» On retrouve dans ses lettres « ce langage doux, juste, en bons termes, naturellement éloquent et court », que Saint-Simon, son ennemi, a loué dans ses conversations.
Ce sont donc des stances dans la rigueur du terme, et non des strophes, qui entrent dans nos odes ; et si nous les appelons des strophes, il faut au moins nous souvenir que ces strophes différent essentiellement de celles des anciens.
Ils en avancent le terme 1.
Fuyons les expressions trop recherchées, les termes durs ou forcés, et ne nous servons point de paroles plus grandes que les choses1.
D’abord, vos définitions, conçues dans des termes clairs et précis, signalent le genre et l’espèce, embrassant ainsi tout l’objet, mais aussi le seul objet qu’elles doivent déterminer.
Aussi M. de La Harpe n’a-t-il jamais été plus loin que dans ce rôle de Philoctète où, soutenu par le génie de Sophocle, il surpassa ce même Warvick qui avait été le présage, et fut longtemps le terme de ses succès dramatiques. […] Ses fréquents jeux de mots, ses équivoques, l’emploi ridiculement affecté des termes techniques ; l’habitude qu’il s’était faite de créer au besoin des mots, et de les emprunter tantôt du grec ou de l’hébreu, tantôt du latin ou de l’italien, hérissent son style de difficultés, qui arrêtent à chaque pas les Anglais eux-mêmes.
Buffon se rendait le témoignage « de n’avoir pas mis dans ses discours un seul terme dont il ne pût rendre compte ». […] À cette première règle, dictée par le génie, si l’on joint de la délicatesse et du goût, du scrupule sur le choix des expressions, de l’attention à ne nommer les choses que par les termes les plus généraux2, le style aura de la noblesse.
Ses jours ont été pleins, selon les termes de l’Ecriture ; et, comme il ne perdit pas ses jeunes années dans la mollesse et dans la volupté, il n’a pas été contraint de passer les dernières dans l’oisiveté et dans la faiblesse4.
Une lettre courageuse La paix se fit5 et Aubigné se retirant escrivit un à Dieu au Roy son maistre, en ces termes : « Sire, vostre mesmoire vous reprochera douze ans de mon service, douze playes sur mon estomac6 : elle vous fera souvenir de vostre prison et que ceste main qui vous escrit en a desfaict les verrouils et est demourée pure en vous servant, vuide de vos bien-faits et des corruptions de vostre ennemy et de vous ; par cet escrit, elle vous recommande à Dieu à qui je donne mes services passez et vouë ceux de l’advenir, par lesquels je m’efforceray de vous faire cognoistre qu’en me perdant vous avez perdu vostre très fidele serviteur. » Le télégraphe électrique en 15981 Mon secret n’estant point de magie, mais par moyens naturels, est difficile et de coust2 selon ce qu’il entreprend.
Tout ce que la grandeur a de vains équipages, D’habillements de pourpre, et de suite de pages, Quand le terme est échu, n’allonge point nos jours : Il faut aller tout nus où le destin commande ; Et, de toutes douleurs, la douleur la plus grande, C’est qu’il faut laisser nos amours6.
La paresse, terme abstrait, ne peut avoir de visage, elle ne saurait être engourdie.
Bourdaloue n’était pas loin du terme de sa carrière, lorsque parut le P. […] Chargé du soin de vous instruire, et l’exciter votre piété, par la vue même les grandeurs humaines et du terme fatal où elles aboutissent, je viens satisfaire à ce que vous attendiez de moi. […] Fontenelle, secrétaire perpétuel de cette compagnie, lui écrivit en ces termes : SIRE, « L’honneur que votre majesté fait à l’Académie royale des sciences, de vouloir bien que son auguste nom soit mis à la tête de sa liste, est infiniment au-dessus des idées les plus ambitieuses qu’elle pût concevoir, et de toutes les actions de grâces que je suis chargé de vous en rendre.
Louche, boiteux, les épaules voûtées et ramassées sur la poitrine, il avait la tête en pointe et quelques rares poils couraient sur son crâne chauve. » Dans un discours hardi et insolent, il ose s’attaquer à peu près en ces termes au roi des rois : — « De quoi te plains-tu, Agamemnon ? […] — Et n’êtes-vous pas convenus que, pour persuader, il faut inspirer de la confiance, ou, pour employer vos propres termes, avoir du caractère ? […] Elle revient sur la même, idée, comme si elle craignait de ne pouvoir assez l’exprimer, et chaque fois qu’elle l’exprime, elle le fait en termes si nouveaux qu’on croit l’entendre pour la première fois.
Mais, soutenu par son sujet et par l’admiration sincère qu’il avait vouée au nom et au génie de Corneille, il se surpassa lui-même, lorsqu’à la réception du frère de ce grand homme, il parla en ces termes des obligations que lui avait la scène francaise.
quelque négligence dans le style, ou quelque terme impropre ?
Nous n’aurons plus ces chenilles qui succent et rongent les belles fleurs des jardins de France, et s’en peignent de diverses couleurs, et, en un moment, de petits vers rampants contre terre deviennent grands papillons volants, peinturez d’or et d’azur ; on retranchera le nombre effrené des financiers, qui font leur propre des tailles du peuple, s’accommodent du plus net et plus clair denier, et du reste taillent et cousent à leur volonté pour en distribuer seulement à ceux de qui ils esperent recevoir une pareille, et inventent mille termes elegants pour remontrer la nécessité des affaires, et pour refuser de faire courtoisie à un homme d’honneur. […] Pour me faire croire ignorant, vous avez lâché d’imposer aux simples, et vous avez avancé des maximes de théâtre de votre seule autorité, dont vous ne pourriez, quand elles seroient vraies, déduire les conséquences que vous en tirez ; vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes ou n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché les vers de ma pièce, jusqu’à en accuser un de manquer de césure : si vous eussiez su les termes de l’art, vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche. […] Si un volume d’Observations ne vous suffit, faites-en encore cinquante ; tant que vous ne m’attaquerez pas avec des raisons plus solides, vous ne me mettrez point en nécessité de me défendre ; et de ma part, je verrai, avec mes amis, si ce que votre libelle vous a laissé de réputation vaut la peine que j’achève de la ruiner, Quand vous me demanderez mon amitié avec des termes plus civils, j’ai assez de bonté pour ne vous la refuser pas, et pour me taire sur les défauts de votre esprit que vous étalez dans vos livres. […] Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte ; et, si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d’une fuite éternelle. […] Il se plaignit du procédé bizarre et des termes ambigus de ce troisième médecin.
Il est employé en régime, lorsqu’il désigne l’objet ou le terme de cette action. […] Nous lisons au mot encre : on dit figurément et familièrement, écrire de bonne encre, de la bonne encre à quelqu’un, pour dire, en termes forts et pressants, et même menaçants . […] Ce pronom est quelquefois un terme collectif : il veut alors l’adjectif au pluriel : = on se battit de part et d’autre en désespérés. […] Pas vaut mieux que point, avant plus, moins, si, autant et autres termes comparatifs, ainsi qu’avant les noms de nombre. = Démosthène n’est pas si diffus que Cicéron. = Vous ne trouverez pas deux hommes de votre avis. = Il n’a pas un livre.
Dans le style religieux, ce terme est opposé à corporel, et signifie ce qui regarde la conduite de l’âme, l’intérieur de la conscience.
Deux excès sont à éviter dans le style épistolaire : le trop d’art, c’est-à-dire les pensées affectées, les mots sonores, les figures éclatantes, les périodes nombreuses, les tours pompeux ou alambiqués ; et le trop de négligence, c’est-à-dire les termes impropres, les phrases triviales ou mal construites, les pensées sans valeur, et en, général tout ce qui ne serait pas bien reçu dans la conversation de la bonne compagnie.
C’est l’onction de l’âme qui enseigne toute vérité, selon les termes de l’Écriture.
Appropriant le terme à l’idée, l’expression au sujet, votre diction suit dans toutes leurs nuances et toutes leurs inflexions les différents genres de littérature, et c’est dans un style simple, naturel, concis, élégant, que vous nous parlez de l’élégance, de la concision, du naturel et de la simplicité du style.
La lettre ne portait aucun nom ; elle était conçue en ces termes : « Celui que je t’envoie t’apprendra qui je suis. […] D’abord des remerciements me sont adressés, dans les termes les plus honorables, pour avoir, par mon courage, mon habileté, ma prévoyance, délivré la république des plus grands périls. […] L’orateur s’étend surtout en termes pathétiques sur le supplice qu’a subi l’infortuné Gavius. […] Mais ne prenez pour terme de comparaison ni la prudence de Q. […] Mais vous trouverez écrit dans ces registres un terme que ce barbare, ce débauché n’a jamais pu remarquer ni comprendre, dit-il ; c’est-à-dire, comme l’entendent les Siciliens par ce mot, ils ont été suppliciés et mis à mort.
En vain vous me frappez d’un son mélodieux, Si le terme est impropre, ou le tour vicieux : Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme, Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain. […] Il excellera à rendre, dans des termes de la plus irréprochable convenance, les mouvements et les transports les plus passionnés, et enfin semblera avoir trouvé le secret d’exprimer tout ce qu’il y a de plus délicat, de plus tendre, de plus aimant dans le cœur humain, et spécialement dans le cœur de la femme, depuis la jeune fille jusqu’à la mère, depuis Iphigénie jusqu’à Andromaque, en passant par Monime, Bérénice, Hermione et Phèdre.
Au contraire, après avoir paru en maître, et pour ainsi dire régné sur la scène, il venait, disciple docile, chercher à s’instruire dans nos assemblées, laissait, pour me servir de ses propres termes, laissait ses lauriers à la porte de l’Académie, toujours prêt à soumettre son opinion à l’avis d’autrui, et, de tous tant que nous sommes, le plus modeste à parler, à prononcer, je dis même sur des matières de poésie1… Extrait du discours prononcé à l’Académie française, le 2 janvier 1685, pour la réception de Thomas Corneille2.
Honnêtetés,, c’est-à-dire de politesses ; ce terme est tombé en désuétude.
Naître obscur et mourir illustre, ce sont les Jeux termes de l’humanité.
L’heureuse combinaison des tours et la noblesse des termes sont entrés dans le trésor de la prose oratoire : l’exagération emphatique, le faux goût, la recherche, sont demeurés sur le compte de Balzac, et l’on n’a plus compris la gloire de cet écrivain, parce que les fautes seules lui restaient, tandis que ses qualités heureuses étaient devenues la propriété commune de la langue qu’il avait embellie. »
M. de Saint-Lambert a répondu par un discours assez froid ; il s’est cru obligé de peser exactement chaque terme d’éloge ; et comme on a l’habitude de rabattre toujours une partie de ce qu’on entend, celui qui ne dit que ce qu’il faut ne produit pas l’effet qu’il faut.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.
Mieux j’ai mûri mon plan, plus je dois être ferme À ne le pas risquer, en en pressant le terme. […] Puisqu’ainsi chaque mode a son côté plus sage, Je voudrais qu’on puisât dans l’un et l’autre usage ; Que Rome, comme Sparte, obéit à deux chefs, Mais prescrivît un terme à leurs pouvoirs plus brefs, Et, pour choisir le point qu’Athènes nous enseigne, Dans le cercle d’un an bornât leur double règne.
Suivez l’ordre naturel des idées et changez les termes. […] Je suis seulement en peine de ce que je dirai à votre Altesse là-dessus, et par quels termes extraordinaires je lui pourrai faire entendre ce que je conçois d’elle. […] Faites votre profit du style de Mme Amable Tastu en développant le sens moral ; il vous suffira, pour réussir, de changer seulement les termes allégoriques. […] Cette description ne sera qu’une longue accumulation qu’il faudra rendre pittoresque, en rehaussant par des tournures épithétiques de bon goût, les principales idées réveillées par les termes du canevas, Quand vous en serez aux glaciers, vous vous étendrez davantage, en parlant de leurs pyramides, de leurs couleurs, et des effets impuissants du soleil sur ces masses toujours glacées. […] Elle me toucha et disparut — … J’ouvris les yeux, et surpris de mon long sommeil, je continuai ma route — … et atteignis avec la fin du jour le terme de mon pèlerinage.
Dans la poésie, dans l’éloquence, les grands mouvements des passions deviennent, froids quand ils sont rendus en termes communs et dénués d’imagination.
Ménage, dans son Dictionnaire étymologique, cite à ce terme, et pour l’expliquer, cette phrase de Jules Scaliger : « Equos defectos Galli recrus vocant, quasi recruduerint. » 2.
Ancien terme de pratique judiciaire, et qui faisait souvenir, dit-on, de la sévère équité de Rollon, premier duc de Normandie : ceux qui avaient été victimes de quelque tort ou de quelque vol en appelant de suite à lui par ce cri, Ah !
Sûreté de ton précision de termes, disposition naturelle, fermeté de détails, tels sont les moyens qui serviront à tracer un portrait fidèle et bien fini. […] Sous l’attrait du plaisir il cache la leçon, c’est nous parler en termes vrais du but et des moyens de la fable, telle que l’a écrite le maître du genre.
mais en lui permettant les délassements et la curiosité, je n’admets pas qu’il s’écarte à tout propos de la route, qu’il s’arrête pour étudier ici une fleur, là une ruine, au point d’oublier le terme et de se laisser surprendre à la nuit.
j’en suis fort aise ; La cigale veut emprunter et s’engage à rembourser exactement et avec intérêt au terme dont on conviendra.
Les années semblent longues quand elles sont encore loin de nous ; arrivées, elles disparaissent, elles nous échappent en un instant, et nous n’aurons pas tourné la tête, que nous nous trouverons, comme par un enchantement, au terme fatal qui nous paraît encore si loin et ne devoir jamais arriver.
La simplicité, qui forme ici la qualité fondamentale, consiste à n’employer que les termes ordinaires, et à les employer sans faste, sans apprêt, sans dessein apparent de plaire.
Les lords essayèrent d’amender le bill, mais en vain : la chambre haute était vaincue ; les juges offrirent à sa faiblesse la sanction de leur lâcheté ; ils déclarèrent qu’aux termes des lois les crimes de Strafford constituaient vraiment la haute trahison. […] Notre dix-septième siècle, si bienséant et si magnifique dans son langage, n’avait, vous le savez, nulle crainte de la propriété des termes : témoin Pascal, Corneille, Bossuet, Boileau lui-même, qui sans cesse ont usé du mot expressif et simple, du mot de la chose, verba quibus deberent loqui, et n’ont cherché les termes les plus généraux que lorsque l’imagination ou la pudeur s’en accommodait mieux. […] Changeons, s’il le faut, quelque chose à la catégorie des termes nobles ou bas. […] Un problème surtout passionnait sa curiosité, et ce fut dans la Première lettre sur l’histoire de France qu’il posa nettement les termes de la question. […] Aussitôt qu’ils se reconnurent astreints d’une manière générale, quoiqu’en termes vagues et mal définis, aux devoirs de la féauté, de ce moment naquit le germe encore informe de la France moderne et de la monarchie française.
Pour nous, nous croyons, avec Lemercier, qu’il est rare que le fait tragique ne s’accomplisse pas facilement en un jour : on le prend tout voisin de sa catastrophe ; et, commençât-il dès la naissance du héros, l’artifice de l’exposition ramène aisément les intérêts au point où se noue l’intrigue, pour arriver bientôt jusqu’au terme où elle se débrouille entièrement. […] Il a été condamné par Boileau en ces termes : Le comique ennemi des soupirs et des pleurs, N’admet point dans ses vers de tragiques douleurs. […] Les termes doivent être vifs et choisis, mais sans pompe et sans éclat ; point de grands mots, point de figures éclatantes et soutenues.
Mais voilà précisément ce que ne veulent point admettre ceux pour qui cet avenir aurait nécessairement quelque chose d’effrayant ; et, comme il n’y a plus de terme à la folie de l’homme abandonné à lui-même, ils ne rougissent pas de se ravaler à la condition de la brute, et ils commencent par se persuader qu’ils n’ont point d’âme, pour se dispenser de songer à son état futur.
Je me souviens qu’un critique célèbre d’Allemagne, un peu sévère pour nos poëtes classiques, et conduit au paradoxe peut-être, à force de savoir et d’esprit, préférait, en propres termes, le Solliciteur au Misanthrope.
L’énigme, de αἴνιγμα, fait de αἴνος, proverbe, apologue, est une petite pièce où l’on donne à deviner une chose, en la décrivant par ses causes, ses effets, ses propriétés, mais sous des termes obscurs et équivoques.
Enfin nous comparerons les mots aux faits et aux pensées qu’ils rendent, en insistant surtout sur les substantifs abstraits ; nous arriverons ainsi à saisir les nuances qui distinguent les mots appelés synonymes, et nous acquerrons une notion exacte et précise de la valeur des termes. […] Ici c’est au professeur à provoquer, par ses questions, de la part de son élève, l’examen de la propriété des termes, de leur valeur individuelle, de leurs différentes acceptions3, en les comparant avec des synonymes ; et cet exercice peut s’appliquer, nous le répétons, à toute espèce de composition littéraire. […] Il y trouvera des termes nouveaux dont il faut connaître la valeur, et qui, alors, se présenteront à lui comme les signes d’idées déjà connues. […] Il ne voit l’exil que là où la vertu ne peut être ; la mort lui paraît le terme de la vie, et non pas une punition.
Par analogie, quand de quatre termes le second est au premier ce que le quatrième est au troisième, et qu’au lieu du second on dit le quatrième, et au lieu du quatrième le second. […] Les mots doubles conviennent spécialement au dithyrambe, les mots étrangers à l’épopée, les métaphores aux poèmes ïambiques17 : avec cette différence que toutes ces espèces entrent également dans le vers héroïque, et que l’ïambique, imitant le langage familier, ne peut recevoir que ce qui est employé dans la conversation, c’est-à-dire le terme propre, la métaphore et quelques épithètes.
Etudiez ces modèles, cherchez à substituer aux termes employés par l’orateur des synonymes qui n’aient pas la même cadence, à déranger l’ordre des mots, à multiplier, à retrancher ou à déplacer les repos, et ce travail pour ainsi dire anatomique vous fera pénétrer le secret, et vous donnera le moyen de produire à votre tour des effets semblables.
« Je ne puis, Messieurs, vous donner une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture se sert pour louer la vie et déplorer la mort du sage et vaillant Macchabée.
C’est-à-dire le spectacle, terme qui est pris ici dans le sens d’objet qui frappe la vue.
J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicule malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau ou écoutant un concert de musique, blâment de même et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier ou de les mettre hors de place.
Vray est qu’il y songea8 Assez longtemps, mais il le vous rongea Souvent, et tant qu’a la parfin tout rompt, Et le Lyon de s’en aller fut prompt, Disant en soy : « Nul plaisir en effect Ne se perd point9, quelque part où soit faict. » Voyla le compte en termes rithmassez, Il est bien long, mais il est vieil assez, Tesmoing Esope et plus d’un million10. […] Je les pense si fermes, Qu’ilz ne fauldront pour moy à l’ung des termes, Je sçay assez que vous n’avez pas peur Que je m’enfuye, ou que je soys trompeur ; Mais il faict bon asscurer ce qu’on preste.