Ses romans n’eurent d’espagnol que le nom, le lieu de la scène et le costume : ce sont des tableaux de mœurs françaises.
Inspirés par des rancunes souvent mesquines, ou injustes, ses pamphlets, qui ont perdu l’à-propos des circonstances, représentent avec verve les mœurs politiques de la Restauration.
Séparés par les différences de race, de mœurs, de langage, d’institutions, ils se sont mêlés, identifiés ensemble avec une telle conformité de pensées et d’intentions, qu’ils paraissent être les citoyens d’une seule et unique cité. […] N’y a-t-on pas transporté avec les dépouilles conquises à la guerre, les mœurs des peuples étrangers ? […] les censeurs, ces magistrats qui veillent au maintien de la discipline et des mœurs, ne m’obligeraient-ils pas à rendre compte publiquement de ma conduite ? […] Ces principes vous paraissent si louables, si bien en rapport avec vos mœurs, que vous comblez d’éloges ceux de vos ancêtres qui les ont adoptés. […] Ce jour seul prouvera combien les mœurs des Romains ont dégénéré.
Un magnifique éloge d’Athènes, de sa constitution, de ses lois, de ses avantages physiques et politiques, du caractère, des mœurs et de la conduite des Athéniens remplit la première partie de ce beau discours ; et ce qui ne nous semblerait qu’un brillant hors-d’œuvre, entre parfaitement ici dans les vues de l’orateur politique, qui, en remettant sous les yeux du peuple qui l’entend le tableau de la gloire et de la prospérité passées d’Athènes, se propose à la fois et de les attacher fortement à la défense d’un pays si digne de leur amour, et de les engager à honorer, à imiter le dévouement de ceux qui n’ont pas craint de mourir pour une si belle cause.
« Louis IX, dit l’auteur de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, chap. 58, paraissait un prince destiné à réformer l’Europe, si elle avait pu l’être ; à rendre la France triomphante et policée, et à être en tout le modèle des hommes.
Sa vue n’était pas étendue, et il ne voyait pas même tout ensemble ce qui était à sa portée ; mais son bon sens, et très-bon dans la spéculation, joint à sa douceur, à son insinuation et à sa facilité de mœurs qui fut admirable, devait compenser plus qu’il n’a fait le défaut de sa pénétration.
Je ne sais pas ce qu’en dit le Père Musnier3, mais tout cela est contre les bonnes mœurs, et il y a là, ce me semble, grande matière de confession.
Il était noble et magnifique selon les mœurs de son temps, mais sans faste et sans luxe. […] Le goût est l’arbitre et la règle des bienséances et des mœurs, comme de l’éloquence ; c’est un dépôt public qui vous est confié, à la garde duquel on ne peut trop veiller : dès que le faux, le mauvais et l’indécent sont applaudis dans les ouvrages d’esprit, ils le sont bientôt dans les mœurs publiques. Tout change et se corrompt avec le goût : les bienséances de l’éloquence et celles des mœurs se donnent, pour ainsi dire, la main : Rome elle-même vit bientôt ses mœurs reprendre leur première barbarie et se corrompre sous les empereurs, où la pureté du langage et le goût du bon siècle commença à s’altérer ; et la France aurait sans doute la même destinée, si l’Académie, dépositaire des bienséances et de la pureté du goût, ne nous répondait aussi de celle de nos mœurs pour nos neveux. […] Mais vers le temps de Cicéron, quand les mœurs eurent reçu le dernier degré de politesse, elegans était toujours une louange. […] Quelle douceur, quelle pureté dans ses mœurs, quelle grâce touchante dans ses instructions !
Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie1. […] Les femmes d’à présent sont bien loin de ces mœurs.
Jamais et chez aucun peuple, il faut l’avouer, les droits respectifs des peuples et des souverains ; jamais tout ce qui intéresse la religion, les mœurs et la politique n’avait été discuté, approfondi, avec cette éloquence des choses si supérieure à celle des mots ; avec cette logique des faits qui ne laisse lieu ni au doute, ni même à la réplique.
Tel est le caractère dominant des mœurs de notre siècle : une inquiétude généralement répandue dans toutes les professions, une agitation que rien ne peut fixer, ennemie du repos, incapable du travail, portant partout le poids d’une inquiète et ambitieuse oisiveté ; un soulèvement universel de tous les hommes contre leur condition, une espèce de conspiration générale dans laquelle ils semblent être tous convenus de sortir de leur caractère ; toutes les professions confondues, les dignités avilies, les bienséances violées ; la plupart des hommes hors de leur place, méprisant leur état et le rendant méprisable.
Sa vue n’était pas étendue, et il ne voyait pas même tout ensemble ce qui était à sa portée ; mais son bon sens, et très-bon dans la spéculation, joint à sa douceur, à son insinuation et à sa facilité de mœurs qui fut admirable, devait compenser plus qu’il n’a fait le défaut de sa pénétration.
Quand pourront les nœuf Sœurs, loin des cours et des villes, M’occuper tout entier, et m’apprendre des cieux Les mouvements divers, inconnus à nos yeux, Les noms et les vertus de ces clartés errantes, Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes1 ? […] Nous vous voiturerons, par l’air, en Amérique : Vous verrez mainte république3 Maint royaume, maint peuple, et vous profiterez Des différentes mœurs que vous remarquerez. […] Lisez-le, et dites si Anacréon a su badiner avec plus de grâce, si Horace a paré la philosophie et la morale d’ornements poétiques plus variés et plus attrayants, si Térence a peint les mœurs des hommes avec plus de naturel et de vérité, si Virgile enfin a été plus touchant et plus harmonieux. »
Les grands traits de sagesse et de politique qui brillent dans la conduite de Moïse avec les Hébreux ; le code le plus heureusement adapté aux circonstances locales, au caractère et aux mœurs du peuple auquel il était destiné, ont fait constamment regarder cet homme prodigieux comme le législateur le plus habile et le moraliste le plus profond qui ait jamais donné des lois ou des leçons au genre humain.
Tableau de mœurs ou la caricature se mêle au portrait, et l’invective à la raison, elle reflète ce qu’il y eut d’horrible et de risible dans cette explosion de folie qui précéda le règne d’Henri IV, « Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire. » Dans certaines parties impérissables, c’est un modèle d’ironie, de dialectique véhémente et de virils accents mis au service d’une cause, alors nationale, dans une ville ruinée, affamée, fiévreuse et à demi repentante, qui attendait l’avénement de la poule au pot.
Vous êtes juges du pré, du champ, non de la vie, non des mœurs, non de la religion ; si vous ne vous sentez pas assez forts et justes pour commander vos passions et aimer vos ennemis, selon que Dieu commande, abstenez-vous de l’office de juges. » 1.
Plus qu’Yvetot digne d’hommage, Elle, pauvre et libre à la fois, A, douze siècles, d’âge en âge, Conservé ses mœurs et ses lois.
Ses acteurs ont l’âme, les mœurs, l’esprit, le langage de l’époque à laquelle ils appartiennent ; mais ils se gardent de cette érudition archéologique dont on a tant abusé depuis, et qui étouffe l’homme sous le costume, le principal sous l’accessoire.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Or, s’ils ne servent pas à montrer la vérité de la rédemption par la sainteté de leurs mœurs, ils servent au moins admirablement à montrer la corruption de la nature par des sentiments si dénaturés. […] quelle source de la bonne plaisanterie, quelle imitation des mœurs, quelles images, et quel fléau du ridicule ! […] Il ne faut pas faire à l’éloquence le tort de penser qu’elle n’est qu’un art frivole, dont un déclamateur se sert pour imposer â la faible imagination de la multitude et pour trafiquer de la parole258 : c’est un art très sérieux, qui est destiné à instruire, à réprimer les passions, à corriger les mœurs, à soutenir les lois, à diriger les délibérations publiques, à rendre les hommes bons et heureux259. […] D’ordinaire, un déclamateur fleuri ne connaît point les principes d’une saine philosophie262, ni ceux de la doctrine évangélique, pour perfectionner les mœurs. […] Je ne vous dis pas : Regardez, et faites selon ce modèle : ces grands exemples ne sont plus de nos mœurs ; mais je vous dis : Voyez si l’Église perdait quelque chose de sa majesté dans la simplicité et la frugalité de ses pasteurs illustres, et si la dignité de l’épiscopat fut jamais regardée avec plus de vénération que lorsqu’elle ne brilla que par la sainteté, l’humilité et la pauvreté évangélique de ceux qui en étaient revêtus !
Il semble que le séjour des champs soit l’asile de la simplicité et des mœurs. » Les Poésies du P. […] Éthopée L’Éthopée décrit les mœurs et le caractère.
Quelles sont ces mœurs efféminées ? […] Des plantes, des métaux tu connais la vertu, Des différents pays les mœurs, la politique, La cause des frimas, de la fortune, du vent, Des astres le pouvoir suprême ; Et sur tant de choses savant, Tu ne te connais pas toi-même.
Les mœurs changèrent insensiblement et se corrompirent.
Le Baron de Fœneste, dont la date correspond à la régence de Marie de Médicis, est un roman de mœurs dont le ton diffère.
Né avec une constitution débile, la régularité de ses mœurs fortifia son tempérament, et il dut à sa tempérance et à sa frugalité une prolongation d’existence que la nature accorde rarement, même aux hommes les plus vigoureux. […] Quelques nations aiment la peinture hardie des mœurs et l’expression énergique des passions ; d’autres exigent la pureté et l’élégance dans les descriptions comme dans les sentiments. […] Je penche à croire que les premiers siècles du monde, aussi bien que des mœurs que la civilisation n’avait point encore polies, furent très favorables aux émotions sublimes. […] Avec les progrès de la société, le génie et les mœurs éprouvèrent un changement qui les porta plus vers l’exactitude et la précision que vers l’énergique et le sublime. […] Cependant on ne doit pas s’attendre à y trouver l’empreinte exacte du génie et des mœurs d’une nation, parce que tous les peuples ont reçu de leurs ancêtres une série primitive de mots, qui est devenue en quelque sorte la base de la langue, et qui s’est maintenue à travers les siècles, quoique pendant ce laps de temps les mœurs aient sans doute éprouvé de graves altérations.
Ils ressemblaient aux Latins par la langue et les mœurs. […] L’étude des arts libéraux adoucit les mœurs. — 9. […] Mœurs des Germains. […] Aux censeurs appartenait la surveillance des mœurs et le maintien de la discipline romaine. […] Elles ont un gouvernement, des chefs, des mœurs.
Mais il n’en avait rien perdu, et, faisant un dernier effort, il trouva encore assez de voix pour dire : « Tout cela est peu de chose, d’autres ont pu en faire autant ; mais vous oubliez que je n’ai jamais fait prendre le deuil à un citoyen. » En un mot, il fut homme de bien et admirable dans ses mœurs, non-seulement par la douceur et l’équité avec lesquelles il usa de son pouvoir, mais par le noble sentiment qui lui fit préférer cette modération à toute espèce de gloire, et se vanter qu’aucun n’eût pu ni redouter sa haine, ni désespérer de l’avoir pour ami. […] Ce pays diffère par son aspect, et plus encore par les mœurs de ses habitants, de la plupart des provinces de France. […] Les Âges de la vie De chaque âge, avec soin, retracez nous les mœurs. […] La Jeunesse Les jeunes gens dans leurs mœurs sont pleins de désirs, et ce qu’ils désirent, ils osent le faire ; ils sont inconstants dans leurs désirs et prompts à se dégoûter ; car leur volonté, semblable à la faim et à la soif des malades, a plus de vivacité que de force. […] Voilà quelles sont les mœurs des jeunes gens.
Mais quelle que soit la nature du récit, réel ou inventé, il y a une certaine vérité générale et convenue dont on ne peut jamais se départir : c’est ce que l’on appelle la couleur locale, qui est une condition essentielle de la vraisemblance ; elle consiste à bien observer les convenances de temps, de lieu, d’âge, de caractère, de mœurs et de croyances. […] D’autres temps, d’autres mœurs, je le sais ; mais n’y en a-t-il que de bonnes ? Et n’oserait-on s’enquérir si les mœurs d’un temps sont celles qu’exige le solide honneur ?
Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre : les auteurs aussi ignorants que les spectateurs ; la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance ; point de mœurs, point de caractères ; la diction encore plus vicieuse que l’action, et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement : en un mot, toutes les règles de l’art, celles même de l’honnêteté et de la bienséance partout violées.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
Ce sont des tableaux de mœurs françaises.
Je définirai donc le régime en général, un mot auquel la signification d’un autre mot, dont il dépend (celui-ci est le régissant), a particulièrement rapport : = Le luxe entraîne presque toujours la corruption des mœurs : = Le vrai chrétien désire le bonheur de ses ennemis. […] Dites-en autant des mots, mœurs, ennemis, relativement aux mots, corruption, bonheur. […] Mais si entre quelque et que, il n’y a qu’un adjectif séparé de son substantif, quelque ne prend point de nombre : = quelque grossières que soient les mœurs d’un homme, on vient à bout de les adoucir par l’éducation. […] Verbes passifs : = quand le vrai mérite seul est récompensé par le souverain, la vertu est toujours honorée par les grands ; les principes des bonnes mœurs sont respectés par ceux qui les approchent ; toutes les lois sont constamment observées par le peuple.
Rabelais dit dans le même sens les mœurs et conditions de Panurge.
Inspirés par des rancunes souvent mesquines ou injustes, ses pamphlets, qui ont perdu l’à-propos des circonstances, représentent avec verve les mœurs politiques d’une époque.
Aussi ne nous étonnons-nous point que, dans les nombreux encouragements qu’il a reçus de tant de princes de l’Église, tous applaudissent « à ses efforts pour servir la cause des bonnes lettres ; » que tous le félicitent hautement « d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; » que tous enfin louent notre auteur « d’avoir mis de la netteté dans son plan, de la clarté dans sa méthode, de la justesse dans ses définitions, » et surtout « d’avoir rattaché à son enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus… » Que pourrions-nous ajouter à de pareils témoignages, rendus par des Prélats qui ont adopté pour leurs séminaires le Cours complet de littérature ?
Réfugié d’abord à Genève, puis obligé de quitter cet asile, où son libertinage d’esprit et de mœurs l’aurait envoyé à l’échafaud sans l’intervention de Calvin, il alla mourir à Turin. […] Ce siècle, autre en ses mœurs, demande un autre style. […] » Et plus loin (même chant) : On dit qu’il faut couler les execrables choses Dans le puits de l’oubli et au sepulchre encloses, Et que par les escrits le mal resuscité Infectera les mœurs de la posterité. […] Indépendant de caractère et léger de mœurs, il voudrait bien faire croire (Sat. […] XIII), grand’mère de Tartuffe le justifie, et c’est A. de Musset qui l’établit, après Boileau (« Régnier, le poète français, qui, du consentement de tout le monde, a le mieux connu avant Molière les mœurs et les caractères des hommes » Réflex. critiq, sur Longin, Ve), et qui, donnant à la figure de Régnier deux traits qui conviennent à celle de Malherbe, affirme la parenté de Régnier, Malherbe et Molière, Sainte-Beuve y ajoute le nom un peu inattendu d’André Chénier.
Son cours de littérature dramatique est une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française et du cœur humain.
. — On dit aussi, mais plus rarement dans le même sens, les lettres humaines, les lettres polies, humaniores litteræ, parce que les compositions et exercices littéraires adoucissent les mœurs et civilisent les hommes.
Fond, — L’emploi de toutes les ressources de l’invention est évident dans cette proclamation. 1° Les preuves sont les faits, ils sont exposés avec concision ; 2° les mœurs sont exprimées avec adresse. […] 2° Ayons les mœurs, la probité, pour garants de nos actions et de nos intentions : la bienveillance pour flatter l’amour propre de nos juges et de nos adversaires, la modestie, pour leur plaire, et la prudence, pour leur donner une bonne idée de notre conduite. […] Cette division est plus adaptée à nos mœurs et à l’état de la société.
Ce penchant infortuné, qui souille tout le cours de la vie des hommes, prend toujours sa source dans les premières mœurs : c’est le premier trait empoisonné qui blesse l’âme ; c’est lui qui efface sa première beauté, et c’est de lui que coulent ensuite tous les autres vices.
Rien ne soulage plus les magistrats, rien ne dégarnit1 plus les tribunaux, rien enfin ne répand plus de tranquillité dans un État, où les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois.
Il semble que, pendant quatorze cents ans, il n’y ait eu dans les Gaules que des rois, des ministres et des généraux ; mais nos mœurs, nos lois, nos coutumes, notre esprit, ne sont-ils donc rien ?
Le jeune littérateur doit donc rejeter impitoyablement tous les livres qui portent des atteintes plus ou moins funestes à la religion et aux bonnes mœurs.
Et ailleurs : Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs. […] C’est en cela que nos grands orateurs sacrés se sont montrés si supérieurs aux autres hommes par une observation constante, par une connaissance positive des mœurs de leurs semblables qui leur ont acquis le premier rang parmi les écrivains de leur nation.
Cette contagion fut propagée par deux puissances, les courtisans et les femmes, qui rivalisèrent de faveur complaisante pour ces grâces artificielles dont les coquetteries fardées risquèrent de ravir à nos mœurs comme au gentil parler de Villon et de Marot sa verte et naïve franchise. […] Non ; il y a des mots qu’il se résigne à tolérer, entre autres bouffon, poltron et assassin ; car ils ne pouvaient, dit-il, naître de notre fonds, et à des mœurs venues d’Italie il fallait bien des termes italiens.
On aurait cru voir un de ces anciens Romains, un de ces vieux républicains, un modèle des premiers temps de Rome, une image fidèle des vieilles mœurs, une colonne de la république.
Vos Satires sont simples, naïves, courtes, pleines de sel : on y trouve une profonde connaissance de l’homme, une philosophie très-sérieuse, avec un tour plaisant qui redresse les mœurs des hommes et qui les instruit en se jouant4.
D’autres prétendent que ce nom de Germains signifiant frères, ne fut d’abord donné qu’à cinq peuples, qui, semblables par la figure, la taille, les mœurs et les inclinations, composaient la nation des Tongres, habitants du pays situé entre la Meuse et l’Escaut, et que ce nom passa dans la suite à tous les peuples de la Germanie. […] Un caractère violent et fougueux, un amour ardent pour les nouveautés, un orgueil excessif, et des mœurs corrompues le précipitèrent dans ces erreurs, qui inondèrent de sang l’Allemagne et la France.
Habile, adroit, remuant, infatigable, s’occupant de tout à la fois, même de sa fortune, mêlant les plaisirs aux affaires, aussi laborieux que dissipé, homme de cour et homme de lettres, favori de Madame de Pompadour et roi des philosophes, hôte et ami de Frédéric, flatteur des souverains qu’il encense pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut jamais le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence, ou de corrompre les esprits en voulant les affranchir. […] Ce discours avait été précédé d’un autre sur cette question : Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ?
Mais, comme le remarque M. de La Harpe, d’après le judicieux Rollin, qui l’avait observé avant lui, les mœurs républicaines autorisaient cette licence ; et ni Démosthène ni Eschine n’ont manqué par conséquent au précepte de l’art, qui défend de violer les convenances reçues.
Ô temps, ô mœurs !
ô mœurs ! […] Je ne vous reproche point d’avoir pillé un homme dont les mœurs ressemblent si bien aux vôtres, Apollonius de Drépane, fils de Nicon, et qui porte aujourd’hui le nom d’A. […] ô mœurs ! […] Cette affinité de goût, cette ressemblance de conduite et de mœurs, sont des liens peut-être aussi forts que ceux du nom et du sang dont vous faites tant d’état. […] Une société de cette nature l’aurait contraint à imiter les mœurs de son père, quand même la nature lui aurait accordé les inclinations les plus sages.
4° La réversion, qui fait revenir sur eux-mêmes, avec un sens différent et quelquefois contraire, certains mots d’une même proposition : Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs par les mœurs et par les usages ; mais nous devons juger des usages et des mœurs par les devoirs et par les règles. […] On fait allusion à l’histoire, à la fable, aux coutumes, aux mœurs, à tout ce qui peut offrir des rapprochements faciles à saisir, agréables et piquants.
La Reversion fait revenir les mots sur eux-mêmes avec un sens différent, comme dans cet exemple : « Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs, par les mœurs et par les usages : mais nous devons juger des usages et des mœurs, par les devoirs et par les règles.
« Vous avez soumis, César, des nations redoutables par la férocité de leurs moeurs, formidables par la multitude de leurs soldats, inépuisables par la variété de leurs ressources, et presque inabordables par l’immensité des distances : mais vous n’avez vaincu pourtant que ce qui était susceptible de l’être.
L’hyperbole et la litote, l’exagération qui agrandit et celle qui atténue, sont tout à fait dans les mœurs et les passions humaines.