Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».
L’académicien Campenon a donné en 1823 ses OEuvres choisies, qu’il a fait précéder d’un travail biographique et critique sur cet auteur.
Il expia les fautes d’une vie agitée et stérile par des disgrâces, suivies d’un exil et d’une retraite qu’honora son repentir, et que consolèrent des amitiés choisies, entre autres celle de Madame de Sévigné.
L’orateur doit choisir ses preuves, rejeter celles qui sont fausses et ne pas insister sur celles qui sont faibles ou secondaires. […] Quand on a choisi et ordonné ses preuves, il faut les développer ; c’est le but de l’amplification oratoire, qu’il ne faut pas prendre dans la mauvaise acception de ce mot. […] Le dilemme du vieil Horace défendant son fils : Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où tu penses choisir un lieu pour son supplice Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] Sobriété dans le ton, expressions choisies, telles sont les qualités indispensables à tout éloge.
Tous les mots y sont choisis, pesés, employés dans leur sens propre et précis ; souvent une particule a besoin d’y être remarquée, méditée, à cause de ses rapports essentiels au sens : tout y est nerf et substance. […] Il n’en a pris qu’une partie, et a choisi dans le reste de quoi faire ses épisodes, comme le dénombrement des vaisseaux, et les autres morceaux qui servent à étendre son poème et à le remplir. […] Mais, si c’est l’objet qui a été mal choisi, ce n’est plus sur elle que la faute tombe.
Si le sujet est laissé à la disposition de l’orateur et de l’écrivain, l’ Invention le trouve et le choisit. […] C’est à vous de choisir mon amour ou ma haine. […] Essayerons-nous de choisir dans les scènes immortelles de Corneille et de Racine, expression idéale de toutes les passions humaines ? […] — Il ne suffit pas de choisir et de disposer les preuves : il faut en tirer tout l’effet possible, en leur donnant toute leur force. […] Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ?
Parmi ces enthymèmes, les uns ne rendront habile en aucun genre, vu qu’ils ne concernent aucun sujet particulier ; quant aux autres (les enthymèmes ni oratoires, ni dialectiques), meilleures seront les propositions que l’on aura choisies et plus, sans que les autres s’en aperçoivent, on traitera d’une science autre que la dialectique et la rhétorique204 ; car, si l’on rencontre des principes, ce ne sera plus de la dialectique, ni de la rhétorique, mais bien la science dont on possède les principes. […] Une chose bonne, c’est d’adopter un bien plus grand au lieu d’un moindre bien et, entre deux maux, de choisir le moindre ; car leur différence, en plus ou en moins, donne lieu au choix de l’un et au rejet de l’autre. […] Car nous avons défini le bien229 ce que choisiraient tous les êtres qui seraient doués de sens. […] C’est encore ce que choisirait un homme meilleur, soit absolument, soit en tant que meilleur ; par exemple, de subir une injustice plutôt que d’en faire une à autrui ; car c’est le parti que prendrait un homme plus juste. […] Ce que tout le monde choisit est préférable à ce que tout le monde s’abstient de choisir ; et ce que choisit la majorité à ce que choisit la minorité.
Voir les Morceaux choisis pour la classe de seconde.
Les stances peuvent donner naissance à une multitude de combinaisons diverses ; c’est au poète de choisir celles qui lui paraissent avoir la mélodie convenable.
Parmi tous les traits caractéristiques de la chose qu’il veut décrire, l’orateur choisit ceux qui produiront sur l’esprit une impression favorable à sa cause, et laisse les autres dans une ombre savante.
« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] L'importance de cette matière nous oblige de lui donner plus de développement, et de mettre sous les yeux, en suivant un ordre logique, les expressions les mieux choisies, les tournures les plus élégantes qui ont été employées par les bons auteurs. […] L'ennemi a choisi un lieu propre à des embûches. […] Comment se fait-il, ò Mécène, que personne ne vive content du sort qu’il a choisi, ou que le hasard lui a offert ?
Ce sont des pensées qui ne brillent que par l’opposition1 ; l’on ne présente qu’un côté de l’objet, on met dans l’ombre toutes les autres faces ; et ordinairement ce côté qu’on choisit est une pointe, un angle sur lequel on fait jouer l’esprit avec d’autant plus de facilité, qu’on l’éloigne davantage des grandes faces sous lesquelles le bon sens a coutume de considérer les choses. […] Il fut choisi, avec Bouguer et Godin, pour aller à l’équateur déterminer la grandeur et la figure de la terre.
Pour moi, fait-il dire à l’orateur Antoine, quand je choisis mes preuves, je m’occupe moins de les compter que de les peser. […] Il choisira donc, et, non content d’avoir trouvé ce qu’il peut dire, il pèsera ce qu’il doit dire. […] Si vos expressions ne paraissent point trouvées plutôt que choisies, si vos sentiments n’ont point l’air de vous échapper, cette qualité vous manquera quand vous auriez toutes les autres. […] Benserade pouvait mieux choisir ses modèles. 2º Quand elles sont forcées, prises de loin, et que le rapport n’est point assez naturel, ni la comparaison assez sensible. […] Comment, réplique le barbare, tu choisis l’instant de la mort pour parler par sentences, et tu ne veux pas supplier celui que tu vois tout-puissant ?
Chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie.
La plupart des morceaux que nous avons choisis sont destinés à servir non seulement de lectures, mais aussi d’exercices de mémoire.
Là, par nos chevaliers, d’une commune voix, Lusignan fut choisi pour nous donner des lois. […] Quand il fallut nommer des maires, ce fut encore le seigneur qui fut choisi. […] Pour les vrais amis, il faut les choisir avec de grandes précautions, et par conséquent se borner à un fort petit nombre. […] Choisissez, autant que vous pourrez, vos amis dans un âge un peu au-dessus du vôtre ; vous en mûrirez plus promptement. […] Qu’il choisisse, s’il veut, d’Auguste ou de Tibère ; Qu’il imite, s’il peut, Germanicus, mon père.
Et notez qu’il ne s’agit pas ici d’espiègles écoliers que tout livre didactique ennuie par lui-même et quelle qu’en soit la forme ; mais de jeunes gens qui comparent, distinguent, choisissent, s’intéressent à ce qui est vraiment intéressant.
Partout, lorsqu’il s’est conduit avec sagesse, il a suivi les leçons de la nature, profité de ses exemples, employé ses moyens, et choisi dans son immensité tous les objets qui pouvaient lui servir ou lui plaire.
Désormais je choisirai mieux mes confidents.
J’y arrivai un des premiers, dès la pointe du jour, et je pus choisir une place commode sur les gradins destinés au peuple. […] Mais laissez-moi vous dire d’abord combien l’annonce de cette représentation avait attiré tout ce qu’il y a d’esprits curieux et distingués à la Cour et à la ville ; l’assistance était choisie et nombreuse. […] Je choisirai seulement les meilleures fables d’Ésope, c’est-à-dire celles qui me sembleront telles ; mais, outre que je pourrai me tromper dans mon choix, il ne sera pas bien difficile de donner un autre tour à celles-là mêmes que j’aurai choisies ; et si ce tour est moins long, il sera sans doute plus approuvé. […] On choisira pour traiter ce sujet celle que l’on voudra des Oraisons funèbres. […] Bossuet nous représente le prince de Condé comme un de ces conquérants choisis par Dieu pour accomplir ses volontés, et il emprunte à la Bible les métaphores qu’il emploie pour en tracer la figure.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. […] Choisir nos citations dans celles de ses comédies en vers qui sont restées en dehors du programme, afin de compléter la connaissance de cette partie de son théâtre. […] (Voir nos Morceaux choisis de prosateurs.) […] Quand il tient une grappe en sa vigne choisie, Dont la couleur combat avec la cramoisie ! […] Sans parler je t’entends : il faut suivre l’orage ; Aussi bien on ne peut où choisir avantage.
Après un séjour de deux années en Italie, où il put étudier les manuscrits antiques, il eut l’honneur d’être choisi par le cardinal de Tournon comme précepteur des fils d’Henri II, et fit paraître en 1559, mais sans y mettre son nom, les Pastorales de Longus, puis les Vies complètes de Plutarque.
Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ?
La précision, comme tant d’autres qualités, dépend donc de la méditation première qui choisit, détermine, circonscrit les idées et par conséquent les mots.
L’homme, sollicité d’un côté par le bien et de l’autre par le mal, a son libre arbitre pour choisir.
Nous ne voulons pas dire par là que le poème épique soit une allégorie où l’auteur choisisse la moralité pour la revêtir d’une action, comme peut le faire un fabuliste ; rien ne serait plus froid qu’un tel ouvrage.
Un siége aux clous d’argent te place à nos festins ; Et là, les mets choisis, le miel et les bons vins, Sous la colonne où pend une lyre d’ivoire, Te feront de tes maux oublier la mémoire.
Mais pour ne pas laisser cette partie incomplète, nous allons donner, avant de traiter en détail des genres que nous nous réservons, une idée de ceux que chacun devra étudier plus tard suivant la profession qu’il choisira. […] De là cette étude profonde que recommandaient les anciens de l’intérieur d’une cause et de ses différentes faces ; de là leur attention à choisir leurs moyens, à s’attacher aux forts, à passer sur les faibles, à rejeter tous les mauvais ; de là l’importance qu’ils attachaient à ne jamais laisser échapper un mot qui donnât prise à l’adversaire, et non-seulement à dire ce qu’il fallait, mais sur toute chose, à ne jamais dire ce qu’il ne fallait pas ; de là le soin qu’ils prenaient de connaître le caractère, le génie, le tour d’esprit, et pour ainsi dire, le jeu de l’adversaire, et de cacher le leur, en variant leur marche et en déduisant leur dessein... […] Il faut, dit-il, choisir un genre d’écrire qui soit agréable et qui plaise à l’auditeur, de sorte néanmoins que cet agrément, ce plaisir ne viennent point enfin à lui causer du dégoût ; car c’est l’effet que produisent ordinairement les choses qui frappent d’abord les sens par un vif sentiment de plaisir, sans qu’on puisse trop en rendre raison.
Ce fut lui qui nous marqua le but de l’art avec précision, qui montra par des préceptes, et plus encore par des exemples, quels objets il fallait choisir, comment on devait les présenter, comment on pouvait développer un sujet, le partager, en lier les parties, les combiner, les graduer, séparer les actes sans les isoler, amener et remplir les scènes, dessiner les caractères, peindre les mœurs dans les actions et dans les discours. […] Térence a un genre tout différent de Plaute : sa comédie n’est que le tableau de la vie civile ; tableau où les objets sont choisis avec goût, disposés avec art, peints avec grâce et élégance.
Il ne lui est pas permis de se montrer constamment ni tout entier à notre vue, mais il ne lui est pas interdit de choisir une heure et de nous la donner. […] La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l’immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte.
Panurge ayant payé le marchant, choisit de tout le troupeau ung beau et grand mouton, et l’emportoit criant et bellant, oyans tous les aultres et ensemblement bellans et reguardans quelle part on menoit leur compaignon. — Ce pendent le marchant disoit a ses moutonniers : O qu’il a bien sceu choisir, le challant ! […] Quel esprit d’estourdissement vous fait choisir d’estre valet ici, au lieu d’estre le Maistre là ? […] Il se faut resjouir avec les joyeux et pleurer avec les pleurans, dit l’Apostre, et la Charité est patiente, benigne, libérale, prudente, condescendante… Il est utile qu’un chacun choisisse un exercice particulier de quelque vertu, non point pour abandonner les autres, mais pour tenir plus longtemps son esprit rangé et occupé. […] Si elle a bon succès d’une affaire dont elle vous a choisi pour juge, et qu’elle croie que j’y ai contribué quelque chose, vous ne sauriez croire l’honneur que cela me fera dans le monde, et combien j’en serai plus agréable à tous les honnêtes gens. […] Je vous avouerai toutefois qu’après l’avoir faite, je me suis trouvé fort embarrassé à lui choisir un nom.
C’est la nature qui avait appris à Homère que, pour peindre la beauté, il fallait choisir les voyelles les plus douces.
Pour y parvenir, il ne s’arrêtera point indistinctement à la foule d’arguments qui se présentent quelquefois, au premier coup d’œil, pour appuyer ou développer une preuve : mais il choisira, et son choix ne se déterminera que pour ceux qui vont directement au but ; et il aura soin d’observer, dans leur disposition, la gradation qu’indique la nature elle-même.
L’orateur choisit ordinairement pour point de départ un texte de l’Écriture qui sert comme de pivot à son discours, et il le divise en plusieurs parties qu’on appelle points : il y a rarement plus de trois points.
On peut voir sur sa mort une belle lettre de Mme de Sévigné à sa fille, datée du 3 février 1672 (Morceaux choisis pour la classe de quatrième).
Sorte d’assises extraordinaires : c’était un certain nombre de juges, choisis d’ordinaire à Paris et investis par une délégation temporaire d’une compétence universelle et sans appel, que nos rois envoyaient de temps en temps dans les provinces pour réparer les erreurs ou remédier à l’insuffisance de la justice locale.
Qu’on se figure qu’on est au milieu d’un salon, et qu’on expose un fait devant une société choisie.
Esprit brillant, belle imagination, il fut le Malherbe de la prose : il a le sentiment de la cadence, l’ampleur de la période, l’éclat du discours ; il sait choisir et ordonner les mots ; il orne de grandes pensées par des expressions magnifiques dont l’harmonie soutenue enchante l’oreille.
Sa biographie nous offre une des variétés choisies du Jeune homme pauvre, aux prises avec les dures nécessités de la vie.
Ils oublient que si la vraie poésie consiste dans l’imitation d’une nature choisie, il ne faut pas trop restreindre le champ de cette belle nature. […] Les Parques à ma mère, il est vrai, l’ont prédit, Lorsqu’un époux mortel fut reçu dans son lit : Je puis choisir, dit-on, ou beaucoup d’ans sans gloire, Ou peu de jours suivis d’une longue mémoire. […] s’ils ont pu choisir pour leur libérateur Spartacus, un esclave, un vil gladiateur ; S’ils suivent au combat des brigands qui les vengent, De quelle noble ardeur pensez-vous qu’ils se rangent Sous les drapeaux d’un roi longtemps victorieux, Qui voit jusqu’à Cyrus remonter ses aïeux ? […] Le premier comprend les six premiers livres ; l’auteur les publia sous le titre modeste de Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine, en 1668. […] Malc choisit les deux plus grands boucs de son troupeau, les tue, et avec leurs peaux fait deux outres qui les aident à passer un fleuve en les soutenant sur les eaux.
Chacun choisit ce qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie : tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant soi-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent et tremble pour l’avenir. […] Rousseau s’est plu à décrire d’une manière si agréable, et dont nous ne rapportons ici que quelques lignes, La Maison, les Amis, les Plaisirs de Jean-Jacques à la campagne s’il était riche Là, je rassemblerais une société plus choisie que nombreuse d’amis, aimant le plaisir et s’y connaissant, de femmes qui pussent sortir de leur fauteuil et se prêter aux jeux champêtres, prendre quelquefois, au lieu de la navette et des cartes, la ligne, les gluaux, le râteau des faneuses et le panier des vendangeurs.
A cet égard, les sujets des grands poèmes épiques ont été presque toujours choisis fort heureusement ; et il est facile de voir qu’ils doivent avoir été très intéressants pour leur siècle et pour leur pays. […] C’est un usage qui a été suivi par tous les poètes épiques, de choisir un personnage pour l’élever au-dessus des autres, et en faire le héros du poème.
A-t-il bien choisi un stérile désert pour se communiquer à un petit nombre et enfoui dans ces sables la vérité ? […] Vous vous seriez choisi un chef qui eût laissé ma mort impunie, soit, mais eût-vengé le meurtre de Varus et le massacre de ses trois légions. […] Plus ignoré, sa mort n’eût pu frapper le peuple, et les dieux ne l’eussent pas choisi. […] Tranquilla per alta, cette circonstance est choisie avec goût. […] En voici un exemple tiré de Corneille (les Horaces) : Dis, Valère, dis-nous, puisqu’il faut qu’il périsse, Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ?
Non, sans doute ; mais il faut choisir dans cette foule de traits plus ou moins saillants, ceux qui peuvent faire sur les âmes une impression plus profonde.
Je choisis en général mes exemples dans la langue latine, où ils sont beaucoup plus fréquents que dans la nôtre.
Les œuvres littéraires peuvent choisir entre deux formes bien distinctes : la prose et les vers.
» (Œuvres choisies.)
On sent bien que le prosateur, le poète, l’artiste qui veut faire un ouvrage, doit nécessairement inventer ou choisir le sujet, en arranger les différentes parties, et l’embellir de tous les ornements dont il est susceptible. […] Il faut choisir un ou plusieurs bons modèles, y distinguer ce qui est véritablement beau, ce qui plaît également dans tous les temps et dans tous les lieux, et n’y prendre que ce qui peut convenir au genre qu’on traite, et aux mœurs du siècle pour lequel on écrit. […] Oui, pères conscrits, c’est la première croix, la seule croix qui, depuis la fondation de Messine, ait été élevée en cet endroit ; et ce lieu a été choisi, afin que le malheureux Gavius comprît, en mourant, qu’un bras de mer très étroit formait la séparation de l’esclavage et de la liberté, et afin que l’Italie vît un de ses enfants mourir victime de tous les excès du pouvoir tyrannique ».
Mais c’est précisément parce que la métaphore est commune par elle-même, qu’il faut savoir la choisir et la placer avec goût. […] Pour nous ces globes d’or qui roulent dans les cieux Épuraient leurs rayons et choisissaient leurs feux ; Les oiseaux par leurs chants, l’onde par son murmure, À fêter ce beau jour invitaient la nature ; Les coteaux, les vallons semblaient se réjouir, Les arbres s’incliner, les fleurs s’épanouir ; Zéphyre nous portait ses fleurs fraîches écloses ; De son aile embaumée il secouait les roses ; Des plus douces vapeurs l’encens délicieux En nuage odorant s’élevait vers les cieux47.
À cette époque, les Romains, qui avaient assujetti les Juifs, leur ôtèrent le droit de se choisir un chef, et leur donnèrent pour roi Hérode, qu’on croit avoir été originaire d’Idumée, et juif de naissance. […] Les trois Déesses le choisirent pour juge de leur différend, qu’il termina, en donnant la pomme à Vénus.
Le poète doit-il choisir les expressions ? Le poète n’est pas moins occupé de choisir ses expressions que ses pensées.
Un autre choisit, dans l’analyse, un détail qui lui sert de point de départ, et, de détail en détail, arrive jusqu’à la synthèse : ainsi plusieurs des dialogues de Platon, des traités de Condillac, des ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre.
La précision n'emploie que les termes nécessaires à l'expression de la pensée ; et, dans le concours de plusieurs termes elle choisit ceux qui sont les plus justes, si pourtant ces termes sont propres à l'effet que l'on veut produire, et s'ils ne troublent point l'harmonie de la phrase. […] — Nous ne parlerons point du sonnet, du rondeau, du triolet, du madrigal, etc., dont la mode est enfin passée ; mais nous donnerons la poétique de l'énigme et de la charade ; elle prescrit de couvrir le mot auquel s'appliquent ces petites pièces d'un tissu assez épais pour qu'un premier effort d'esprit ne puisse pas l'apercevoir ; et, pour la charade, de choisir un mot de trois syllabes au plus. […] La satire du vice, les modes ridicules, les préjugés contraires au bonheur de tous et la parodie des ouvrages de littérature sont de son domaine ; mais quelle que soit la fable que l'on a choisie, la marche du vaudeville doit être rapide, parce que les couplets en prolongent toujours assez la durée.
On appelle ornements du style certains tours moins communs, certains arrangements de mots moins usités, certaines expressions plus choisies, qui donnent au discours plus d’agrément, de force et de noblesse. […] Lors même qu’on choisit ses métaphores dans le but exprès d’avilir et de dégrader, on doit s’abstenir de ce qui fait soulever le cœur. […] Les vers suivants de Corneille offrent un bel exemple de communication ; c’est le vieil Horace qui défend son fils contre Valère : Dis, Valère, dis-nous, puisqu’il faut qu’il périsse, Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ?
Aussi bien, nous sommes-nous toujours efforcé, dans cette édition comme dans les précédentes, de choisir des morceaux de caractère différent et d’étendue variée, et qui parussent mieux faits les uns pour être appris par cœur, les autres pour être lus en classe ou dans la famille. […] C’est un pays à souhaiter et à peindre, que j’ai choisi pour vaquer à mes plus chères occupations et passer les plus douces heures de ma vie. […] Quel autre lieu pourrait-on choisir au484 reste du monde, où toutes les commodités de la vie et toutes les curiosités qui peuvent être souhaitées soient si faciles à trouver qu’en cettui-ci485 ? […] Quoique nous eussions choisi la meilleure hôtellerie, nous y humes du vin à teindre les nappes, et qu’on appelle communément la tromperie de Bellac. […] C’est cette mauvaise délicatesse653 qui oblige ceux qui sont dans la nécessité de reprendre les autres de choisir tant de détours et de tempéraments654 pour éviter de les choquer.
Le style est fin, quand il montre, sous des expressions simples, des idées choisies ; gracieux, quand il est plein de pensées délicates et de descriptions riantes ; élégant, lorsque les expressions sont bien choisies et bien arrangées ; varié, lorsqu’il se fait remarquer par la multiplicité des tours et des ornements.