Il semble que le séjour des champs soit l’asile de la simplicité et des mœurs. » Les Poésies du P. […] C’est en cela que la poésie et l’éloquence touchent de si près à la peinture. […] C’est un des plus beaux morceaux de poésie que nous ayons en notre langue.
Après les tentatives hardies mais incomplètes du seizième siècle, le théâtre, sans règle, comme la poésie l’avait été jusqu’à Malherbe, cherchait son législateur : elle le trouva dans un jeune homme natif de Rouen, que sa famille avait élevé pour le barreau, et qui préférait à l’étude des lois le travail de la composition et des vers. […] Voltaire en a toutefois approuvé dans les vers l’emploi actif, qu’offrent encore les tragédies de Bajazet et d’Esther : ajoutons que l’on en pourrait même citer quelques exemples contemporaines ; mais ils ne sont pas à imiter. — Le théâtre, dont on a dit que le Cid avait parmi nous inauguré la grandeur, devait être le plus riche domaine de notre poésie, comme de la chaire chrétienne a été celui de notre prose. […] Cet adverbe et généralement les finales des mots terminés en er étaient monosyllabes dans notre ancienne poésie.
Voyez Düntzer, Fragments de la Poésie épique grecque (Cologne, 1840), p. 59.
Pour les détails biographiques, voir plus loin la notice insérée aux Chefs-d’Œuvre de Poésie. […] Il était, en 1688 et 1689, de ces voyages de Marly tant brigués par les courtisans ; il couchait dans la chambre du roi pendant ses maladies, et lui lisait ces chefs-d’œuvre d’éloquence et de poésie qui décoraient ce beau règne345. […] La poésie, l’histoire et la philosophie ont toutes le même objet, et un très grand objet, l’homme et la nature. La philosophie décrit et dépeint la nature ; la poésie la peint et l’embellit : elle peint aussi les hommes, elle les agrandit, les exagère, elle crée les héros et les dieux. […] Chefs-d’œuvre de poésie.
La poésie, l’éloquence, l’histoire, le roman admettent le portrait, soit d’un individu, soit d’un type abstrait. […] C’est elle qui, chez les Romains comme chez les modernes, distingue l’homme éloquent de l’homme disert ; c’est elle qui donne à la prose la grandeur, la hardiesse, la poésie d’expression, verba prope poetarum.
La poésie latine, Horace surtout, emploie continuellement cette synecdoque. […] Appelons encore synecdoque, et non métonymie, l’emploi de l’abstrait pour le concret, si fréquent dans la poésie, et même dans la prose française.
Cette éloquence sauvage s’élève jusqu’à une sorte de poésie biblique. […] — elle est grande par la science, grande par l’industrie, grande par l’éloquence, grande par la poésie et par l’art.
Familiarité hardie, pathétique ingénu, poésie de l’expression, brusques saillies d’imagination, élans impétueux, je ne sais quoi de vif, d’étrange, de soudain ; tel est le caractère de ses premiers sermons : ils ont le feu de la jeunesse, et une grâce de nouveauté qui ravit. […] Le mot amour est resté féminin, surtout en poésie 5. […] Passage dramatique et plein de poésie. […] « Platon et Bossuet, à nos yeux, voilà les deux plus grands maîtres du langage humain qui aient paru parmi les hommes, avec des différences manifestes, comme aussi avec plus d’un trait de ressemblance : tous deux parlant d’ordinaire comme le peuple, avec la dernière naïveté, et par moments montant sans effort à une poésie aussi magnifique que celle d’Homère, ingénieux et polis jusqu’à la plus charmante délicatesse, et par instinct majestueux et sublimes.
C’est peut-être le célèbre Euclide, chef de l’École de Mégare, qui paraît avoir eu peu de goût pour la poésie, et dont Diogène Laërce (II, 109) atteste les dissentiments avec Aristote.
Il fut en prose ce que Marot devait être en poésie, un esprit flottant et libertin, mais naïf et ingénieux, un Fontenelle de boudoir, un épicurien se moquant de la vérité, pour se dispenser de la chercher.
Assurément les deux rhéteurs latins ne négligent pas l’harmonie ; l’un, dans le Traité de l’orateur, l’autre, au livre IX des Institutions, dissertent longuement aussi sur la valeur des pieds, dans la poésie comme dans la prose, sur l’arrangement des syllabes, sur le pouvoir d’une longue ou d’une brève mise en sa place, sur le charme des ïambes, des pæons, des crétiques, habilement distribués. […] Il en est de ces onomatopées en poésie et en musique, comme des trompe-l’œil en peinture.
Ils ont égaré le goût de la nation ; par un respect mal entendu pour la noblesse du style, ils ont banni de la poésie et même de la prose une foule de mots justes, précis et parfaitement français, pour y substituer des termes vagues et de convention85. […] En poésie, j’appelle magnifiques certaines strophes de J.
Les rhéteurs divisent leurs traités en quatre parties : 1° La Rhétorique en général, 2° le Style, 3° la Composition, 4° la Poésie.
Il nous semble légitime de dire que le récit de Racine brille de toutes les couleurs de la poésie, et que c’est un des plus beaux morceaux dramatiques qui existent dans notre littérature. […] » On sera facilement de l’avis de Racine, si l’on prend la peine de comparer entre elles d’une manière complète les idées analogues qui constituent ces deux pièces de poésie.
III : Homère, Apollonius de Rhodes Fauriel, Histoire de la Poésie provençale (Paris, 1846) etc.
Pour répondre à la demande qui nous en a été faite par un grand nombre de professeurs, nous avons réimprimé ces Morceaux choisis, en réunissant dans le même volume les morceaux de prose et de poésie plus particulièrement convenables à chaque classe ; quelques morceaux nouveaux ont pris place parmi les anciens.
Non seulement il protégea de Thou, Pierre Mathieu, Casaubon, d’Ossat, Desportes, Bertaut, Coeffeteau, Regnier et Malherbe, qui fit, comme lui et grâce à lui, succéder la discipline à l’anarchie dans le domaine de la poésie ; mais il rendit publique la bibliothèque royale, il rétablit l’Université de Paris, il fonda le collége de France, il y institua un enseignement encyclopédique, il établit dans toute la France de nouvelles chaires.
Ils y sont d’un plus fréquent usage que partout ailleurs ; mais on les emploie dans toutes sortes d’ouvrages en prose et dans la poésie même. […] Les mœurs se prennent en deux sens différents : dans la poésie et dans l’éloquence. Dans la poésie, il ne s’agit pas du poète, mais de ses personnages. […] Il demande beaucoup d’élévation dans le génie, et, dans l’expression, une grandeur majestueuse qui tient un peu de la poésie.
Sur ce poëte, qui a son importance littéraire, « parce qu’il est comme un anneau qui lie, dans notre histoire de la poésie, deux hommes de races très-diverses, Malherbe et La Fontaine », on peut voir un article plein d’intérêt de M.
Peut-être sa poésie a-t-elle été parfois trop raisonnable ; mais on ne saurait trop louer sa langue sobre et virile, son style solide, et tant de vers prédestinés à figurer dans un recueil de morceaux choisis1. […] Ce vers est beau, malgré le participe présent, qui fait toujours fâcheuse figure, en poésie.
L’histoire nous a conservé, et la poésie a mis habilement en œuvre une foule de ces traits précieux, de ces mots vraiment éloquents, puisqu’ils n’ont jamais manqué de produire de grands effets.
Il eut aussi ses heures de poésie.
Cela fait, on passe aux ouvrages en vers : d’abord, à quelques petits poèmes anciens, aujourd’hui inusités, qu’il faut pourtant connaître ; puis aux Poésies fugitives, puis aux petits poèmes modernes ; ensuite aux grands poèmes, didactique et épique ; enfin au poème dramatique.
Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens, mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique Historien, il a laissé des monuments : Charles XII, récit achevé qui allie l’art de conter simplement à la sûreté d’une critique consciencieuse, et le Siècle de Louis XIV, qui nous montre l’ami des arts, du luxe et de la civilisation, l’écrivain inimitable qui aurait produit un chef-d’œuvre, si le plan de son livre n’était défectueux. […] Pour la poésie, comme pour l’architecture, il faut que tous les morceaux nécessaires se tournent en ornements naturels.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832).
On pourrait encore analyser en ce sens quelques morceaux de poésie, réputés classiques, parce que les détails en sont réellement admirables, mais qui ne résistent pas à l’examen de quiconque s’attache à la liaison des idées, et veut voir un ensemble, une suite, une certaine logique, même dans les transports les plus capricieux de l’imagination. […] Mais en accordant que Rousseau eût des motifs légitimes pour placer l’ambassadeur en Suisse au rang des dominateurs ou des bienfaiteurs de l’humanité, son ode n’eût rien perdu, ce me semble, de son éblouissante et harmonieuse poésie, et eût gagné comme logique, si son plan eût été à peu près celui-ci : Il est des génies privilégiés qui, une fois dominés par l’enthousiasme poétique, font des miracles, Orphée en est un exemple.
Familiarité hardie, pathétique ingénu, poésie de l’expression, brusques saillies d’imagination, élans impétueux, je ne sais quoi de vif et de soudain ; tel est le caractère de ses premiers sermons : ils ont le feu de la jeunesse, et une grâce de nouveauté qui ravit. […] Le mot amour est resté féminin au pluriel, surtout en poésie 5.
En poésie, ainsi : Et toute ma grandeur me devient insipide, Tandis que le soleil éclaire ce perfide. […] Cette invocation est fort belle ; en définissant la raison comme le plus parfait, le plus noble, le plus exquis de nos sens, Montesquieu s’y élève jusqu’à la poésie.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux.
D’après Longin, on a compris sous le nom d’image tout ce qu’en poésie on appelle descriptions et tableaux. […] Il ne convient qu’aux peuples du Levant ou à des esprits versés dans la poésie orientale, d’exprimer le rapport de deux extrêmes par l’image du cèdre et de l’hysope. […] Fléchier, faisant la topographie d’un hôpital, dans l’Oraison funèbre de Marie-Thérèse, n’emploie que des expressions convenables pour exprimer des choses dégoûtantes : Voyons-la dans ces hôpitaux… Il est évident que le style poétique demande, comme nous le verrons dans le traité de la Poésie, plus de soin sous le rapport de la convenance et de la dignité, que n’en réclament les ouvrages en prose.
Si l’on demande, par exemple, à quelle classe de ces plaisirs dont nous avons fait l’énumération, doit se rapporter celui qui résulte d’un bel ouvrage de poésie ou d’éloquence : nous répondrons qu’il n’appartient point à telle ou telle classe en particulier, mais à toutes en général.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
Il y représente la poésie légère, au lendemain de Malherbe, et le badinage frivole près du solennel Balzac.
C’est là, que la cause du goût et de la raison est plaidée avec une éloquence et une solidité dignes de l’un et de l’autre ; que les limites qui séparent et doivent distinguer la poésie et l’éloquence, sont assignées avec autant de justesse que de sagacité ; que la grande question de la prééminence des anciens sur les modernes est discutée et résolue, de manière à terminer toute espèce de dispute à cet égard.
Nous avons vu quel charme empruntaient les poésies d’Homère et de Virgile de l’heureuse variété de figures dont ces grands hommes savent enrichir si à propos leur diction.
Elle est familière à la poésie ; la prose s’en accommode beaucoup moins. […] C’est une des ressources de la poésie. […] La comparaison est surtout du domaine de la poésie ; mais l’éloquence ne se l’interdit point. […] Héreau, est une des figures les plus riches de l’éloquence et de la poésie ; ses qualités sont la clarté, la netteté, la justesse et une judicieuse étendue, car il faut choisir les analogies et non les épuiser. […] L’éloquence et la poésie ont seules le privilège d’employer la prosopopée ; encore ne peuvent-elles y recourir que dans des circonstances particulières et rares : car si la prosopopée n’est pas de nature à produire un grand effet, elle devient ridicule et glace les auditeurs au lieu de les électriser.
. — Ne nous laissons donc pas tromper par la date de 1549 ; elle ne partage pas l’histoire littéraire du xvie siècle en deux périodes ; elle ne partage que l’histoire de sa poésie ; le manifeste de Du Bellay appelle la poésie à une révolution déjà faite dans la prose ; et le malheur des poètes de la seconde partie du siècle est d’avoir compromis l’œuvre commencée dans la première et continuée dans la seconde par les prosateurs. Quelques lignes suffiront à résumer l’histoire de la poésie du xvie siècle, qui n’entre que comme épisode dans notre cadre. […] Ils abordèrent hardiment tous les genres de la poésie antique, hors l’épopée laissée au chef de l’école, qui y échoua misérablement. […] Les harangues qu’il prononça, à différentes reprises, devant les Notables, les États-Généraux, les Parlements, son Mémoire au roi Charles IX sur la paix, son Traité (inachevé) de la réformation de la justice — je ne parle que pour mémoire de ses poésies latines, — appartiennent aux lettres du siècle. […] -C.) avait écrit des satires de ce genre, et après lui Varron, le polygraphe latin, qui les avait appelées Ménippées ; Henri Estienne avait publié, en 1569, les fragments des Ménippées de Varron. — La plus piquante pièce de poésie est de Gilles Durant (Regrets funèbres sur ta mort de l’asne ligueur).
Parmi les orateurs sacrés de notre temps, il se distingue par l’essor, la nouveauté, l’ardeur, l’éclat, l’imagination, la poésie, la couleur, le mouvement, l’accent pathétique d’une verve originale.
La Prosopopée, une des plus vives, des plus magnifiques et des plus brillantes figures de l’éloquence et de la poésie, fait parler tous les êtres, soit animés, soit insensibles, soit réels, soit imaginaires ; les morts mêmes. […] Il est plein de grandes idées et d’images sublimes : c’est un morceau de poésie fini.
N’outrons rien ; mais admettons, avec Aristote, qu’une prose trop harmonieuse, trop rythmique serait ridicule, par cela seul qu’elle passerait les limites qui la séparent de la poésie : ποίημα γὰρ ἕσται ; mais qu’une prose totalement dénuée du charme de l’harmonie, serait également défectueuse, parce qu’elle n’offrirait point à l’oreille le repos qu’elle attend et dont elle a besoin : τὸ δὲ ἄῤῥυθμον, ἀπέραντον.
Fléchier aima beaucoup et cultiva longtemps la poésie latine et française.
Le roman poétique est celui dans lequel les événements ont quelque chose d’héroïque, et où surtout l’auteur affecte en prose les formes de style et les idées généralement réservées à la poésie.
La poésie est ici de l’histoire.
Ce genre de discours demande beaucoup d’élévation dans le génie, une grandeur majestueuse qui tient un peu à la poésie. […] Après avoir comparé le grand Corneille aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes, dit-il, ne s’honore pas moins que des Thémistocle98, des Périclès99, des Alcibiade100, qui vivaient en même temps qu’eux, il continue ainsi : « Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les états, nous ne craindrons point de dire, à l’avantage des lettres, et de ce corps dont vous faites maintenant partie : du moment que des esprits sublimes passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de monsieur votre frère, quelque étrange inégalité que durant leur vie la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse. […] Toute votre conduite en Angleterre, où les intérêts de la France vous étaient confiés, a bien vengé l’honneur du génie poétique, qu’une opinion assez commune condamne à se renfermer dans la poésie.
Il faut du bon sens et de la clarte dans toutes les poésies. » Ces traits rappellent la scène du sonnet dans le Misanthrope.
. — Instruire d’exemple me paraît faire un très-bel effet en poésie ; cette expression même semble y être devenue d’usage : Il m’instruisait d’exemple au grande art des héros. […] « Le front d’une race est une assez étrange chose ; il ne fallait plus que dire : les bras de ma lignée et les cuisses de ma postérité. » Scudéru. — « L’observateur a eu raison de remarquer qu’on ne peut dire le front d’une race » Académie. — « Pourquoi, si on anime tout en poésie, une race ne pourra-t-elle pas rougir ?
Les expressions qui manquent de dignité et de noblesse, et que la poésie semble devoir rejeter, peuvent être relevées de plusieurs manières : 1° Par une habile préparation, par des rapprochements heureux. […] Le style tempéré convient aux poèmes descriptifs et didactiques pour les parties plus ornées, comme les épisodes, les descriptions ; aux discours académiques, aux poésies badines, aux panégyriques et aux oraisons funèbres, lorsque la personne qui en est l’objet n’offre pas des faits d’un intérêt extraordinaire, et à tous les discours d’apparat.
Traduit de l’Iliade, I, 223, ce distique justifie le jugement que le royal élève d’Amyot, Charles IX, bon juge en matière de poésie, portait sur les vers de son précepteur.
Ce serait un beau moment de poésie, et je regrette de n’en avoir aucune en train.
Indépendamment des figures que nous venons de parcourir, et qui appartiennent également à la poésie et à l’éloquence, il en est quelques autres qui semblent d’un usage plus nécessaire et plus fréquent aux orateurs qu’aux poètes.
L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune.
Originaire de Rouen et neveu du grand Corneille, il voulut d’abord marcher sur les traces de son oncle et travailler pour le théâtre : mais ses compositions dramatiques ne réussirent que fort peu ; et, pour ses vers en général, si quelques-uns eurent de son vivant plus de succès, on peut dire qu’à l’exception d’un petit nombre de pièces légères ils ne le méritaient pas davantage : Fontenelle manquait de naturel et de cette émotion vraie qui est l’âme de la poésie.
Mais cette magnificence était si éloignée de la sobriété et de la modestie du style oratoire, que la plus téméraire poésie, et la plus prodigue des biens qu’il faut ménager, ne saurait rien concevoir de plus déréglé.
Se doutent-ils du trouble délicieux que font éprouver les passions épurées par la poésie ?
Je lis dans Joubert :« Quand Quand Dieu se retire du monde, le sage se retire en Dieu. » Et ailleurs :« La religion est la poésie du cœur ; elle a des enchantements utiles à nos mœurs ; elle nous donne et le bonheur et la verin. » 2.
Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations : arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposants, montagnes, eaux dormantes, agitées, précipitées ; torrents, mers tranquilles, mers en fureur ; sites variés à l’infini ; fabriques grecques, romaines, gothiques ; architectures civile, militaire, ancienne, moderne ; ruines, palais, chaumières ; constructions, gréements, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein ; ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour ; tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés on confondus de ces lumières, aucune de ses scènes accidentelles qui ne fit seule un tableau précieux. » 1.