Les Iroquois et les Illinois se servent, dans leurs traités et dans leurs transactions politiques, d’expressions figurées que la poésie elle-même pourrait trouver trop hardies ou trop pompeuses. […] Mais, si nous devons nous trouver souvent en rapport avec les autres hommes et agir sur leurs opinions ; si nous sommes destinés à élever la voix dans les tribunaux, dans les assemblées politiques ou dans les temples ; si nous composons des ouvrages qui instruisent notre siècle ou qui servent à ses plaisirs ; ou même enfin si nous n’aspirons qu’à plaire aux personnes qui nous entourent, et à mettre dans nos discours les plus simples une force qui persuade et une grace qui les fasse aimer, alors la correction du langage ne suffit plus, et il nous faut un autre guide que la grammaire. […] Après avoir achevé la première partie de son discours, l’orateur, qui travaille avec tant de soin les détails de l’élocution, ne va pas chercher bien loin une transition pour passer à la seconde partie ; il se borne à dire : « Voilà quel était son amour pour la vérité ; voyons quel était son zèle pour la justice. » Et de même pour passer de la seconde partie à la dernière : « Voilà sa justice, messieurs ; il ne me reste plus qu’à vous montrer son esprit de droiture. » Cicéron, dans ses plaidoyers et dans ses harangues politiques, a souvent procédé de cette façon. […] Cette nation grave et sérieuse connut d’abord la vraie fin de la politique, qui est de rendre la vie commode et les peuples heureux. […] Dans une assemblée politique, les orateurs qui vous précèdent peuvent démolir un à un tous vos arguments, si bien que votre discours entier soit réfuté avant que vous ayez seulement ouvert la bouche.
Le merveilleux philosophique, ainsi appelé parce qu’il existe indépendamment des croyances religieuses, consiste à personnifier, et à habiller d’un voile transparent les êtres métaphysiques ou moraux, comme la Paix, la Fortune, la Renommée, la Discorde, la Mollesse, la Gloire, le Fanatisme, le Sommeil, la Politique, la Mort, les Prières, les Grâces, les Jeux, etc. […] L’auteur de la Henriade, au contraire, n’a pas d’autres agents du sien que ces allégories inférieures : la Discorde, la Politique, l’Envie, le Fanatisme, agissant sous des figures humaines et symboliques, jouent les principaux rôles de la Ligue ; et le héros n’a, de son côté, que l’ombre de saint Louis.
Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste.
Helleu, dans l’édition citée, page 90, rapproche judicieusement ce célèbre passage de quelques lignes tirées de la Politique selon les Ecritures de Bossuet (livre III) : « Dieu a choisi David, et l’a tiré d’après les brebis pour paître Jacob son serviteur, et Israël son héritage.
J’ai tenu les exemplaires qu’il en avait ; ils sont notés de sa main à chaque page, et j’ai pris garde que la plupart de ses notes étaient des maximes de morale ou de politique qu’il a semées dans ses fables. » 2.
Pour se conduire en bonne politique, Il faudrait retirer le portrait d’Angélique.
Une raison patriotique dont la clairvoyance devine le fort et le faible de chaque parti, une ironie amère, un mépris superbe de la contradiction, le sang-froid de la passion qui se maîtrise au milieu de la colère, des ripostes foudroyantes, une inépuisable fécondité de preuves, une action théâtrale et dramatique, une voix tonnante, l’éclat des images qui ne sont que des arguments rendus sensibles, l’audace d’une volonté dominatrice, l’attitude hautaine d’une âme sincère qui réunit l’intelligence politique à la passion populaire : voilà les traits saillants de sa physionomie.
Si, en général, nous aimons peu nos voisins, cette inimitié, qui n’a pour cause que leur conduite politique souvent blâmable à notre égard, ne nous aveugle pas au point de nous faire refuser notre estime aux hommes éclairés de l’Angleterre, et notre admiration aux conceptions de leur génie ou aux productions de leurs talents. […] Les Iroquois et les Illinois se servent, dans leurs traités et dans toutes leurs transactions politiques, de métaphores plus hardies et d’un style plus pompeux que ceux que nous employons dans nos ouvrages de poésie19. […] Ces peintures ne pouvaient retracer que des événements visibles, et n’étaient propres à indiquer ni l’ordre de ces événements, ni les circonstances particulières sur lesquelles la vue ne peut se porter, ni les transactions politiques, ni les mots dans lesquels elles avaient été rédigées. […] Peu de langues, en effet, sont plus abondantes que la nôtre, et aucun écrivain n’est fondé le moins du monde à se plaindre de sa stérilité, surtout dans les matières sérieuses, comme l’histoire, la critique, la politique et la morale. […] Un politique se désiste d’une résolution, parce qu’il la juge impraticable ; il renonce à la cour, parce qu’il y a essuyé un affront ; il quitte le chemin de l’ambition pour l’étude ou la retraite, et laisse ses prétentions aux grandeurs à mesure qu’il avance en âge, et que les grandeurs le fatiguent.
Grand politique et grand guerrier, il assujettit ses voisins, autant par ses négociations et ses richesses, que par sa valeur et ses armes ; parvint à l’Empire de toute la Grèce, sous le titre de généralissime des Grecs qu’il se fit donner, et prépara ainsi les immenses conquêtes de son fils Alexandre. […] Il brava la jalousie, la haine et la vengeance de ceux-ci ; et au milieu des intrigues, des cabales de toutes les espèces, il conserva toute la force et tout le calme de son âme pour parvenir aux deux grands objets de sa politique, la pacification du royaume et l’établissement de la balance de l’Europe.
Tandis que l’élève s’habituera de lui-même à cette science de la méditation, que le professeur mette entre ses mains les livres, les discours, les traités les plus remarquables ; qu’il lui fasse observer et comprendre les divers mérites et l’artifice de la composition, non-seulement sous le rapport de la pensée, mais sous celui de l’ordre et du style ; que souvent il le ramène sur ses pas, soit pour se rendre un compte plus exact des intentions de l’écrivain, soit pour mieux retenir l’ensemble et les détails ; que, dans les discussions politiques, judiciaires, philosophiques, il lui présente, autant que possible, le pour et le contre, surtout si la question a été traitée par deux rivaux dignes l’un de l’autre.
Tels sont les exordes de la plupart des discours politiques et sacrés.
On donne le nom de Discours oratoire à tout discours prononcé en public, ou écrit dans ce but, tels que les discours de la chaire, du barreau, de la tribune politique, et les discours académiques.
Joubert 1754-1824 [Notice] Né en 1754, Joubert traversa une époque orageuse, sans que sa modération précoce ait été jamais troublée par le voisinage des passions politiques.
Il était plus qu’orateur ; il réunissait les qualités d’habile politique, de bon général, d’homme adroit consommé aux affaires ; aussi gouverna-t-il Athènes pendant quarante ans avec un pouvoir absolu, et les historiens attribuent son influence autant à son éloquence vive et entraînante qui lui donnait un grand empire sur les passions et les affections des peuples, qu’à ses talents politiques. […] C’est là, dit Chénier, qu’il atteignit les fameux orateurs de l’antiquité ; c’est, dans notre langue, ce qui approche le plus de ces beaux discours où Cicéron mêle aux débats judiciaires les discussions politiques. […] dissipons par notre fermeté ces nuages lui enveloppent notre horizon politique ! […] Les débats politiques rappellent l’éloquence, elle reparaît à la voix de la liberté. […] Les discussions judiciaires sur la liberté de la presse, le talent qu’ont développé les avocats appelés à soutenir les hautes questions politiques qui ont été soulevées devant les cours royales, ont donné à ces débats tout l’intérêt des discussions de notre Chambre des Députés.
C’est à vous à rappeler la confiance, à rétablir la justice, à réprimer la licence, à favoriser la population : c’est à vous à raffermir, par des lois sévères, toutes les parties du corps politique ébranlées.
Comme sa passion l’obligea de ne mettre sa politique qu’en second dans sa conduite, héroïne d’un grand parti, elle en devint l’aventurière. » Le grand mérite de ces portraits est la précision originale de la forme unie à la vérité du fond.
On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope.
Un jeune prêtre, à Rome, voit passer un condamné politique que l’on conduisait à la mort. […] Démosthène et Eschine, à Athènes, étaient ennemis politiques et rivaux d’éloquence. […] Eschine est vaincu et déclaré calomniateur ; sa ruine est consommée ; un exil éternel va être son partage ; ses anciens amis politiques l’ont tous abandonné. […] Après avoir attendri vos juges sur la position de cette famille, vous vous élèverez à des considérations politiques et morales, suggérées par la cause que vous soutenez. […] Ainsi le veut aussi une saine politique.
La politique, c’est-à-dire la science du gouvernement des hommes et des peuples, tous les arts qui s’y rattachent, ceux de la paix et ceux de la guerre ont par avance trouvé dans l’auteur de l’Odyssée et de l’Iliade le plus noble chantre, le plus sublime interprète qui se puisse imaginer. […] De concert avec la politique, la philosophie fait elle-même et fera longtemps encore la poésie dépositaire de sa pensée : témoins les vers dorés attribués à Pythagore. […] Il nous suffira de dire qu’à cette époque, grâce au pinceau d’Eschyle, de Sophocle, d’Euripide, d’Aristophane, la scène est près d’atteindre à la perfection des genres divers ; que sous la plume de Théocrite, de Pindare, l’Idylle et l’Ode ne vont plus rien laisser à désirer pour la grâce naïve, pour la sublime hardiesse ; que, dans la bouche de Démosthène, le plus puissant orateur, dans celle de Platon, le plus grand philosophe, l’éloquence de la tribune, celle du genre didactique, vont s’élever au comble de l’art et du talent, que toutes les sciences presque et l’histoire naturelle et la physique, et la métaphysique et la morale et l’économie politique et sociale, la logique, la rhétorique, la poétique même vont trouver dans Aristote un digne interprète ; l’art médical un non moins digne dans Hippocrate, l’oracle de la médecine, dans Galien son habile commentateur, dans Arétée, Aétius, Alexandre de Tralles, l’histoire naturelle dans Dioscoride, le célèbre botaniste, dans Théophraste le divin parleur, comme l’appelle Aristote, son maître. […] L’historien ou l’orateur a-t-il à nous faire le portrait des grands hommes, à nous dire leurs grandes actions, à nous signaler les grands mouvements de la politique, les grandes révolutions des empires ; le philosophe et le poète ont-ils à traiter les deux plus grands objets qui leur soient offerts, l’homme et sa destinée, la nature et ses lois, ils ont pour premier devoir de se placer à la hauteur du sujet. […] Bossuet trace ainsi le caractère de Cromwel : « Un homme s’est rencontré, d’une profondeur d’esprit incroyable, hypocrite raffiné autant qu’habile politique, capable de tout entreprendre et de tout cacher, également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre, qui ne laissait rien à la fortune de ce qu’il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance, mais du reste si vigilant et si prêt à tout qu’il n’a jamais manqué les occasions qu’elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde. » Voyez la peinture que fait Salluste du caractère et des abominables désordres de Catilina : « L.
Cependant, soit amour de la retraite, soit regret de n’avoir pu jouer un rôle politique aussi important qu’il l’eût souhaité, il s’en alla vivre, peu de temps après, dans sa terre de Balzac, près d’Angoulême, et ne quitta plus cette résidence, quoiqu’il eût été, dès 1634, choisi pour faire partie de l’Académie française, qui se fondait alors. […] Outre ses Lettres et diverses dissertations, Balzac a laissé trois traités de morale mondaine, religieuse et politique, Aristippe, le Socrate chrétien, le Prince, dans lesquels il trouve souvent la juste expression de pensées élevées, sinon bien originales. […] que vous ayez pitié de Sion ; vos serviteurs en aiment les ruines mêmes et les pierres démolies, et leur terre natale, toute désolée qu’elle est, a encore toute leur tendresse et toute leur compassion765. » (Politique tirée des propres paroles de l’Écriture sainte, livre I, article ii.) […] Dans les dernières années de sa vie, Fénelon écrivit, outre quelques opuscules politiques, le Traité de l’Existence et des attributs de Dieu, et la Lettre à l’Académie ou Lettre sur les occupations de l’Académie française, et l’on publia encore, après sa mort, ses Dialogues sur l’éloquence, qu’il doit avoir écrits dans la première partie de sa carrière littéraire. […] Le premier est une espèce de roman satirique par lettres, dans lequel il attaque les ridicules et les abus de son temps ; les deux autres sont des études de politique qui révèlent une grande force et une grande originalité de pensée.
Il convient dans les discussions importantes par les intérêts qui s’y rattachent, et surtout dans le développement des considérations morales, politiques et religieuses. […] Raynal dans son Histoire philosophique et politique fait ainsi sentir aux hommes le cri de la nature, le besoin de l’humanité, et la paix qui doit régner entre les peuples.
Il y traite de la logique, de la physique, de la politique et de la morale d’une manière plus ingénieuse et plus attrayante qu’exacte et profitable.
L’extrême rigueur dont on usa envers Fouquet, la justice exceptionnelle à laquelle on le livra, la partialité de quelques commissaires, l’âpreté des vengeances politiques, qui n’allaient à rien moins qu’à demander sa tête, les lenteurs et les péripéties du procès, qui dura plus de trois ans à instruire, tout concourut à retourner l’opinion et à gagner à l’accusé la pitié universelle.
Ils prétendaient qu’on y parlait beaucoup de préambules et d’épilogues, et de semblables niaiseries : mais que de la constitution politique d’un Etat, de la législation, de la justice, de la bonne foi, des passions à réprimer, des mœurs publiques à former, on n’y en disait pas un seul mot. […] Le génie et l’ambition des souverains se tourne vers la solide gloire, vers celle qui ne coûtera ni larmes ni sang à leurs peuples, et qui sera le prix du bien qu’on aura fait ; les peuples eux-mêmes commencent à sentir qu’une politique funeste les a trompés, en les rendant jaloux et rivaux l’un de l’autre, et que la nature les avait faits pour être amis : qui veut parler pour applaudir à cette grande révolution, pour y encourager et les rois et les peuples ? […] Je ne parle point du barreau, où la justice et l’innocence auront toujours besoin de son organe ; mais partout où le bien moral et politique, l’utile, l’honnête et le juste sont mis en délibération, dans les conseils, dans les tribunaux, dans les députations, et dans les assemblées, elle aura lieu de se montrer ; elle aura lieu de parler aux peuples au nom du souverain, au souverain au nom des peuples, consolante et sensible en émanant du trône, respectueuse et sage en y portant les vœux, les gémissements des sujets. […] Un livre où les principes d’une saine philosophie, d’une politique morale, d’une sage législation, d’une administration salutaire, seront développés avec une éloquence lumineuse et sensible, sera lui seul pour le monde un bienfait qu’on ne saurait apprécier. […] Le Cid n’a eu qu’une voix pour lui à sa naissance qui a été celle de l’admiration : il s’est vu plus fort que l’autorité et la politique, qui ont tenté vainement de le détruire : il a réuni en sa faveur des esprits toujours partagés d’opinions et de sentiments, les grands et le peuple : ils s’accordent tous à le savoir de mémoire, et à prévenir au théâtre les acteurs qui le récitent.
Pour connaître l’homme, l’écrivain doit d’abord s’étudier lui-même, puis étudier les autres dans les diverses modificacations que leur font subir les éléments suivants : l’âge, le sexe, le tempérament, le climat, le pays, le siècle, la religion, les institutions politiques et sociales, l’éducation, les travaux et les habitudes journalières, enfin, la combinaison de tous ces éléments avec les objets naturels ou artificiels qui les environnent, ce qui constitue la couleur locale.
Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres Il y a deux espèces de lettres ; les unes qu’on appelle philosophiques, parce que l’on peut y discourir sur toutes sortes de matières ; y traiter de la morale, de l’homme, des passions, de la politique, de la littérature, en un mot de tous les arts, de toutes les sciences, et de tous les objets qui y ont quelque rapport.
Ce sont des notes critiques, morales, politiques et historiques, qu’Amelot de la Houssaye, et l’abbé de la Roche ont faites sur chacune de ces pensées.
Tous les tyrans, tous les magistrats, tous les politiques qui ont de l’ambition, paraissent bienfaisants et généreux ; ils paraissent se donner, et ils veulent prendre les peuples ; ils jettent l’hameçon dans les festins, dans les compagnies, dans les assemblées publiques ; ils ne sont pas sociables pour l’intérêt des hommes, mais pour abuser de tout le genre humain.
Tous les temps, tous les aspects du monde physique et moral, l’histoire et la spéculation, la méditation intime et le fracas des événements, les délices du foyer et les préoccupations de la politique, le gigantesque, l’imperceptible, le rationnel et le fantastique, le beau et le difforme se donnent rendez-vous dans ses vers.
César et Henri IV Tous deux avaient reçu de la nature une âme élevée et sensible, un génie également souple et profond dans les affaires politiques, de grands talents pour la guerre ; tous deux furent redevables de l’empire à leur courage et à leurs travaux : tous deux pardonnèrent à leurs ennemis, et finirent par en être les victimes : tous deux connaissaient le grand art de s’attacher les hommes et de les employer ; art le plus nécessaire de tous à quiconque commande ou veut commander : tous deux étaient adorés de leurs soldats, et mêlaient les plaisirs aux fatigues militaires et aux intrigues de l’ambition. […] Richelieu, Mazarin, ministres immortels, Jusqu’au trône élevés de l’ombre des autels, Enfants de la fortune et de la politique, Marchèrent à grands pas au pouvoir despotique.
Châtiment politique !
L’imagination religieuse y fait défaut ; mais des portraits, des caractères, des sentences politiques, et des vers heureux nous y dissimulent les faiblesses d’une invention trop assujettie à la routine des procédés classiques.
Ses principaux ouvrages sont le Socrate chrétien, où une teinte antique relève la beauté de la morale moderne ; le Prince, où il trace à Louis XIII ses devoirs et célèbre Richelieu son protecteur ; ses Dissertations politiques et critiques ; Aristippe ou la Cour, et la Relation à Ménandre, en d’autres termes sa justification ou sa réponse aux ennemis que lui avait faits sa gloire. […] Dans la plupart de celles-ci règne une vivacité spirituelle, mêlée parfois d’affectation ; mais dans celle que l’on va lire, cet auteur s’est élevé au-dessus de son ton et de son mérite habituels : à la gravité historique il a joint des considérations politiques pleines de noblesse et de grandeur. […] Les politiques ne se mêlent plus de deviner ses desseins. […] Le Cid n’a eu qu’une voix pour lui à sa naissance, qui a été celle de l’admiration198 ; il s’est vu plus fort que l’autorité et la politique, qui ont tenté vainement de le détruire ; il a réuni en sa faveur des esprits toujours partagés d’opinions et de sentiments, les grands et le peuple : ils s’accordent tous à le savoir de mémoire, et à prévenir au théâtre les acteurs qui le récitent. […] Politique des Romains.
Toute doctrine religieuse, morale, scientifique, politique, le drame comme le sermon, la thèse comme la poésie, se présentaient alors sous forme de parabole.
L’imagination religieuse y fait défaut ; mais des portraits, des caractères, des sentences politiques, des vers heureux nous y dissimulent les faiblesses d’une invention trop assujettie à la routine des procédés classiques.
Lamartine 1790-1869 [Notice] Tour à tour historien, publiciste, diplomate, orateur et personnage politique mêlé à des crises orageuses, où il joua un rôle pacificateur, M. de Lamartine n’a jamais cessé d’être un poëte.
Le seul nom de cette guerre réveille dans l’esprit du lecteur le souvenir de tous les grands hommes qui y jouèrent un rôle ; et après avoir admiré leurs exploits ou leurs talents politiques, peut-être ne sera-t-on pas fâché de les entendre discuter eux-mêmes ces grands intérêts, ou plaider quelquefois leur propre cause devant un peuple léger, ingrat, qui méconnaissait bientôt, et payait souvent de l’exil ou même de la mort, les services les plus signalés.
La politique exigeait alors, comme elle l’a toujours exigé depuis dans les grands états, que les richesses circulassent, pour alimenter le luxe, qui excite et alimente, à son tour, l’industrie commerciale.
Avocat, il s’agit d’un chapon, Et non point d’Aristote et de sa politique.
Laissons de côté le personnage politique, indépendant, mobile, ardent, capricieux, épris de la popularité, royaliste et libéral, aussi embarrassant pour ses amis que redoutable pour ses ennemis.
Il exige, il suppose, avec des dons extérieurs qui plaisent ou qui touchent, le sang-froid, le tact, la présence d’esprit, la fermeté, le courage, la promptitude de la décision, la connaissance des hommes, l’art de les deviner et de les conduire ; comment ne serait-il pas une grande qualité politique, un moyen pratique de gouvernement ?
Et moi-même (car il faut bien me vanter un peu, à la manière des vieillards), pensez-vous que j’eusse entrepris tant de travaux, consacré tant de veilles laborieuses à la politique ou à l’art militaire, si le terme de ma vie devait être celui de ma gloire ?
Son but était à la fois moral, religieux et politique ; car il pénétrait les esprits de l’ascendant de la destinée, afin d’accumuler les hommes aux évènements de la vie, de les y résigner d’avance et de les rendre patients, courageux, déterminés.
Quelque chose de généreux se mêle aux premiers calculs de sa politique.
Ses principaux ouvrages sont le Socrate chrétien, où une teinte antique relève la beauté de la morale moderne ; le Prince, où il trace à Louis XIII ses devoirs et célèbre Richelieu son protecteur ; ses Dissertations politiques et critiques ; Aristippe ou la Cour, et la Relation à Ménandre, en d’autres termes sa justification ou sa réponse aux ennemis que lui avait faits sa gloire. […] Les enfants du siècle, prévenus des maximes d’une politique profane, prétendent que l’Église ne saurait se passer du secours des princes et de la protection de leurs armes. […] Monseigneur n’était plus : on le savait, on le disait ; nulle contrainte ne retenait plus à son égard ; et ces premiers moments étaient ceux des premiers mouvements, peints au naturel et pour lors affranchis de toute politique, quoique avec sagesse, par le trouble, l’agitation, la surprise, la foule, le spectacle confus de cette nuit si rassemblée. […] Les plus forts de ceux-là, ou les plus politiques, les yeux fichés à terre, et reclus en des coins, méditaient profondément aux suites d’un événement aussi peu attendu, et bien davantage sur eux-mêmes. […] Comparaison de l’histoire politique et de l’histoire naturelle.
Le duc de Hamilton était un grand seigneur, politique de cour, sincèrement attaché au roi qu’il avait toujours désiré servir, mais encore plus préoccupé de son crédit ou de sa popularité en Écosse, sa vraie patrie, attentif à ménager là tous les partis, et s’inquiétant peu d’aggraver, pour son maître, les difficultés ou les périls, quand il pouvait les atténuer ou les ajourner pour lui-même. […] Cette révolution n’a pas seulement modifié le pouvoir politique, elle a changé toute l’existence intérieure de la nation. […] Et que de toutes parts l’ambition bourgeonne Sur les crânes les plus épais, Tout est en mouvement sur la place publique ; La voix bruyante et le cœur vain, Chacun bourdonne autour de l’œuvre politique, Chacun y veut mettre la main. […] nous vivons tous dans un temps de misère, Un temps à nul autre pareil, Où la corruption mange et ronge sur terre Tout ce qu’en tire le soleil ; Où dans le cœur humain l’égoïsme déborda, Où rien de bon ne fait séjour ; Où partout la vertu montre bientôt la corde, Où le héros ne l’est qu’un jour ; Un temps où les serments et la foi politique Ne soulèvent plus que des ris ; Où le sublime autel de la pudeur publique Jonche le sol de ses débris ; Un vrai siècle de boue, où, plongés que nous sommes, Chacun se vautre et se salit ; Où, comme en un linceul, dans le mépris des hommes Le monde entier s’ensevelit ! […] Délibération politique Auguste.
Delille, la métaphysique, la morale, la politique, etc., revêtues des plus belles couleurs de la poésie, et parlant son langage, sans déroger à la gravité du leur.
« Un homme s’est rencontré d’une profondeur d’esprit incroyable ; hypocrite raffiné autant qu’habile politique ; capable de tout entreprendre et de tout cacher ; également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre ; qui ne laissait rien à la fortune de ce qu’il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance ; mais au reste si vigilant et si prêt à tout, qu’il n’a jamais manqué les occasions qu’elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux, qui semblent être nés pour changer le monde. » Les Poètes font très souvent usage de cette figure, en donnant eux-mêmes un caractère à leurs personnages, ou en embellissant celui que l’histoire leur donne.
L’histoire naturelle comparée a l’histoire politique Comme, dans l’histoire civile, on consulte les titres, on recherche les médailles, on déchiffre les inscriptions antiques, pour déterminer les époques des révolutions humaines et constater les dates des événements moraux : de même, dans l’histoire naturelle, il faut fouiller les archives du monde, tirer des entrailles de la terre les vieux monuments, recueillir leurs débris, et rassembler en un corps de preuves tous les indices des changements physiques qui peuvent nous faire remonter aux différents âges de la nature2.
En prose, le style sublime est celui de l’histoire et de la philosophie, quand elles s’occupent de ce qu’il y a de plus élevé, c’est-à-dire de Dieu, de l’homme et de la nature, et souvent celui des oraisons funèbres, des sermons, des discours politiques, des plaidoyers, etc.
— Aucune de ces entraves d’aujourd’hui, la politique, les places, les emplois, les tracas de la pauvreté... ou de la richesse ; mais, au contraire toute la libre allure d’esprit que donne dans son alliance avec le désintéressement, ce juste-milieu de la fortune si poétiquement surnommé l’aurea mediocritas.
Tous les tyrans, tous les magistrats, tous les politiques qui ont de l’ambition, paraissent bienfaisants et généreux ; ils paraissent se donner, et ils veulent prendre les peuples ; ils jettent l’hameçon dans les festins, dans les compagnies, dans les assemblées publiques ; ils ne sont pas sociables pour l’intérêt des hommes, mais pour abuser de tout le genre humain.
Son idée fixe, je dirais presque sa monomanie, fut de nous proposer pour idéal ce qu’il appelait l’état de nature, et de rendre les lettres, les arts ou les institutions civiles et politiques responsables de nos passions et de nos vices.
L’éloquence est devenue l’un des ressorts de nos institutions politiques. […] Il était digne de notre auguste monarque, héritier de Louis XIV et comme lui protecteur des arts et des lettres, d’ouvrir, en donnant à notre siècle un nouvel ordre politique, cette belle carrière à l’éloquence, et de préparer ainsi dans l’avenir des occasions au génie français. […] Et cette différence vient de celle qui existe entre leurs institutions politiques et les nôtres. […] Elle renferme ordinairement un axiome de morale, de droit, de politique, ou une opinion qu’on établit comme règle. […] Il était donc d’une sage politique de mettre des entraves aux desseins ambitieux de Philippe.
Si j’ai bien entendu tantôt ta politique, Son salut désormais dépend d’un souverain.