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126. (1854) Éléments de rhétorique française

La peinture fut sans doute le premier essai de l’art d’écrire : ainsi, pour faire entendre qu’un individu en avait tué un autre, on peignait un homme étendu sur la terre, et, près de lui, un autre homme tenant à la main une arme encore sanglante. […] C’est que les hommes, les chevaux, les armes, tout a été jeté pêle-mêle sur la toile ; c’est qu’à travers cette multitude de bras, de jambes, de glaives et de boucliers, au milieu de ces visages irrités qui semblent tous sortis du même moule, l’œil ne se repose sur aucun groupe distinct, et que de tant d’images confuses il ne sort pas une idée grande, imposante, à laquelle se rattachent les accessoires, et qui soit comme l’âme de tout l’ouvrage. […] La reine abandonne, pour avoir des armes et des munitions, non-seulement ses joyaux, mais encore le soin de sa vie ; elle met en mer au mois de février, malgré l’hiver et les tempêtes, et, sous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale, sa fille aînée, qui avait été mariée à Guillaume, prince d’Orange, elle va pour engager les États dans les intérêts du roi, lui gagner des officiers, lui amener des munitions. […] On appelle ironie socratique une raillerie fine et pleine de sens, parce que ce genre d’ironie était l’arme habituelle de Socrate. […] Le fer et se l’airain prennent pour les armes qui en sont faites.

127. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

Aussi, la valeur guerrière et l’éclat des armes n’ajouteraient pas, plus que la littérature, à la puissante illustration du Latium, si nos auteurs, trop pressés, ne reculaient tous devant le travail de la lime. […] 341Si par hasard tu remets en scène 342Achille vengé ; 343 qu’il soit ardent, colère, 344inexorable, impétueux ; 345qu’il nie que les lois 346soient nées (soient faites) pour lui ; 347qu’il s’arroge tout par les armes ; 348Que Médée soit fière 349et invaincue (inflexible), 350 qu’ Ino soit gémissante, 351 qu’ Ixion soit perfide, 352 qu’Io soit vagabonde, 353 qu’Oreste soit sombre. […] 824Et le Latium ne serait pas 825plus puissant par sa valeur 826ni par ses armes glorieuses 827que par sa littérature, 828si le travail de la lime 829et le temps qu’il faut mettre à corriger 830ne rebutaient pas 831un-chacun de nos poëtes. […] 1091Celui qui-ne-sait-pas jouer (s’escrimer), 1092s’abstient de manier 1093les armes du-Champ-de-Mars, 1094et celui-qui-n’entend-rien à la paume, 1095ou au disque, ou au cerceau, 1096se-tient-en-repos, 1097de peur que les cercles de spectateurs 1098épais 1099ne poussent un éclat-de-rire 1100impunément (à ses dépens) ; 1101 et celui qui ne sait pas faire des vers, 1102ose cependant 1103faire (composer) des vers ! 

128. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Le Dilemme ou double argument est une arme à deux tranchants qui blesse de deux côtés à la fois : elle est très redoutable entre les mains d’un bon orateur. […] Voire fille me plut ; je prétendis lui plaire ; Elle est de mes serments seule dépositaire : Content de son hymen, vaisseaux, armes, soldats, Ma foi lui promit tout, et rien à Ménélas.

129. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Au surplus, c’est toujours avec des armes très inégales que les modernes voudront lutter contre des morceaux d’une perfection aussi achevée ; et Delille est très excusable d’être resté ici au-dessous de Virgile, quand Dryden lui-même, Dryden qui écrivait dans une langue plus riche et plus poétique que la nôtre, est sec, lâche et froid dans ce même morceau8.

130. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Et ceux qu’ils n’ont pu renverser par la violence, par la force des armes, avec des pierres, avec le fer et la flamme, ils se flattent de les opprimer par vos décisions, par des arrêts surpris à votre équité.

131. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Il sait, par une voie indubitable, que le Grand Seigneur arme puissamment 1, ne veut point de paix, et que son vizir va se montrer une autre fois aux portes de Vienne : il frappe des mains, et il tressaille sur cet événement, dont il ne doute plus.

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

La profession des armes, en laquelle vous êtes nourri, accoutume les hommes à voir mourir inopinément leurs meilleurs amis, et il n’y a rien au monde de si fâcheux que l’accoutumance ne le rende supportable.

133. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

C’est le Jupiter de Lucien, qui, las d’entendre les cris lamentables des humains, se lève de table et dit : « De la grêle en Thrace » ; et l’on voit aussitôt les arbres dépouillés, les moissons hachées, et le chaume des cabanes dispersé : « La peste en Asie » ; et l’on voit les portes des maisons fermées, les rues désertes, et les hommes se fuyant : « Ici, un volcan » ; et la terre s’ébranle sous les pieds, les édifices tombent, les animaux s’effarouchent, et les habitants des villes gagnent les campagnes : « Une guerre là » ; et les nations courent aux armes et s’entr’égorgent : « En cet endroit une disette » ; et le vieux laboureur expire de faim sur sa porte.

134. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Après la mort d’Achille43, Ajax44 et Ulysse45 disputèrent les armes de ce Héros. […] Vous jouiriez encore de vos armes, cher Achille, et nous aurions le bonheur de vous posséder. […] « Si vous êtes résolus d’imiter Philippe72, ce que jusques ici vous n’avez pas fait ; si chacun veut s’employer de bonne foi pour le bien public, les riches en contribuant de leurs biens, les jeunes en prenant les armes ; enfin pour tout dire en peu de mots, si vous voulez ne vous attendre qu’à vous-mêmes, et vaincre cette paresse qui vous lie les mains, en vous entretenant de l’espérance de quelques secours étrangers ; vous réparerez bientôt, avec l’aide des dieux, vos fautes et vos pertes, et vous tirerez vengeance de votre ennemi.

135. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

J’ose dire que Démosthène n’y eut jamais recours lorsqu’il excita les Athéniens à prendre les armes contre Philippe, et qu’ils ne firent que gâter les harangues où Cicéron les employa. […] Jupiter venge Achille en favorisant les armes des Troyens ; mais Achille est puni, par la perte de son ami Patrocle, d’avoir persisté trop longtemps dans son ressentiment. […] Homère nous le représente comme un jeune homme plein de goût et d’élégance ; il avait tracé lui-même le plan de son palais ; au sixième livre, Hector le surprend à redresser et à polir ses armes. […] De là cette tempête qui jette le héros sur les bords africains ; la passion de Didon, qui s’efforce de le retenir à Carthage ; et la résistance de Turnus, qui l’oblige à mettre les armes à la main. […] La scène change souvent de place ; du théâtre des armes, du tumulte des camps il nous transporte au milieu d’une nature douce et pleine de charmes.

136. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

où le blé est devenu Cérès, et les instruments de la boulangerie les armes de Cérès, cerealia arma. […] D’abord Pollion manie des armes encore souillées d’un sang qui n’est point expié : tractas arma nondum expiatis uncta cruoribus.

137. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

D’abord, nous ne combattons point avec des armes égales : je perdrais infiniment plus en perdant votre amitié, que lui en ne gagnant point sa cause.

138. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Mais une fois sur le terrain de la discussion, ne prévenez l’objection que quand vous serez sûr d’en triompher ; autrement, vous courez risque d’offrir à l’ennemi des armes dont lui-même ne soupçonnait pas l’existence.

139. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Le singulier, en général, ne rime pas avec le pluriel ; loi ne rime pas avec fois, arme avec larmes.

140. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Les braves de nuit sont les vétérans accoutumés à la canonnade, aux alertes, à la faim, au froid, aux fatigues, que rien n’étonne, qui sont toujours prêts à faire face aux dangers, et qui dorment l’arme au bras.

141. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

J’éprouvai moi-même ce fléau terrible, et je ne soutenais plus le poids de mes armes.

142. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère, En mettant en nos mains, par un juste retour, Les armes dont se sert sa vengeance sévère,         Il ne vous fasse en sa colère         Nos esclaves à votre tour.

143. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Beaumarchais 1732-1799 [Notice] Fils d’un horloger, mécanicien habile, maître de musique auprès des filles de Louis XV, spéculateur audacieux qui se jette dans le tourbillon de l’agiotage et gagne des millions, en fournissant des armes à la jeune Amérique, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais eut une existence aussi compliquée que l’intrigue de son Figaro.

144. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Il se montre vaillant, laborieux, ami de la justice et de la gloire, et lorsque l’ambition l’entraîne à la guerre, ses armes heureuses et rapides paraissent justes à la France éblouie.

145. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Toutes les rhétoriques parlent de la réfutation ; elles disent que l’orateur, pour assurer l’effet de ses preuves, doit chercher à détruire les raisonnemens dont son adversaire fait arme contre lui ; mais elles négligent trop de faire connaître en quoi un argument peut pécher, et comment on doit s’y prendre pour le battre en ruine. […] S’il ne le fallait pas, s’il fallait au contraire que la Grèce devînt la proie du premier venu, et cela tandis qu’il y aurait encore au monde des Athéniens, j’ai eu tort, sans doute, de vous exciter à prendre les armes, et vous n’auriez pas dû déférer à mes avis. […] Tubéron avait taxé de crime la conduite de ceux qui avaient porté les armes contre César. […] Il est raisonnable et juste que l’on puisse se défendre avec des armes de la trempe de celles qui nous sont opposées, et que sans trop s’attendre à une perfection surnaturelle, on traite avec ses juges comme avec des hommes. […] Le conquérant met son honneur à remplir du bruit de ses armes la terre entière ; le soldat n’en connaît point d’autre que celui de braver le péril, de terrasser l’ennemi, et d’être décoré de ses dépouilles ; le souverain l’applique à soutenir la majesté du trône ; le sujet, dans un état despotique, le trouve à bien servir ; le citoyen, dans une république, à jouir de la liberté.

146. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Les armes seules ont un pouvoir qui bientôt devait leur échapper. […] Je me souviens qu’estant bien jeune, le premier los que vous donnèrent ceux de ma nation, ce fut qu’il disoient : Muchos grisonnes, y pocos Bayardos. » Aussi, depuis que j’ai eu connaissance des armes, je nay point ouy parler d’un chevalier qui approchast de vous.

147. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Craignez, Romains, craignez que le ciel quelque jour Ne transporte chez vous les pleurs et la misère ; Et mettant en nos mains, par un juste retour, Les armes dont se sert sa vengeance sévère, Il ne vous fasse, en sa colère, Nos esclaves5 à votre tour. […] Henri IV est vainqueur de ses ennemis ; il va prendre les armes pour abaisser la puissance de la maison d’Autriche et faire une de ces guèrres politiques qui changent la face du monde.

148. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Tous nos havres 105 en étaient comme assiégés ; il ne pouvait échapper un vaisseau qu’à la merci de leurs brigandages, et nous en avons vu souvent de pillés à la vue des mêmes ports d’où ils venaient de faire voile ; or maintenant, par la conquête d’une seule ville, je vois d’un côté, nos mers libres, nos côtes affranchies, notre commerce rétabli, la racine de nos maux publics coupée ; d’autre côté, la Flandre106 ouverte, l’embouchure de ses rivières captive, la porte de son secours fermée, la source de son abondance en notre pouvoir ; et ce que je vois n’est rien encore au107 prix de ce que je prévois, sitôt que Votre Altesse y reportera la terreur de ses armes. […] Bon, vous voilà les armes à la main172. […] Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables : je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, et je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable ; mais, avant tout cela, je ne veux pas me donner un nom où d’autres en ma place croiraient pouvoir prétendre, et je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme229. […] Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser. […] Par la grâce divine, par les prières et bons conseils de mes serviteurs qui ne font profession des armes, par l’épée de ma brave et généreuse noblesse (de laquelle je ne distingue point les princes, pour être notre plus beau titre : Foi de gentilhomme !)

149. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Mais en vain j’espérais y régner sans effroi : Moines, abbés, prieurs, tout s’arme contre moi.

150. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Un bon tour Jean Dodin et Frère Couscoil 14 Te aduiendroit ce que nagueres aduint à Jan Dodin recepueur15 du Couldray, au gué de Vede16, quand les gens d’armes rompirent les planches17.

151. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nom soit une gloire d’être sortis d’un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?

152. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore.

153. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

S’en faire une arme contre vous : car il a de l’esprit, Mélanthe.

154. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

C’était jouer sa tête ; mais le maréchal, avec un merveilleux sang-froid, se contente de lui dire : « Vous ferez deux jours de salle de police, pour n’avoir pas vos armes en bon état », Se non e vero, e bene trovato.

155. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Cartouche, signifiant un ornement de sculpture ou de peinture, est masculin : = graver, peindre des armes dans un cartouche. Cartouche signifiant la charge d’une arme à feu, est féminin. = ils ont épuisé toutes leurs cartouches.

156. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration, avec laquelle dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvait ou troubler, ou favoriser l’événement des choses, semblable à un aigle, dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir les inconvénients de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations, ces moments heureux qui décident du sort des armes ; cette activité que rien ne pouvait égarer, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout, soldat et général tout à la fois, et par sa présence, inspirant à tout un corps d’armée, et jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur ; ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat ; cette tranquillisé dont il n’était jamais plus sûr, que quand on en venait aux mains et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublait à mesure que sa fierté contre l’ennemi était émue : cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du Prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les Héros. […] Vous vous êtes fait, ainsi que d’autres héros, de nouveaux sujets par les armes : mais de ceux que la naissance vous avait soumis, vous vous en êtes fait, par les connaissances qu’ils tiennent de vous, des sujets tout nouveaux, plus éclairés, plus heureux, plus dignes de vous obéir.

157. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

« Il défend, dit d’Aguesseau, un de ces fiers républicains qui avaient porté les armes contre César, et a César même pour juge. […] Elle abandonne, pour avoir des armes et des munitions, non seulement ses joyaux, mais encore le soin de sa vie.

158. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Dès que les tambours ont cessé de battre, les havre-sacs, déposés en rond derrière les faisceaux d’armes, dessinent le terrain où la chambrée doit passer la nuit.

159. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

On y voit l’Arsenal comparé aux antres du mont Etna, où Vulcain forgeait avec les Cyclopes la foudre pour Jupiter ; les armes qui y sont déposées, comparées aux traits fabriqués par Vulcain ; Henri IV, à Jupiter même, et ses ennemis, aux géants réduits en poudre dans la guerre qu’ils osèrent déclarer au maître des Dieux.

160. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Gladiateur est le nom de ceux qui combattaient dans les jeux du cirque avec des armes tranchantes, soit entre eux, soit contre les bêtes féroces.

161. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Et nous leur devons les armes puissantes que nous trouvons dans cette même parole, contre les attaques multipliées qui assiègent et menacent à chaque instant notre fragilité : Clypeus est sperantibus in se.

162. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Dieu susciterait de la race de David le prince de la paix et le libérateur de son peuple, tout ce qui annonce la grandeur de Jésus-Christ arme la malice du tentateur contre son Innocence.

163. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Ainsi étant retranché et enveloppé en lui-même, il ne vous présente plus que des piquants ; il s’arme à son tour contre vous, et vous ne pouvez le toucher sans que votre main soit ensanglantée, je veux dire votre honneur blessé par quelque outrage ; le moindre que vous recevrez sera le reproche de vos vains soupçons.

164. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Nous t’implorons, Seigneur ; tes bontés sont nos armes : De tout péché rends-nous purs à tes yeux ; Fais que, t’ayant chanté dans ce séjour de larmes7, Nous te chantions dans le repos des cieux.

165. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

J’ai vu mes amis heureux par mes bienfaits, et mes ennemis assujettis par mes armes.

166. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

La comédie en se servant du ridicule, doit se garder de jamais abuser de cette arme terrible pour attaquer les personnes ou les choses dignes de respect, et encore moins pour les représenter sous une couleur fausse ; la malignité publique aime à se repaître-du mal et à tout critiquer, même le bien ; l’auteur qui flatte ce penchant est coupable.

167. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Rousseau a manié habilement les armes de la dialectique dans son Épître contre les impies et les libertins. […] Ainsi le glaive fidèle De l’Ange exterminateur, Plongea dans l’ombre éternelle Un peuple profanateur, Quand l’Assyrien274 terrible Vit, dans une nuit horrible, Tous ses soldats égorgés, De la fidèle Judée275 Par ses armes obsédée, Couvrir les champs saccagés.

168. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

La prodigieuse facilité du poète offrit encore des armes, ou plutôt des prétextes à la critique.

169. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Malgré les mauvais succès de ses armes infortunées, si on a pu le vaincre, on n’a pas pu le forcer ; et comme il n’a jamais refusé ce qui était raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce qui était faible et injuste, étant captif. » On peut rapporter à la concession la Permission, figure qu’on emploie, tantôt pour abandonner à eux-mêmes ceux qu’on ne peut détourner de leur dessein, tantôt pour inviter son ennemi à faire tout le mal qui lui est possible, et cela, afin de le toucher, ou de lui inspirer de l’horreur de ce qu’il a déjà fait.

170. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts.

171. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

On peut néanmoins les employer, quand ils ont rapport à des choses inanimées qu’on personnifie : = c’est à l’amour-propre, c’est à lui seul que nous rapportons souvent toutes nos actions : = quand la vérité se montre, il faut lui rendre les armes, et nous devons tout sacrifier pour elle : = les torrents entraînent avec eux tout ce qu’ils rencontrent ; ils ne laissent après eux que du sable et des cailloux : = cette rivière entraîne avec elle tout ce qu’elle rencontre ; elle ne laisse après elle que du sable et du gravier. […] On trouvera encore plusieurs ellipses dans ces vers du même Poète : Mes soldats presque nus dans l’ombre intimidés ; Les rangs de toutes parts mal pris et mal gardés ; Le désordre partout redoublant les alarmes ; Nous-mêmes contre nous tournant nos propres armes ; Des cris que les rochers renvoyaient plus affreux ; Enfin toute l’horreur d’un combat ténébreux ; Que pouvait la valeur dans ce trouble funeste ?

172. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Quelque génie que je reconnaisse dans l’invention d’une arme meurtrière, j’exciterais une juste indignation si je disais que tel homme ou telle nation eut la gloire de l’avoir inventée.

173. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Le sujet de ce poème n’est ni une guerre, ni le monde en armes pour une femme ; c’est un nouveau pays découvert à l’aide de la navigation.

174. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Cela est indifférent, et il faut que ce soit l’intérêt seul qui en décide ; car il est aussi capable de manier de l’argent, ou de dresser des comptes, que de porter les armes.

175. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Dès que la reine aperçoit Priam revêtu des armes de sa jeunesse : Quelle funeste pensée, ô malheureux époux !

176. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Si l’on écrit la vie de ce général, on doit y joindre, au récit circonstancié de tous ses faits d’armes, celui de ses actions particulières.

177. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Le ridicule est donc vraiment l’arme de la comédie ; et l’on entend par ridicule une certaine difformité qui choque la bienséance ou l’usage reçu, ou même la morale du monde poli.

178. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Les voici ces nouveaux conquérants, qui viennent sans armes, excepté la croix du Sauveur.

179. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

L’arrangement des mots et la construction des phrases ont aussi une grande importance, et l’on évitera les constructions forcées pareilles à celle-ci : Au temple suspendues, le feu du sanctuaire éclairait les armes du guerrier. […] L’objet de la comédie est donc de corriger les vices et les travers de la société ; le ridicule et la plaisanterie sont les armes dont se sert le poète pour atteindre ce but.

180. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

La chevalerie ayant fait son temps, et ses armes n’étant plus de saison, il fallut bien que le dictionnaire suivit les progrès de la science ; et l’usage adopta baguette, arquebuse, bombe, arsenal, alarme, alerte, bandière, bandoulière, barricade, bastion, escalade, escadron, carabine, canon, colonel, condottière, escarmouche, estoc, escrime, fleuret, pertuisane, redoute, soldat, spadassin, brave, bravade, bravoure, bravache, forfanterie, et autres mots de même famille.

181. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Rousseau a manié habilement les armes de la dialectique dans son Épître contre les impies et les libertins.

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