Un fait, un évènement a toujours une cause, et peut produire des effets auxquels l’écrivain doit savoir emprunter des développements, s’il le juge convenable.
Mes traits dans vos regards ne sont pas effacés ; Je peux en ce miroir me connaître moi-même, Juge toujours nouveau de nos travaux passés !
Dans l’histoire de Marie Stuart (1851) et de Charles-Quint (1854), nous admirons une trame serrée, une belle ordonnance, la hauteur des aperçus, et la sûreté d’un juge qui domine sa matière.
Joubert disait du latin : « En apprenant le latin à un enfant, on lui apprend à être juge, avocat, homme d’État.
Votre qualité d’historien vous donne le titre de juge : mais souvenez-vous sans cesse que vous ne pouvez vous dispenser d’être un juge également intègre, à l’égard des étrangers et de vos concitoyens, à l’égard des alliés de votre patrie et de ses plus implacables ennemis.
Sorte d’assises extraordinaires : c’était un certain nombre de juges, choisis d’ordinaire à Paris et investis par une délégation temporaire d’une compétence universelle et sans appel, que nos rois envoyaient de temps en temps dans les provinces pour réparer les erreurs ou remédier à l’insuffisance de la justice locale.
Juges insensés que nous sommes, Nous admirons de tels exploits !
Et comme il n’est jamais arrivé qu’un tyran ait manqué d’instruments de sa tyrannie, Tibère trouva toujours des juges prêts à condamner autant de gens qu’il en put soupçonner.
La terre lui présente tous ses crimes et ceux de sa famille ; le ciel, des aïeux, qui la font rougir ; les enfers, des juges qui la menacent. […] Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles humains.
Tout en puisant à pleines mains dans les trésors de la double antiquité classique, Rabelais eut toujours une prédilection marquée pour le grec « sans lequel, dit Gargantua, c’est honte qu’une personne se juge savante ». […] Ce principe sera pour nous une lumière : il est plus infaillible que les règles des grammairiens, dont les contradictions firent des sceptiques, même au xvie siècle, si j’en juge par ces vers de Philippe Lenoir : Qui se fye en sa grammaire S’abuse manifestement !
Dans ses hideux tableaux Rome entière respire : Le juge vend la loi, le Sénat vend l’Empire. […] Le plus ancien que nous connaissions est celui qu’on trouve au livre des Juges (ix, 8, 15), où les arbres veulent élire un roi.
Il s’échappe enfin à la faveur des ténèbres, et sauve par la fuite une vie que la faiblesse des lois et des juges n’avait pu protéger.
Nodier, si bon juge en matière de langue : « Il ne suffit pas de s’abstenir d’inventer des mots, il faut se garder encore de les détourner de leur sens, car un terme déplacé devient souvent un barbarisme dans la phrase où il se glisse.
On rapprochera avec intérêt ces observations, placées dans la bouche de Virgile et d’Horace par un juge si plein de délicatesse et de goût, d’un autre ouvrage de Fénelon, de la Lettre sur les occupations de l’Académie française, § 5.
Il nous inspire une admiration inquiète, et mêlée d’une pitié qui, sans absoudre les écarts de son esprit, nous rend sympathiques à son cœur, et désarme les juges les plus sévères.
Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2.
II, p. 361)1 Au major de Mauvillon Fragment de lettre C’est avoir entrepris une fière et difficile2 tâche que de gravir au bien public sans ménager aucun parti, sans encenser l’idole du jour, sans autres armes que la raison et la vérité1, les respectant partout, ne respectant qu’elles, n’ayant d’amis qu’elles, d’ennemis que leurs adversaires, ne reconnaissant d’autre monarque que sa conscience, et d’autre juge que le temps.
. : Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge ; comme eux, vous fûtes pauvre. […] La communication est une figure par laquelle on semble prendre pour juges ses auditeurs, en les identifiant à sa propre situation. […] L’éloquence judiciaire doit être principalement forte de preuves, pressante de raisonnements, adroite et déliée dans les discussions, impétueuse et passionnée dans les mouvements, et puissante à émouvoir les affections dans le cœur des juges. […] ……… Le juge prétendait qu’à tort et à travers On ne saurait manquer, condamnant un pervers.
Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences, et des bourreaux ! […] Un juge, l’an passé, me prit à son service ; Il m’avait fait venir d’Amiens pour être suisse.
. ; et c’est de son propre nom, que les juges étaient appelés Amphictyons. […] Les trois Déesses le choisirent pour juge de leur différend, qu’il termina, en donnant la pomme à Vénus.
Pour les anciens, avons-nous dit, la rhétorique est l’art de persuader des auditeurs ou des juges.
Ainsi, quand la Phèdre de Racine, poursuivie par les remords, fuit jusqu’au fond des enfers, et y trouve son père qui tient l’urne fatale et juge tous les pâles humains ; ainsi quand le Fabricius de Jean Jacques cherche vainement dans la Rome de marbre et d’or, esclave et énervée, ces toits de chaume et ces foyers rustiques qu’habitaient jadis la modération et la vertu ; ainsi quand tout à l’heure Massillon nous montrait, en frissonnant lui-même, le tableau terrible du jugement dernier.
Mais c’est par cela même que l’orateur et l’écrivain doivent se mettre en garde contre l’abus, et ne jamais perdre de vue ces excellents préceptes de Cicéron, auxquels il est difficile de rien ajouter : « Nous avertirons l’orateur, dit Cicéron59, de n’employer la raillerie ni trop souvent, car il deviendrait un bouffon ; ni au préjudice des mœurs, il dégénérerait en acteur de mimes ; ni sans mesure, il paraîtrait méchant ; ni contre le malheur, il serait cruel ; ni contre le crime, il s’exposerait à exciter le rire au lieu de la haine ; ni enfin sans consulter ce qu’il se doit à lui-même, ce qu’il doit aux juges, ou ce que les circonstances demandent, il manquerait aux convenances.
Connaissez-vous rien de plus grand que l’antithèse de Socrate s’adressant à ses juges : « Maintenant retirons-nous, moi pour mourir, et vous pour vivre ; » rien de plus touchant que celle d’Hérodote : « Préférez toujours la paix à la guerre ; car pendant la paix, les enfants ensevelissent leurs pères, et pendant la guerre, ce sont les pères qui ensevelissent leurs enfants ; » rien de plus gracieux que celle de Quinault : Vous juriez autrefois que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une roule nouvelle, Plus tôt qu’on ne verrait votre cœur dégagé : Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine, C’est le même penchant qui toujours les entraîne ; Leur cours ne change point, et vous avez changé… L’antithèse est la vraie expression du sentiment, toutes les fois que l’esprit est tellement frappé d’un contraste qu’il ne peut le rendre d’une autre manière.
Exemple : Si tu peux en douter, juge-le par la crainte.
Celles-ci servent beaucoup aux causes criminelles ; elles inspirent les questions du juge, de sorte que l’accusé, s’en trouvant accablé, est forcé de faire des aveux.
Se plaindrait-il de la longueur et de la durée du temps que la bonté du juge lui aurait accordé ?
« Il ne se pique point d’être entré dans la lumière absolue, mais il est mieux éclairé, il juge la vie avec calme et sagesse.
Cousin juge parfois ses modèles avec trop d’indulgence ; on ne peut qu’admirer en lui le don d’animer par la passion tous les sujets qu’il traite.
Un libertin est un don Juan, un Lovelace ; un assassin est un Lacenaire ; un critique envieux est un Zoïle ; un hypocrite est un Tartufe ; un juge inique est un Jeffreys, un Laubardemont.
Le Cid, comme tous les ouvrages célèbres, à leur apparition, a des détracteurs acharnés et des admirateurs enthousiastes, mais pas de juges. […] L’homme qui avait décrié les mauvais poètes et loué les bons, le critique judicieux qui, d’un coup d’œil, avait discerné l’excellent du médiocre, le juge qui avait rassuré Molière et Racine devait laisser à la postérité tout un code de lois qui perpétueraient son influence. […] La Harpe, qui nous rend assez bien l’opinion moyenne de son temps, le juge ainsi : « C’est dans les sermons que Massillon est au-dessus de tout ce qui l’a précédé et de tout ce qui l’a suivi, par le nombre, la variété et l’excellence de ses productions. […] Point de procès : l’écaille est le lot des plaideurs ; Et le juge, en riant, gruge l’huître à leur face. […] – Va, mets-toi sur les bras les juges et les princes, Et, le combat fini, calcule les profits !
La pensée (pendere, pensare, peser) est un acte par lequel l’intelligence compare deux idées et juge des rapports qu’elles ont entre elles. […] Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, amas d’incertitudes, gloire et rebut de l’univers. […] Ce juge condamne-t-il absolument votre travail : souscrivez à sa sentence et sacrifiez-le ; vous conseille-t-il des changements : soyez docile et corrigez tout ce qu’il aura blâmé. […] Mais respectez toujours les arrêts d’un véritable Aristarque ; sinon, vous serez condamnés par deux juges inexorables : le public et le temps. […] La Fontaine n’aurait donc pas dû dire : Le juge prétendait qu’à tort et à travers On ne saurait manquer condamnant un pervers.
Ayez donc devant les yeux ces juges sévères qui prononceront un jour sur vous, et dont le jugement, si j’ose le dire, aura plus de poids que la nôtre, parce qu’ils seront sans intérêt, sans haine et sans envie ».
La parallèle est excellent, par exemple, pour faire apprécier les caractères littéraires ou artistiques, qu’on ne juge bien que par comparaison.
« J’y avais songé, répondit-il, et je l’eusse retranché, si le parterre était composé de juges comme vous. » Les Proverbes de Th.
1° Consultons le sentiment intérieur et spontané de notre âme : s’il n’est pas gâté par une mauvaise éducation, ce sera un bon juge, mais non infaillible. 2° Examinons si l’objet en question est conforme à la nature, type de tout art d’imitation : si le rapprochement est possible, ce sera un excellent moyen de juger avec goût. 3° Enfin, le guide le plus sûr, c’est l’admiration générale : ce qui est regardé comme beau par tous les hommes doit l’être infailliblement ; le nier, ce serait nier la lumière.
Je vous le demande, frappé de terreur comme vous, ne séparant point mon sort du vôtre, et me mettant dans la même situation où nous devons tous paraître un jour devant Dieu notre juge ; si Jésus-Christ, dis-je, paraissait dès à présent, pour faire la terrible séparation des justes et des pécheurs, croyez-vous que le nombre des justes fût sauvé ?
Parce qu’on sait que depuis peu j’aime les vers, on m’en apporte de toutes les façons. » Le maréchal, après avoir lu, dit au Roi : « Sire, Votre Majesté juge divinement de toutes choses5 ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j’aie jamais lu. » Le roi se mit à rire, et lui dit : « N’est-il pas vrai que celui qui l’a fait est bien fat ?
Ailleurs M. de Sacy juge ainsi Cicéron : « Son traité sur les devoirs, De Officiis, restera l’ouvrage de morale civile et politique le plus parfait qui soit sorti de la main des hommes.
À ce portrait des méchants princes de la terre, le vertueux Rollin oppose le portrait d’un bon juge et d’un bon prince ; il nous le fait comprendre au moyen des couleurs les plus vives et les plus extraordinaires. Le voici : Portrait d’un bon Juge et d’un bon Prince La compassion m’a élevé et m’a nourri dès mon enfance, et je l’ai eue pour guide dès le sein de ma mère.
L’avocat doit être profondément versé dans la législation ; pour soutenir une cause, ou convaincre les juges, il faut qu’il sache recourir à propos aux lumières et à l’expérience de ceux qui l’ont précédé dans la carrière. […] Quels doivent être les juges, si ce ne sont, comme je l’ai déjà démontré, les affections et les sentiments communs à tous les hommes. […] Ils devinrent classiques par suite de l’admiration qu’ils avaient inspirée aux juges les plus éclairés de leur siècle et de leur pays. […] Sir William Temple, que l’on doit regarder comme un excellent juge en cette matière, pense que les nombreux secours qui nous sont offerts dans tous les genres sont plus nuisibles que favorables aux productions du génie. […] Ensuite il invente une histoire générale ou une série de faits qu’il ne rattache à aucun personnage, mais qu’il juge les plus propres à jeter du jour sur la morale qu’il a choisie.
Si je veux atteudrir les juges, sera-t-il hors de propos de dire qu’Athènes, cette ville si sage, regardait la pitié non-seulement comme un sentiment de l’âme, mais comme une divinité ?
sous-entendu : à quelqu’un que nous prendrons pour juge.
Quand un livre au Palais se vend et se débite, Que chacun par ses yeux juge de son mérite, Que Bilaine l’étale au deuxième pilier, Le dégoût d’un censeur peut-il le décrier ?
On pourrait même dire qu’elle y est plus obligée encore ; car on est bien plus près d’arriver aux personnalités blessantes dans la discussion contre une personne que quand on juge un livre.
La vertu de la poésie Nous avons bien plus de poëtes que de juges et interpretes de poësie ; il est plus aysé de la faire que de la cognoistre1.
Homme de bien, dont la vie est un exemple comme ses œuvres sont des modèles, aussi cordial dans l’éloge que sincère et vif dans le blâme, il a l’autorité d’un censeur et d’un juge.
Le juge équitable n’est pas accessible à la faveur. — 14. […] Le vulgaire juge rarement des choses d’après la réalité. — 10. […] Il appartient au juge de soutenir l’innocence. — 10. […] Les Juifs furent ensuite sous l’autorité des juges pendant trois cent soixante-dix années. […] Après les juges, la forme du gouvernement fut changée, et les Juifs commencèrent à avoir des rois.
La voici : « Septimius est sans doute le seul qui juge que j’ai quelque part à votre estime.
Il juge encor de moi par mes bontés passées.
Nisard juge ainsi un maître contemporain envers lequel il est peu suspect de complaisance : « Il a rendu sa pensée visible par un talent de description nouveau dans l’histoire de notre poésie.
Correction La Correction consiste à corriger ce que l’on vient d’avancer, soit en employant des paroles et des pensées plus fortes ou moins fortes, soit en substituant une autre pensée que l’on juge plus convenable. […] C’est le moyen que Servilius, accusé d’avoir perdu quelques troupes en suivant les ennemis après la victoire, emploie avec succès pour se défendre devant le peuple : Quelques-uns des plus modérés d’entre le peuple lui ayant crié qu’il prit courage et qu’il continuât sa défense : Puisque j’ai affaire à des juges, et non pas à des ennemis, ajouta-t-il, je vous dirai, Romains, que j’ai été fait consul avec Virginius dans un temps où les ennemis étaient maîtres de la campagne, et où la dissension et la famine étaient dans la ville.
Le bon sens et l’honnêteté native seront ici d’infaillibles juges.
Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge ; Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin. […] On doit ranger parmi les allégories certaines comédies d’Aristophane (Les Oiseaux, — Plutus, allégorie sur l’inégale et injuste distribution des richesses parmi les hommes ; — Les Guêpes, satire allégorique dirigée contre les tribunaux, et dans laquelle le chœur des juges est représenté sous la forme de mouches armées d’un aiguillon) ; — quelques personnages dans Eschyle (la Force et la Violence dans le Prométhée enchaîné).
Que l’on en juge par ce petit discours adressé à ses soldats, lorsque, postés avantageusement dans les environs de Syracuse, ils étaient près d’en venir aux mains avec les troupes siciliennes.