Et la France, qui vous revit avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle plus d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous au retour de ce voyage fameux, d’où vous aviez emporté tant de gloire et de si belles espérances !
Quand l’Angleterre, qui s’était liée avec lui, se détacha tout à coup de ses intérêts, il ne s’emporta ni en plaintes ni en reproches ; il n’en témoigna au roi d’Angleterre aucune froideur ; et, en lui montrant au contraire qu’il était toujours persuadé de son amitié, il l’engagea à demeurer toujours son ami.
S’échauffer contre, pour s’emporter ; on dit aussi prendre feu pour, ou contre… 4.
Les oiseaux qui s’aventuraient à voler étaient emportés comme des pailles ; je les voyais, marquant à peine leur faible lutte contre le courant et pouvant tout au plus tenir leurs ailes étendues, s’en aller à la dérive la plus rapide.
Moult, quoique latin, était dans son temps d’un même mérite, et je ne vois pas par où beaucoup l’emporte sur lui. […] L’usage a préféré par consequent à par conséquence, et en conséquence à en conséquent, travailler à ouvrer, conduire à duire, faire du bruit à bruire, injurier à vilainer, piquer à poindre ; et dans les noms, pensées à pensers, un si beau mot et dont le vers se trouvait si bien, grandes actions à prouesses, louanges à loz, méchanceté à mauvaistié, porte à huis, navire à nef, armée à ost, monastère à moutier, prairies à prées, … tous mots qui pouvaient durer ensemble d’une égale beauté, et rendre une langue plus abondante… Si nos ancêtres ont mieux écrit que nous, ou si nous l’emportons sur eux par le choix des mots, par le tour et l’expression, par la clarté et la brièveté du discours, c’est une question souvent agitée, toujours indécise. » Ce plaidoyer n’est point une boutade, et l’usage lui a même donné raison, puisqu’il a repris plusieurs des mots cités par Labruyère comme ayant alors disparu.
Le héros de l’entreprise, qui doit l’emporter sur tous les autres, moins il est vrai par le rang que par le génie et l’influence sur l’action, doit sans aucun doute être vertueux, puisque l’action qu’il entreprend doit être bonne, louable et digne d’être admirée. […] C’est dans cette partie importante et difficile de la composition que trois de nos poètes épiques l’emportent sur les autres : Homère occupe le premier rang, le Tasse vient immédiatement après, et Virgile est inférieur à l’un et à l’autre.
Vous l’emportez dans le cabinet, et M. […] Puisque la mort m’appelle avant l’issue de mes entreprises, laissez-moi du moins emporter dans la tombe l’espoir qu’il achèvera mon œuvre commencée, et ratifiez le choix que je vous propose. […] Malherbe. — Vous avez raison ; j’ai eu tort de m’emporter, comme je faisais sur la terre, et puisque je vous ai abordé avec l’intention de faire une paix durable, je dois veiller sur la vivacité de mes expressions. […] Hector l’emporte-t-il, Andromaque repousse Pyrrhus, Pyrrhus revient à Hermione, qui repousse Oreste. […] Trois fois les Anglais assaillirent Fontenoy, trois fois ils furent repoussés ; de leur côté, les Hollandais voulurent à deux reprises emporter Authoin, mais, à la seconde attaque, ils furent si furieusement décimés que dès lors ils ne reparurent plus.
Aussi prompts que la foudre, ils volent, et leurs bras Des monts déracinés emportent les éclats.
Il est plus court de prononcer d’un ton décisif, et qui emporte la preuve de ce qu’on avance, ou qu’elle est exécrable, ou qu’elle est miraculeuse.
Chacun songe en veillant ; il n’est rien de plus doux : Une flateuse erreur emporte alors nos âmes ; Tout le bien du monde est à nous… Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi : Je m’écarte, je vais détrôner le sofi4 ; On m’élit roi, mon peuple m’aime : Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant.
Impétueux enfants de cette longue chaîne, Le Rhône suit vers nous le penchant qui l’entraîne ; Et son frère emporté par un contraire choix2, Sorti du même sein, va chercher d’autres lois.
Si l’ardeur d’un sang qui s’enflamme le rend vif, emporté, colère, on voit, le moment d’après, toute la bonté de son cœur1 dans l’effusion de son repentir ; il pleure, il gémit sur la blessure qu’il a faite ; il voudrait, au prix de son sang, racheter celui2 qu’il a versé : tout son emportement s’éteint, toute sa fierté s’humilie devant le sentiment de sa faute.
À mesure que je me détache de moi-même et que le temps m’emporte loin de nos combats, j’entre sans effort dans une appréciation sereine et douce des idées et des sentiments qui ne sont pas les miens.
Mais docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter à son feu ; il sait réprimer ses mouvements : non seulement il fléchit sous la main qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère, ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire. […] On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement, illusion !
Celui-ci vous paraît-il l’emporter sur Miltiade, qui vainquit les barbares à Marathon ?
Par passions ils comprenaient les qualités et les moyens à l’aide desquels l’orateur parvient à exciter dans l’âme de ses auditeurs un mouvement vif et irrésistible, qui l’emporte vers un objet ou qui l’en détourne.
Voici un exemple où les rimes sont mêlées et redoublées : Son coursier superbe Foule comme l’herbe Les corps des mourants ; Le héros l’excite, Et le précipite À travers les rangs ; Les feux l’environnent ; Les casques résonnent Sous ses pieds sanglants ; Devant sa carrière, Cette foule altière Tombe toute entière Sous ses traits brûlants, Comme la poussière Qu’emportent les vents.
Péroraison de l’Éloge funèbre du Prince de Condé Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend.
Nous nous sommes réveillé de notre assoupissement, et, ouvrant les yeux, nous avons vu cent années, avec leurs crimes et leurs générations, s’enfoncer dans l’abîme : elles emportaient dans leurs bras tous nos amis !
Dieu seul demeure toujours le même ; le torrent des siècles qui entraîne tous les hommes roule devant ses yeux, et il voit avec indignation de faibles mortels, emportés par ce cours rapide, l’insulter en passant, faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber au sortir de là entre les mains de sa colère et de sa vengeance1.
Les saillies étincelantes de madame de Sévigné lui apporteront une légèreté inattendue ; Molière lui donnera une souplesse égale à celle de la plus vive pensée ; Bossuet l’emportera jusqu’à la plus haute poésie, sans l’altérer le moins du monde, sans toucher à sa solidité et à sa vigueur intime.
Voulez-vous avoir une idée de la puissance du courant qui emporte les œuvres humaines, jetez les yeux sur votre siècle et arrêtez-vous un instant à considérer avec moi les étonnantes modifications que les mœurs ont apportées dans nos goûts littéraires.
A cet égard, Théocrite l’emporte sur Virgile ; ses descriptions sont plus riches en beautés naturelles et plus pittoresques que celles du poète latin.
Vous qui estes Robin Mouton, serez en ceste couppe33 de balance, le mien mouton Robin sera en l’aultre : je guaige ung cent de huytres de Buch34 que en poids, en valleur, en estimation, il vous emportera et hault et court, en pareille forme que serez quelque jour suspendu et pendu. — Patience, dist Panurge. […] Le mouton feut si puissant qu’il emporta en mer avec soy le marchant, et feut noyé, en pareille forme que les moutons de Polyphemus57, le borgne cyclope, emportarent hors la caverne Ulysses et ses compaignons. […] Asservissement volontaire de tous à un Pauvres gents150 et miserables, peuples insensez, nations opiniastres en vostre mal, et aveugles en vostre bien, vous vous laissez emporter devant vous le plus beau et le plus clair de vostre revenu, piller vos champs, voler vos maisons et les dépouiller des meubles anciens et paternels ! […] Mais aussi n’ai-je pas cette basse malignité de haïr un homme à cause qu’il est au-dessus des autres, et je ne me laisse pas non plus emporter aux affections ni aux haines publiques, que je sais être presque toujours fort injustes. […] Vous vous plaignez d’une Lettre à Ariste 322, où je ne vous ai point fait de tort de vous traiter d’égal, puisqu’en vous montrant mon envieux vous vous confessez moindre, quoique vous nommiez folies les travers d’auteur où vous vous êtes laissé emporter, et que le repentir que vous en faites paroître marque la honte que vous en avez.
Mais il ne put les faire emporter à cause de leur énorme pesanteur. […] Quand vous la mettrez en usage, ne vous laissez jamais emporter hors des règles et de la justesse.
que de villes alliées désertées par crainte, ou emportées par les Pirates !
C’est alors que Mirabeau, déterminé à emporter le vote, — je crois voir Condé en face des gros bataillons de l’armée d’Espagne !
Le zéphyr fut témoin, l’onde fut attentive, Quand la nymphe jura de ne changer jamais ; Mais le zéphyr léger et l’onde fugitive Ont bientôt emporté les serments qu’elle a faits.
Les esprits vifs, pleins de feu et qu’une vaste imagination emporte hors des règles de la justesse, ne peuvent s’assouvir de l’hyperbole. » Elle est le vice dominant des écrivains de l’Orient, de l’Afrique, de l’Espagne et de l’Italie.
Mais il faut savoir régler cette faculté capricieuse : si on la laisse dominer exclusivement, elle nous emporte au-delà des bornes, et nous jette dans de bizarres et folles extravagances.
Gazetier, rédacteur de la Renommée ; la verve l’emporte : il ne se contient plus, et les noms lui échappent.
Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. » Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur2.
rien n’est stable en ce monde, et c’est notre faute si nous n’avons pas appris de nos livres eux-mêmes à mettre au-dessus de tous les biens qui passent, et que le temps va nous emporter, le bien qui ne passe pas, l’immortelle beauté, la source infinie de toute science et de toute sagesse1 !
Je ne connais pas d’homme plus emporté et plus médisant que vous. […] 1.Annibal l’emporta sur tous les autres généraux. — 2.
On peut demander laquelle des deux, de la tragédie ou de l’épopée, doit l’emporter sur l’autre. […] Si donc la tragédie a l’avantage sur l’épopée dans tous ces points, et par rapport à l’effet qu’elle produit (car les tragédies donnent à l’âme, non toute espèce de plaisir, mais celui qu’on a dit), il est clair que la tragédie l’emporte sur l’épopée.
Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur Mais le désir de voir et l’humeur inquiète L’emportèrent enfin. […] Si n’y eust il galant homme parmi eux, qui ne le regrettait ; et le venait voir qui pouvait, comme une belle relique, en passant et chassant toujours ; car il avait cette coustume de leur faire la guerre la plus honneste du monde et la plus courtoise ; et y eu eust aucuns qui furent si courtois et bons, qu’ils le voulurent emporter en quelque logis là près ; mais il les pria qu’ils le laissassent dans le camp mesme qu’il avait combattu, ainsi qu’il convenait à un homme de guerre et qui avait toujours désiré de mourir armé.
Dans les âges suivants, on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse, n’ayant encore rien de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante par-dessus les autres, elle3 est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence. […] Péroraison de l’éloge funèbre de Condé 1 Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures2 qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend.
— Les pussions sont, pour l’écrivain comme pour le philosophe, ces mouvements vifs et puissants qui emportent l’âme vers un objet ou qui l’en détournent. […] Démosthène avait opposé Eschine à lui-même quand il lui disait : Ce même Démosthène, dont tu fais un homme si faible, tu veux qu’il l’emporte sur les armes de Philippe, et avec quoi ? […] C’est ici surtout qu’il est bon de varier les formes et les tournures, et que l’orateur peut ou bien s’effacer derrière son sujet, ou bien y intervenir avec une résolution et une audace qui emportent la victoire. […] Nous n’emportons de cette vie que la perfection que nous avons donnée à notre âme ; nous n’y laissons que le bien que nous avons fait18. […] Une comparaison aussi frappante peut être empruntée à la statuaire : le langage sans figures, c’est la statue droite, sans geste et sans inflexion ; le langage figuré, c’est la statue animée du mouvement que lui imprime l’artiste : au lieu du Sésostris égyptien, les jambes roides et les bras collés au corps, c’est l’Apollon du Belvédère, le bras étendu, emporté par une marche légère, et dans, l’élan rapide du triomphe.
Ils jettent leurs drapeaux, ils courent, se renversent, Poussent des cris affreux, se heurtent, se dispersent : Les uns, sans résistance, à leur vainqueur offerts, Fléchissent les genoux et demandent des fers ; D’autres, d’un pas rapide évitant sa poursuite, Jusqu’aux rives de l’Eure emportés dans leur fuite, Dans les profondes eaux vont se précipiter Et courent au trépas qu’ils veulent éviter.
Malheureusement, la pente est glissante des opinions à la personne, et madame Dacier tomba bientôt dans cette faute de s’emporter contre son adversaire jusqu’à la grossièreté la plus outrageante.
C’est pourquoi l’art du poète appartient à l’esprit doué d’une heureuse aptitude, ou à celui qu’emporte le délire de l’inspiration. […] Par conséquent, si elle l’emporte sur les autres points, il n’est certes pas nécessaire qu’elle possède cet accessoire175. […] Tels sont encore ceux qui ont laissé passer du temps325 et ne s’emportent pas tout de suite, car le temps fait tomber la colère. […] De même lorsque le fait en question ne donne de crainte ni à nos pareils, ni à nos inférieurs, ni aux personnes sur lesquelles nous croyons avoir un avantage ; or on croit avoir un avantage sur quelqu’un lorsqu’on l’a emporté sur lui, ou sur des gens plus forts que lui, ou sur ceux de sa force. […] Ils sont plus braves (qu’on ne l’est à un autre âge), car ils sont prompts à s’emporter et ont bon espoir ; le premier de ces traits de caractère fait que l’on n’a pas peur, et le second donne de l’assurance.
Ne quid nimis, de peur qu’une qualité ne l’emporte et ne fasse baptiser. […] Les esprits vifs, pleins de feu, et qu’une vaste imagination emporte hors des règles et de la justesse, ne peuvent s’assouvir de l’hyperbole. […] Moult, quoique latin, était dans son temps d’un même mérite ; et je ne vois pas par où beaucoup l’emporte sur lui. […] On doit être content de soi si l’on emporte ses réflexions, et si l’on en profite. […] Le jésuite Castel, par exemple, dans sa Mathématique universelle, veut prouver que si le globe de Saturne était emporté par une comète dans un autre système solaire, ce serait le dernier de ses satellites que la loi de la gravitation mettrait à la place de Saturne.
Il est impossible de relire cette admirable harangue, sans être de l’avis de Milon et sans penser Comme lui, que si en effet Cicéron s’était montré, dans cette cause, aussi ferme qu’il avait coutume de l’être, s’il ne s’était pas laissé intimider par les clameurs de la faction de Clodius, il l’aurait emporté sur toutes les considérations timides ou intéressées qui pouvaient agir contre l’accusé, et que Milon n’aurait pas mangé des huîtres à Marseille.
Dieu s’élèvera contre eux, et les fera fuir bien loin : ils seront dissipés devant lui, comme la poussière que le vent enlève sur les montagnes, et comme un tourbillon de poudre, emporté par la tempête ».
Enfin, les saillies de l’imagination, le concours d’une foule d’idées qui se présentent ensemble et se heurtent en quelque sorte pour se faire passage, la fougue, l’impatience, le délire de la passion qui s’emporte, et jettent le désordre dans l’esprit, peuvent engager l’écrivain à enlever les mots à leur place ordinaire, et à bouleverser même des phrases entières.
Ainsi ne faites pas un impie d’un homme qui fut vertueux, un homme humble d’un orgueilleux, un héros tranquille, quand il a été emporté et violent.
Massillon y peint avec énergie la folie des hommes qui emploient à offenser Dieu les courts instants qui leur sont accordés sur cette terre : Tout change tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même ; le torrent des siècles qui entraîne tous les hommes coule devant ses yeux, et il voit avec indignation de faibles mortels emportés par ce cours rapide l’insulter en passant, vouloir faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber en sortant de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice.
Je vous écris au milieu d’un effroyable coup de vent qui emporte les toits et déracine les arbres, espèce d’ouragan mêlé de tonnerre, qui nous arrive après des jours de véritable printemps.
Né dépourvu, dans la foule jeté, Germe naissant par le vent emporté, Sur quel terrain puis-je espérer de croître ?
. — Pourtant songez-y, vous dirai-je ; Nous avons abattu le dernier privilége : Que reste-t-il encor qui puisse être emporté, Sinon les fondements de la société ?
Les Français y ont excellé, et l’ont emporté sur les anciens et les modernes.
Le repas achevé, la mère, du berceau Qui repose couché dans un sillon nouveau, Tire un bel enfant nu qui tend ses mains vers elle, L’enlève, et, suspendu, l’emporte à sa mamelle, L’endort en le berçant du sein sur ses genoux, Et s’endort elle-même, un bras sur son époux.
2° Quand étant seuls ils produisent une consonnance plus agréable, ou quand l’intérêt qu’ils présentent l’emporte sur les exigences de l’harmonie. […] Celle-ci néanmoins l’emporta, comme l’expriment très-bien ces mots vicit iter durum pietas.
» Je demande, et saisis avec un cœur avide » Ces moments que m’éclaire un soleil si rapide ; » Dons à peine obtenus qu’ils nous sont emportés ; » Moments que nous perdons, et qui nous sont comptés.
C’est que Buffon, sans avoir jamais écrit un vers, fut, dans son immense ouvrage, un poëte sublime et varié ; c’est qu’Horace, en se laissant emporter au vol de Pindare, fut en même temps le génie le plus sensé de l’antiquité ; c’est qu’enfin tous deux se rencontraient ici sur leur terrain commun, la vérité et la raison.
Souvent, avec des passions qu’on ménage bien on va à dame, et l’on gagne la partie : le plus habile l’emporte, ou le plus heureux.
Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse pas emporter à son feu ; il sait réprimer ses mouvements : non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et, obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire.