Exceptons pourtant La Fontaine ; il est hors de pair.
La Fontaine.
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuses qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie. […] Bourbon est pour lui la véritable fontaine de Jouvence, où je crois qu’il se plonge soir et matin.
Selon les autres, cette croix était ainsi appelée en vertu d’un singulier privilége que possédaient les Normands condamnés à mort, celui de n’être pendus qu’auprès de la fontaine qu’on voit encore au coin des deux rues citées.
La Fontaine a dit : Et la grâce plus belle encor que la beauté.
Vif, net, ferme, sobre et léger, son vers porte, avec une aisance supérieure, un bon sens spirituel, dont l’ironie et la finesse rappellent Marot, Régnier et La Fontaine.
Boileau, Horace, Aristophane eurent de la verve ; La Fontaine, Ménandre et Virgile le plus doux et le plus exquis enthousiasme qui fût jamais.
« Tous les bruits de la nature : les vents, ces haleines formidables qui mettent en jeu les innombrables instruments disposés dans les plaines, sur les montagnes, dans le creux des vallées, ou réunis en masse dans les forêts ; les eaux, qui possèdent une échelle de voix d’une étendue si démesurée, à partir du bruissement d’une fontaine dans la mousse jusqu’aux immenses harmonies de l’Océan ; le tonnerre, voix de cette mer qui flotte sur nos têtes ; le frôlement des feuilles sèches, s’il vient à passer un homme ou un vent follet ; enfin, car il faut bien s’arrêter dans cette énumération qui serait infinie, cette émission continuelle de bruits, cette rumeur des éléments toujours flottante, dilatent ma pensée en d’étranges rêveries et me jettent en des étonnements dont je ne puis revenir.
Le service n’aurait pas plus d’ordre que d’élégance ; la salle à manger serait partout, dans le jardin, dans un bateau, sous un arbre, quelquefois au loin, près d’une source vive, sur l’herbe verdoyante et fraîche, sous des touffes d’aunes et de coudriers1 : une longue procession de gais convives porterait en chantant2l’apprêt du festin ; on aurait le gazon pour table et pour chaises ; les bords de la fontaine serviraient de buffet, et le dessert pendrait aux arbres3.
C’est en vers libres que La Fontaine a écrit toutes ses fables, à l’exception de onze, comme Jupiter et les Tonnerres, le Coq et la Perle, le Rat de ville et le Rat des champs, etc. […] En voici un très beau, composé pour être mis au bas d’un portrait de La Fontaine : Dans la fable et le conte, il n’eut point de rivaux, Il peignit la nature et garda ses pinceaux.
La Fontaine, Fables, IX, I.
Les rogations Les cloches du bameau se font entendre, les villageois quittent leur travaux : le vigneron descend de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le bûcheron sort de la forêt ; les mères, fermant leurs cabanes, arrivent avec leurs enfants, et les jeunes filles laissent leurs fuseaux, leurs brebis et les fontaines pour assister à la fête6.
Sainte-Beuve a dit : Massillon a un air d’effusion et d’abondance comme d’une fontaine coulant sur une pente très-douce.
Il faut comparer à cette lettre platonicienne les chapitres ou les passages dans lesquels Montaigne parle de la mort, les fables de La Fontaine sur La Mort et le mourant, Le Vieillard et les trois jeunes hommes, les pensées chrétiennes de Bossuet sur le même sujet.
(La Fontaine.)
La Fontaine s’est servi d’une charmante allégorie pour faire connaître les périls de la bonne fortune : Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles, Il est bien mal aisé de régler ses désirs ! […] Parmi les écrivains qui se sont le plus distingués en ce genre, nous citerons Homère, Virgile, Horace, Cicéron, La Fontaine, Bossuet, Fléchier, Racine, Fénelon, Boileau, J. […] Nous terminerons cet article en indiquant comme plus particulièrement remarquables, sous le rapport de l’harmonie imitative, les morceaux suivants : Les derniers moments du sage : ni l’or ni la grandeur… ; dans un chemin montant… par La Fontaine ; la mort d’Hippolyte : un effroyable cri… ; le commencement de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre et la fin de celle du grand Condé ; la cantate de Circé ; la Tempête, par Saint-Lambert ; le Vol de l’hirondelle, par Buffon.
Notre La Fontaine lui donne de l’élévation et de l’éclat, en la présentant sous cette image charmante : Sur les ailes du tempsa la tristesse s’envole. […] Tel est le mot cessent dans ces vers de La Fontaine : Ainsi dit : ainsi fait.
L’homme bien élevé2 lira Corneille, la Fontaine, Racine et Molière, comme nos pères lisaient Horace et Virgile.
Cette fable ressemble à celle de La Fontaine (La cigale et la fourmi). […] LA FONTAINE. […] La Fontaine. […] Là est encore sa fontaine, sa chapelle, la pierre où il s’agenouillait. […] Nous voici près des deux chênes, ils protègent de leur ombre une fontaine qui s’écoule en filets d’argent ; le chemin tourne avec rapidité, et au bout de l’horizon, je vois les remparts de Thèbes. — Tu vois la ville de Cadmus, ô ma fille !
La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ?
deux écrivains qui assurément n’ont pas suivi la même route, la Fontaine et Bossuet, y excellent.
On a cité le vers de la Fontaine, dans Philémon et Baucis : Rien ne trouble sa fin, c’est le soir d’un beau jour ; le fameux vers de Lemierre, celui qu’il appelait modestement le vers du siècle : Le trident de Neptune est le sceptre du monde.
La Fontaine a fait rimer, conformément à ce principe que la coutume a maintenu jusqu’au commencement du dix-huitième siècle, émeute avec dispute (Fab.
Son œuvre rappelle cette fontaine magique dont les eaux avaient pour chacun le goût des vins qu’il s’imaginait boire.
Ce privilége qu’il partage avec la Fontaine et Molière, il le doit autant à sa clairvoyance qu’au charme de ces confidences naïves qui découvrent en lui non un auteur, mais l’homme même.
Cet homme unique, qui n’a pas plus été imité dans son genre, que la Fontaine dans le sien, fait d’un seul coup de pinceau un tableau achevé.
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuse qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des Morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie.
Ainsi, dans ces beaux vers de La Fontaine (Fabl. […] La naïveté est le caractère dominant de La Fontaine. […] Lamotte, qui avec de l’esprit crut pouvoir imiter La Fontaine, ne devait pas réussir. […] La Fontaine fait dire élégamment au corbeau par le renard : Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. […] Telle fable de La Fontaine, telle page de Cicéron, de Bossuet ou de Racine, nous les présente tous les trois.
La Fontaine parle ainsi de lui-même : Je chéris l’Ariosie et j’estime le Tasse ; Plein de Machiavel, entêté de Boccace, J’en parle si souvent qu’on en est étourdi.
Cette dame de La Sablière, que La Fontaine a immortalisée dans ses vers, était son épouse.
Je ne peux plus lire ni dans mon Virgile, ni dans mon Horace, ni dans mon La Fontaine.
[La Fontaine]) Néanmoins ces rimes ne sont admises que dans la poésie légère. […] [La Fontaine]) 3. […] [La Fontaine]) Tant y a qu’il n’est rien que votre chien ne prenne.
177J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de mes fontaines : Je le redemandais aux voix de mes sirènes ; Il n’était point dans moi, je ne le trouvais pas.
Les rimes sont entremêlées, lorsqu’une rime masculine est séparée de celle qui y répond par une ou deux féminines, ou lorsqu’entre deux rimes féminines, il se trouve une ou deux rimes masculines, comme dans cet exemple : J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de cent fontaines ; Je le redemandais aux voix de mes sirènes139 : Il n’était point dans moi ; je ne le trouvais pas.
Inimitable dans l’épître légère et l’épigramme, tendre et délicat dans l’élégie, il fait la chaîne entre Villon et La Fontaine.
Ce mot rappelle aussi ces vers de La Fontaine : Cette lime lui dit, sans se mettre en colère : « Pauvre ignorant !
Il n’y a qu’une différence du plus au moins. » (La Fontaine et les Fabulistes.
(La Fontaine.) […] (La Fontaine, liv. […] (La Fontaine.) […] La lecture réfléchie des meilleurs modèles, tels que les discours de Cicéron pro Murenâ, les satires d’Horace, les Lettres provinciales de Pascal, les Fables de La Fontaine, aidera le talent naturel, en égayant l’imagination et en accoutumant l’esprit à ces tours agréables qui savent dire le vrai en riant, et donnent des grâces à la raison.
De toutes les traductions en prose qui en ont été faites, celle de l’abbé des Fontaines est la plus estimée. […] L’abbé des Fontaines, dans ses observations sur des écrits modernes, avoit dit avant Voltaire : c’est la foiblesse, l’impuissance, la stérilité de nos auteurs, qui ont fait inventer les comédies larmoyantes, parce qu’il ne faut pour cela ni esprit ni génie.
La Fontaine, ce charmant auteur, qu’on regarde comme inimitable, a imité, lui-même, les plus célèbres fabulistes anciens, et presque tous les bons écrivains du siècle d’Auguste. […] La Fontaine nous offre aussi dans ses œuvres posthumes, une imitation très bien faite de la description du palais du Sommeil, qu’on lit dans les métamorphoses d’Ovide.
Nous y découvrons plutôt notre voisin : c’est l’histoire de la besace dont parle La Fontaine.
La Fontaine. Lorsqu’on a entendu parler de La Fontaine, et qu’on vient à lire ses ouvrages, on est étonné d’y trouver, je ne dis pas plus de génie, mais plus même de ce qu’on appelle de l’esprit, qu’on n’en trouve dans le monde le plus cultivé. […] La simplicité de La Fontaine donne de la grâce à son bon sens, et son bon sens rend sa simplicité piquante : de sorte que le brillant de ses ouvrages naît peut-être essentiellement de ces deux sources réunies.
Des fontaines coulant avec un doux murmure sur des prés semés d’amaranthes et de violettes, formaient en divers lieux des bains aussi purs et aussi clairs que le cristal.
Cf. la fable de La Fontaine intitulée : le Dépositaire infidèle, liv.
Mais dans ce vers de La Fontaine : Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux. […] Non plus que La Fontaine, dans sa fable du taon et du moucheron, en disant : Comme il sonna la charge, il sonne la victoire.
Enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage. » La Fontaine a défini la cour d’une manière piquante et précise : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être, Tâchent au moins de le paraître : Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines ; ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Égypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cettecampagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant à déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de te nourrir : que vous dirai-je enfin ? […] Ainsi Voltaire, voulant donner une idée du caractère de Mornay, qui a traversé pour les délices et la corruption de la cour, le compare à la fontaine d’Aréthuse, dont l’eau ne se mêle point à celle de la mer : Belle Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule, au sein furieux d’Amphitrite étonnée, Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs, Que jamais ne corrompt l’amertume des mers. […] Pourquoi trouvons-nous tant de charme dans ces vers de La Fontaine sur la mort du Sage ? […] Quelle grâce et quelle élégance dans cette allégorie, employée par La Fontaine pour exprimer les dangers et les écueils de la cour !
Si nous omettons ici l’autre grand poète du XVIIe siècle, c’est qu’il ne s’agit que de la rime, et que, sous ce rapport, La Fontaine est parfois d’une négligence qui n’est pas à imiter.
Mais j’aimerais mieux boire de l’eau de votre fontaine que du lait de vos vaches ; et, quant aux arbres de votre verger, je crains bien de n’y en trouver d’autres que le lotos, qui n’est pas la pâture des bêtes, et le moly3, qui empêche les hommes de le devenir4.
La fontaine Pyrène, consacrée aux Muses, la mort, les maladies, etc., ne sont point pâles ; mais l’application au travail, les maladies et surtout la mort, produisent la pâleur ; ainsi l’on donne à la cause l’épithète qui ne convient qu’à l’effet.
À quelque distance des deux côtés de l’obélisque, s’élèvent deux fontaines dont Peau jaillit perpétuellement et retombe avec abondance en cascade dans les airs. […] Les eaux qui s’élancent en gerbe de ces fontaines sont si légères et si nuageuses, que, dans un beau jour, les rayons du soleil y produisent de petits arcs-en-ciel formés des plus belles couleurs16. […] En avant du vestibule est une fontaine présidée par deux fleuves, le Nil et le Tibre, avec la louve de Romulus. […] Les Rogations Les cloches du hameau se font entendre, les villageois quittent leurs travaux : le vigneron descend de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le bûcheron sort de la forêt ; les mères, fermant leurs cabanes, arrivent avec leurs enfants, et les jeunes filles laissent leurs fuseaux, leurs brebis et les fontaines pour assister à la fête.