Pour vous écrire, depuis six mois que je roule ce projet dans ma tête, je n’ai pas faute de matière, mais de temps et de repos ; car nous triomphons en courant, et ne nous sommes encore arrêtés qu’ici, où terre nous a manqué.
Ce calme a quelque chose de si doucement agréable que j’en voudrais jouir sans fin et m’y endors comme sur un lit de repos.
Dans quel repos, ô ciel ! […] On inspire l’amour de la campagne, de la liberté, du repos, du travail, de la vertu, lorsqu’on en peint fortement les avantages. […] Elle paraissait, en effet, lui être très favorable, en lui procurant un repos tranquille et une retraite assurée. […] Alors, pour mettre de l’ordre dans les faits, et pour procurer v du repos à l’attention du juge, il faut les partager par différentes époques, et même par les différentes natures d’objets. […] qu’ils jouissent sans moi d’un repos dont il ne m’est pas permis de jouir avec eux, mais qui est pourtant mon ouvrage !
Rien n’est possible à qui n’a pas grand soin d’observer les signes de ponctuation ; dans l’intérêt de la clarté, il faut marquer toutes les divisions par un repos, s’arrêter plutôt trop que pas assez, après les signes de ponctuation, surtout à chaque point. […] Le deuxième parti était des Mazarins, qui étaient persuadés que l’on devait une obéissance aveugle à la cour, les uns par conscience, pour entretenir le repos de l’État, les autres par les liaisons qu’ils avaient avec les ministres ou par intérêt avec les gens d’affaires. […] Chacun est récompensé selon ses œuvres : Washington élève une nation à l’indépendance ; magistrat en repos, s’endort sous son toit, au milieu des regrets de ses compatriotes et de la vénération des peuples. […] Ils jouissent peu des biens présents, par cela qu’ils y voient possession toujours uniforme, et que pour eux il n’y a jour de fête que celui où ils achèvent une œuvre nouvelle, ne regardant pas la tranquillité sans trouble comme un moindre mal que l’agitation sans relâche, de sorte que si quelqu’un disait d’eux, en général, qu’ils sont mis au monde pour n’avoir jamais de repos et pour n’en laisser jamais aux autres hommes, il dirait juste. […] Un asile assuré, le plus doux des chemins Qui conduit au repos les malheureux humains.
Dans quel repos, ô ciel ! […] Cicéron a donné un heureux exemple de l’exorde par insinuation et des précautions oratoires quand il entreprit d’attaquer une loi agraire et de la faire rejeter par le peuple lui-même : Se déclarer ouvertement contre cette loi qui semblait devoir assurer au peuple le repos et la richesse, c’était révolter toute l’assistance et provoquer un tumulte dans lequel la voix de l’orateur, aurait été étouffée. […] Pour atteindre ce but ce serait d’abord, au commencement ou à la, fin des phrases, puis aux divers repos indiqués par la coupe des propositions qu’il placerait les mots qu’il voudrait faire ressortir, parce que ce sont les places où ils attirent le plus l’attention. […] Les poëtes savent très-bien qu’il faut placer le mot qui doit faire impression à la rime et à la césure ; en prose c’est le commencement ou la lin des propositions, ce sont les repos indiqués par la coupe des phrases qui doivent être soigneusement occupés comme des postes d’élite. […] Enchaîner les pensées, en montrer toutes les faces, énumérer les idées accessoires qui en représentent tous les détails, en tenir la conclusion suspendue jusqu’à un dernier repos qui forme la conclusion, et cela dans le cadre d’une seule et même phrase : telle est la marche nécessaire d’une période.
L’homme d’épée condamné au repos J’ai besoin de votre amitié, mon cher Saint-Vincent : toute la Provence est armée1, et je suis ici bien tranquille au coin de mon feu ; le mauvais état de mes yeux et de ma santé ne me justifie point assez, et je devrais être où sont tous les gentilshommes de la province.
Il faudrait lui faire passer sa vie sur un lit de repos. […] Si la politesse et la discrétion, nécessaires pour le repos de la société, demandent que les hommes se tolèrent mutuellement dans la variété d’opinions où ils se trouvent pour les choses les plus importantes à la vie humaine, à plus forte raison doivent-ils se tolérer sans-peine sur ce qui importe très-peu à la sûreté du genre humain3.
Sa voix redoutable Trouble les enfers ; Un bruit formidable Gronde dans les airs ; Un voile effroyable Couvre l’univers ; La terre tremblante Frémit de terreur ; L’onde turbulente Mugit de fureur ; La lune sanglante Recule d’horreur2 Dans le sein de la mort ses noirs enchantements Vont troubler le repos des ombres : Les mânes effrayés quittent leurs monuments ; L’air retentit au loin de leurs longs hurlements ; Et les vents, échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs d’horribles sifflements3.
Tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j’eusse très-bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu.
L’un voyant croître ses moissons bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre.
Si quelques morceaux paraissent, au premier abord, placés hors de la série qui leur convient, nous répondrons, d’un côté, qu’il est bon de surprendre quelquefois les jeunes gens par des difficultés qui les retrempent, qui les exaltent, qui les prémunissent contre une indolente sécurité : de l’autre, qu’il est juste de ménager, de loin en loin, par un travail plus facile, des moments de repos à l’intelligence, qui ne doit pas être tendue par de continuels efforts.
Il y a deux sortes de repos : ceux qui servent à la distinction du sens, et ceux qui signalent un mot important. […] La seconde espèce de repos consiste à s’arrêter avant ou après une pensée saillante ; ces repos sont soumis aux mêmes règles que les appuis de la voix. […] 6º Pour marquer le repos avec affectation, pour indiquer le courage et la sécurité, on peut se croiser les bras, mais mollement et sans presser la poitrine. […] De temps en temps, des repos, des retours, comme pour adoucir… pour rejeter ce que vous avez fait, mais au fond pour enfoncer le trait plus avant, en vous jetant sur une autre corde du cœur. […] Continuez, point de repos !
On entend par péripéties des changements subits de situation ou de volonté des personnages épiques, changements qui les font passer du bonheur au malheur, ou de l’agitation au repos, et réciproquement. […] C’est un vers de dix syllabes qui ne diffère du nôtre que parce que, dans le vers français, le repos est toujours après la quatrième syllabe ; tandis que le vers italien s’appuie tantôt sur la quatrième, tantôt sur la sixième, ce qui rompt la monotonie qu’auraient naturellement ces vers qui sont tous féminins.
Cicéron commence son discours par des reproches à la classe, nombreuse dans tous les temps et dans tous les pays, de ces égoïstes, d’autant plus sévères pour les autres, et d’autant plus exigeants, que plus jaloux d’un repos, pour lequel cependant ils ne veulent rien faire, ils ne pardonnent rien de ce qui peut le troubler, et trouvent toujours que l’on n’en a point fait assez pour le leur conserver.
Repas, repos.
Je vais me promener tous les jours au milieu d’un grand peuple avec autant de liberté et de repos que vous en auriez dans vos allées, et je n’y considère pas autrement les hommes que j’y vois, que je ferais les arbres qui se rencontrent dans vos forêts ou les animaux qui y paissent. […] Le deuxième parti était des Mazarins, qui étaient persuadés que l’on devait une obéissance aveugle à la cour, les uns par conscience, pour entretenir le repos de l’État, les autres par les liaisons qu’ils avaient avec les ministres ou par intérêt avec les gens d’affaires. […] Les lois qu’il vous a données sont que, parmi vos sujets, votre puissance ne soi redoutable qu’aux méchants, et que vos autres sujets puissent vivre en paix et en repos, en vous rendant obéissance. […] Il marcha avec eux cinq jours et cinq nuits, sans presque prendre un moment de repos, et manquant souvent de nourriture. […] Le prince aborde dans cette même île de Wist où il était venu prendre terre lorsqu’il arriva de France : il y trouve un peu de secours et de repos ; mais cette légère consolation ne dura guère : des milices du duc de Cumberland arrivèrent au bout de trois jours dans ce nouvel asile.
Là, sur ce théâtre changeant et mobile, où la scène varie à chaque instant ; où, sous les apparences du repos, règne le mouvement le plus rapide : dans cette légion d’intrigues cachées, de perfidies ténébreuses, de méchanceté profonde et réfléchie : dans cette région, où l’on respecte, sans estimer ; où l’on applaudit, sans approuver ; où l’on sert, sans aimer ; où l’on nuit, sans haïr ; où l’on s’offre par vanité ; où l’on se promet par politique ; où l’on se donne par intérêt : où l’on s’engage sans sincérité ; où l’on se retire, où l’on s’abandonne sans bienséance et sans pudeur : dans ce labyrinthe de détours tortueux, où la prudence marche au hasard ; où la route de la prospérité mène si souvent à la disgrâce ; où les qualités nécessaires pour avancer, sont souvent un obstacle qui empêche de parvenir ; où vous n’évitez le mépris, que pour tomber dans la haine ; où le mérite modeste est oublié, parce qu’il ne s’annonce pas ; où le mérite qui se produit, est écarté, opprimé, parce qu’on le redoute ; où les heureux n’ont point d’amis, puisqu’il n’en reste point aux malheureux : là, dès les premiers pas que l’abbé de Fleuri fait dans ces sentiers embarrassés, on croirait qu’il les a parcourus mille fois… Il apporte à la cour les talents qu’on vient y chercher ; il n’y prend aucun des vices qu’elle a coutume de donner… Les sociétés du goût le plus fin, le plus délicat et le plus difficile, le reçoivent, l’appellent et l’invitent… Il se concilie tous les esprits ; il obtient tous les suffrages ». […] L’ambitieux ne jouit de rien ; ni de sa gloire, il la trouve obscure ; ni de ses places, il veut monter, plus haut ; ni de sa prospérité, il sèche et dépérit au milieu de son abondance ; ni des hommages qu’on lui rend, ils sont empoisonnés par ceux qu’il est obligé de rendra lui-même ; ni de sa faveur, elle devient amère, dès qu’il faut la partager avec ses concurrents ; ni de son repos, il est malheureux, à mesure qu’il est obligé d’être plus tranquille… L’ambition le rend donc malheureux : mais de plus, elle l’avilit et le dégrade. […] Il ne vous laisse pas le choix de l’action ou du repos.
« Pardonnez-moi si je vous mets souvent sur ce chapitre : vous savez combien il me tient au cœur : et je puis vous assurer que plus je vais en avant, plus je trouve qu’il n’y a rien de si doux que le repos de la conscience, et que de regarder Dieu comme un père qui ne nous manquera pas dans nos besoins. » Lecture. — J. […] Je m’en retourne demain ; j’avais besoin de ce moment de repos pour remettre un peu ma tête, et reprendre une espèce de contenance. » Lectures. — 1° M.
L’âme, comme le corps, ne supporte ni une longue inertie, ni une longue tension de force ; l’une et l’autre en usent les ressorts ; qu’au repos succède le mouvement, ou encore à un mouvement énergique un mouvement plus doux, pourvu toutefois que tous deux appartiennent au même ordre d’idées et se développent sur le même terrain.
Un effroyable cri, sorti du fond 1 des flots, Des airs en ce moment a troublé le repos : Et du sein de la terre une voix formidable Répond en gémissant à ce cri redoutable. […] Paisible, il dort du sommeil de son âge, Sans pressentir mes douloureux tourments ; Reine du ciel, accorde-lui longtemps Ce doux repos qui n'est plus mon partage. […] La période est une pensée principale qui, avec les pensées accessoires qui en dépendent, forme un sens qui ne se termine qu'au dernier repos, lequel est commun à toutes.
La France, qui sortait meurtrie et épuisée de la Révolution, n’avait pas cru acheter trop cher son repos du prix de sa liberté ; mais devait-elle longtemps, avec sa nature ardente et expansive, se résigner à la discipline silencieuse qu’elle avait acceptée ? […] Je suppose que vous avez fait un bon ouvrage : imaginez-vous qu’il vous faudra quitter le repos de votre cabinet pour solliciter l’examinateur ; si votre manière de penser n’est pas la sienne, s’il n’est pas l’ami de vos amis, s’il est celui de votre rival, s’il est votre rival lui-même, il vous est plus difficile d’obtenir un privilège, qu’à un homme qui n’a point la protection des femmes d’avoir un emploi dans les finances. […] Le Souverain Être n’a pas répandu le souffle de la vie dans le même instant sur toute la surface de la terre ; il a commencé par féconder les mers, et ensuite les terres les plus élevées ; et il a voulu donner tout le temps nécessaire à la terre pour se consolider, se refroidir, se découvrir, se sécher, et arriver enfin à l’état de repos et de tranquillité, où l’homme pouvait être le témoin intelligent, l’admirateur paisible du grand spectacle de la nature et des merveilles de la création. […] Enfin, après avoir fait encore quelques tours dans mon jardin, ou chanté quelque air sur mon épinette, je trouvais dans mon lit un repos de corps et d’âme cent fois plus doux que le sommeil même. […] Je l’en louerais plus si l’on n’en avait tant abusé depuis. » Malgré cette production sans repos, Diderot était pauvre, et il dut aux bienfaits de Catherine II de n’être pas obligé de vendre sa bibliothèque pour doter sa fille.
Craignez cet avenir que vous vous efforcez de ne pas croire : ne nous demandez plus ce qui se passe dans cette autre vie dont on vous parle ; mais demandez-vous sans cesse à vous-même ce que vous faites dans celle-ci : calmez votre conscience par l’innocence de vos mœurs, et non par l’impiété de vos sentiments : mettez votre cœur en repos, en y appelant Dieu, et non pas en doutant s’il vous regarde.
Mais il paraissait tout simple alors que ce fussent les rois qui vinssent trouver les philosophes chez eux ; et quelques monarques en ayant en effet donné le dangereux exemple, les philosophes leur prodiguèrent des leçons de dépendance et d’égalité, dont ils se ressouviendront sans doute, pour le repos du monde et le bonheur de leurs états.
Dans quel repos, ô ciel !
qu’elle est bien Pour son repos et pour le mien !
que trop exact à l’heure ; de ne rentrer chez soi que pour changer de livres et de méditations, ou pour se livrer à ce repos absolu qui est doux comme le sentiment d’une bonne conscience !
Il doit y avoir, après le cinquième vers, un repos ou un sens complet.
Cf. le sonnet de Joachim du Bellay tout en antithèses ; J’ayme la liberté, et languis en service, Je n’ayme point la Court, et me fault courtiser, Je n’ayme la feintise, et me fault déguiser, J’ayme simplicité, et n’apprens que malice : Je n’adore les biens, et sers à l’avarice, Je n’ayme les honneurs, et me les fault priser, Je veulx garder ma foy, et me la fault briser, Je cherche la vertu, et ne trouve que vice : Je cherche le repos, et trouver ne le puis. […] Jamais, jamais de repos avec elle (répétition). […] Césure La césure est le repos plus ou moins sensible qui coupe le vers en deux parties, dont chacune est un hémistiche, au milieu desquels elle se place ordinairement. Boileau a joint l’exemple au précepte dans les vers suivants, où la césure se trouve plus accusée : Que toujours, dans vos vers, | le sens coupant les mots, Suspende l’hémistiche, | en marque le repos. […] On appelle ainsi le moment de repos accordé aux acteurs et aux spectateurs, pendant lequel les événements que l’écrivain dramatique ne peut produire sur la scène, sont censés s’accomplir.
Selon la définition donnée, l’objet ou la matière de l’églogue est le repos de la vie champêtre, ce qui l’accompagne, ce qui le suit, et de même ce qui le trouble ou le compromet. […] Les anciens appelaient vers élégiaques ou distiques, la réunion de deux vers dont le premier avait six pieds et le second cinq, avec un repos après le second ; et une élégie était avant tout, pour eux, une pièce de vers écrite en distiques.
Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Chemin si terrible, qu’il a fallu préposer de charitables cénobites à la garde de cette rampe meurtrière, afin d’enhardir le voyageur isolé par la promesse de donner un chien pour guide, un fanal pour secours, un hospice pour repos, et une prière pour aide ou pour funérailles.
Voir mes champs non ingrats, fertiles chaque année ; Avoir toujours bon feu dedans ma cheminée ; Haranguer rarement, n’avoir aucun procès, L’esprit bien en repos ; ne faire point d’excès ; Être en bonne santé, le corps net et agile ; Sage simplicité ; tenir table facile, Sans art de cuisinier ; et encore je voudroi Des amis, ni plus grands ni plus petits que moi ; ……………… Le sommeil gracieux, rendant courtes les nuits ; Vouloir tant seulement être ce que je suis ; Ne souhaiter la mort, et moins encor la craindre : Je ne te saurois mieux tous mes souhaits dépeindre, Que si jouir de tout n’est pas en mon pouvoir, J’en prends ce que je puis, ne pouvant tout avoir. […] La propriété prête à cette terre sans grâce un charme particulier ; c’est là qu’est mon cœur ; c’est là que le repos m’est doux ; c’est là que le chagrin m’est moins amer.
Une phrase mal divisée par les repos paraît hachée, et perd toute sa force. […] L’harmonie poétique a deux repos particuliers, celui de la fin du vers et celui de l’hémistiche. […] Il faut donc, lorsqu’on lit des vers blancs, savoir les détacher par un léger repos, mais en même temps se bien garder de leur appliquer une espèce de récitatif uniforme, ce qu’on appelle ordinairement psalmodier. […] Ils ne durent pas songer à célébrer les plaisirs et le repos des champs, tant que ces plaisirs et ce repos furent pour eux les objets d’une jouissance journalière. […] Il nous peint une existence à laquelle nous associons des idées de paix, de repos et d’innocence.
— Analyse : L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre.
O toi, de mon repos compagne aimable et sombre2, A de si noirs forfaits prêteras-tu ton ombre ?
Il ne voulait que « passer en repos et à part ce peu qui lui restait de vie ».
Ouvrez l’Iliade, toutes les parties de cette vaste épopée vous paraîtront distinctes les unes des autres : ici, c’est la querelle des chefs ; là, ce sont les Grecs vaincus, et Achille vengé ; plus loin, c’est ce héros dans sa tente, repoussant les présents et les prières avec une indomptable fierté ; c’est Patrocle un instant vainqueur sous les armes de son ami, puis terrassé par Hector ; enfin, c’est Achille oubliant sa colere et sortant de son repos pour venger Patrocle, Hector tombant à son tour, et le vieux Priant, aux pieds du vainqueur, redemandant les restes de son fils. […] Ce genre de transition peut suffire, en effet, quand on parle en public, et qu’il doit y avoir un repos réel, un intervalle de quelques minutes entre les différentes parties du discours. […] Prête à vivre pour achever sa pénitence, prête à mourir pour consommer son sacrifice ; soupirant après le repos de la patrie, et supportant patiemment les peines de son exil ; entre la douleur et la joie, entre la possession et l’espérance… » Les meilleures antithèses sont celles que l’écrivain n’a pas cherchées, et qui naissent du sujet même. […] Jamais, jamais de repos avec elle (répétition). […] Là, on célébra Rocroy délivré, les menaces d’un redoutable ennemi tournées à sa honte, la régence affermie, la France en repos, et un règne qui devait être si beau, commencé par un si heureux présage. » (Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé.
as-tu pensé qu’Andromaque infidèle Pût trahir un époux qui croit revivre en elle, Et que, de tant de morts réveillant la douleur, Le soin de mon repos me fît troubler le leur ?
L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.
Ainsi, la robe se prend pour la magistrature, l’épée pour la profession militaire, le laurier pour la victoire, les faisceaux et les haches pour le consulat ; le sceptre est pris pour la royauté dans ces vers de Quinault : « Dans ma vieillesse languissante, « Le sceptre que je tiens pèse à ma main tremblante. » Cicéron a dit aussi que les armes doivent céder à la toge : Cedant arma togæ, concedat laurea linguæ ; pour dire, comme il l’explique lui-même, que la paix et le repos valent mieux que le tumulte des armes. […] Cic. — Otium, loisir, repos. […] Quietus (de quies, repos), qui est en repos, paisible.
Relâche, signifiant interruption de quelque travail, repos, etc., est masculin : = le relâche que vous avez pris après ce petit travail, a été trop long. […] Les substantifs de cette espèce sont, aide (secours) ; bercail, bien-être, butin, courroux, décri (perte de réputation et de crédit) ; estime, faim, faste (vaine ostentation ; affectation de paraître avec éclat) ; gré (bonne, franche volonté), gloire (si l’on ne parle pas d’ouvrages de peinture, de sculpture, etc.) ; renommée, repos, sang, soif, sommeil, etc.
Les uns ne voulaient point de Dieu ; les autres nous en donnaient un de leur façon, c’est-à-dire quelques-uns, oisif, spectateur indolent des choses humaines, et laissant tranquillement au hasard la conduite de son propre ouvrage, comme un soin indigne de sa grandeur et incompatible avec son repos ; quelques autres, esclave des destinées, et soumis à des lois qu’il ne s’était pas imposées lui-même : ceux-ci, incorporé avec tout l’univers, l’âme de ce vaste corps, et faisant comme une partie d’un monde qui tout entier est son ouvrage. […] Bernard, le Samuel de son siècle, naît ; il passe les premières années de sa vie dans le repos et dans la retraite du sanctuaire.
Voici comment Voltaire a caractérisé le temps où s’accomplit le meurtre de Coligny : Le signal est donne sans tumulte et sans bruit, C’était à la faveur des ombres de la nuit : De ce mois malheureux l’inégale courtière Semblait cacher d’effroi sa tremblante lumière, Coligny languissait dans les bras du repos, Et le sommeil trompeur lui versait ses pavots. […] Mais non : c’est un esquif où, dans un doux repos, J’aperçois un enfant qui dort au soin des flots, Comme on dort au sein de sa mère.
Là, on célébra Rocroy délivré1, les menaces d’un redoutable ennemi tournées à sa honte, la régence affermie, la France en repos, et un règne qui devait être si beau, commencé par un si heureux présage.
Tout marque, dans sa personne, sa supériorité Il se soutient droit et élevé — … Son visage, miroir de l’âme — … Sa nature, ses traits, son port, sa démarche — … Il touche à peine la terre — … Ses bras et ses mains ne sont destinés qu’à de nobles usages — … Lorsque l’âme est tranquille, toutes les parties du visage sont dans un état de repos… Lorsqu’elle est agitée, quels mouvements variés ! […] N° 50. — Le Prêtre Un prêtre est, par devoir, l’ami des malheureux… Sa vie n’est qu’un long dévouement… Qui de vous consentirait à échanger comme lui les joies domestiques… contre des travaux obscurs pour ne recueillir que l’amertume — … Vous dormez encore quand il commence ses bonnes œuvres. — Déjà il a soulagé le pauvre… Après cette journée, le soir arrive, mais le repos n’arrive pas. — A l’heure où vous courez aux plaisirs du monde — … le prêtre part — il va visiter un chrétien mourant — … Voilà le prêtre. […] Un édit du roi avait défendu aux communes d’enterrer les morts dans les églises et les cimetières, et prescrit de choisir, hors de l’enceinte des villes et villages, la terre du repos. […] Ils restent en repos, aussitôt cet éclat — disparait, et tour à tour on voit se succéder l’ombre et la clarté. […] Douceurs du repos.
Il faut sans doute se mettre en garde contre le danger d’une trop fréquente intervention, ne dire que le nécessaire, et encore choisir pour l’exprimer le moment naturel du repos ou le lecteur prend haleine. […] Le chef des Gaulois aperçut Mérovée dans ce repos insultant et superbe. […] Le repos continue ; mais l’arbre décrépit se rompt : il tombe. […] Sire, Votre Majesté sera vaincue ; elle aura compromis le repos de ses jours, l’existence de ses sujets, sans l’ombre d’un prétexte. […] À près un moment de repos, on se remit en route, et on descendit, à Saint-Remy sans événement fâcheux.
Il doit y avoir, après le cinquième vers, un repos ou un sens complet.
De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.
Qu’il y voie une infinité d’univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible, dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons, dans lesquels il retrouvera ce que les premiers ont donné ; et, trouvant encore dans les autres la même chose, sans fin et sans repos, qu’il se perde dans ces merveilles aussi étonnantes par leur petitesse que les autres par leur étendue : car qui n’admirera que notre corps, qui tantôt n’était pas perceptible dans l’univers, imperceptible lui-même dans le sein du tout, soit à présent un colosse, un monde ou plutôt un tout à l’égard du néant où l’on ne peut arriver1 ?
Il place et laisse son sage à ce point central, à ce juste milieu, qu’il est aussi rare d’atteindre, que difficile de conserver, et qui n’est après tout, que le froid repos de l’égoïsme philosophique.
Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails, comme l’ensemble choquera, ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit… C’est par cette raison que ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent bien, écrivent mal ; que ceux qui s’abandonnent au premier feu de leur imagination prennent un ton qu’ils ne peuvent soutenir ; que ceux qui craignent de perdre des pensées isolées, fugitives, et qui écrivent en différents temps des morceaux détachés, ne les réunissent jamais sans transitions forcées ; qu’en un mot il y a tant d’ouvrages faits de pièces de rapport, et si peu qui soient fondus d’un seul jet. » Les interruptions, les repos, les sections peuvent être utiles au lecteur, elles le délassent et lui indiquent les temps d’arrêt, mais il ne doit pas y en avoir dans l’esprit de l’auteur.
Celui-là qui se plaint qu’il travaille trop, s’il était délivré de cet embarras, ne pourrait souffrir son repos ; maintenant les journées lui semblent trop courtes, et alors son grand loisir lui serait à charge : il aime sa servitude, et ce qui lui pèse lui plaît ; et ce mouvement perpétuel, qui les engage en mille contraintes, ne laisse pas de les satisfaire, par l’image d’une liberté errante.
Nous t’implorons, Seigneur ; tes bontés sont nos armes : De tout péché rends-nous purs à tes yeux ; Fais que, t’ayant chanté dans ce séjour de larmes7, Nous te chantions dans le repos des cieux.
Tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j’eusse très-bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu.
Ennemi du repos, la guerre elle-même, si elle n’était sacrilège, n’eut jamais de charmes pour toi. […] Si cependant j’avais pu croire que la mort de Catilina dût conjurer tout péril, il y a longtemps qu’au prix de mon repos, au prix même de ma vie, je vous aurais délivrés de ce monstre. […] Ainsi donc, que ces misérables sortent, ou bien qu’ils restent en repos ; ou, s’ils ne veulent ni quitter la ville, ni renoncer à leurs desseins, ils doivent s’attendre aux châtiments qu’ils méritent. […] Ils avaient emmené avec eux, à l’insu de tout le monde, un grand nombre d’hommes résolus ; moi-même j’avais envoyé de la préfecture de Réate, comme renfort, une troupe choisie de jeunes gens dont j’emploie chaque jour les services pour assurer le repos de l’État : ils s’y rendirent en armes. […] L’autre est persuadé que la mort a été établie par les dieux immortels, non pas comme un châtiment destiné à frapper les coupables, mais comme une loi de la nature, comme un repos après les peines et les misères de cette vie.