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118. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Indigne également de vivre et de mourir, On l’abandonne aux mains qui daignent le nourrir.

119. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Ne crois pas que le jeu, quelque sort qu’il me donne, Me fasse abandonner cette aimable personne.

120. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Ainsi je m’assure que vous me souffrirez mieux si je ne m’oppose point à vos larmes, que si j’entreprenais de vous détourner d’un ressentiment3 que je crois juste ; mais il doit néanmoins y avoir quelque mesure, et comme ce serait être barbare de ne se point affliger du tout lorsqu’on en a du sujet, aussi serait-ce être trop lâche de s’abandonner entièrement au déplaisir : oui, ce serait faire fort mal son compte que de ne tâcher pas de tout son pouvoir à se délivrer d’une passion si incommode.

121. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

Ce bruissement des prairies, ces gazouillements des bois, ont des charmes que je préfère aux plus brillants accords ; mon âme s’y abandonne, elle se berce avec les feuillages ondoyants des arbres, elle s’élève avec leur cime vers les cieux, elle se transporte dans les champs qui les ont vus naître et dans ceux qui les verront mourir ; ils étendent dans l’infini mon existence circonscrite et fugitive.

122. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Et pour châtier sa femme, incontinent qu’il fut de retour en sa maison : « Ma femme, dit-il, tu m’as détruit : car il s’est trouvé que le secret du conseil a été découvert et publié de ma maison : et pourtant413 ta langue effrénée est cause qu’il me faut abandonner mon pays, et m’en aller en exil. » Et comme elle le voulut nier, et dit pour sa défense : « N’y a-t-il pas trois cents sénateurs qui l’ont ouï comme loi ? […] Elle viendra au jour destiné748, cette dernière maladie, où, parmi un nombre infini d’amis, de médecins, et de serviteurs, vous demeurerez sans secours, plus délaissé, plus abandonné que ce pauvre qui meurt sur la paille, et qui n’a pas un drap pour sa sépulture. […] Je ne désespère pas toutefois de vous remettre sur pied, pourvu que vous vous abandonniez à mes ordonnances. » Le licencié, tout friand1012 qu’il était, promit de lui obéir en toutes choses. […] abandonne-t-on ainsi sa mère ? […] » La bonté d’âme de Colin développa dans le cœur de Jeannot le germe du bon naturel, que le monde n’avait pas encore étouffé : il sentit qu’il ne pouvait abandonner son père et sa mère. « Nous aurons soin de ta mère, dit Colin ; et quant à ton bonhomme de père, qui est en prison, j’entends un peu les affaires ; ses créanciers, voyant qu’il n’a plus rien, s’accommoderont pour peu de chose ; je me charge de tout. » Colin fit tant qu’il tira le père de prison.

123. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Mais en ayant été abandonnée, elle en ressentit une si vive douleur, qu’elle se laissa mourir de faim. […] Ses soldats effrayés à la vue de tant d’ennemis l’abandonnèrent avant l’action ; et il ne lui resta que 800 braves, à la tête desquels il fondit courageusement sur l’aile droite des Syriens, et fut tué dans la mêlée, l’an 161 avant Jésus-Christ.

124. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Je me contenterai en ce cas de mon habileté à la faire ressortir par un seul de ses côtés, et j’abandonnerai les deux autres à la sagacité du lecteur, pour lui laisser le plaisir de me compléter. […] C’est qu’un auteur n’écrit guère que pour faire ou du réel ou du romanesque, et que le genre mixte n’ayant pas un grand résultat moral dans la république des lettres, il est presque exclusivement abandonné aux écoles.  

125. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Les Parties principales se nomment encore argument ou sommaire, ou simplement sujet de la composition, et se font remarquer par la plus grande brièveté ; l’invention des détails est entièrement abandonnée à l’écrivain. […] L’abbé Beauregard venait de prêcher son beau sermon sur la Providence, et avait prouvé à son auditoire qu’elle veille toujours sur ses enfants, et que jamais elle ne les abandonne.

126. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Que deviendrez-vous quand vous serez malade et abandonné ? […] Il est fort honteux de s’abandonner soi-même.

127. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

: Un auteur quelquefois trop plein de son objet, Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet. […] Abandonnez ce temple aux prêtres qui l’habitent.

128. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

S’abandonner à une exubérance parfois même téméraire ne signifie pas faire vite et négligemment.

129. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

Abandonnez les minuties à la justice de l’auditeur.

130. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de hyacinthes4, de narcisses, de renoncules, d’anémones, comme les espaces abandonnés qui environnent Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Croix de Jérusalem, à Rome.

131. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Je voulais douter encore, quoique tout me montrât ce qui était ; mais je ne pus me résoudre à m’abandonner à le croire que le mot ne m’en fût prononcé par quelqu’un à qui on pût ajouter foi1.

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

On la croirait parvenue à la perfection, si on ne sentait que la force et la grandeur l’abandonnent.

133. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

. — Vous semblez tout à coup abandonner votre sujet pour interpeller une personne ou une chose dont votre imagination est pleine.

134. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Des vœux outrés, des projets vastes, Des rois vaincus par des tyrans, Des murs que la flamme ravage, Des vainqueurs fumants de carnage, Un peuple aux fers abandonné, Des mères pâles et sanglantes Arrachant leurs filles tremblantes Des bras d’un soldat effréné. […] Il embrasse d’abord son sujet, et paraît aussitôt l’abandonner. […] Le poète s’y abandonne à tous les vifs transports, que peuvent lui inspirer la beauté de cette vertu ou la laideur du vice.

135. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Mais voilà précisément ce que ne veulent point admettre ceux pour qui cet avenir aurait nécessairement quelque chose d’effrayant ; et, comme il n’y a plus de terme à la folie de l’homme abandonné à lui-même, ils ne rougissent pas de se ravaler à la condition de la brute, et ils commencent par se persuader qu’ils n’ont point d’âme, pour se dispenser de songer à son état futur.

136. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Il semble qu’il craigne de s’abandonner, et qu’un pouvoir invincible maîtrise et captive malgré lui son essor.

137. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Mais il faut que nous soyons abandonnés à notre instinct ; si l’on veut nous faire agir par des voies étrangères à notre naturel, nous devenons mesquins, intrigants sans succès, jouets de tous et dignes de mépris.

138. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Il est comme la vraie grandeur, qui, sûre d’elle-même, s’abandonne sans se compromettre.

139. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Le peuple, à ces mots, abandonne l’accusateur, et suit en foule le héros. […] Eux, ils vengèrent des outrages qui n’étaient faits qu’en paroles à leurs envoyés ; vous, abandonnerez-vous sans châtiment le corps sanglant d’un député de la république romaine, livré aux derniers supplices ? 

140. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Les Perses et les Parthes attaquent l’Orient ; les Barbares, forcés par le besoin d’abandonner leurs forêts et leurs marais, attaquent le Nord. […] Elle l’engage à ne point suivre l’exemple d’Ulysse son père qui, pour l’avoir abandonnée, a vu son vaisseau s’ensevelir dans les ondes.

141. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Nous laissons, nous abandonnons. […] « Nous, nous abandonnons nos champs paternels et nos douces campagnes.

142. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

3° Ce procédé poétique est-il abandonné dans la littérature contemporaine ? […] Revenu en France pour s’engager dans l’armée, il veut revoir la maison dans laquelle s’est écoulée son enfance, vieux manoir isolé en pleine campagne, que le nouveau propriétaire a abandonné et laisse tomber en ruine. […] Et cependant resté presque seul de tous ses anciens admirateurs, il a vu les fils de ceux qu’il fit vaincre à Rocroi, en leur faisant passer Mars dans le cœur, l’abandonner à la misère, et chose plus cruelle encore, applaudir à ses rivaux qui paraissent dédaigner la grandeur du vieux Maître par impuissance d’y atteindre.

143. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

A reculorum, sous-entendu parle : mauvais latin, qui signifie abandonné.

144. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Un auteur, quelquefois trop plein de son objet, Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet.

145. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Si, au milieu de ses efforts, il l’abandonne, elle retombe blessée du choc qu’elle éprouve. […] L’interprétation n’est pas aussi évidente et est abandonnée à nos réflexions. […] Chez les anciens, les juges étaient ordinairement nombreux, les lois simples et peu multipliées ; la décision des causes était en grande partie abandonnée à l’équité et à la conscience des juges. […] La France, dont il avait méprisé les droits, l’abandonna ; le courage prodigieux de ses soldats, les efforts de son génie ne purent le sauver ; il succomba accablé par le nombre, et il alla expier dans un exil cruel l’oubli des droits de l’humanité. […] Il n’a pas le loisir de s’abandonner aux jeux de l’imagination ; son esprit est totalement envahi par l’objet qui l’échauffe ; il ne sent que le besoin de le représenter dans toutes ses circonstances, aussi fortement qu’il le conçoit.

146. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

On a dû faire du style ce qu’on a fait de l’architecture : on a entièrement abandonné l’ordre gothique, que la barbarie avait introduit pour les palais et pour les temples : on a rappelé le dorique, l’ionique et le corinthien : ce qu’on ne voyait plus que dans les ruines de l’ancienne Rome et de la vieille Grèce, devenu moderne, éclate dans nos portiques et dans nos péristyles. […] Maint est un mot qu’on ne devait jamais abandonner, et par la facilité qu’il y avait à le couler dans le style, et par.son origine, qui est française. […] Sa postérité méprisa Cette architecture si belle Richelieu vint, qui répara Le temple abandonné par elle. […] Dieu du Goût, ton divin palais Est un séjour qu’il abandonne. […] Quoi que votre esprit se propose, Quand votre course sera close, On vous abandonnera fort.

147. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

A la guerre, le principal déshonneur est d’avoir abandonné son bouclier, et il n’est permis à celui qui s’est déshonoré ni de prendre part aux sacrifices ni d’assister aux assemblées. […] Le soldat qui abandonne ses drapeaux ou quitte son poste mérite la bastonnade. — 8. […] Les Numantins, assiégés par les Romains et réduits à la famine, s’abandonnèrent au dernier degré de la rage et de la fureur ; ils s’exterminèrent, eux et leur patrie, par le fer, par le poison, par les flammes : honneur à toi, peuple magnanime, peuple à mes yeux très-digne d’envie au milieu même de ton malheur !

148. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

« Cependant Sion a dit : le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée !

149. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Ces dernières figures sont : L’exclamation, espèce d’élan du cœur, qui substitue l’expression d’un sentiment à celle d’une opinion ; L’épiphonème, qui donne à l’idée une forme sentencieuse ; L’apostrophe, qui détourne la parole de ceux à qui s’adresse le reste du discours pour la reporter à d’autres ; La parenthèse, l’interruption, la réticence, la suspension, qui arrêtent l’expression d’une idée et passent à une autre, soit pour abandonner tout à fait la première, soit pour y revenir plus tard ; Et en dernier lieu, tout ce qu’on nomme figures de construction ou de syntaxe.

150. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Ainsi l’esprit humain, abandonné à lui-même, ne marchoit qu’au hasard ; il avoit besoin d’être éclairé d’une lumière divine.

151. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Venez, à vos fureurs Oreste s’abandonne.

152. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Il faut mépriser le monde, et connaître néanmoins le besoin de le ménager ; il faut s’en détacher par religion, mais il ne faut pas l’abandonner par nonchalance et par humeur particulière2 Contre la mollesse Souvenez-vous que la mollesse énerve tout, qu’elle affadit tout, qu’elle ôte leur séve et leur force à toutes les vertus et à toutes les qualités de l’âme, même suivant le monde.

153. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

. — Committere (de mittere cum), commettre, abandonner. […] Tibi dabo librum quem desideras. — Dedere (de dare), livrer, abandonner. […] Il est honteux pour moi d’être laissé en arrière. — Derelinquere, laisser, abandonner. […] Deserere dit moins que derelinquere. — Destituere (statuere de), abandonner.

154. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Mais, 1re Circonstance, jamais son cœur ne se sentit plus cruellement déchiré, et il n’eut par lui-même aucune part à nos disgrâces. 2e Circonstance ; il eut le mérite des cœurs droits et des grandes âmes, en se condamnant lui-même. 3e Circonstance ; quoiqu’abandonné à sa mauvaise fortune, il refusa constamment tous les avantages qui auraient pu la relever, mais qui, en la relevant, lui auraient été un obstacle à son rétablissement dans les bonnes grâces et dans l’obéissance du Roi. 4e Circonstance ; il n’omit rien de ce qui dépendait de lui pour disposer les choses à la paix. 5e Circonstance ; il eut le plus grand soin, après son retour, de réparer ses malheurs par le redoublement de ses services. […] Mais dans le secret de son cœur il ne l’abandonna jamais ; il ne perdit jamais la foi ; il ne douta jamais de nos mystères.

155. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

disais-je, tirer un homme de sa patrie ; comme le seul homme qui puisse venger la Grèce, et puis l’abandonner dans cette île déserte pendant son sommeil ! […] Elle abandonne, pour avoir des armes et des munitions, non seulement ses joyaux, mais encore le soin de sa vie.

156. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a posséder tout celui qu’on peut avoir et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ces sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles ; élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

157. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

je m’abandonne à leur main scélérate ; Je boirai, sans regret, la coupe de Socrate3.

158. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

C’est que, pénétré des charmes de son sujet, qui le transportait au milieu des sentiments qui lui étaient les plus chers et les plus familiers, Florian s’est abandonné à l’impulsion de son âme, et n’a fait, en traduisant la Bible, qu’épancher ses propres sentiments.

159. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Elle se prolongea jusqu’à la fin du xvie  siècle ; la monstrueuse épopée de Rabelais n’est pas autre chose, et tous en étaient si bien persuadés que les annotateurs sont tombés dans les bévues les plus bouffonnes, en s’obstinant à ramener à l’allégorie les passages mêmes où l’écrivain, laissant là le double sens, s’abandonne à tous les égarements de la fantaisie.

160. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Et alors, si l’ordre de Dieu les oblige d’abandonner au supplice le corps de ces misérables, le même ordre de Dieu les oblige de prendre soin de leurs âmes criminelles ; et c’est même parce qu’elles sont criminelles qu’ils sont plus obligés à en prendre soin : de sorte qu’on ne les envoie à la mort qu’après leur avoir donné moyen de pourvoir à leur conscience.

161. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Nous nous efforçons de nous élever à la hauteur de l’écrivain, notre imagination s’anime et s’exalte ; si, au milieu de ce transport, vous l’abandonnez tout à coup, elle retombe, et la secousse qu’elle éprouve est pénible. […] Le style était figuré et poétique, l’arrangement était abandonné aux caprices de l’imagination ; on peut croire encore que, dans les progrès successifs que les langues et la société firent ensemble, la raison a gagné tout ce qu’ont perdu l’enthousiasme et l’imagination. […] « Se désister, renoncer, abandonner, laisser. » Chacun de ces mots se rapporte à un objet auquel on renonce, mais pour des motifs différents. […] Un enfant qui n’a ni frère ni sœur, est unique ; un enfant seul est celui qui est abandonné à lui-même. […] Ainsi, dans cette phrase : « Lorsque nos passions nous abandonnent, nous nous flattons de l’idée que c’est nous qui les avons abandonnées ; » cette phrase, dis-je, est bien plus gracieuse et plus claire que si l’on disait, en commençant par la partie la plus étendue de la proposition : « Lorsque nous nous flattons de l’idée que c’est nous qui avons abandonné nos passions, ce sont elles qui nous abandonnent. » En général, nous aimons que l’intérêt, dans une période, se développe et croisse avec elle jusqu’au dernier mot, mais sans affectation, et sans que l’auteur donne à son style une pompe déplacée.

162. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

, 22, 45), ce qui se passe en vous, pour moi, je le, proteste, je n’ai jamais essayé d’inspirer aux juges la douleur, la pitié, l’indignation, la haine, que je n’aie vivement ressenti les émotions que je voulais faire passer dans leur âme. » Le véritable moyen de réussir c’est uniquement de s’abandonner aux inspirations de son âme ; car on ne parvient point à sentir par système et par règles. […] Il est encore dangereux de s’arrêter sur les mêmes objets, pour ne les abandonner que quand on les a entièrement épuisés. […] Qu’en horreur à ses flls, exécrable à sa mère, Errant, abandonné, proscrit dans l’univers, Il rassemble sur lui tous les maux des enfers, Et que son corps sanglant, privé de sépulture, Des vautours acharnés devienne la pâture. […] Or, le moyen de se préserver de ce défaut, c’est de montrer de la sensibilité, de s’abandonner à son imagination, de se pénétrer de son objet. […] Pour que l’expression du regard réponde à l’expression du sentiment et se conforme à l’inflexion de la voix, il suffit de nous abandonner aux inspirations de la nature, et, tout en nous préservant d’une niaise fadeur, aux mouvements de notre sensibilité.

163. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Vous avez traîné hors de chez lui le cadavre sanglant de Clodius, vous l’avez jeté sur la place publique, vous l’avez abandonné à la voirie pour servir de pâture aux chiens dévorants. […] Si vous retranchez de la société les liaisons formées par la bienveillance, aucune famille, aucune ville ne pourra subsister ; la culture même des champs sera abandonnée.

164. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Il faut l’abandonner à ses inclinations, à l’impulsion de ses maximes ; c’est le gage du succès, et ce qu’il fera alors vaudra toujours mieux que ce qu’on lui conseille ».

165. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails, comme l’ensemble choquera, ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit… C’est par cette raison que ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent bien, écrivent mal ; que ceux qui s’abandonnent au premier feu de leur imagination prennent un ton qu’ils ne peuvent soutenir ; que ceux qui craignent de perdre des pensées isolées, fugitives, et qui écrivent en différents temps des morceaux détachés, ne les réunissent jamais sans transitions forcées ; qu’en un mot il y a tant d’ouvrages faits de pièces de rapport, et si peu qui soient fondus d’un seul jet. » Les interruptions, les repos, les sections peuvent être utiles au lecteur, elles le délassent et lui indiquent les temps d’arrêt, mais il ne doit pas y en avoir dans l’esprit de l’auteur.

166. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Elle se laisse toucher et manier ; elle ne perd rien à être vue de près : plus on la connaît, plus on l’admire ; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel ; elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité.

167. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

« Mon père et ma mère m’ont abandonné. » (Ps. 

168. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Grâce à la perspective qui relève sa physionomie et sa taille, il peut, sans craindre le ridicule, s’abandonner à tous les transports de la passion, à toutes les inspirations du génie.

169. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Dans un temps où la rhétorique artificielle semble abandonnée et n’impose plus aux esprits, où l’on demande surtout à l’orateur d’être pressant et fort, où l’on se pique de préférer des raisons à des phrases, le traité d’Aristote doit être le livre classique de tous ceux qui veulent apprendre l’art de persuader par le discours. […] Elle paraît occuper le premier rang, à cause de la faiblesse d’esprit des spectateurs ; car les poètes s’abandonnent, dans leurs créations, au goût et au désir de leurs spectateurs. […] Par exemple, celui qui est parcimonieux l’est au point de vue de l’argent ; l’intempérant est intempérant au point de vue des plaisirs du corps ; l’homme efféminé est au point de vue des actions faites avec mollesse ; le lâche est lâche vis-à-vis des dangers : car on abandonne ses compagnons de péril à cause de la crainte que l’on éprouve ; l’ambitieux agit pour l’honneur ; le caractère vif, par colère ; l’amateur de triomphe, en vue d’une victoire ; l’esprit rancuneux, en vue d’une vengeance ; l’homme sans discernement, parce qu’il s’abuse sur ce qui est juste ou injuste ; l’homme éhonté, par mépris de sa réputation, et ainsi des autres sortes de caractères par rapport à chacun des mobiles qui s’y rapportent. […] On voit déjà, d’après ce qui précède, quelles sont les personnes qui s’abandonnent à la colère, contre qui elles se courroucent, et pour quelles raisons. […] On aime, en général, ceux qui aiment vivement leurs amis et qui ne les abandonnent pas ; car, entre tous les gens de mérite, ce sont ceux qui ont le mérite de savoir aimer que l’on aime le plus.

170. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Voyez maintenant si vous voulez aussi les abandonner pour toujours. […] En rappelant les guerres civiles où avait échoué la fidélité de Turenne, Fléchier a ainsi recours aux précautions oratoires : Souvenez-vous, messieurs, de ce temps de désordre et de trouble, où l’esprit ténébreux de discorde confondait le, droit avec la passion, le devoir avec l’intérêt, la bonne cause avec la mauvaise, où les astres les plus brillants souffrirent presque tous quelque éclipse, et les plus fidèles sujets se virent entraînés malgré eux par le torrents des partis, comme ces pilotes qui, se trouvant surpris de l’orage en pleine mer, sont contraints de quitter la route qu’ils veulent tenir et de s’abandonner, pour un temps, au gré des vents et de la tempête. […] On l’envoie avec des promesses qui ne sont pas exécutées, avec des pouvoirs qui sont méconnus ; et cependant, dénué de tous moyens, traversé par mille manœuvres, abandonné d’un côté, trahi de l’autre, il crée d’abord des ressources et des succès, il remporte des victoires, il fait des conquêtes pour la France. […] L’éloquence parlementaire ne doit pas s’abandonner sans frein à ses transports ; elle a besoin pour plaire, pour convaincre ou pour émouvoir, de guide, de règle, d’expérience, et je dirai à l’orateur : Entrez en matière avec simplicité et tirez naturellement votre exorde de votre sujet. […] ignorés de nous-mêmes, qui nous font si imprudemment reculer, au moment de consommer l’acte d’un grand dévouement certainement inefficace, s’il n’est pas rapide et vraiment abandonna.

171. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Boileau insiste beaucoup sur cette qualité dans son Art poétique : Un auteur quelquefois trop plein de son objet, Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet.

172. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais ; occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme ; et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

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