: L’empire d’Alexandre était [trop] grand (pour qu’il pût subsister longtemps après la mort de ce grand homme) La phrase, enfin, qui est composée de plusieurs membres tellement liés entre eux que le sens général demeure suspendu jusqu’à la dernière qui vient la compléter, s’appelle Période, telle que : « Peut-être devons-nous regretter ces temps d’une heureuse ignorance, où nos aïeux moins grands, mais moins criminels, sans industrie, mais sans remords, vivaient pauvres et vertueux, et mouraient dans le champ qui les avait vus naître. » On confond souvent à tort le nom de phrase avec celui de proposition.
Ta lyre, qui ravit par de si doux accords, Te soumet les esprits dont je n’a y que le co Elle t’en rend le maistre, et te sçait introduire Où le plus fier tyran n’a jamais eu d’empire.
Chantre des vaincus et des morts, il sut, par des notes attendries ou légères, allier la sensibilité à l’ironie, et faire venir une larme aux yeux, un sourire aux lèvres : en célébrant la bravoure, la gloire et l’amour de la patrie, il trouva le secret d’associer dans une sorte d’idéal les mots d’Empire et de Liberté.
Vous faites la description de cette habitude, vous en peignez l’empire avec force. Le lieu de l’argument est l’habitude d’où résulte la présomption de l’action imputée ; le lieu commun est la peinture de l’empire qu’exerce l’habitude en général. […] On prouvait qu’il fallait mettre Archias au nombre des citoyens romains, parce qu’il avait un génie qui pouvait faire honneur à l’empire. […] C’est néanmoins par là que l’orateur domine ; c’est ce qui assure à l’éloquence l’empire qu’elle a sur les cœurs. » (Quint., l. […] D’où vient l’empire du ridicule.
., ont survécu à la science ; ils se sont répandus de proche en proche, perfectionnés de loin en loin ; ils ont suivi le cours des grandes populations : l’ancien empire de la Chine s’est élevé le premier, et presque en même temps celui des Atlantes en Afrique ; ceux du continent de l’Asie, celui de l’Egypte, d’Ethiopie, se sont successivement établis, et enfin celui de Rome, auquel notre Europe doit son existence civile.
Comparaison du caractère d’Antonin et de Marc-Aurèle dans Bossuet : « Le père, toujours en paix, est toujours prêt, dans le besoin, à foire la guerre ; le fils est toujours en guerre, toujours prêt à donner la paix à ses ennemis et à l’empire. » (Discours sur l’Histoire universelle, Ire partie, xe époque.) […] le passage du Saint-Bernard, par Thiers (Histoire du Consulat et de l’Empire, t. […] Débris du Grand Empire et de la Grande Armée, Colonne, d’où si haut parle la renommée ! […] Qui ayme Dieu, son règne et son empire. […] Camoëns de son exil abrège la longueur ; Car il chante en sonnets l’amour et son empire.
Un officier d’artillerie est au fond de l’Italie, dans la Calabre, pendant les guerres de l’empire, il est là sans soldats, sans canons, dans une inaction complète ; pendant que ses amis se battent en Allemagne, et qu’ils conquièrent des grades à la pointe de leurs épées, lui, sans espoir d’avancement militaire ou géographique, passe sa vie sur les bords de la mer. […] c’est un être malheureux — … Dans l’ordre de la Providence, au contraire, le pauvre est un être intéressant. — Il est nécessaire au riche, il est son sauveur son juge un pontife… c’est le bien-aimé de la Providence qui lui a cédé ses droits… tandis que le riche est le protecteur du pauvre le ministre de la Providence qui lui a donné ses ordres… De même que la Providence se repose sur les rois de la conduite des empires… elle se repose sur les riches du soin des pauvres. […] » Le sage personnage lui donna des éclaircissements sur l’ancien usage de la ville, qui lui paraissait si extraordinaire, et ajouta : « Il est bien vrai que vous avez en ce moment l’empire sur ces richesses et sur tous les gens qui entourent votre trône. […] Vous leur fîtes, seigneur, En les croquant, beaucoup d’honneur, Et quant au berger, l’on peut dire Qu’il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. […] Au moment de lui faire ses adieux, quelques jours avant la bataille de Tolbiac, qui devait décider du sort de l’empire, sainte Clotilde fait une tentative nouvelle pour toucher le cœur de son royal époux.
Les premiers feux du matin éclairent une vaste plaine où va se livrer un combat qui doit décider du sort de deux grands empires. […] Il sait aussi que la vertu de l’Empereur importe à l’Empire lui-même. […] Une guerre maritime lui permettra de fonder deux grands empires en Amérique et dans l’Inde. […] Dupleix, que les Anglais ont poursuivi de leur haine et de leurs calomnies, aurait pu, mieux secondé, donner à Votre Majesté un vaste empire.
Une naissance auguste, un air d’empire et d’autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince6, et qui conserve le respect dans le courtisan ; une parfaite égalité d’humeur ; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point1 : ne faire jamais ni menaces ni repròches ; ne point céder à la colère, et être toujours obéi ; l’esprit facile, insinuant ; le cœur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très-propre à se faire des amis, des créatures et des alliés ; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets ; du sérieux et de la gravité dans le public ; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils ; une manière de faire des grâces2 qui est comme un second bienfait ; le choix des personnes que l’on gratifie ; le discernement des esprits, des talents et des complexions3, pour la distribution des postes et des emplois ; le choix des généraux et des ministres ; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l’on connaît le meilleur parti et le plus juste ; un esprit de droiture et d’équité qui fait qu’on le suit jusqu’à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis ; une mémoire heureuse et très-présente qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes ; une vaste capacité qui s’étende non-seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d’État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles ; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails4 de tout un royaume ; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s’il s’y rencontre ; qui abolisse des usages cruels et impies5, s’ils y règnent ; qui réforme les lois et les coutumes6, si elles étaient remplies d’abus ; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d’une exacte police, plus d’éclat et plus de majesté par des édifices somptueux ; punir sévèrement les vices scandaleux ; donner, par son autorité et par son exemple, du crédit à la piété et à la vertu ; protéger l’Église, ses ministres, ses droits, ses libertés1 ; ménager ses peuples comme ses enfants2 ; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu’ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir ; de grands talents pour la guerre ; être vigilant, appliqué, laborieux ; avoir des armées nombreuses, les commander en personne ; être froid dans le péril3, ne ménager sa vie que pour le bien de son État, aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie ; une puissance très-absolue, qui ne laisse point d’occasion aux brigues, à l’intrigue et à la cabale ; qui ôte cette distance infinie4 qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également ; une étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu’il agit immédiatement par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres ; une profonde sagesse qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire, qui sait faire la paix, qui sait la rompre, qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir ; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusqu’où l’on doit conquérir ; au milieu d’ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles ; cultiver les arts et les sciences, former et exécuter des projets d’édifices surprenants ; un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; qui fait d’une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef, dont l’union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde. […] Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 2, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues3 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants.
Après la chute de l’empire qu’il avait servi sans enthousiasme, mécontent, déclassé, il devint avocat de l’opposition, et se métamorphosant en ami du peuple, en vigneron matois, en canonnier à cheval, il guerroya, au nom d’un libéralisme bourgeois et tracassier, contre les petites vexations locales, les abus de pouvoir, les préfets, les maires et les gendarmes.
Mais il est pour elle un empire plus étendu et plus durable. […] — Éloquence qui persuade par douceur, non par empire. […] serait-il mieux de secouer le joug de son empire si despotique ? […] Les barbares qui inondèrent l'empire romain mirent partout l’ignorance et le mauvais goût. […] Rien n’a plus contribué à l’affermissement de l’empire de Shakespeare.
Il lui faut pour sujet quelque chose de mémorable, un héros populaire aux exploits gigantesques, la chute ou la naissance des empires, ces rares évènements de l’histoire qui changent la face du monde, et dans lesquels le poète puisse faire intervenir la Divinité.
Serait-ce un habitant de l’empire céleste ?
On s’élance vers les espaces jusqu’ici inaccessibles du ciel, et après avoir complété le système de Newton dans l’empire borné de notre soleil, on est sur la voie des mouvements auxquels obéissent ces étoiles que leur incommensurable distance nous fait paraître fixes dans les régions mieux explorées de l’infini.
Dans la peinture des talents ; des vertus, des travaux qui ont illustré les empires et servi ou embelli la société, il devance l’histoire et peut prendre un ton plus haut qu’elle. […] J’en atteste un des plus nobles attributs de la nature humaine, l’empire de la vérité éloquente sur les hommes rassemblés. […] Mais pour que l’éloquence politique acquière généralement cet empire, il faut supposer d’abord que l’ esprit national est généralement bon et sain, comme il l’était dans les beaux siècles de la Grèce et de Rome ; et il faudrait s’attendre à un effet tout contraire, si une nation nombreuse se trouvait tout-à-coup composée de parleurs et d’auditeurs, précisément à l’époque où ayant perdu le frein de la religion et de la morale, elle aurait aussi rompu le joug de toute autorité.
que pourrais-je dire En des lieux où l’honneur ne tient plus son empire ; Où l’intérêt, l’orgueil commandent tour à tour ; Où la vertu n’a plus qu’un timide séjour ; Où de tant de héros je vois flétrir la gloire ? […] Catilina conspire : Est-il si criminel d’aspirer à l’empire, Dès que vous renoncez vous-mêmes à régner ?
Ici l’orateur n’avait plus, pour soutenir et pour animer sa marche, le tableau toujours intéressant des troubles des nations, des révolutions des empires : ici, tout l’intérêt repose sur une princesse aimable, qui réunissait toutes les qualités du cœur aux talents de l’esprit le plus cultivé, et qui ne mit entre la santé la plus florissante et la mort la plus affreuse, que l’intervalle de quelques heures !
» Mais si la nature, en vous accordant le talent de penser en philosophe, vous a refusé cette heureuse sensibilité qui saisit le beau avec transport, et le reproduit avec force ; si vous n’êtes qu’un esprit toujours réfléchissant, la règle devient plus sévère à votre égard, et vous bannit de l’empire du goût ; éloignez-vous : la raison séparée des grâces, n’est qu’un docteur ennuyeux qu’on laisse tout seul au milieu de son école.
Pour se faire une idée de la puissance de la parole à Rome, qu’on lise ce que disent Aper et Maternus dans cet excellent Dialogue des orateurs, chef-d’œuvre de raison et de style, qu’il soit de Tacite, de Quintilien, ou de tout autre, préface naturelle de tout ouvrage où il est question d’éloquence, et dont plusieurs pages semblent écrites d’hier, tant il y a de rapprochements entre notre état social et politique actuel et celui de Rome aux derniers temps de la République et aux premiers de l’Empire.
La cavalerie de l’empire ne tenait pas devant les Weimariens2 ; l’on voyait sur les degrés du trône, d’où l’âpre et redoutable Richelieu avait foudroyé plutôt que gouverné les humains, un successeur doux, bénin, qui ne voulait rien, qui était au désespoir que sa dignité de cardinal ne lui permettait pas3 de s’humilier autant qu’il l’eût souhaité devant tout le monde, qui marchait dans les rues avec deux petits laquais derrière son carrosse.
En vain le destructeur rapide De Marc-Antoine et de Lépide Remplissait l’univers d’horreurs : Il n’eût point eu le nom d’Auguste, Sans cet empire heureux et juste Qui fit oublier ses fureurs.
Dieu règne sur les rois et les empires Un peu d’esprit et beaucoup d’autorité, c’est ce qui a presque toujours gouverné le monde, quelquefois avec succès et quelquefois non, selon l’humeur du siècle, plus ou moins porté à endurer, selon la disposition des esprits plus farouches ou plus apprivoisés.
On vit dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars.
Mon bras, qu’avec respect toute l’Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire. […] Je demeure en Épire ; Je renonce à la Grèce, à Sparte, à son empire, À toute ma famille ; et c’est tissez pour moi, Traître, qu’elle est produit un monstre tel que toi.
L’enfer s’émeut au bruit de Neptune en furie : Pluton sort de son trône, il pâlit, il s’écrie : Il a peur que ce Dieu, dans cet affreux séjour, D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour ; Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée, Ne fasse voir du Styx la rive désolée, Ne découvre aux mortels cet empire odieux, Abhorré des mortels, et craint même des dieux5.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
Villemain, n’avait été plus violemment dissoute et mêlée que la nôtre, comme il y eut à la fois des passions terribles et des changements profonds, l’empreinte a dû rester dans les expressions ainsi que dans les mœurs. » Joignez à cette cause si puissante tant d’autres qui depuis sont venues ajouter à son action : l’Empire, les mœurs anglo-constitutionnelles qui lui ont succédé, les rapports beaucoup plus fréquents avec les nations étrangères, auxquelles on n’a pu emprunter les choses sans emprunter les mots, l’étude plus approfondie de leur littérature, les progrès des technologies diverses, qui, après avoir envahi le langage commun, s’infiltrent dans la langue littéraire, les doctrines des saint-simoniens, des fouriéristes, des utilitaires, des égalitaires, de tous ceux enfin à qui il a fallu des expressions toutes neuves pour des conceptions inouïes, tout cela a dû nécessairement désorganiser la langue, et y introduire une foule de locutions que ne pouvaient même prévoir les siècles passés.
Quand un peuple est jeune encore, la religion a toujours un grand empire sur son imagination ; ses premiers chants sont toujours consacrés à la Divinité.
Vous leur fîtes, seigneur, En les croquant, beaucoup d’honneur ; Et, quant au berger, l’on peut dire Qu’il était digne de tous maux, Étant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. » Ainsi dit le renard1 ; et flatteurs d’applaudir.
quel empire sur ses passions !
Nous pouvons aisément nous en convaincre en réfléchissant un instant sur l’immense supériorité que, pour le perfectionnement du goût, l’éducation donne aux peuples civilisés sur les nations barbares, et à la distance qui, dans le même empire, sépare du vulgaire ignorant et grossier les hommes qui ont cultivé les arts libéraux. […] La puissance ou les préjugés peuvent, dans un temps, ou chez une nation, donner une réputation temporaire à un auteur médiocre, ou à quelque mauvais artiste ; mais quand leurs ouvrages sont placés sous les yeux des autres peuples ou de la postérité, leurs fautes n’échappent plus, et c’est alors que le goût dont la nature nous a doués reprend son empire : Opinionum commenta delet dies, naturæ judicia confirmat . […] Dans l’enfance des sociétés, l’imagination et les passions exerçaient sur les hommes un bien plus grand empire. […] On assure qu’au moyen de ces peintures historiques, les Mexicains avaient consacré la mémoire des fastes les plus intéressants de leur empire. […] Telle est encore l’espèce de caractères dont on se sert aujourd’hui dans le vaste empire de la Chine.
On s’est, avec raison, moqué de ce vers, où l’on dit, en parlant d’un cocher : Qu’il soumet l’attelage à l’empire du mors. Il y a beaucoup trop loin en effet de l’idée d’empire à celle du mors d’un cheval, et la métaphore est vicieuse.
5° Le lieu où une chose se fait, pour la chose elle-même : l’Académie pour la doctrine de Platon ; le Portique, pour celle de Zénon, chef des stoïciens ; la Porte, pour l’empire ottoman. […] Là, je le vois, guidant l’obus aux bonds rapides ; Là, massacrant le peuple au nom des régicides ; Là, soldat, aux tribuns arrachant leurs pouvoirs ; Là, consul jeune et fier, amaigri par les veilles, Que des rêves d’empire emplissaient de merveilles, Pâle sous ses longs cheveux noirs.
Il a été le premier qui ait eu l’ambition d’être conquérant sans avoir l’envie d’agrandir ses États ; il voulait gagner des empires pour les donner1. […] « Ce n’était pas un État qui fût dans la décadence qu’il entreprit de renverser, mais un empire naissant.
Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté, l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.
Tous les siècles qui se sont écoulés jusqu’à nous, vous les regarderiez comme des instants fugitifs ; tous les peuples qui ont paru et disparu dans l’univers, toutes les révolutions d’empires et de royaumes, tous ces grands événements qui embellissent nos histoires, ne seraient pour vous que les différentes scènes d’un spectacle que vous auriez vu finir en un jour.
Sans moi, vous n’auriez pas dans votre empire un sujet qui osât toujours vous dire la vérité pure.
Disciple de Platon et de Descartes, il eut le mérite de relever la tradition de leurs doctrines, de réduire au silence le sensualisme stérile et malsain du dix-huitième siècle, de vulgariser par un beau langage les vérités essentielles à l’ordre moral, en un mot de restaurer l’empire des croyances spiritualistes.
Lorsque les barbares fondirent sur l’empire roumain, ces nations, d’un naturel plus froid, n’adoptèrent pas cette variété d’inflexions et de gestes. […] C’est par des peintures historiques que les Mexicains conservaient la mémoire des transactions les plus importantes de l’empire. […] Les caractères dont se servent encore aujourd’hui les peuples du grand empire de la Chine sont de la même nature. […] Les premiers empires qui se formèrent, ceux des Assyriens et des Égyptiens, furent despotiques. […] Au temps de la décadence de l’empire romain, l’introduction du christianisme fit naître un nouveau genre d’éloquence, celui des apologies, des sermons et des homélies.
Ce n’était pas un État qui fût dans la décadence qu’il entreprit de renverser, mais un empire naissant. […] Tandis que les strélitz commençaient ainsi à se faire craindre, la princesse Sophie, qui les animait sous main pour les conduire de crime en crime, convoquait chez elle une assemblée des princesses du sang, des généraux d’armée, des boïards1092, du patriarche1093, des évêques, et même des principaux marchands : elle leur représentait que le prince Ivan, par son droit d’aînesse et par son mérite, devait avoir l’empire, dont elle espérait en secret tenir les rênes.
C’est en vers pleins de noblesse et de majesté qu’Anchise prédit à Énée la grandeur de l’empire dont il sera le fondateur : Tu regere imperio populos, Romane, memento ; Hæ tibi erunt artes, pacisque imponere morem, Parcere subjectis, et debellare superbos. […] Quelle grandeur, quelle noblesse, quelle magnificence dans le commencement de l’Oraison funèbre de la même princesse : Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.
Tantôt la partie est prise pour le tout : La tête, pour l’homme entier, J’ignore le destin d’une tête si chère ; on paye tant par tête ; le toit, le seuil, le foyer, le feu lui-même, pour la maison : ce village compte tant de feux ; la Porte, pour l’empire ottoman, expression qui se rattache aussi à la métonymie ; cent voiles, pour cent vaisseaux ; un fleuve ou une ville, pour un royaume et ses habitants, La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars ; une saison, pour toute l’année : il compte quinze printemps, etc.
Un jour, il m’en souvient, le Sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d’un coupable ; Vous résistiez, Seigneur, à leur sévérité ; Votre cœur s’accusait de trop de cruauté ; Et plaignant les malheurs attachés à l’empire, Je voudrois, disiez-vous, ne savoir pas écrire.
La Grèce, cette mère féconde des lettres et des arts, n’a pas eu deux Homère, deux Platon, deux Phidias, quoiqu’elle ait produit plus d’une génération de poëtes, de philosophes et d’artistes, et qu’aucune nation n’ait gardé aussi longtemps qu’elle l’empire de l’esprit et du goût.
— Celui qui règne dans les deux, et de qui relèvent tous les empires. […] Le premier membre ne contient qu’une incise : et de qui relèvent tous les empires ; le second en contient deux, la majesté, l’indépendance ; la troisième n’en a pas, la quatrième en a une : quand il lui plaît. […] 1er — Roi de ses passions il a ce qu’il désire, 2e — Son fertile domaine est son petit empire, 3e — Sa cabane est son Louvre et son Fontainebleau 4e — Ses champs et ses jardins sont autant de provinces, Incise — Et sans porter envie à la pompe des princes, du 5e — Il est content chez lui de les voir en tableau. […] La pensée est vive, elle découvre l’ardeur de trois hommes pervers à se disputer les dépouilles d’un empire ; mais l’expression accompagne par tout admirablement la pensée, et acquiert par le mot dévorerait une effrayante énergie.
Ô temps d’ignominie, où, rois sans diadème, Des brigands parvenus à l’empire suprême, Souillant la liberté d’éloges imposteurs, Immolaient en son nom ses premiers fondateurs ! […] On cite au nombre des plus remarquables la Promenade, de Chénier, où ce vieux républicain gémit sur la destruction de la république et l’érection de l’empire ; les stances sur les Malheurs du Tasse, où Fontanes console Chateaubriand du peu de succès qu’avaient eu ses Martyrs lors de la première édition ; enfin une suite d’élégies faites après l’invasion de la France en 1814, par Casimir Delavigne, et auxquelles il a donné, par une allusion un peu forcée, le nom bizarre de Messéniennes.
Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. […] Vous leur fîtes, seigneur, En les croquant, beaucoup d’honneur3 ; Et, quant au berger, l’on peut dire Qu’il était digne de tous maux, Étant de ces gens-là qui, sur les animaux, Se font un chimérique empire. » Ainsi dit le renard : et flatteurs d’applaudir.
Ma muse en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poëte1 Qu’on vante en lui la foi, l’honneur, la probité ; Qu’on prise sa candeur et sa civilité ; Qu’il soit doux, complaisant, officieux, sincère : On le veut, j’y souscris, et suis prêt à me taire2 Mais que pour un modèle on montre ses écrits, Qu’il soit le mieux renté de tous les beaux esprits, Comme roi des auteurs qu’on l’élève à l’empire, Ma bile alors s’échauffe, et je brûle d’écrire ; Et, s’il ne m’est permis de le dire au papier, J’irai creuser la terre, et, comme ce barbier, Faire dire aux roseaux, par un nouvel organe : « Midas, le roi Midas, a des oreilles d’âne3 ».
Il est une sorte d’Ulysse satirique visitant l’empire de la Folie et tous les vices de l’humanité, sans se laisser ni duper ni séduire.
Je demeure en Epire ; Je renonce à la Grèce, à Sparte, à son empire, A toute ma famille ; et c’est assez pour moi, Traître, qu’elle ait produit un monstre tel que toi.
La Gironde1 a longtemps balancé notre empire ; Les destins sont fixés, et la Gironde expire.
Junon177 dans les airs embellis, De Borée178 enchaîne la rage : L’Hymen porté sur un nuage, Descend dans l’empire des Lys.
— imperio suo, à son empire, complément indirect ; — quand ? […] Tant il était difficile de fonder l’empire romain.
Dans les autres hommes, cette passion déplorable n’exerce jamais qu’à demi son empire : les obstacles la traversent ; la crainte des discours publics la retient ; l’amour de la fortune la partage.
Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 4, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues5 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous, et les princes vos enfants.
Suivez les annales de Rome depuis sa naissance jusqu’aux temps malheureux de l’empire, vous verrez partout le drame mêlé à l’histoire.
Racine, dans sa tragédie de Britannicus, fait dire à Junie, qui parle à Néron : Tout ce que vous voyez, conspire à vos désirs : Vos jours, toujours sereins, coulent dans les plaisirs ; L’empire en est pour vous l’inépuisable source : Ou si quelque chagrin en interrompt la course, Tout l’univers soigneux de les entretenir, S’empresse à l’effacer de votre souvenir. […] Ce n’est qu’en les excitant que l’orateur est vraiment éloquent : ce n’est que par elles qu’il triomphe des cœurs, y exerce un empire souverain, les arrache au vice, en leur inspirant la haine la plus forte pour tout ce qui est mauvais et criminel, les entraîne à la vertu, en leur inspirant l’amour le plus vif pour tout ce qui est bon et honnête.
Prenez pour exemple l’exorde de l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, — est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. […] Les deux propositions : de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient, etc., ne forment donc pas un membre de la période ; elles ne sont que des incises. […] Parmi les odes d’Horace, on peut considérer comme une ode sacrée le poème séculaire, Carmen seculare, puisque c’est une prière adressée aux dieux pour la conservation de l’empire. […] Si le poète veut intéresser le lecteur, il choisira les exploits des grands capitaines, la naissance ou la chute des empires, quelques-uns de ces grands événements qui ont changé la face du monde.