par contre l’inconvénient de bouleverser outre mesure l’ordre des temps, de rompre l’unité et la marche d’un siècle : saint François de Sales, mort en 1622, n’eût pas été loin de Calvin et de Montaigne, et eût pris sa place avant Henri IV. […] Ils abordèrent hardiment tous les genres de la poésie antique, hors l’épopée laissée au chef de l’école, qui y échoua misérablement. […] Ce grand monde, que les uns multiplient encores comme espèces soubs un genre, c’est le mirouer où il nous fault regarder, pour nous cognoistre de bon biais. […] En ce genre d’estude des histoires, il fault feuilleter, sans distinction, toutes sortes d’aucteurs et vieils et nouveaux, et barragouins et françois, pour y apprendre les choses de quoy diversement ils traictent. […] Sur toutes choses prens garde que ce genre de poëme soit eloigné du vulgaire, enrichy et illustré de mots propres et epithetes non oisifs, orné de graves sentences, et varié de toutes manieres de couleurs et ornemens poëtiques.
Quelques pensées détachées achèveront de faire connaître le caractère et le genre d’éloquence de Pline.
Les poëtes dramatiques apparemment, puisque Aristote ne connaît pas d’épopée antérieure à l’Iliade et à l’Odyssée, et que celles-ci lui paraissent des modèles du genre.
Cette œuvre modeste, qui n’a pas paru inutile, se complète par deux recueils du même genre, où domine, avec de légères modifications de méthode, une pensée commune : d’un côté, par un recueil plus simple, rédigé pour les classes élémentaires ; de l’autre, par le présent recueil plus élevé, spécialement destiné aux classes supérieures1.
La servitude et l’ignorance, sa compagne nécessaire, consommèrent donc l’ouvrage que la corruption des mœurs avait commencé depuis longtemps ; et lorsqu’après des siècles de barbarie, la lumière voulut enfin se remontrer ; lorsque les peuples, fatigués par tous les genres d’oppression, essayèrent enfin de sortir de ce long sommeil de l’esclavage, il fallut un choc terrible et des crises affreuses pour lutter contre tant d’obstacles réunis, et pour reconquérir une ombre au moins de l’ancienne liberté.
Voilà à quelle école respectable s’étaient formés les hommes qui ont le plus contribué parmi nous à la gloire de la chaire, au triomphe des vérités évangéliques, et par conséquent à la félicité du genre humain : deux choses qui sont l’une de l’autre une conséquence immédiate, et que l’on n’a jamais séparées impunément.
Voltaire nous a laissé un beau modèle de ce genre d’éloquence, du ton et du style qui lui conviennent, dans son Éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1744.
Son style, élégant et nombreux, malgré ses négligences et ses incorrections trop fréquentes, a cette mollesse gracieuse et cette mélancolie douce qui conviennent au genre de la pastorale, dont Racan est demeuré l’un des modèles.
L’éloquence, dit Voltaire, est née avant les préceptes de la rhétorique, et Voltaire a raison : il en est de même en tout genre ; c’est d’après les modèles que les leçons ont été tracées, comme l’on tire, sur le vêtement déjà fait, le patron destiné à en faire d’autres.
C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1.
Le genre est sous-entendu. […] Il est brave, il aime les talents en tout genre ; il perfectionne tout ce que les autres inventent. […] Il y a de l’art à unir ici chaque genre de style à chaque genre de sujet ; on économise la phrase qui acquiert ainsi plus de concision. […] C’est un tableau d’un autre genre, mais tout aussi imposant et grandiose. […] Cela est tendre et mélancolique, et a son genre de mérite.
Veut-on un exemple frappant de ce genre de beauté ?
Aristote emploie beaucoup les adjectifs de ce genre par exemple : γƐώδης, Problèmes, X, 43 νƐυρώδης, δστώδης, σαρχώδης, ibid., X, 41 φλƐγματώδης, Hist. des Animaux, VI, 20 φυσώδης, ibid., VIII, 26 χƐρατώδης, ibid., VIII, 28 πυρώδης, Sur le Mouv. des Animaux, X σοφισματώδης, Topiques, VIII, 6 αίνιγμα-τώδης, Rhétorique, II, 21 παραδƐιγματώδης, ibid., I, 2 II, 25.
Réservant pour la Rhétorique les préceptes de l’art de bien dire, et pour la Poétique les règles du premier des arts agréables, nous exposerons, dans ce volume, les principes généraux de l’art d’écrire, principes qui sont communs à tous les genres de productions littéraires.
Si, comme nous nous sommes efforcés de le démontrer déjà, l’orateur est rarement pathétique, rarement très éloquent, lorsque sa langue et son cœur ne sont point d’intelligence ; et si ce principe est rigoureusement vrai, par rapport aux genres d’éloquence que nous avons examinés, à combien plus forte raison ne doit-il pas l’être pour la prédication ?
de Maistre les déclare un chef-d’œuvre, et Voltaire estime qu’en ce genre il n’eut pas son égal dans l’antiquité.
Son style était celui des maîtres, et, en l’assouplissant au genre tempéré de l’histoire biographique, en lui donnant plus de grâce et de simplicité, il ne faisait que prouver une fois de plus que notre siècle n’avait pas produit d’écrivain supérieur à lui ?
De la bonté des dieux c’est un gage fidèle ; C’est là qu’est renfermé le sort du genre humain : Nous serons tous des dieux… Elle l’ouvre ; et soudain Tous les fléaux ensemble inondent la nature. […] car c’est toujours là qu’il en faut revenir, pour avoir en tout genre l’exemple et le modèle du vrai beau ; et quoique de nos jours même on ait prostitué un talent enchanteur, et justement célèbre jusqu’alors, pour essayer d’avilir jusqu’au mérite poétique et littéraire des livres saints,40 il n’en reste pas moins vrai que c’est là, et là seulement que la poésie est constamment un langage céleste, quelque sujet qu’elle traite, et qu’Homère et Pindare sont les seuls qui puissent rivaliser Moïse et les prophètes, par l’élévation de leur génie et la majesté de l’expression. […] Cette figure est tellement dans le langage de la nature, qu’il n’est point de genre de poésie qui ne lui doive beaucoup : la prose l’admet fréquemment, et elle n’est point exclue de la simple conversation.
Je suis persuadé que la Sicile, dans les temps de sa splendeur et de son opulence, possédait une infinité de chefs-d’œuvre en ce genre. […] Non seulement je crois devoir ne dire qu’un mot de chaque article, mais encore en supprimer plusieurs, pour parler des vols et des crimes plus considérables que Verrès a commis en ce genre. […] Il serait trop long, et même inutile de rapporter ce que l’Asie et la Grèce offrent de curieux en ce genre. […] Apprenez maintenant un nouveau genre de pillage, dont Verrès a l’honneur de l’invention. […] Le peuple romain ne veut point que l’on porte des accusations triviales et communes contre Verrès ; il attend des crimes d’un genre nouveau et inconnu jusqu’à lui.
Quoiqu’il n’y ait personne d’entièrement privé de cette heureuse faculté, tous ne la possèdent cependant pas au même degré ; dans les uns, le goût ne laisse échapper que de légères étincelles : les beautés les plus communes sont celles qui les affectent le plus agréablement ; encore n’en conservent-ils qu’une impression légère, une idée confuse : dans les autres, au contraire, le goût s’élève au discernement le plus fin, et sa délicatesse n’est pleinement satisfaite, que de ce genre de beauté qui ne laisse rien à désirer.
On y trouve une vigueur extrême de pensée, une beauté simple d’expression, et souvent une manière de relever la phrase qui est tout à fait dans le genre des maîtres.
Il a touché la perfection dans un genre réputé secondaire, et qu’il élève au premier rang.
Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation, qui surprend, enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut trouver quelques-uns, beaucoup plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux.
Peu de souverains imiteront l’exemple que je donne ; car moi-même j’ai à peine trouvé dans toute l’antiquité un modèle de ce genre à suivre. […] Son chef mis en fuite, découragé, détruit, incendie ses possessions pour les soustraire au vainqueur : il pousse devant lui ses soldats, ses troupeaux, lui qui, nouvel Alexandre, avait l’orgueilleuse prétention d’imposer ses lois à tout le genre humain ! […] Leur nombre et leur insolence s’augmentent de jour en jour ; la barbarie et l’impiété n’ont rien d’horrible et de tyrannique, qui ne se remarque en ces ennemis du genre humain. […] qu’il pleure, en voyant le genre humain jouissant désormais de la sécurité ! […] N’a-t-il pas dompté des nations barbares, innombrables, répandues sur une immense étendue de terrain et dont les ressources en tout genre étaient inépuisables ?
L’historien Thucydide nous a conservé un monument précieux de ce genre d éloquence : c’est l’éloge funèbre que prononça Périclès en l’honneur des guerriers morts pendant l’expédidition de Samos, où il avait lui-même commandé et remporté plusieurs victoires.
Les Grecs et les Latins n’ont rien en ce genre de si parfait : car il comprend ensemble tout ce qu’il y a de beau dans l’ode pour la magnificence du style, et tout ce que l’épigramme a de grâce pour sa brièveté. » Ce qui est dit ici de la magnificence de l’ode et de la brièveté de l’épigramme manque assurément d’exactitude ; mais il est vrai qu’on cherche à mettre à la fin du sonnet, et même dans ses différentes sections, quelque pensée vive et ingénieuse, comme dans les épigrammes et les madrigaux dont nous parlerons tout à l’heure.
La critique Lorsque la critique est devenue nécessairement un genre de littérature, souvent ceux qui l’exerçaient n’ont pas respecté dans les autres un titre qu’ils portaient eux-mêmes.
Lui laissant la gravité, la noblesse et la pompe, il fut son rival dans le genre, épistolaire, qui était alors un jeu de salon : il s’y montra coquet, sémillant, joli, précieux, et passa toute sa vie à broder des gentillesses galantes, à voltiger sur des pointes d’aiguille, à enfler des bulles de savon, à distribuer des compliments comme des dragées dans une bonbonnière, en un mot à charmer par des bagatelles souvent prétentieuses les coteries et les ruelles où l’on se disputait comme des faveurs ses moindres billets.
Une campagne aride, hérissée de ronces et d’épines, et un coteau riant, couvert des fruits et de moissons, un reptile qui se traîne dans la fange des marécages, et un aigle qui plane au sommet des airs ; le caractère d’un Néron, l’opprobre du genre humain, et celui d’un Titus, les délices de son peuple ; le caractère du menteur, lâche et impudent, et celui de l’ami ferme et courageux de la vérité, tiennent également à la belle nature, lorsqu’ils sont bien imités, c’est-à-dire, représentés avec tous les traits qui les rendent parfaits chacun dans son espèce.
Il devait périr, cet homme fatal1, il devait périr, dès le premier jour de sa conduite, par une telle ou telle entreprise ; mais Dieu se voulait servir de lui pour punir le genre humain et tourmenter2 le monde : la justice de Dieu se voulait venger et avait choisi cet homme pour être le ministre de sa vengeance.
Quand j’étais loin de ma patrie, je soupirais après des biens que je n’y avais pas ; et cependant vous me faisiez connaître les biens sans nombre que vous avez répandus sur toute la terre, qui est la patrie du genre humain.
Jusque-là sans exemple, cette agréable composition est demeurée unique dans genre.
On y voudrait plus de naïveté, une touche plus forte, quelques-unes de ces expressions créées qui portent un écrivain à la postérité ; mais sa gentillesse et sa finesse lui assurent le second rang dans un genre où un maître a tellement excellé qu’il rend toute concurrence impossible1.
Il a crée la fable à son image : de ce genre, si humble en apparence, il a fait, comme il le dit lui-même, Une ample comédie à cent actes divers. […] J’irais plus haut peut-être au temple de Mémoire, Si dans un genre seul j’avais usé mes jours ; Mais, quoi ! […] La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3.
La Providence régit le monde Dieu tient du plus haut des cieux les rênes de tous les royaumes3 ; il a tous les cœurs en sa main : tantôt il retient les passions, tantôt il leur lâche la bride, et par là il remue tout le genre humain. […] Cette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu’ils croissent et qu’ils s’avancent, semblent nous pousser de l’épaule, et nous dire : Retirez-vous, c’est maintenant notre tour. […] La verge de la loi à la main, avec une autorité incroyable, il chasse pêle-mêle devant lui et Juifs et gentils au tombeau ; il vient enfin lui-même à la suite du convoi de tant de générations ; et, marchant appuyé sur Isaïe et sur Jérémie, il élève ses lamentations prophétiques à travers la poudre et les débris du genre humain. » 1.
L’un, par de vifs et continuels efforts, emporte l’admiration du genre humain, et fait taire l’envie : l’autre jette d’abord une si vive lumière qu’elle n’ose l’attaquer. — Et afin que l’on vît toujours dans ces deux hommes de grands caractères, mais divers, l’un emporté d’un coup soudain, meurt pour son pays comme un Judas Machabée ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire, comme un David, comme lui meurt dans son lit, en publiant les louanges de Dieu et instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis tant de l’éclat de sa vie que de la douleur de sa mort ».
Orpheline dès son enfance, elle fut mariée jeune au poëte Scarron, très-célèbre dans le genre burlesque et doué d’une humeur joviale qui résista jusqu’au bout aux maux physiques dont il était assiégé.
O rois, exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine et salutaire au genre humain ; mais exercez-la avec humilité, car elle vous est appliquée par le dehors ; au fond, elle vous laisse faibles, elle vous laisse mortels, et elle vous charge devant Dieu d’un plus grand compte » 1.
Cette locution ironique paraîtrait aujourd’hui peu convenable dans une tragédie ; mais alors les genres n’étaient pas, comme à présent, définis et limités avec exactitude : on aura plus d’une occasion de le remarquer dans Corneille. […] En cela, l’auteur ne dénature pas le genre ; il l’étend, il l’agrandit, comme l’avaient fait parfois les anciens.
Grâce à elle, grâce à sa plume naturelle et fine, délicate et ferme, courant toujours et ne s’égarant jamais, la Lettre, écrite jusqu’alors avec emphase, négligence ou affectation, est devenue l’un des genres dont la littérature française a le plus droit d’être fière.
. — L’aigle est ici personnifié ; ce qui explique l’emploi du genre masculin : car ce substantif doit être toujours considéré comme féminin lorsqu’il se prend dans le sens d’armoiries ou d’enseignes de guerre.
Ces éléments de rhétorique concernent : 1° les trois genres de causes: le Délibératif, le Démonstratif et le Judiciaire ; 2° les trois grandes parties de la rhétorique : Invention, Disposition et Élocution ; 3° les divisions de chacune d’elles, à savoir : les faits, le raisonnement, les passions ; 4° la disposition oratoire ; 5° l’emploi des figures ; 6° quelques conseils sur l’action, le geste, la prononciation et la mémoire.
On ne saurait le classer en aucun genre.
Elles se divisent en deux classes : les unes déclinatives et conjugatives, qui servent à désigner les genres, les nombres, les cas, dans les mots déclinables, et les temps, les nombres, les personnes, les modes dans les verbes ; les autres spécificatives, servant à spécifier le sens général du mot racine, et à former des dérivés de toute espèce : des noms, des adjectifs, des verbes, des adverbes, etc.
Je ne veux pas vous énumérer ici les qualités propres à ce genre d’éloquence. […] Ne l’enferme-t-elle pas dans les vraies limites du genre ? […] A mesure que nous suivons les développements de l’orateur, nous voyons le débat s’agrandir et prendre les proportions d’un drame qui intéresse les destinées du genre humain.
Notons aussi ce portrait de La Bruyère : « Je le sais, Théobalde, vous êtes vieilli ; mais voudriez-vous que je crusse que vous êtes baissé, que vous n’êtes plus poëte ni bel esprit, que vous êtes aussi mauvais juge de tout genre d’ouvrage que méchant auteur, que vous n’avez plus rien de naïf et de délicat dans la conversation ?
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Un autre3, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits objets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles, modèle lui-même difficile à imiter.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] La même raison nous a conseillé d’adopter l’ordre chronologique pour le classement de nos textes, et de ne point les ranger d’après la distinction des genres. […] Ses lettres sont le chef-d’œuvre du genre épistolaire, et lui assurent une gloire sur laquelle on a épuisé toutes les formes de la louange. […] A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Il se coucha hier les délices du genre humain810 : ce matin, on est honteux811 pour lui ; il faut le cacher.
L’histoire cependant est peut-être le seul genre qui ait plutôt perdu que gagné à se proposer comme modèles les chefs-d’œuvre des anciens. […] Ainsi chacun ne compte que soi ; et tenant tout le reste dans l’indifférence, on tâche de vivre à son aise, dans une souveraine tranquillité des fléaux746 qui affligent le genre humain. […] Il a composé cet univers des natures et des qualités les plus discordantes : il fait concourir ensemble la nuit et le jour, l’hiver et l’été, le froid et le chaud, et ainsi du reste pour la bonne constitution de l’univers et pour la conservation du genre humain. […] Il n’est donc pas surprenant que tant de gens si puissants en tout genre, à qui ce livre arrachait tout des mains, conspirassent contre un système si utile à l’État, si heureux pour le roi, si avantageux aux peuples du royaume, mais si ruineux pour eux. […] De ce moment, ses services, sa capacité militaire, unique en son genre, ses vertus, l’affection que le roi y avait mise, jusqu’à croire se couronner de lauriers en l’élevant1061, tout disparut à l’instant à ses yeux : il ne vit plus en lui qu’un insensé pour l’amour du public, et qu’un criminel qui attentait à l’autorité de ses ministres, par conséquent à la sienne ; il s’en expliqua de la sorte sans ménagement.