Jamais un mouvement de colère ne lui a fait faire une fausse démarche.
si un copiste, averti sans cesse, et sans cesse retombant dans la même faute, est indigne de pardon ; s’il est naturel de siffler l’artiste maladroit qui touche éternellement à faux la même corde : ainsi, dans l’écrivain presque toujours en défaut, je ne vois plus qu’un Chérile, un méchant poëte, chez qui deux ou trois vers passables me font sourire en m’étonnant : tandis que j’en veux au sublime Homère, s’il sommeille quelquefois ; et pourtant, n’est-ce pas bien pardonnable dans un long poëme ? […] Mettez qu’avec cela il ait une table bien servie ; qu’il soit homme à répondre pour un pauvre diable sans argent, à le tirer des mains rapaces de la chicane : et Dieu me pardonne, s’il a le bonheur de distinguer jamais le faux ami de l’ami véritable. […] Vous, si jamais vous faites des vers, ne soyez pas dupe de ces faux amis, cachés sous la peau du renard. […] Pleurez ne serait pas juste ; car enfin il y a de fausses larmes, et celles-là doivent nous trouver insensibles ; il y a les larmes comiques, et celles-là nous font rire.
La vérité est nue, attrayante de sa propre beauté, tout à la fois fière et pudique ; ce n’est que la lâcheté, le mensonge ou la fausse science qui s’enveloppent de tant de voiles.
Toute autre lecture languit auprès de celle d’un si ferme et si lumineux génie, et je n’ouvre jamais l’Esprit des lois que je n’y puise ou de nouvelles idées ou de hautes leçons de style. » Ajoutons qu’un honneur solide de l’auteur fut de montrer, à une époque égarée par de faux systèmes, que le culte de la philosophie n’avait rien d’inconciliable avec le respect de la religion.
« La fortune offre aux yeux des brillants mensongers : « Tous les biens d’ici-bas sont faux et passagers ; « Leur possession trouble et leur perte est légère : « Le sage gagne assez lorsqu’il peut s’en défaire. » Lorsque Sénèque fit ce chapitre éloquent, Il avait, comme vous, perdu tout son argent.
Le hasard nous forma, le hasard nous détruit ; Et nous disparaissons comme l’ombre qui fuit… Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abîme Où la vertu périt aussi bien que le crime ; Et, suivant du plaisir l’aimable mouvement, Laissons-nous au tombeau conduire mollement. » A ces mots insensés, le maître de Lucrèce, Usurpant le grand nom d’ami de la sagesse, Joint la subtilité de ses faux arguments.
Mêlant la lumière aux ténèbres, il prêta un faux jour d’évidence à des thèses que lui inspirait le goût du paradoxe, de la contradiction ou de la singularité.
Il avait des idées fausses sur le but et les beautés de l’art ; mais il les a bien exprimées.
L’abbé Raynal décrit ainsi un ouragan aux Antilles : c’est l’idéal du style vague, faux et artificiel.
Je vous ai montré par des expériences sensibles les vraies et les fausses maximes par lesquelles on peut régner. […] Quand la sentence fatale fut prononcée, Socrate s’exprima en ces termes : « Athéniens, ceux qui ont conseillé aux témoins de se parjurer et de faire contre moi une fausse déposition, doivent avoir, aussi bien que ceux qui se sont laissé séduire, la conscience chargée d’un crime d’impiété et d’injustice. […] Ne vous laissez pas effrayer par le faux éclat du nom romain ; leurs soldats ne sont pas comparables à nos guerriers fidèles et courageux. […] Et je les ai subjugués, sans semer entre eux la discorde, sans avoir recours à la trahison, aux faux serments, sans violer la foi jurée ! […] Il languit abandonné maintenant, cet art vraiment romain, que ne dédaignaient pas de cultiver les Fabricius, les Cincinnatus et tant d’autres citoyens distingués. — Tous les pères de famille ont laissé de côté la faux et la charrue ; leurs mains sont occupées non plus aux travaux des champs, mais aux applaudissements prodigués dans les cirques et dans les théâtres. — On fait venir le blé des provinces d’outre-mer, pour que Rome ne souffre pas de la famine.
Cette phrase : Constance coupe les ailes et brise la faux du Temps, est une allégorie qui signifie qu’avec de la constance une jeune personne peut venir à bout de ses travaux, malgré la rapidité du temps. […] Fausse rime. — Il y a fausse rime, quand le premier hémistiche rime ou avec le second, au même vers, ou avec le premier du vers suivant. […] Rime fausse. — C’est celle qui est formée par deux mots qui n’ont qu’une apparence de conformité dans le son final, comme bouche, fourche, — glissent, gisent, — objet, — abject, — etc.
Félix, gouverneur du pays, offre la vie à Polieucte, pourvu qu’il adore les faux dieux : voilà une action libre. […] Il entre ensuite dans le temple avec Néarque son ami, et brise pendant le sacrifice, les statues des faux dieux. […] C’est parce que nous le voyons mal caché sous son masque ; c’est parce que Molière a su présenter ce faux dévot par le côté ridicule. […] Ai je flatté ses vœux d’une fausse espérance ? […] J’abhorre les faux Dieux.
Il donne à toutes les lois qu’il cite une interprétation fausse, à toutes les actions de Démosthène une tournure ou une interprétalion maligne.
Après cette préparation générale, les préparations particulières coûtent peu ; au lieu que, quand on ne s’applique qu’à des actions détachées, on en est réduit à payer de phrases et d’antithèses ; on ne traite que des lieux communs ; on ne dit rien que de vague ; on coud des lambeaux qui ne sont point faits les uns pour les autres ; on ne montre point les vrais principes des choses ; on se borne à des raisons superficielles et souvent fausses ; on n’est pas capable de montrer l’étendue des vérités, parce que toutes les vérités générales ont un enchaînement nécessaire, et qu’il faut les connaître presque toutes pour en traiter solidement une en particulier. » Mais de toutes les études préliminaires de l’écrivain, la plus importante est celle de la philosophie et surtout de la logique, qui enseigne la nature, les lois et les formes du raisonnement.
Pour ne parler que des femmes, voyez ces femmes toutes viriles de Corneille, que Balzac appelait d’ adorables furies, et dans Racine, ces la Vallière égarées à la cour du roi de Pont et des empereurs de Rome ; parcourez ensuite les femmes idéales et vaporeuses du drame allemand ou anglais ; passez aux romanciers, depuis Richardson, peintre si souvent fidèle, et qu’en dépit de la fastidieuse minutie de ses détails d’intérieur, on a eu tort de condamner à un complet oubli, jusqu’aux belles et chastes figures de Walter Scott, jusqu’aux portraits si chaudement et si spirituellement faux de la plupart des romanciers français de notre âge.
Le paralogisme, selon plusieurs, diffère du sophisme, en ce que, de ces deux raisonnements également faux, le second est le résultat de la mauvaise foi et d’un parti pris, le premier celui de l’erreur et d’un défaut de science ou d’attention.
Il faut éviter les fausses rimes ou consonances semblables entre l’hémistiche et la fin du vers, ou entre les deux hémistiches des vers qui riment ensemble.
Madame la duchesse de Bourgogne consolait aussi son époux, et y avait moins de peine qu’à acquérir le besoin d’être elle-même consolée ; à quoi pourtant, sans rien montrer de faux, on voyait bien qu’elle faisait de son mieux pour s’acquitter d’un devoir pressant de bienséance sentie, mais qui se refuse au plus grand besoin.
Je crains bien d’avoir fait fausse route en choisissant la profession d’avocat, et il ne tient à rien que je ne jette ma toge aux orties et ma toque par-dessus les moulins.
Les écoles historiques de la restauration eurent ce mérite commun de rejeter ces fausses délicatesses. […] Il y avait une fausse roture du langage, comme des hommes ; il y avait des choses moralement fort nobles, qui n’avaient point place dans le style noble. […] Pour séparer le vrai du faux, nous avons besoin d’un autre criterium plus exact, plus philosophique. […] Les gens de ce pays, vous ne l’ignorez pas, sont faux et doubles, parjures et traîtres. […] C’était sans danger à la montée, mais à la descente, le sentier fort étroit les obligeant à marcher devant le cheval, ils étaient exposés, si l’animal faisait un faux pas, à être entraînés avec lui dans les précipices.
Ils ne seront donc point exposés à faire fausse route, et ils pourront diriger tous leurs efforts vers le but qu’ils veulent atteindre. […] C’est ce que démontrerait une analyse impartiale de sa pièce où les fausses précieuses seules sont visées. […] Vous profiterez de cette pensée pour comparer sans emphase et sans fausse sensibilité, les arts de la paix et ceux de la guerre. […] Il s’attaqua au faux goût ; il dénonça les réputations usurpées, il essaya (Satire II) de dire à quelles conditions se faisaient les bons vers. […] Une telle disposition n’est pas le goût, mais la fausse délicatesse, celle que rien ne saurait satisfaire.
Que l’impie est à plaindre de chercher dans une affreuse incertitude sur les vérités de la foi, la plus douce espérance de sa destinée : qu’il est à plaindre de ne pouvoir vivre tranquille, qu’en vivant sans foi, sans culte, sans Dieu, sans confiance : qu’il est à plaindre, s’il faut que l’évangile soit une fable ; la foi de tous les siècles, une crédulité ; le sentiment de tous les hommes, une erreur populaire ; les premiers principes de la nature et de la raison, des préjugés de l’enfance ; en un mot, s’il faut que tout ce qu’il y a de mieux établi dans l’univers se trouve faux, pour qu’il ne soit pas éternellement malheureux.
De pareils chefs-d’œuvre sont rares, il en faut convenir ; et ceux qui, après les jours de la décadence et le triomphe du faux goût, ont le mérite du moins de sentir celui des autres, et de s’apercevoir que ce sont là les modèles qu’il faut se proposer, forment une nouvelle classe, une espèce de second ordre en littérature, qu’on n’étudie pas sans fruit, après avoir admiré le premier.
Ronsard fit donc fausse route en créant d’emblée, pour les idées nouvelles qu’il avait transplantées, des mots nouveaux empruntés aux sources grecque et latine sans ménagement comme sans souci du génie de notre langue ; la dérivation a ses règles particulières dans notre idiome comme dans tout autre, et il ne suffit pas, pour donner droit de cité aux mots étrangers, de les affubler d’une terminaison française, comme le firent les poètes de la Pléiade. […] Ce n’est pas que, dans cette dernière, Ronsard n’ait apporté çà et là quelques idées heureuses, entre autres celle d’enrichir la langue par le provignement de vieux mots et l’étude des patois ; mais le principe en était faux. […] — Critique qui tombe à faux, car Euripide, en prêtant aux rois et aux princes cette façon simple de s’exprimer, était dans la vérité des mœurs de son temps. […] Nous ne saurions donc admettre que la critique ait pour effet d’affaiblir l’émotion que les œuvres de l’art nous communiquent ; car, ce serait mettre l’admiration confuse, vague, inconsciente de la foule, qui devine et sent le beau bien plutôt qu’elle ne peut le voir ou le comprendre, au-dessus de l’admiration éclairée et motivée des connaisseurs ; et si telle est l’opinion de La Bruyère, s’il croit, comme Rousseau le dira plus tard, que « dès que l’homme commence à raisonner, il cesse de sentir », nous ne pouvons que nous inscrire en faux contre l’arrêt sévère par lequel il semble condamner la critique. […] J’ai compris, depuis lors, à quel point j’avais fait fausse route ; le prompt discrédit où sont tombés mes vers a su m’en instruire, et votre exemple m’a prouvé qu’on pouvait ennoblir notre langue et la rendre propre aux genres les plus élevés sans la refaire en entier ni la remanier sur le modèle du latin et du grec.
À ses yeux vient se présenter La Fable, richement vêtue, Portant plumes et diamants, La plupart faux, mais très brillants. […] Il importe de se le bien rappeler, si l’on ne veut pas se faire une idée tout à fait fausse de ce que pensaient les Grecs et les Romains à cet égard.
Le danger des fausses définitions, soit de mots, soit de choses, est incalculable.
Ce héros cependant, maître de sa faiblesse, Déguisait ses chagrins sous sa fausse allégresse4.
Fausse, perâde.
C’étaient de belles fêtes pour l’esprit que ces leçons où l’exposition la plus lucide mettait sous nos yeux les quatre systèmes élémentaires nés des premières réflexions de l’homme sur lui-même, sensualisme, idéalisme, scepticisme, mysticisme4 ; où la dialectique la plus pénétrante démêlait le vrai d’avec le faux dans chaque système, et combattait les erreurs de l’un par les vérités de l’autre ; où l’éloquence inspirée du seul intérêt de ces hautes matières nous rendait quelque chose de l’ampleur de Descartes et de l’éclat de Malebranche ; où, charmés et persuadés, nous sentions notre nature morale s’élever et s’améliorer par les mêmes plaisirs d’esprit qui formaient notre goût.
Pour nous ta voix ouvrit les mers : Tu fis devant nous dans les airs Marcher la flamme et les nuées ; Et des barbares légions À leurs faux dieux prostituées Tu nous livras les régions.
Sont incompatibles avec la grâce ou la puissance du style : Tout sujet qui n’a pas un caractère bien tranché ; Tout sujet qui implique la confusion des genres ; Tout sujet qui repose sur une donnée fausse ou puérile ; Tout sujet qui ne présente pas un intérêt assez général.
Or, malgré les faux préjugés dont nous nous laissons préoccuper, et que l’ennemi de notre salut tâche, par toutes sortes de moyens, d’entretenir, prétends qu’autant la loi chrétienne est parfaite, autant l’onction qui raccompagne, la rend douce et facile à pratiquer. 1º. […] » Fausse idée des libertins, qui se persuadent qu’en suivant les règles de la sainteté évangélique, ou ne peut réussir dans le monde, etc. ».
Arnobe, par exemple, définit ainsi le chrétien par des négations réitérées : Être chrétien n’est pas seulement ne pas sacrifier aux idoles, c’est ne point sacrifier aux passions, qui sont les faux dieux de notre cœur ; être chrétien n’est pas seulement se détacher des biens de la terre, c’est se dépouiller de ses cupidités ; être chrétien, ce n’est pas avoir un habit pauvre et modeste, c’est être revêtu de Jésus-Christ ; être chrétien, ce n’est pas seulement aimer ses amis, c’est aimer et combler de biens ses plus injustes et ses plus cruels ennemis. […] On peut y suivre la même méthode que dans la confirmation ou s’en écarter ; on peut, suivant les circonstances, répondre séparément à chaque objection, ou les réunir toutes en un seul corps pour en faire sentir le faux, et les ruiner tout d’un coup par une raison générale et victorieuse19.
— … La recherche des plaisirs faux — … On évite les joies douces — … On ne paie pas ses dettes et on se fait passer pour bienfaisant —. […] — Quels sont nos vices, les plaisirs faux, les joies douces ? […] Cette femme est la philosophie, science respectable et profonde, toujours jeune quoique ancienne, à la portée souvent du commun des hommes, et d’autres fois d’une sublimité à laquelle l’intelligence ne peut atteindre, dont les principes sont inaltérables, quoique méconnus par de faux disciples ; reine des sciences. — Vous voyez tous tes rapports de similitude ; développez-les en changeant les termes du canevas. […] Désignez clairement ce que sont les trois espèces d’amis, les faux, les indifférents et les véritables, en trois paragraphes suffisamment développés. […] Sans lui, d’où viendrait ce dégoût des faux biens, ce grand pressentiment, cette horreur du néant ?
D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris, que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche !
Mes pieds mêmes ne se font pas à ces marches neuves, ils vont suivant leur coutume, et font des faux pas où ils n’ont point passé tout petits.
. — Faux prétexte (occasion) par convoitise — trouvent assez pour les confondre. — Souvent les font citer en procès, — leur enlèvent la chair et la peau, — de la manière que le loup fit à l’agneau. […] La flatterie est une fausse monnaie, qui n’a de cours que par notre vanité (clviii). […] Il avait même autrefois rendu des oracles916, et le temps n’avait osé l’abattre de sa tranchante faux. […] Il souffrait rarement qu’on lui parlât, et jamais qu’on l’osât contredire… Il ne respirait que la fausse gloire et les faux plaisirs. […] Cette étrange logique d’un bailli1107, et des présomptions encore plus fausses, déterminent la sentence précipitée de ce juge et de ses assesseurs.
La renommée est, suivant les cas ou les besoins de la cause, une vaine rumeur, un faux bruit ou la voix du peuple, le cri de la conscience publique. […] Raisonner c’est donc rapprocher des jugements pour découvrir ce qu’ils ont de commun ou de disparate, de vrai ou de faux. […] S’il s’agit de faits, on les peut réfuter de trois manières : 1º On les niera absolument en démontrant qu’ils sont absurdes, incroyables, qu’ils répugnent ; 2º À défaut de ce moyen, on se bornera à les excuser en montrant qu’on a eu droit d’agir ainsi ou qu’il n’a pas été possible de faire autrement ; 3º On pourra, à l’occasion, dédaigner de répondre en se prévalant de sa dignité, de sa fierté, comme fit autrefois le grand Scipion qui, en butte aux calomnies de quelques misérables factieux, ne s’abaissa pas jusqu’à réfuter ce qu’on lui reprochait, mais se contenta de dire : « C’est à pareil jour, Romains, que je triomphai d’Annibal : il ne convient pas de consacrer cette journée à des disputes, à des procès : mais allons de ce pas au Capitole en rendre des actions de grâces aux dieux. » S’il s’agit de réfuter des raisons, l’orateur a encore trois moyens de le faire : 1º il présentera les objections de telle manière qu’elles paraissent ou frivoles ou contradictoires, ou étrangères à l’état de la question ; 2º il montrera le peu de fondement des principes sur lesquels l’adversaire a appuyé ses preuves, ou, si les principes sont incontestables, comment il n’a su en tirer que de fausses conséquences ; 3º aux raisons fortes il opposera, s’il se peut, des raisons plus fortes encore et il combattra les plus faibles par l’arme du ridicule. […] Ce n’est plus qu’un langage barbare, impropre, faux, louche, obscur. […] ), et ne s’en serve pas pour battre la mesure. » Qu’il se pénètre bien qu’un geste faux est un contresens d’idée, un démenti donné à la pensée.
Le temps passe Cette verte jeunesse ne durera pas ; cette heure fatale viendra qui tranchera toutes les espérances trompeuses par une irrévocable sentence ; la vie nous manquera, comme un faux ami2, au milieu de nos entreprises.
Cela veut dire : « La nature, en tout l’univers, n’était, comme disent les Grecs, qu’un chaos, une masse informe et confuse. » Racine altère à dessein le deuxième vers, et le rend faux pour se moquer de l’Intimé.
Se bâtant de placer et d’enchaîner une foule de réflexions et de souvenirs, il n’a pas un moment pour les affectations du bel esprit et du faux goût, et la brièveté le force à la perfection.
Cette règle doit être observée, lorsque l’Orateur veut combattre un préjugé reçu, ou détruire une fausse opinion. […] On peut aussi, suivant les circonstances, répondre séparément à chaque objection, ou se contenter de les réunir toutes en un seul corps, et d’en faire sentir le faux, par une raison générale et victorieuse.
La comédie en se servant du ridicule, doit se garder de jamais abuser de cette arme terrible pour attaquer les personnes ou les choses dignes de respect, et encore moins pour les représenter sous une couleur fausse ; la malignité publique aime à se repaître-du mal et à tout critiquer, même le bien ; l’auteur qui flatte ce penchant est coupable.
C’est ainsi que l’on évitera une foule d’expressions fausses qui se rencontrent dans les écrits de ceux qui n’ont pas suffisamment médité leur travail.
Je faux.
Narrer, c'est raconter une chose vraie ou fausse, et la narration doit être claire, courte, vraie ou vraisemblable. […] Dans Iphigénie, Clytemnestre dit à Agamemnon : Pourquoi feindre à nos yeux une fausse tristesse ?
L’invention, dans la composition, est l’action de trouver des sujets intéressants, d’y découvrir, d’y développer ce que n’y voit pas le commun des hommes ; de choisir, entre les pensées qui se présentent, celles qui ont le plus d’importance et qui conviennent le mieux au sujet que l’on traite ; de retrancher celles qui sont fausses ou triviales, de réunir les circonstances les plus intéressantes, et de donner aux personnages un caractère convenable. […] Il est permis d’établir une légère discussion sur le fait, de hasarder une explication propre à l’atténuer, de redresser des renseignements que l’on croit faux, de faire connaître l’intention que l’on a eue ; mais, le plus souvent, le meilleur moyen de s’excuser c’est de faire l’aveu sincère de ses torts, et d’exprimer le désir bien formel de recouvrer les bonnes grâces perdues.
On ordonne un sacrifice aux faux dieux ; Polyeucte prend la résolution d’y aller, et y fait ce qu’il avait médité : c’est le second acte, ou la seconde action préparatoire. […] Le comique bourgeois peint les prétentions déplacées, les faux airs, la vanité et les autres ridicules de la bourgeoisie.
« La fausse grandeur est farouche et inaccessible : comme elle sent son faible, elle se cache, ou du moins ne se montre pas de front, et ne se fait voir qu’autant qu’il faut pour imposer, et ne paraître point ce qu’elle est, je veux dire, une vraie petitesse.
Il y a des adjectifs qui sont pris adverbialement, et alors ils sont toujours au masculin : = cette femme chante faux : = elle parle haut : = elles restèrent court. […] Elle serait cependant très fausse, suivant tous les grammairiens, et Wailly lui-même, qui dit que Racine n’a point dérogé à la règle, quand il a fait dire à Néron, en parlant de Junie : Cette nuit je l’ai vue arriver en ces lieux.
Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit1 Corneille se juge lui-même 2 La fausse humilité ne met plus en crédit ; Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit ; Pour me faire admirer, je ne fais point de ligue, J’ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ; Et mon ambition, pour faire plus de bruit, Ne les va point quêter de réduit en réduit1 ; Mon travail sans appui monte sur le théâtre, Chacun en liberté l’y blâme ou l’idolâtre ; Là, sans que mes amis prêchent leurs sentiments, J’arrache quelquefois leurs applaudissements ; Là, content du succès que le mérite donne, Par d’illustres amis je n’éblouis personne.
Il serait difficile de dire laquelle de ces deux règles est la plus essentielle ; car, si vous manquez à la première, si votre point de départ est faux, mieux vous saurez en tirer les conséquences, plus vous vous éloignerez de la vérité. […] Gilbert a employé le même artifice de style en parlant de La Harpe, dans cette satire où il a si maltraité les grandes renommées du xviiie siècle : C’est ce petit auteur, de tant de prix enflé, Qui, sifflé pour ses vers, pour sa prose sifflé, Tout meurtri des faux pas de sa muse tragique, Tomba, de chute en chute, au trône académique. […] Reste une troisième classe de figures, celles qui consistent à jouer, pour ainsi dire, avec la pensée, soit en la cachant à demi, soit en la montrant exprès sous un faux jour, soit en la faisant attendre ou en la laissant deviner. […] Pourquoi feindre à nos yeux une fausse tristesse ? […] Boileau a dit dans une de ses épîtres : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête, avec ses doigts pesants, Onze lustres complets, surchargés de trois ans,,.
On dit que, sous mon nom à l’autel appelée, Je ne l’y conduisais que pour être immolée ; Et que, d’un faux hymen nous abusant tous deux, Vous vouliez me charger d’un emploi si honteux.