/ 182
104. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

En général les rhéteurs n’ont pas songé à descendre plus avant ; ils ont négligé de faire sentir la liaison des divers mouvements du langage avec les mouvements correspondans de l’âme et avec toutes les circonstances où se trouvent placés celui qui parle et celui à qui on parle. […] L’orateur étend d’abord la première proposition ; il la prouve par le droit naturel, par le droit positif, par des exemples, etc. ; il descend ensuite à la seconde proposition : il examine l’équipage, la suite, les diverses circonstances du voyage de Clodius, le lieu de l’attaque, etc., et il fait voir que Clodius voulait exécuter le projet d’assassiner Milon. […] La synthèse, qu’on appelle aussi méthode de composition, consiste à commencer par les généralités pour descendre ensuite aux détails particuliers : par exemple, expliquer le genre avant de passer aux espèces et aux individus. […] « Celui qui se fait trop valoir, dit Quintilien, blesse notre orgueil, en ce que nous croyons qu’il nous rabaisse et nous méprise, et qu’il ne semble pas tant s’élever lui-même que faire descendre les autres au-dessous de lui. » (L.  […] Cependant il n’est pas rare de voir nos avocats, oubliant les uns et les autres, mettre les injures à la place des raisons, et descendre aux personnalités d’une manière scandaleuse et contraire à l’honneur du barreau.

105. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

La scène, sur la terre, n’était pas moins ravissante ; le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] Au même instant, le fils de Clodion bondit comme un léopard, met le pied sur le javelot, le presse de son poids, le fait descendre vers la terre, et abaisse avec lui le bouclier de son ennemi.

106. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

On ne peut donc dire : Déjà François second, par un sort imprévu, Avait rejoint son père au tombeau descendu. […] ; Le roi des cieux et de la terre Descend au milieu des éclairs : Sa voix, comme un bruyant tonnerre, S’est fait entendre dans les airs.

107. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Le corps né de la poudre, à la poudre est rendu ; L’esprit retourne au ciel dont il est descendu. […] Aux conversations même il trouve à reprendre ; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre ; Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit. […] On lui reproche encore d’être descendu, dans la plupart de ses pièces, jusqu’au bas comique. […] Apprends à te connoître et descends en toi-même.

108. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

Célestes sœurs, les Muses se donnent la main quand elles descendent sur la terre, et leur chœur harmonieux ne tarde pas à pénétrer tout entier dans l’asile ouvert à l’une d’elles.

109. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Il a pris de haut son élan, il ne lui reste qu’à se laisser descendre, sans dévier.

110. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Ainsi le fameux vers de Corneille : Et monté sur le faite, il aspire à descendre ; ainsi plusieurs vers de Racine : Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces… Dans une longue enfance ils l’auraient fait vieillir… Pour réparer des ans l’irréparable outrage… etc.

111. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

Les larmes coulent, et tous les cœurs approuvent l’opinion de l’orateur quand il descend de la tribune.

112. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Saint-Simon 1675-1755 [Notice] Fils d’un ancien favori de Louis XIII, qui prétendait descendre de Charlemagne, il fut tourmenté de bonne heure par le démon de l’histoire, et commença ses Mémoires en juillet 1694, à l’armée, à l’âge de dix-neuf ans.

113. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Maillet-Lacoste, qui sera jeune jusqu’à cent ans, et qui est le meilleur, le plus sensé, le plus honnête, le plus incorruptible et le plus naïf de tous les jeunes gens de tout âge, mais qui donne à sa candeur même un air de théâtre, parce que sa chevelure hérissée, ses attitudes et le son même de sa voix se ressentent des habitudes qu’il a prises sur le trépied où il est sans cesse monté quand il est seul, et d’où il ne descend guère quand il ne l’est pas ; M.

114. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

A une heure du matin, vous êtes descendu sans bruit de votre mansarde ; vous avez pénétré à l’aide d’une fausse clef dans la chambre de votre victime ; vous vous êtes approché doucement du lit où dormait la pauvre femme ; vous vous êtes penché sur elle pour vous assurer de son sommeil ; vous êtes allé ensuite à la fenêtre ; vous avez pris un foulard qu’elle y avait pendu… » Et il continue, dardant son regard sur l’accusé, accompagnant d’un geste terrible chaque détail de son récit imaginaire.

115. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Comment, ne pas suivre, ne pas aimer une religion qui descend à la faiblesse de l’homme, pour lui donner la force de s’élever jusqu’à elle ; qui compatit à ses infirmités, et ne lui impose rien qui excède la portée de ses moyens ?

116. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

La tourbe des conteurs peint des monstres, ou des images vagues, confuses, dont il ne reste point de traces ; elle descend dans des détails puérils et minutieusement affectés54 ; elle tombe encore dans un autre vice, c’est de multiplier ses portraits à l’infini.

117. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Ses soupirs se font vents qui les chênes combattent, Et ses pleurs, qui tantôt descendaient mollement, Ressemblent an torrent qui, des hautes montagnes, Ravageant et noyant les voisines campagnes, Vent que tout l’univers ne soit qu’un élément.

118. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Enfin, descendons au fond de notre âme, pour y sentir palpiter et vivre cette partie immortelle de nous-mêmes, qui nous rapproche de Dieu.

119. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. » Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur2.

120. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

En tenant continuellement les regards élevés, nos esprits eux-mêmes s’élèvent ; et tout ainsi qu’un homme, en s’abandonnant aux habitudes de dédain et de mépris pour les autres, est sûr de descendre au niveau de ce qu’il méprise, ainsi les habitudes opposées d’admiration et de respect enthousiaste pour le beau nous communiquent à nous-mêmes une partie des qualités que nous admirons ; et ici, comme en toute autre chose, l’humilité est la voie la plus sûre à l’élévation. » Entendez ces belles paroles du docteur Arnold comme elles le méritent, et dans le sens où elles sont dites en effet, — avec religion, non avec idolâtrie.

121. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Pour le nombre, il peut être le même que dans l’épigramme, c’est-à-dire ne pas descendre, en général, au-dessous de quatre, et ne pas aller au delà de quinze.

122. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Milon n’était pas d’un caractère à descendre à des supplications ; il assistait à son procès avec assurance, et sans les marques ordinaires de deuil et de tristesse. […] XVII, v. 10) : « L’Éternel a abaissé les cieux, et il est descendu : les nuages étaient sous ses pieds. […] Corneille, ce génie mâle et vigoureux, qui savait s’exprimer comme il pensait, en unissant ces deux mots aspirer et descendre, qui ne semblent pas faits l’un pour l’autre, nous montre l’inconstance de l’homme dégoûté des grandeurs qu’il a tant désirées : Et monté sur le faîte, il aspire à descendre. […] En effet, ce mot aspirer, qui d’ordinaire s’emploie avec s’élever, devient une beauté neuve quand on le joint à descendre. […] La gradation, que l’on pourrait aussi joindre, comme nous l’avons dit, aux figures de mots, monte ou descend par degrés d’une chose à une autre.

123. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Et dans ces vers du même auteur : Ou mon amour me trompe, ou Zaïre, aujourd’hui, Pour l’élever à soi, descendrait jusqu’à lui. […] Il y a donc une faute dans ce vers de Racine le fils : L’esprit retourne au Ciel dont il est descend. Il aurait fallu dire, d’où il est descendu.

124. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Le malheur de ta fille au tombeau descendue         Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où ta raison perdue         Ne se retrouve pas ? […] Son sentiment éclate, part comme un torrent qui rompt la digue ; tout, alors, est imprévu, et dans ce cas il n’est guère possible que l’ode monte plus haut que son début : mais aussi le poète, s’il a du goût, doit s’arrêter précisément à l’endroit où il commence à descendre.

125. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il s’occupe surtout du choix des mots, de l’arrangement des phrases et des artifices de l’élocution, au reste, il descend presque jusqu’au familier ou s’élève presque jusqu’au sublime, suivant la dignité des sujets qu’il traite. […] La Réforme romantique descendit bientôt des idées dans le style.

126. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

La beauce 3 La Beauce avait jadis des monts en abondance,   Comme le reste de la France :   De quoi la ville d’Orléans, Pleine de gens heureux, délicats, fainéants,   Qui voulaient marcher à leur aise,   Se plaignit, et fit la mauvaise ;   Et messieurs les Orléanais   Dirent au sort tout d’une voix,   Une fois, deux fois et trois fois,   Qu’il eût à leur ôter la peine De monter, de descendre, et remonter encor. […] Femmes, moines, vieillards, tout était descendu : L’attelage suait, soufflait, était rendu5 Une mouche survient, et des chevaux s’approche, Prétend les animer par son bourdonnement ; Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine ; S’assied sur le timon, sur le nez du cocher.

127. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Analyse : L’impie Achab détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal Jézabel immolée, Sous les pieds des chevaux cette reine foulée, Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés ; Des prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elie aux éléments parlant en souverain, Les cieux par lui fermés et devenus d’airain, Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à la voix d’Elisée.

128. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Il descendit (d’à et val, vallée).

129. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Ne prenez jamais, et donnez encores moins à vos femmes, la charge de leur nourriture ; laissez les former à la fortune, soubs des loix populaires et naturelles ; laissez à la coustume de les dresser à la frugalité et à l’austerité : qu’ils ayent plustost à descendre de l’aspreté, qu’à monter vers elle.

130. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Ne descendons jamais dans ces lâches intrigues : N’allons point à l’honneur par de honteuses brigues.

131. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né ; ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu’ils ont fait d’illustre ne vous donne aucun avantage : au contraire, l’éclat n’en rejaillit sur vous qu’à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d’un chacun la honte de vos actions.

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Corbinelli (1615-1716) descendait d’une illustre famille de Florence, venue en France à la suite de Catherine de Médicis ; il cultiva les lettres avec succès, (Bayle l’appelle un des beaux et bons esprits d’aujourd’hui), et était fort répandu dans un monde d’élite.

133. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Dites au même enfant que le renard et le bouc descendirent au fond d’un puits pour y éteindre leur soif ; que le renard en sortit s’étant servi des épaules et des cornes de son camarade comme d’une échelle ; au contraire, le bouc y demeura pour n’avoir pas eu tant de prévoyance, et par conséquent il faut considérer en toute chose la fin.

134. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Elles doivent contenir l’éloge des personnages qui ont été l’occasion de ces démonstrations publiques, mais ne jamais descendre jusqu’à la flatterie. […] Il descend dans les profondeurs de l’Océan pour y interroger la végétation obscure du plus petit coquillage. […] Et tandis que l’enthousiasme et les acclamations du peuple décernent des palmes à l’orateur de la tribune, pour avoir peut-être provoqué, excité l’incendie des villes, l’explosion des vaisseaux et des citadelles, le massacre des femmes, des vieillards et des enfants, le pillage organisé des caisses publiques, le renversement des institutions et des lois, les contributions de guerre, les ruptures des douanes, les confiscations directes ou déguisées, l’orateur sacré descend de sa chaire et se dérobe, laissant à ses auditeurs, pour dernière exhortation, ces mots : « Aimez-vous, faites le bien pour le mal, et priez le Père céleste !  […] Nul ne peut s’en apercevoir : le cœur est descendu de la chaire, et c’est à peine s’il ose y remonter quelquefois… On se figure que c’est assez pour le bien que de démontrer clairement ou non clairement la vérité aux hommes. […] Les plus vaillants soldats sont toujours émus au premier coup de canon, et j’ai entendu dire qu’un des plus célèbres généraux de l’empire, qu’on avait surnommé le brave des braves, était chaque fois obligé de descendre de cheval à ce moment solennel ; puis il s’élançait au combat comme un lion.

135. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Je céderais, dès que je pourrais descendre avec décence.

136. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Pour trouver le pathétique, il faut descendre dans son propre cœur et étudier avec ce maître par excellence les caprices des passions humaines.

137. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Si nous avons le front triste, c’est que nous la voyons. » « Vivez, jeunes élèves, avec la pensée de cette pente que vous descendrez comme nous Faites en sorte surtout de ne pas laisser s’éteindre dans votre âme cette espérance que la foi et la philosophie allument et qui rend visible, par delà les ombres du dernier rivage, l’aurore d’une vie immortelle. » 2.

138. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Nous pensons qu’il immole tous ses plaisirs, tous les avantages de ce monde ; mais qu’un rayon divin descend dans son cœur, pour lui causer un genre de félicité qui ne ressemble pas plus à ce que nous revêtons de ce nom, que l’immortalité à la vie.

139. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Il n’est donc pas obligé, comme l’historien, à des recherches profondes ; on n’attend pas de lui des connaissances aussi étendues ; il n’est pas soumis à une gravité si constamment soutenue ; il peut parler librement de lui-même, et descendre jusqu’au récit des anecdotes les plus familières. […] Car celui qui écrit la vie de quelqu’un, peut descendre jusqu’aux détails les plus minutieux et aux incidents les plus ordinaires. […] Ce sont les révolutions subséquentes qui apportent des nuances distinctives dans la physionomie des nations, et donnent des directions diverses au génie et aux mœurs descendus d’une source commune. […] Aussi l’ode peut s’élever jusqu’au sublime ou descendre jusqu’à la plaisanterie et la gaîté. […] Il a su descendre de l’enthousiasme de Pindare à un juste degré d’élévation, et réunir la justesse et la liaison des pensées au bon sens et aux plus grandes beautés de la poésie.

140. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

« La scène sur la terre n’était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres, et poussait des gerbes de lumière jusque dans l’épaisseur des plus profondes ténèbres. […] Au même instant, le fils de Clodion bondit comme un léopard, met le pied sur le javelot, le presse de son poids, le fait descendre vers la terre, et abaisse avec lui le bouclier de son ennemi.

141. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

La jeunesse en sa fleur brille sur son visage : Son menton sur son sein descend à double étage. […] Telles sont les lignes suivantes tirées de Guénaut de Montbelliard, dans la description qu’il fait de l’hirondelle : Toujours maîtresse de son vol dans sa plus grande vitesse, elle en change à tout instant la direction ; elle semble décrire au milieu des airs un dédale mobile et fugitif, dont les routes se croisent, s’entrelacent, se fuient, se rapprochent, se heurtent, se roulent, montent, descendent, se perdent et reparaissent pour se croiser, se rebrouiller encore en mille manières, et dont le plan, trop compliqué pour être représenté aux yeux par l’art du dessin, peut à peine être indiqué à l’imagination par le pinceau de la parole.

142. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Elle a renversé les idoles, établi la croix de Jésus, persuadé à un million d’hommes de mourir pour en défendre la gloire ; enfin, dans ses admirables Epîtres, elle a expliqué de si grands secrets, qu’on a vu les plus sublimes esprits, après s’être exercés longtemps dans les plus hautes spéculations où pouvait aller la philosophie, descendre de cette vaine hauteur, où ils se croyaient élevés, pour apprendre à bégayer humblement dans l’école de Jésus-Christ, sous la discipline de Paul.

143. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Il est semblable au feu, dont la douce chaleur Dans chaque autre élément en secret s’insinue, Descend dans les rochers, s’élève dans la nue, Va rougir le corail dans le sable des mers, Et vit dans les glaçons qu’ont durcis les hivers1.

144. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Les mauvaises impressions les pourraient surprendre, les faux soupçons les pourraient aigrir, la passion les pourrait emporter ; et c’est ce qui les a engagés eux-mêmes à descendre dans les moyens humains, et à établir dans leurs États des juges auxquels ils ont communiqué ce pouvoir, afin que cette autorité que Dieu leur a donnée ne soit employée que pour la fin pour laquelle ils l’ont reçue. […] … Il n’y eut qu’un miracle que Jésus-Christ ne voulut pas faire dans sa passion : c’était de se sauver lui-même, comme lui proposaient ses ennemis, l’assurant qu’ils croiraient en lui s’il descendait de la croix : Si rex Israel est, descendat, nunc de cruce, et credimus ei 177. […] Que votre grandeur ne vous empêche jamais de descendre avec bonté jusqu’aux plus petits, pour vous mettre à leur place, et que cette bonté n’affaiblisse jamais ni votre autorité ni leur respect. […] Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l’île et j’allais volontiers m’asseoir au bord du lac, sur la grève, dans quelque asile caché : là, le bruit des vagues et l’agitation de l’eau, fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation, la plongeaient dans une rêverie délicieuse, où la nuit me surprenait souvent sans que je m’en fusse aperçu. […] À peine avaient-ils les yeux fermés, qu’Aristophane, dans une pièce jouée avec succès413, supposa que Bacchus, dégoûté des mauvaises tragédies qu’on représentait dans ses fêtes, était descendu aux enfers pour en ramener Euripide, et qu’en arrivant il avait trouvé la cour de Pluton remplie de dissensions.

145. (1854) Éléments de rhétorique française

Bossuet dit en parlant de la reine d’Angleterre, forcée de quitter ses États pour chercher un asile en France ; « Cette reine fugitive, pour qui sa propre patrie n’était plus qu’un lieu d’exil. » Cette figure s’appelle analogie, d’un mot grec qui signifie contradiction, Dans Cinna, Auguste, fatigué des grandeurs qui lui oui coulé tant de peine, exprime ainsi le désir qu’il éprouve de rentrer dans la vie privée : L’ambition déplaît, quand elle est assouvie ; Et, comme notre esprit jusqu’au dernier soupir Toujours vers quelque objet pousse quelque désir, Il se ramène en soi n’ayant plus où se prendre, Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre. […] Dans les vers de Corneille, le calme et le bonheur de la vie privée paraissent réellement à Auguste quelque chose de supérieur au pouvoir suprême ; c’est comme une région au-dessus des orages, et l’on peut dire qu’il y aspire ; mais, d’un autre côté, il ne peut devenir simple particulier sans descendre : il est donc vrai de dire qu’il aspire à descendre. […] Si je descends au fond des abîmes, votre esprit est là. […] Enfin, pour compléter l’ensemble des idées nécessaires à ceux qui veulent s’exercer dans l’art d’écrire, les jeunes gens ont besoin de s’observer eux-mêmes, de descendre dans l’intérieur de leur âme, d’y surprendre le secret de leur existence, d’analyser leurs facultés intellectuelles et l’origine de leurs idées, d’écouter ;la conscience, cette immortelle et céleste voix, guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre, ce juge infaillible du bien et du mal, qui nous défend de nuire à nos semblables, et qui nous ordonne de contribuer au bonheur de tous par nos travaux particuliers.

146. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

. — Rien, répond l’autre, sinon que vous montez et que je descends. » Les auteurs d’Ana attribuent à Molière un mot qu’il n’a probablement jamais prononcé, mais qui rentre parfaitement dans les allusions verbales : « Messieurs, aurait-il dit un jour à son public, nous vous avions promis Tartufe pour demain ; nous regrettons d’être forcés de vous manquer de parole ; monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue. » On peut placer parmi les allusions verbales la figure nommée par les rhéteurs syllepse oratoire, pour la distinguer de la syllepse grammaticale, dont il sera bientôt question.

147. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Je lisais les crimes de Rome, Et l’empire à l’encan1 vendu, Et, pour élever un seul homme, L’univers si bas descendu.

148. (1881) Rhétorique et genres littéraires

de la seconde : Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé,          Six forts chevaux tiraient un coche : Femmes, moines, vieillards, tout était descendu,          L’attelage suait, soufflait, était rendu. […] La perfide descend tout droit        À l’endroit Où la laie était en gésine. […] L’épithalame du cardinal de Bernis sur le mariage du dauphin Louis avec Marie-Thérèse d’Espagne : Descends, Hymen, descends des cieux, etc.

149. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

De ces sublimes hauteurs, elle descendit avec Alcée, Sapho, Horace et plus tard les modernes, à l’expression de l’amour et de la grâce. […] Elle fait descendre, plus aisément que la science pure, la vérité parmi les hommes ; elle empêche les erreurs de la justice ; elle combat ses propres excès et corrige même les scandales qu’elle donne. […] Elle ne doit jamais descendre au mensonge, ni altérer ; la vérité ; mais elle peut l’adoucir. […] C’est par là que ces maîtres immortels descendent jusqu’à l’éducation des esprits les plus humbles et les plus obscurs, et leur enseignent la parfaite justesse de l’idée et du langage.

150. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Pour nos essais nous ne descendrons pas jusqu’à cette simplicité pratique ; en attendant que nous ayons à nous défendre nous mêmes, nous défendrons les autres, et il nous sera permis de mettre en pratique toutes les règles de l’art, telles qu’elles sont exposées dans les trois parties du premier livre. […] On en jugera par les vers suivants : Mais sur l’homme assoupi | Morphée est descendu, —  Sa paupière est fermée — et son corps étendu. —  Qui remplira le vide | où le sommeil le plonge ?

151. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

C’est elle qui coordonne les pensées trouvées par l’invention ; qui révèle leur dépendance, leur déduction, leur génération successive ; qui descend d’un principe à ses dernières conséquences ; qui prépare, appuie, continue les idées l’une par l’autre du commencement à la fin de l’ouvrage, quelque long, quelque compliqué qu’il soit.

152. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

——————————— Le roi des cieux et de la terre Descend au milieu des éclairs : Sa voix, comme un bruyant tonnerre, S’est fait entendre dans les airs.

153. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin2.

154. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Mais écoutez, dans Euripide, Iphigénie suppliant son père : « Mon père, ne me fais pas mourir avant l’âge, ne me condamne pas à descendre au pays des ténèbres, car il est doux de voir la lumière.

155. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre V. Cinquième espèce de mots.  » pp. 16-37

  Conjuguez de même les verbes aller, arriver, déchoir, décéder, entrer, sortir, mourir, naître, partir, rester, descendre, monter, passer, venir et ses composés, devenir, survenir, revenir, parvenir, etc., etc.

156. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Dans le Cantique des Cantiques, les images sont presque toujours particularisées par la désignation précise des objets auxquels Salomon fait allusion : c’est la rose de Saron, c’est le lis des vallées, ce sont les troupeaux qui paissent sur le mont Galaad, c’est le ruisseau qui descend du mont Liban. […] Aussi naïf qu’un enfant, quand il était abandonné à la seule nature, il semblait avoir tout oublié ou ne rien connaître du monde, de ses grandeurs, de ses peines, de ses plaisirs ; mais quand Dieu descendait dans son âme, Paul devenait un génie inspiré, rempli de l’expérience du présent et des visions de l’avenir.

157. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

VII La préposition de, qui désigne dans le sens propre un mouvement de haut en bas, ou le lieu d’où l’on descend, comme descendit de cœlis, se construit élégamment : 1° Pour signifier sur, touchant, à l’égard de.

158. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Qu’ils descendent dans les profondeurs de l’âme ou qu’ils s’arrêtent aux ridicules extérieurs, il est visible qu’ils n’ont qu’une médiocre estime de l’humanité. […] Molière a eu tous les dons qui font le grand poète comique ; il a connu les hommes ; il a su descendre jusqu’au fond de leur âme, il a su aussi, et en perfection, faire rire les honnêtes gens. […] Cette fortune nouvelle lui ôte tout son bon sens ; il ne songe point à en jouir, à rendre son existence plus douce ; il se cache, il descend dans sa cave et il y enfouit son trésor et aussi sa joie. […] Il descend au fond des consciences, il démêle le vrai motif des actions, il l’indique, il fait comprendre que tout part de là ; il est donc inutile que, le portrait achevé, il épilogue sur son sujet ; ce serait vaine surcharge et pure gloriole. […] Je ne sais pas descendre aux lâches complaisances.

159. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

On en trouve un bien beau modèle dans ce portrait du prélat du Lutrin par Boileau : La jeunesse en sa fleur brille sur son visage : Son menton sur son sein descend à triple étage, Et son corps ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur.

160. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Jupitera leur avait permis de descendre du ciel, et de se mêler dans le combat des Grecs et des Troyens, en prenant chacun le parti de ceux qu’ils voudraient favoriser.

161. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les ardeurs du midi ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité.

/ 182