Plongeant leurs bras actifs dans les flots3 de blé mûr, Ils avancent toujours de leur pas lent, mais sûr ; Leur fer tranchant et prompt, à tous les coups qu’il frappe, Rétrécit devant eux l’or de l’immense nappe.
Mirtile s’arrêta devant lui les bras croisés l’un sur l’autre. […] Encore aujourd’hui quittant mes bras, pour aller hors de la cabane te ranimer à la chaleur du Soleil, et contemplant autour de toi le troupeau bondissant sur le gazon, les arbres chargés de fruits, et la fertilité répandue sur toute la contrée ; mes cheveux, disais-tu, sont blanchis dans la joie. […] Des vœux outrés, des projets vastes, Des rois vaincus par des tyrans, Des murs que la flamme ravage, Des vainqueurs fumants de carnage, Un peuple aux fers abandonné, Des mères pâles et sanglantes Arrachant leurs filles tremblantes Des bras d’un soldat effréné. […] Comme un torrent fougueux qui du haut des montagnes, Précipitant son cours, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés, Ainsi de Godefroi276 les légions guerrières Forcèrent les barrières Que l’Asie opposait à leurs bras indomptés.
Voltaire et quelques autres rangent parmi les pléonasmes vicieux celui que présentent ces vers de Corneille : Trois sceptres, à son trône attachés par mon bras, Parleront au lieu d’elle, et ne se tairont pas. […] Qu’il voue à la patrie et son bras et son cœur ! […] Dieu s’apprête à te joindre à la race parjure, Abiron et Dathan, Doëg, Achitophel : Les chiens à qui son bras a livré Jézabel, Attendant que sur toi sa fureur se déploie, Déjà sont à ta porte et demandent leur proie. […] La Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée ; Et lasse de parler, succombant sous l’effort, Soupire, étend les bras, ferme l’œil et s’endort.
Ce sont Des murs que la flamme ravage ; Un vainqueur fumant de carnage ; Un peuple au fer abandonné ; Des mères pâles et sanglantes, Arrachant leurs filles tremblantes, Des bras d’un soldat effréné. […] M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais.
« Je serrais les bras, mais j’avais déjà perdu ce que je tenais. » La princesse leur échappait parmi des embrassements si tendres, et la mort plus puissante nous l’enlevait entre ces royales mains. […] je me jette entre vos bras ; donnez-moi la grâce de bien mourir. » Que désirez-vous davantage ? […] Un moment après elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très long à reconnaître son monde, qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon. […] Lorsque le cœur, pressé sous le poids des affaires, commence à sentir la tristesse, ils se réfugient dans vos bras ; et là, oubliant leurs douleurs, ils puisent le courage et la paix à leur source. […] Conserve, en me perdant, ton rang et ton crédit ; Redoute l’empereur, appréhende Sévère ; Si tu ne veux périr, ma perte est nécessaire : Polyeucte m’appelle à cet heureux trépas ; Je vois Néarque et lui qui me tendent les bras.
La coutume en effet les condamne à ces peines : Sans murmurer contr’elle, il faut baisser les bras : C’est agir, travailler que de porter ces chaînes ; Et l’on est fainéant, si l’on ne le fait pas. […] Tandis que des géants horribles, Qu’un bras immortel enchaîna, Embrasent de leurs feux terribles Les monts de Vésuvea et d’Etnab ; Lassés de leurs fardeaux énormes, Les Cyclopes àc demi nus, Reposent leurs têtes difformes Sur leurs travaux interrompus.
Sa démarche ferme et hardie annonce sa noblesse et son rang ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre : elle est réservée à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, saisir les objets éloignés, écarter les obstacles et tout ce qui pourrait nuire, retenir ce qui peut plaire, et le mettre à la portée des autres sens ».
Le même coup qui tua Turenne avait emporté le bras de Saint-Hilaire, lieutenant général de l’artillerie.
Il ferma la bouche aux démons étant encore dans les bras de sa mère.
Il suffit que ta cause est la cause de Dieu, Et qu’avecque1 ton bras elle a pour la défendre Les soins de Richelieu.
Celle-ci qui vient après, c’est un bouclier avec un bras tenant une lance : cela veut dire combat, bataille. […] Quand un vigneron lie les bras de la vigne, il fait une catachrèse, et une métonymie quand il allume sa pipe ou boit bouteille avec son voisin. […] Il va jusqu’à nous donner la théorie des mouvements du corps : — « Que la pose soit noble et virile ; qu’elle rappelle non l’attitude du comédien, mais celle du guerrier dans le combat et de l’athlète dans la palestre ; que la main n’ait rien d’affecté, qu’elle suive la parole, sans vouloir l’expliquer ; que le bras soulevé soit tendu en avant comme pour lancer le trait de l’éloquence ; que le pied marque en frappant la terre le commencement et la fin des luttes animées. » Tout, chez les anciens, justifiait cette pantomime violente et passionnée : les mœurs, les traditions, l’ampleur du costume, les vastes dimensions de la tribune, la présence de la multitude.
C’est si gracieux l’enfance et sa parure : De si jolies boucles tomberont sur ce corsage, un bras si blanc, si rond remplira ces manches, une si jolie petite main en sortira, et l’enfant est si jolie et s’appelle Angèle !
Est-il un jeune homme, une fois enlacé par toi dans les pièges de la corruption, dont tu n’aies armé le bras pour le crime ou éclairé les pas dans le sentier de la débauche ? […] Il savait concevoir le crime, et, le crime conçu, ni la parole ni le bras ne lui faisaient défaut. […] L’île de Malte est séparée de la Sicile par un bras de mer assez large, et dont le trajet est très périlleux. […] Vous avez eu la témérité d’arracher des mains de Cérès l’image de la Victoire, et une déesse d’entre les bras d’une autre déesse ? […] Tout ce qu’elle leur a produit, c’est qu’on a arraché du sein de son père un jeune homme des plus estimables, et d’entre les bras de sa mère un fils innocent, pour les livrer à Sestius, bourreau de Verrès.
Le glaive, le mousquet, n’accablent point ses bras : Il s’élance aux assauts, et son fer intrépide Chassa l’impie Anglais, usurpateur avide.
Le stoïcisme romain a vécu et est mort les bras croisés : c’est là son tort et son malheur.
Mes yeux virent Sisyphe, et cette énorme pierre, Qu’avec de longs efforts il roulait sur la terre ; Son corps demi-penché, ses bras forts et nerveux Poussaient au haut du mont ce rocher raboteux.
Tantôt par des paroles touchantes, tantôt même par son silence, elle relevait ses présents ; et cet art de donner agréablement qu’elle a si bien pratiqué durant sa vie, l’a suivie, je le sais, jusque dans les bras de la mort ».
Des vœux outrés, des projets vastes ; Des rois vaincus par des tyrans ; Des murs que la flamme ravage ; Des vainqueurs fumant de carnage ; Un peuple au fer abandonné : Des mères pâles et sanglantes, Arrachant leurs filles tremblantes Des bras d’un soldat effréné1.
Cette main invisible, ce bras qui ne paraît pas donne les coups que le monde sent.
Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M.
Quel bras peut vous suspendre, innombrables étoiles3 ?
Les jeunes gens corrompus sont inhumains et cruels J’ai toujours vu que les jeunes gens corrompus de bonne heure étaient inhumains et cruels ; leur imagination, pleine d’un seul objet, se refusait à tout le reste ; ils ne connaissaient ni pitié, ni miséricorde ; ils auraient sacrifié père et mère, et l’univers entier, au moindre de leurs plaisirs1 Au contraire, un jeune homme, élevé dans une heureuse simplicité, est porté par les premiers mouvements de la nature vers les passions tendres et affectueuses : son cœur compatissant s’émeut sur les peines de ses semblables ; il tressaille d’aise quand il revoit son camarade ; ses bras savant trouver des étreintes caressantes, ses yeux savent verses des larmes2 d’attendrissement ; il est sensible à la honte de déplaire, au regret d’avoir offensé.
Quelquefois un vieux chêne élève au milieu d’eux ses longs bras dépouillés de feuilles et immobiles.
Immobile comme un roc, il croisait les bras et il attendait le silence.
Ainsi, pour encourager Josabeth à la confiance et à la résignation quand il s’agit de risquer la vie de Joas, Joad lui rappelle l’exemple d’Abraham : N’êtes-vous pas ici sur la montagne sainte, Où le père des Juifs sur son fils innocent Leva sans murmurer un bras obéissant ? […] Ces yeux, ce bras, que cherchaient-ils ? […] L’assassin écumant de rage, respirant le crime et n’ayant plus d’intérêt que celui de la cruauté, lève le bras, et tandis que Gracchus doute encore, mais n’abandonne pas la tribune, il le frappe à la tempe. […] Un adjectif est l’équivalent d’un substantif employé comme complément d’un autre substantif. — Phèdre dit, à propos d’Hippolyte : Et mes cris éternels L’arrachèrent du sein et des bras paternels. […] Une comparaison aussi frappante peut être empruntée à la statuaire : le langage sans figures, c’est la statue droite, sans geste et sans inflexion ; le langage figuré, c’est la statue animée du mouvement que lui imprime l’artiste : au lieu du Sésostris égyptien, les jambes roides et les bras collés au corps, c’est l’Apollon du Belvédère, le bras étendu, emporté par une marche légère, et dans, l’élan rapide du triomphe.
En conservant à sa statue des bras et des jambes de dimensions pareilles et également proportionnés au reste du corps, le sculpteur a soin de donner à chacun de ces membres une attitude différente et d’arriver ainsi au contraste sans blesser la symétrie.
Sans entrer dans ces détails, pour lesquels l’étude des modèles et six mois de pratique valent mieux que vingt pages de préceptes, je dirai : La péroraison, comme l’exorde, peut se tirer parfois des objets inanimés dont la vue frappera souvent l’âme du spectateur plus vivement que toutes les paroles : c’est Manlius montrant le Capitole du haut duquel son bras précipita les Gaulois, ou Mirabeau, la fenêtre d’où l’exécrable Charles IX tira sur ses sujets ; c’est l’orateur grec levant le voile de Phryné, ou Marc-Antoine comptant les marques du poignard des conjurés.
Celte espèce d’antithèse se nomme dérivation, quand les mots, différents entre eux, ont une origine commune, Ton bras est invaincu mais non pas invincible… Et le combat cessa faute de combattants ; et polypiote, quand ce sont diverses formes du même mot : Il plaît à tout le monde, et ne saurait se plaire.
Dans ce moment le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens, il ouvre deux fois de grands yeux, et demeure tranquille pour jamais.
Quel fut alors L’étonnement de ces vieilles troupes et de leurs braves officiers, lorsqu’ils virent qu’il n’y avait plus de salut pour eux que dans les bras du vainqueur !
Dieu seul nous connaît, et nous ne nous connaissons pas nous-mêmes : nos penchants nous séduisent ; nos préjugés nous entraînent ; le tumulte des sens fait que nous nous perdons de vue : tout ce qui nous environne nous renvoie notre image ou adoucie ou changée ; et il est vrai que nous ne pouvons nous choisir à nous-mêmes un état sans nous méprendre, parce que nous ne nous connaissons pas assez pour décider sur ce qui nous convient : nous sortons même des mains de la souveraineté et de la sagesse divine ; nous devenons à nous-mêmes nos guides et nos soutiens ; semblables au prodigue de l’Évangile, en forçant le père de famille de laisser à notre disposition et à notre caprice les dons et les talents dont il voulait lui-même régler l’usage, nous rompons tous les liens de dépendance qui nous liaient encore à lui, et au lieu de vivre sous la protection de son bras, il nous laisse errer loin de sa présence au gré de nos passions, dans des contrées étrangères1.
Un moment après, elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros Suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très-long à reconnaître son monde qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui, enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon.
« Il n’y a qu’un pécheur larmoyant qui ait pu appeler la mort un squelette, dit, dans l’Intrigue et l’amour de Schiller, l’héroïne de la pièce, Louise, se préparant au suicide et l’excusant d’avance ; c’est un doux et aimable enfant, au visage rose comme le dieu de l’amour, mais moins trompeur ; un génie silencieux et secourable, qui offre son bras à l’âme fatiguée du pèlerin, qui la fait monter sur les degrés du temps, lui ouvre le magique palais, lui fait un signe amical et disparaît. » Cette définition de la mort ressemble, trait pour trait, à celle qu’en fait le P.
Les braves de nuit sont les vétérans accoutumés à la canonnade, aux alertes, à la faim, au froid, aux fatigues, que rien n’étonne, qui sont toujours prêts à faire face aux dangers, et qui dorment l’arme au bras.
L’un d’eux se prend un jour de querelle avec un passant : — Je te donnerai, maraud, un si grand coup de poing, que je t’enfoncerai la moitié du corps dans le mur, et ne te laisserai que le bras droit de libre pour me saluer.
Témoin l’Italie, qui, de l’aveu même de Sylla vainqueur, ne fut pacifiée que par le couvage et la sagesse de Pompée : témoin la Sicile, que le même Pompée affranchit des périls qui la menaçaient de si près : témoin l’Afrique, inondée du sang des innombrables ennemis qui la foulaient et la dévoraient : témoin l’Espagne, qui vil si souvent des milliers d’ennemis vaincus et terrassés par l’effort de son bras : témoin une seconde fois, et d’autres fois encore l’Italie, qui implora le secours de Pompée absent, pour la guerre dangereuse et sanglante qu’elle avait à soutenir contre les esclaves, guerre dont la fureur, rallentie par la seule terreur du nom de Pompée, fut entièrement étouffée par sa présence : témoins toutes les contrées, toutes les nations étrangères, les mers enfin, etc. ».
Elle-même avec art dessina le fauteuil, Qui, par un double appui, soutenant sa faiblesse, Sur un triple coussin reposait sa vieillesse ; Elle-même à son père offrait ses vêtements… Un peu plus loin, la jeune fille dit qu’elle préfère cette vie de sacrifices à toutes les joies du mariage : Pour moi, mon cœur jouit des biens qu’il se refuse ; Je jouis, quand le jour, appuyé sur mon bras, Mes secours attentifs aident ses faibles pas ; Dans des liens nouveaux ma jeunesse engagée Par deux objets chéris se verrait partagée… etc.
On lui jette un empoisonneur, un parricide, un sacrilége : il le saisit, il l’étend, il le lie sur une croix horizontale, il lève le bras ; alors il se fait un silence horrible, et l’on n’entend plus que le cri des os qui éclatent sous la barre, et les hurlements de la victime.
On a blâmé, comme contraires à la précision, ces deux vers de Corneille : Trois sceptres à son trône attachés par mon bras, Parleront au lieu d’elle, et ne se tairont pas. […] Pour toi pour l’univers est mort en ces lieux mêmes ; En ces lieux où mon bras le servit tant de fois En ces lieux où son sang te parle par ma voix. […] Ce droit saint et sacré rompt tout autre lien ; Rome a choisi mon bras, je n’examine rien. […] Joad dit à Mathan : De toutes tes horreurs, va, comble la mesure ; Dieu s’apprête à te joindre à ta race parjure, Abiron et Dathan, Doëg, Achitophel ; Les chiens à qui sou bras a livré Jézabel, Attendant que sur loi sa fureur se déploie Déjà sont à ta porte et demandent leur proie.
Voici comme il conta l’aventure à sa mère9 : « J’avais franchi les monts qui bornent cet Etat10, Et trottais comme un jeune rat1 Qui cherche à se donner carrière, Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux : L’un doux, bénin et gracieux2 Et l’autre turbulent et plein d’inquiétude3 Il a la voix perçante et rude, Sur la tête un morceau de chair4, Une sorte de bras5 dont il s’élève en l’air Comme pour prendre sa volée, La queue en panache étalée. » Or, c’était un cochet dont notre souriceau Fit à sa mère le tableau, Comme d’un animal venu de l’Amérique6 « Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras, Faisant tel bruit et tel fracas, Que moi qui, grâce aux dieux, de courage7 me pique, En ai pris la fuite de peur, Le maudissant de très-bon cœur. […] Il fait bâtir dans la rue ***une maison de pierre de taille, raffermie dans les encoignures par des mains de fer, et dont il assure, en toussant et avec une voix frêle et débile, qu’on ne verra jamais la fin ; il se promène tous les jours dans ses ateliers sur le bras d’un valet qui le soulage ; il montre à ses amis ce qu’il a fait, et leur dit ce qu’il a dessein de faire.
» Qu’on me pardonne d’essayer la traduction : Il tourne vers Sigéc un regard menaçant, Et le bras étendu, de rage frémissant : « Dieux puissants, c’est ici que je plaide ma cause !
Voltaire blâme les deux vers de Nicomède : Trois sceptres à son trône attachés par mon bras Parleront au lieu d’elle, et ne se tairont pas.
— La Sicile De là nous tend les bras, et bientôt, sans effort, Syracuse reçoit nos vaisseaux dans son port.
« Si donc, Milon, tenant son épée sanglante, s’écriait : Venez, citoyens, écoutez-moi : j’ai donné la mort à Clodius ; les fureurs de ce pervers que la crainte des lois et des jugements ne pouvaient plus réprimer, ce bras et ce fer les ont repoussées de vos têtes ; si les lois, si la justice, si les tribunaux, si la liberté, la pudeur et la chasteté ne sont point bannis de Rome, c’est à moi, citoyens, à moi seul qu’on en est redevable ».
Le blessé, que la mort n’a frappé qu’à demi, Fuit en vain, emporté dans les bras d’un ami : Sur le sein l’un de l’autre ils sont frappés ensemble, Et bénissent du moins le coup qui les rassemble. […] Tu ne m’apparais point sous cet aspect funeste Que t’a prêté longtemps l’épouvante ou l’erreur ; Ton bras n’est point armé d’un glaive destructeur ; Ton front n’est point cruel, ton œil n’est point perfide ; Au secours des douleurs un Dieu clément te guide ; Tu n’anéantis pas, tu délivres ; ta main, Céleste messager, porte un flambeau divin ; Quand ton œil fatigué se ferme à la lumière, Tu viens d’un jour plus pur inonder ma paupière ; Et l’espoir, près de toi, rêvant sur un tombeau, Appuyé sur la foi, m’ouvre un monde plus beau.
Quel fut alors l’étonnement de ces vieilles troupes et de leurs braves officiers, lorsqu’ils virent qu’il n’y avait plus de salut pour eux qu’entre les bras du vainqueur !
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.
Un temps viendra, sans doute, où des lois plus humaines De vos bras opprimés relâcheront les chaînes : Dans un monde nouveau vous aurez un soutien ; Car pour ce monde-ci je n’en espère rien2.
Il ne parle point d’un geste continuel ; en effet, il n’est point naturel de remuer toujours les bras en parlant : il faut remuer les bras, parce qu’on est animé ; mais il ne faudrait pas les remuer pour paraître animé. […] Mais ce que je trouve le moins naturel en ce prédicateur est qu’il donne à ses bras un mouvement continuel, pendant qu’il n’y a ni mouvement ni figure dans ses paroles. […] Car la Critique, à l’œil sévère et juste, Gardant les clefs de cette porte auguste, D’un bras d’airain fièrement repoussait Le peuple goth qui sans cesse avançait. […] Cher Maisons, m’écriai-je en l’arrosant de larmes, C’est toi que j’ai perdu, c’est toi que le trépas, A la fleur de tes ans, vint frapper dans mes bras ! […] Si vous aviez dans les combats D’Amadis l’armure enchantée, Comme vous en avez le bras Et la vaillance tant vantée, Seigneur, je ne me plaindrais pas.
Leurs armes éclataient du feu des diamants, De leurs bras énervés frivoles ornements.
177J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de mes fontaines : Je le redemandais aux voix de mes sirènes ; Il n’était point dans moi, je ne le trouvais pas.
Je suis, dit-on, un orphélin2 Entre les bras de Dieu jeté dès ma naissance, Et qui de mes parents n’eus jamais connaissance.
La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout.
Je ne puis vous embrasser tous, mais j’embrasserai votre général… Venez, général… (il serre le général Petit dans ses bras).
Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.
Andromaque qui garde fidèlement le souvenir de son mari, qui ne consent à suivre à l’autel le fils du vainqueur d’Hector et le destructeur de Troie, que pour sauver Astyanax, est le modèle de l’épouse et de la mère, mais elle ne dépasse pas ce qu’on peut attendre d’une femme, de son cœur et de sa condition ; Pyrrhus, qui aime Andromaque et qui descend jusqu’à la menacer de livrer son fils aux Grecs, si elle s’obstine à le repousser, n’est pas, à coup sûr, un héros cornélien, mais c’est bien un homme ; Hermione qui arme le bras d’Oreste, qui le pousse au crime, et qui, vengée enfin, se retourne contre son vengeur et le maudit, est certainement bien humaine. […] La corvée pèse lourdement sur nos laboureurs ; elle leur enlève le meilleur de leur temps et ils ne reçoivent pas de salaire ; c’est un double impôt et cet impôt est hors de toute proportion pour le simple journalier qui n’a que le travail de ses bras. […] – Va, mets-toi sur les bras les juges et les princes, Et, le combat fini, calcule les profits ! […] Blessé mortellement, il expire entre les bras de son fils Xipharès, son hardi défenseur, auquel il accorde son pardon et la main de Monime.
Aux conversations même il trouve à reprendre : Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre ; Et, les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.