Cette remarque demande un esprit désintéressé : je fais choix du tien, que je connais bon ; je m’en rapporterai à ton jugement. — Grâces au ciel, lui dis-je, Monseigneur, vous êtes encore fort éloigné de ce temps-là.
Et en effet, sans recourir à aucun raisonnement métaphysique pour le prouver, n’est-il pas évident que les deux plus beaux poèmes épiques modernes, les seuls qui puissent, au jugement de tous, balancer l’Iliade et l’Énéide, je veux dire la Jérusalem délivrée et le Paradis perdu, n’ont presque pas d’autre merveilleux que celui-là ? […] Tout ce qu’on lui permet dans ce cas, c’est de jeter en passant des réflexions courtes et vives, qui paraissent naître des faits et s’être présentées d’elles-mêmes ; mais les exemples parlent assez haut, et les actions que font ses héros, et les jugements qu’il en fait porter à ses lecteurs, sont précisément le langage qui lui convient136.
Traduit de l’Iliade, I, 223, ce distique justifie le jugement que le royal élève d’Amyot, Charles IX, bon juge en matière de poésie, portait sur les vers de son précepteur.
Monsieur le Vicaire général, Les travaux incessants de mon ministère ne me permettant pas de lire avec assez de suite le Cours de littérature auquel vous avez consacré vos talents et vos longues études, j’ai fait examiner avec soin cet important ouvrage par MM. les Directeurs du Petit-Séminaire de Langres, et le jugement si favorable qu’ils en ont porté est venu confirmer mes appréciations personnelles.
Le jugement qu’on portera de ce recueil nous sera toujours assez favorable, si l’on convient qu’un ouvrage entièrement original n’aurait pu atteindre le même but. […] Sa voix, dit La Harpe, au moment où elle s’élève dans le temple de la justice, est comme un premier jugement. […] La fécondité de l’esprit brille dans l’invention ; la prudence et le jugement, dans la disposition. […] Il raconte le jugement que ce monarque prononça sur lui-même au milieu des revers de ses dernières années. […] Le public n’a pas confirmé le jugement de Despréaux, jugement insoutenable sur le Parnasse, dit Fontenelle, et recevable seulement dans un tribunal infiniment respectable, où le satirique lui-même n’eût pas trouvé son compte.
Je dis, avec le jugement héroïque, dont le principal usage est de distinguer l’extraordinaire de l’impossible. […] Sermon sur le jugement de Dieu. […] On ne se soucie plus de sa beauté, mais on est entêté656 de son esprit et de son propre jugement. […] D’unanimes témoignages s’accordent du moins à reconnaître la solidité de son esprit, et la délicatesse de son jugement. […] Jugement sur Plutarque.
Le naturel qu’on dirait venir de prime abord et sans étude demande au contraire un jugement fortifié et un goût mûri par le temps et l’expérience.
Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission.
Pour reconstruire l’édifice avec ses débris épars, il faut non-seulement le jugement et la critique nécessaires à tout historien, mais encore une variété de connaissances spéciales qui rarement se trouvent réunies dans le même homme : d’abord une intelligence profonde d’une langue difficile et d’une étonnante richesse, puis des études sérieuses sur toutes les branches de l’archéologie, science qui fait servir les monuments figurés à remplir les lacunes des monuments écrits.
Si l’on ne compose pas soi-même, il est encore besoin de connaître les règles pour apprécier dignement les compositions des autres ; et quand les règles de la rhétorique ne produiraient d’autres résultats que celui de nous épargner cette multitude de jugements hasardés dont on est si prodigue, il lui en faudrait encore avoir obligation. […] L’invention ne suppose qu’un jugement ordinaire ; l’art qu’exige la disposition est à la portée de tous, et d’ailleurs ces deux parties se rapportent à l’utilité de la cause ; mais l’élocution tourne à la gloire de l’orateur ; c’est par elle qu’il triomphe et entraîne la multitude même. […] Pour accomplir vos volontés et faire craindre vos jugements, votre puissance renverse ceux que votre puissance avait élevés. […] Bossuet et Fléchier en fournissent de beaux exemples ; le premier dans l’oraison funèbre de Madame : « Non, après ce que nous venons de voir, la santé n’est qu’un nom, la vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les forces ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes. […] Je ne viens pas, Seigneur, sonder les abîmes de vos jugements ni découvrir les ressorts secrets et invisibles qui font agir votre miséricorde ou votre justice ; je ne veux et ne dois que les adorer.
Montrez-moi, je vous prie, les registres de la loi et du jugement. […] Celui qui ne connaît pas la vérité, n’est pas juste dans ses jugements. […] On n’a point encore exposé les deux objets du jugement exprimés par les deux infinitifs negare et efficere ; l’esprit les demande.
Que celui-ci prenne son sujet dans un fond véritable, ou qu’il l’invente absolument, il faut toujours que le tout soit vraisemblable, c’est-à-dire que les diverses parties de l’action se succèdent de manière à ne heurter en rien la croyance ou le jugement des spectateurs. […] Cependant les Romains en avaient fait un grand nombre, et quelques-unes étaient très bonnes, au jugement de Quintilien.
……………………………………………………… ……………………… Si tu m’en veux croire, Au jugement commun ne hasarde ta gloire, Mais, sage, sois content du jugement de ceux Lesquelz trouvent tout bon, ausquelz plaire lu veux, Qui peuvent t’avancer en estais et offices, Qui te peuvent donner les riches benefices, Non ce vent populaire151, et ce frivole bruit Qui de beaucoup de peine apporte peu de fruict. […] Il reste néanmoins que, si la grâce et le charme lui manquent, s’il n’a que bien rarement des vers coulants et frais comme ceux-ci que je détache du début du septième jour, fort prisé de Goethe : Ici la pastorelle, à travers une plaine, A l’ombre, d’un bas lent, son gras troupeau remène ; Cheminant elle file, et, à voir sa façon, On diroit qu’elle entonne une douce chanson ; il rencontre souvent le vers fort et sonore ; il dira aussi bien que d’Aubigné en son Jugement dernier, que le Fils de Dieu Descendra glorieux des voûtes étoilées ; il laissera dans toutes les mémoires ce vers fameux : Et l’Enfer est partout où l’Éternel n’est pas ; en ses Sepmaines, œuvre de théologie, d’érudition scientifique, zoologique, géologique et aussi d’imagination, il prendra le premier rang dans la poésie descriptive, témoin le portrait renommé du cheval qu’on trouvera ci-après et qui rappelle quelquefois heureusement celui de Virgile (Géorgiq. […] Le jugement dernier L’heure du Jugement dernier a sonné. […] Le ciel veuille assister la valeur de tes armes, Toy qui, joignant tousjours la force au jugement, Sçais si vaillamment vaincre au milieu des alarmes, Et puis de la victoire user si doucement.
Qu’on y réfléchisse ; on verra que tous les hommes, à la réserve d’un très petit nombre, pensent les uns d’après les autres, et que leur raison tout entière est en quelque sorte composée d’une foule de jugements étrangers qu’ils ramassent autour d’eux.
A dire le vrai, où trouvera-t-on un poëte qui ait possédé à la fois tant de grands talents, tant d’excellentes parties, l’art, la force, le jugement, l’esprit ?
Dieu, par la punition des pécheurs, a dit Bossuet dans son sermon sur le Jugement dernier, « saura bien se justifier d’une manière terrible » : expression que Malherbe avait déjà employée dans ses stances contre le maréchal d’Ancre, et qu’il avait peut-être empruntée à Claudien,in Rufinum, 1, 21.
Si l’on a pu reprocher à son Histoire de la Révolution (1823-1827) trop d’indulgence pour les partis qui triomphent, et des jugements sous lesquels se révèlent des tendances fatalistes, il faut admirer dans les récits consacrés au Consulat et à l’Empire (1845-1862) l’amour du vrai, la clairvoyance d’une raison supérieure, la liberté d’un esprit impartial, et une modération aussi équitable, aussi désintéressée que les arrêts de la postérité.
car l’âge calmera cette fougue d’une imagination trop abondante ; le jugement la corrigera en se formant… Il est bon que les jeunes gens aient un génie hardi et inventif, et qu’ils tirent vanité de leurs premiers essais, quelque incorrects qu’ils soient.
La mobilité d’imagination et la paresse de jugement, également naturelles à l’homme, ont fait passer, souvent à l’insu de sa volonté, les modifications spontanées ou les altérations successives du langage à l’état d’habitude, et cette habitude, une fois enracinée dans les esprits, est devenue ce qu’on appelle le génie de la langue, c’est-à-dire cette collection d’idiotismes, ces procédés de lexilégie et de construction qui distinguent une langue des autres et lui impriment un cachet particulier.
Citons comme exemples du sublime, dans les arts : l’Apollon du Belvédère, le Laocoon, le Jugement dernier de Michel-Ange, les pyramides d’Égypte.
Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir4 Liv.
Également merveilleux, soit que le pinceau captif s’assujettisse à l’imitation d’un modèle, soit que sa muse, dégagée d’entraves, s’abandonne à elle-même ; incompréhensible, soit qu’il emploie pour éclairer ses tableaux l’astre du jour ou celui de la nuit, la lumière naturelle ou les lumières artificielles ; toujours harmonieux, vigoureux et sage, tel que ces grands poëtes, ces hommes rares, en qui le jugement gouverne si parfaitement la verve qu’ils ne sont jamais ni exagérés ni froids.
L’orateur commence par isoler ses auditeurs du reste du monde, et quand, debout au milieu d’eux, il a ainsi condensé sur leur tête l’épouvante générale que dès le premier mot de l’exorde son discours a dû répandre et qu’il partage lui-même, il les transporte au jour du jugement, au jour de colère et de vengeance. — Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers… — Puis, à sa voix prophétique, la voûte du temple se déchire, les cieux s’entr’ouvrent, Jésus-Christ apparait dans toute sa gloire, les sept trompettes retentissent, et la sentence de grâce ou de mort éternelle plane au-dessus de cette petite troupe qui se serre d’effroi sur les débris de l’univers écroulé.
Ainsi, quand la Phèdre de Racine, poursuivie par les remords, fuit jusqu’au fond des enfers, et y trouve son père qui tient l’urne fatale et juge tous les pâles humains ; ainsi quand le Fabricius de Jean Jacques cherche vainement dans la Rome de marbre et d’or, esclave et énervée, ces toits de chaume et ces foyers rustiques qu’habitaient jadis la modération et la vertu ; ainsi quand tout à l’heure Massillon nous montrait, en frissonnant lui-même, le tableau terrible du jugement dernier.
Denys d’Halicarnasse, dans son Jugement sur Isocrate : « La parole doit obéir à la pensée, et non la pensée à la parole, c’est une loi de la nature. » Ipsœ res verba rapiunt, dit Cicéron ; et Horace : Verbaque provisam rem non invita sequentur.
Il faut que l’âge ait mûri le jugement, que les bonnes lectures aient développé le goût, et que l’analyse littéraire ait révélé une partie du secret des grands maîtres.
Si l’on est maître de son sort, c’est la crainte du monde et de ses jugements qui en décide ; en un âge tendre, on regarde comme une loi la volonté de ceux de qui l’on tient la vie ; on n’ose produire des désirs qui contrediraient leurs desseins : on étouffe des répugnances qui deviendraient bientôt des crimes.
Chargé des imprécations publiques, déshonoré à jamais, il subit les horreurs de la prison préventive, l’infamie de la sellette et d’un jugement public.
L’abus de cette figure suppose un jugement faux.
L’action dramatique est soumise aux yeux et doit se peindre comme la vérité, ce qui demande un vraisemblable d’une espèce particulière au drame, le jugement des yeux étant infiniment plus redoutable que celui des oreilles : Segnius iritant animos demissa per aurem, Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus… 412. […] Enfin, dans le cinquième acte, c’est le jugement de Polyeucte qui est livré à la mort. […] Pour exceller en ce genre, il faut un jugement fin, un goût sûr, et une imagination vive et enjouée.
Si la loi du Seigneur vous touche ; Si le mensonge vous fait peur ; Si la pitié dans votre cœur Règne aussi bien qu’en votre bouche ; (Premier membre, qui renferme trois incises, et dont le sens, quoique marqué, n’est pas complet, laissant quelque chose à désirer) : Parlez, fils des hommes : pourquoi Faut-il qu’une haine farouche Préside aux jugements que vous lancez sur moi ? […] Quelque sujet que l’on traite, et quelle que soit la forme de style que l’on emploie, on ne doit jamais oublier que le principe et le fondement de l’art d’écrire est, suivant Horace, le bon sens, c’est-à-dire, ce jugement droit, cette raison sage qui retient toujours dans de justes bornes l’esprit le plus vif et le plus brillant, l’imagination la plus féconde et la plus impétueuse.
Ce jugement est celui de tous les bons juges en littérature, et de M. de La Harpe entre autres, que nous nous faisons d’autant plus un mérite de suivre ici, qu’il serait difficile de penser plus juste et de s’exprimer mieux.
Ayez donc devant les yeux ces juges sévères qui prononceront un jour sur vous, et dont le jugement, si j’ose le dire, aura plus de poids que la nôtre, parce qu’ils seront sans intérêt, sans haine et sans envie ».
Que de phrases creuses ou fausses débitées depuis qu’il y a des critiques et des jugements sur Eschyle et Corneille, Sophocle et Racine, Démosthène et Cicéron, Raphaël et Michel-Ange !
Mais il est constant que l’étude de ces règles, en développant et perfectionnant le jugement, la raison et le goût, donne cette éloquence qui met du choix, de l’ordre, de l’intérêt, de la variété dans les choses qu’on doit dire ; qui flatte l’esprit par les charmes d’une élocution belle et soutenue, s’ouvre avec douceur l’entrée de nos cœurs, et leur cause une émotion délicieuse et durable.
Le goût est pour lui une sorte de conscience morale, et ses jugements nous font comprendre les relations nécessaires qui unissent le bien dire au bien penser.
Martial, né en Espagne, l’an 40 de notre ère, a laissé treize livres d’épigrammes sur lesquelles il a porté lui-même le jugement suivant : Sunt bona, sunt quædam mediocria, sunt mala plura, Quæ legis hic : aliter non fit, Avite, liber.
J’appelle mœurs ce qui caractérise celui qui agit, et pensée, l’idée ou le jugement qui se manifeste par la parole. […] On en tirerait tant qu’on voudrait des Cypriaques, et huit au moins de la petite Iliade, le Jugement des armes, Philoctète, Néoptolème, Eurypyle, le Mendiant, les Lacédémoniennes, la prise de Troie, le retour des Grecs, Sinon, les Troades.
On s’est beaucoup récrié contre cette méthode ; on a fait du lieu commun un objet de blâme et de risée ; on a dit que la topique était un art qui apprend à discourir sans jugement des choses qu’on ne sait pas ; que sans doute elle donne à l’esprit quelque fécondité, mais que cette fécondité est de mauvais aloi : qu’enfin la seule topique admissible est la connaissance sérieuse et approfondie du sujet spécial qu’on doit traiter.
Villemain, qui a établi entre elle et la Pharsale de Lucain un curieux parallèle, est une suite de beaux passages plutôt qu’un beau poëme ; mais le style y est en plus d’une rencontre admirable de facilité et de richesse ; et la versification de cette œuvre, au jugement de La Harpe, qui l’a analysée avec beaucoup de soin et généralement bien appréciée, la place parmi les monuments les plus remarquables de la poésie française.
Un style si rapide, et qui court en rimant, Marque moins trop d’esprit que peu de jugement.
Ces Eléments de Rhétorique sont précédés une Introduction sur l’origine et les progrès du langage et de l’écriture, dont l’examen se rattache nécessairement à l’art de bien dire ; sur la grammaire générale, dont l’étude est très-propre à former le jugement des jeunes gens, et sur la langue française en particulier, dont les élèves doivent approfondir les caractères principaux avant de commencer la Rhétorique. […] On considère ordinairement l’art oratoire comme susceptible de recevoir trois applications différentes ; quand des citoyens, réunis en corps politique, discutent les intérêts généraux de leur pays, leurs discours appartiennent au genre délibératif lorsque des hommes, divisés d’intérêts, font valoir leurs droits respectifs devant d’autres hommes chargés de les juger, leurs discours rentrent dans le genre judiciaire ; enfin, l’on comprend dans un troisième genre, qu’on appelle démonstratif, tous les discours après lesquels il n’y a ni délibération ni jugement, tels que les panégyriques, les discours d’actions de grâce, les harangues académiques, etc. […] Pellisson, dans un de ses écrits en faveur de Fouquet, veut prouver que les formes de la justice doivent toujours être religieusement respectées ; il commence par rappeler le jugement de Phocion, tel qu’il est rapporté dans Plutarque : O Athéniens, est-ce justement ou injustement que vous voulez nous faire mourir ? […] Nous citerons l’imitation en vers qu’en a faite un spirituel écrivain : Glaucon avait trente ans, bon air, belle figure ; Mais, parmi les présents que lui fit la nature, Elle avait oublié celui du jugement : Glaucon se croyait fait pour le gouvernement. […] Rousseau : Si la loi du Seigneur vous touche, Si le mensonge vous fait peur, Si la justice en votre cœur Règne aussi bien qu’en votre bouche, Parlez, fils des hommes, pourquoi Faut-il qu’une haine farouche Préside aux jugements que vous portez sur moi ?
Rayons et Ombres, ce titre de l’un de ses recueils sera sa devise : ses beautés resplendissent comme des rayons, et ses défauts pèsent sur l’esprit comme des ombres. » Après ce jugement, dont les réserves sont sympathiques à un génie qui est souvent inégal par la variété même de ses aptitudes, nous n’ajouterons qu’un mot.
La fécondité de l’esprit brille dans l’invention ; dans la disposition, la prudence et le jugement. […] Fontenelle était alors membre de l’Académie, et, par conséquent, exclu du concours et même du jugement des pièces dont il pouvait connaître les auteurs.
: Le cœur, pour le courage ; La tête, la cervelle, pour l’esprit, le jugement ; Une mauvaise langue, pour la médisance, la calomnie, etc. […] Communication La Communication est une figure par laquelle l’orateur communique ses raisons à ses auditeurs, à ses adversaires même, délibère avec eux et semble s’en rapporter à leur propre jugement.
Saint Paul parlait à Félix, gouverneur de la Judée, de la justice, de la chasteté et du jugement à venir. […] Sous un dais de feuillage et sur un trône de gazon, comme sous les lambris dorés de son palais et sur son lit de justice, sans brigue, sans laveur, sans acception de qualité ni de fortune, il rendait sans délai ses jugements et ses oracles avec autorité, avec équité, avec tendresse ; roi, père et juge tout ensemble. […] La liberté d’esprit du Poussin, ses attaques franches et brutales contre le charlatanisme du métier, ses jugements fermes sur toutes choses, développaient chez son jeune ami une indépendance et une fierté natives qu’une longue contrainte n’avait fait que comprimer. […] Le Jugement dernier Quel bruit s’est élevé ?
Cicéron, il s’en tait ; d’autant que l’on le crie Le pain quotidien de la pédanterie ; Quant à son jugement, il est plus que parfait, Et l’immortalité n’aime que ce qu’il fait. […] Doué d’un jugement sûr et profond, il comprit d’abord que le génie de notre langue était éminemment analytique, que nos expressions devaient suivre fidèlement l’ordre de la génération de nos idées, et que toutes ces transpositions forcées, ces constructions insolites que Ronsard avait mises à la mode ne convenaient point à un peuple dont l’esprit se distingue surtout par la justesse et la clarté dans toutes ses opérations. […] La querelle s’échauffa tellement, et le cardinal de Richelieu y entra si avant qu’il soumit le Cid au jugement de l’Académie pour obtenir d’elle une sentence de blâme. […] Un éloge ennuyeux, un froid panégyrique, Peut pourrir à son aise au fond d’une boutique, Ne craint point du public les jugements divers, Et n’a pour ennemis que la poudre et les vers. […] En effet, avec la plus rare intelligence de l’art dramatique, un goût et un jugement sûrs, un talent remarquable, une imagination brillante, il n’est parvenu à donner à la scène aucun véritable chef-d’œuvre.
Grand Dieu, tes jugements sont remplis d’équité ; Toujours tu prends plaisir à nous être propice : Mais j’ai tant fait de mal, que jamais ta bonté Ne me pardonnera sans blesser ta justice.
Il faut que de ces sept il n’y en ait aucun qui ait été offensé par le criminel, de peur que la passion n’altère ou ne corrompe son jugement.
Enfin, il leur lit de nouveau ou même leur dicte le texte de l’auteur : la différence qu’ils reconnaissent entre ce texte et leur propre rédaction contribue beaucoup à former à la fois leur jugement et leur goût. […] à rien, si ce n’est peut-être à gâter le goût, et même quelquefois à fausser le jugement. […] Le jeune homme, coupable d’indiscipline, est chargé de fers et conduit en prison en attendant son jugement. […] C’est à Alfred qu’est due l’institution des jugements par jury. […] L’aréopage était un tribunal d’Athènes chargé du jugement des affaires criminelles ; il jouissait de la plus haute réputation d’intégrité et d’équité.
Enfin, lorsque leur jugement, fortifié par l’exercice et l’expérience, aurait acquis la rectitude et la solidité convenables, le professeur leur présenterait des compositions d’un goût moins sévère, d’un travail moins exquis ; ils y verraient eux-mêmes comment, par le défaut de méditation ou par la recherche de ces pensées déliées et fugitives, que Buffon comparait aux feuilles du métal battu, il arrive que les parties d’un écrit sont gauchement jointes entre elles, les chaînons mal agencés l’un à l’autre, et la trame du discours souvent interrompue.
Les manières, que l’on néglige comme de petites choses, sont souvent ce qui fait que les hommes décident de vous en bien ou en mal : une légère attention à les avoir douces et polies prévient leurs mauvais jugements.
Les éloges que la plupart des gens pourraient me donner là-dessus flatteraient ma vanité ; les vôtres augmentent mon orgueil, parce qu’ils me viennent d’un homme dont les jugements sont toujours justes, et jamais téméraires2.
« Si quelque curiosité nous pousse alors à examiner de près ces ruines, nous y trouvons en même temps l’histoire de notre vie et le moyen de porter un jugement équitable sur nous-mêmes.