Cette pièce appartient aux Odes sacrées de Rousseau, que La Harpe plaçait au-dessus de ses autres compositions.
Montesquieu 1666-1755 [Notice] Né près de Bordeaux, au château de la La Brède, Montesquieu appartenait à une famille de robe et d’épée.
C’est surtout dans les yeux3 qu’elles se peignent et qu’on peut les reconnaître : l’œil appartient à l’âme plus qu’aucun autre organe ; il semble y toucher, et participer à tous ses mouvements ; il en exprime les passions les plus vives et les émotions les plus tumultueuses, comme les mouvements les plus doux et les sentiments les plus délicats ; il les rend dans toute leur force, dans toute leur pureté, tels qu’ils viennent de naître ; il les transmet par des traits rapides qui portent dans une autre âme le feu, l’action, l’image de celle dont ils partent : l’œil reçoit, et réfléchit en même temps la lumière de la pensée, et la chaleur du sentiment : c’est le sens de l’esprit, et la langue de l’intelligence4.
Fléchier 1632-1710 [Notice] Né à Pernes, dans le comtat d’Avignon, Fléchier appartient à cette génération de beaux esprits, dont l’hôtel de Rambouillet fut le centre, qu’enchanta la lecture de l’Astrée, et qui portèrent aux nues Balzac et Voiture.
[Notice] Fils d’une race noble, mais dont la fortune était déchue, né au château du Cayla, sous le ciel inspirateur de la gaie science, élevé dans un milieu patriarcal, Maurice de Guérin appartient à la famille des René et des Oberman.
Rien ne nous a appartenu avant notre naissance, rien ne nous appartiendra après notre mort. — 11. […] Lorsqu’une femme se marie, tout ce qui lui appartenait devient la propriété du mari. — 5. […] Il appartient au juge de soutenir l’innocence. — 10. […] Dans le principe, le gouvernement des peuples appartenait à des rois. — 2. […] Aux censeurs appartenait la surveillance des mœurs et le maintien de la discipline romaine.
La troisième classe comprend des hommes déjà sur le déclin de l’âge, mais dont l’exercice a entretenu la vigueur : à cette classe appartient Mallius, que Catilina est allé remplacer. […] Servilius, n’appartenait point dans l’origine aux Ciliciens ni aux pirates ; c’était une colonie de Lyciens, peuple originaire de Grèce. […] qui, près de subir un jugement, ne peut implorer le grand Jupiter, et recourir à son assistance, comme tous les autres accusés ; à qui les dieux immortels redemandent leurs dépouilles dans ce tribunal établi en faveur des hommes, pour y revendiquer ce qui leur appartient ? […] Quel mérite, quelle distinction avez-vous cru trouver en vous, pour aspirer au titre glorieux de protecteur d’une si belle province, et pour en dépouiller ceux à qui il appartient incontestablement et depuis si longtemps ? […] En effet, ce chef-d’œuvre de Silanion, ce morceau si achevé, appartiendrait à un autre particulier, à un peuple même, plutôt qu’à Verrès, cet homme d’un goût si exquis, cet habile connaisseur ?
Dès lors, affranchi par cette double victoire, notre pays put enfin s’appartenir, et rentrer en possession de sa langue aussi bien que de son territoire. […] Il appartenait à une dynastie d’imprimeurs et de savants français, dont le chef naquit à Paris, vers 1470, et mourut en 1520.
Quelque élégante qu’elle soit, votre description n’appartiendra point au genre sublime, si l’objet que vous décrivez n’est point capable de produire par lui-même des idées grandes et imposantes.
La langue d’Hérodote n’est point, je le sais, celle de Théopompe ou de Démosthène, mais, telle qu’elle est, elle appartient à une civilisation trop avancée, quoi qu’il en dise, pour être représentée par le gazouillis du xvie siècle, comme l’appelle Pasquier.
S’il m’appartenait de vous donner des conseils, le premier que je voudrais vous donner, serait de ne point vous livrer à ce goût que vous dites avoir pour la vie contemplative, et qui n’est qu’une paresse de l’âme, condamnable à tout âge et surtout au votre4.
Se mêlant familièrement avec les hommes, juste quand il fallait l’être, il avait applaudi au talent naissant de Barnave, quoiqu’il n’aimât pas ses jeunes amis ; il appréciait l’esprit profond de Sieyès, et caressait son humeur sauvage ; il redoutait dans Lafayette une vie trop pure ; il détestait dans Necker un rigorisme extrême, une raison orgueilleuse, et la prétention de gouverner une révolution qu’il savait lui appartenir.
Le monde vous appartiendra un jour ; mais gardez-vous de vous associer, avant le temps, à ses intérêts et à ses passions.
L’invention n’étant autre chose que l’acquisition des idées, ou du moins la recherche d’un procédé qui en facilite l’acquisition, que l’élève, tout en s’appliquant à l’étude de la langue maternelle et des langues anciennes, s’exerce à saisir les rapports des choses à lui et des choses entre elles ; qu’il apprenne, à mesure que ses facultés s’étendront, à s’observer lui-même, à observer la nature et les hommes qui l’entourent ; qu’il s’interroge souvent sur ses propres impressions ; qu’il s’habitue à s’en rendre compte, à chercher en tout les causes et les effets, à ne point voir d’un esprit distrait et avec indifférence les objets même les plus indifférents en apparence ; car tout ce qui peut occuper l’homme appartient à l’écrivain, et lui est, à l’occasion, sujet de composition ; Quidquid agunt homines, votum, timor, ira, voluptas, Gaudia, discursus, nostri est farrago libelli.
Ai-je besoin d’ajouter que, dans certains écrits, dans ceux surtout qui appartiennent au genre démonstratif, à la louange ou au blâme, dans la plupart des oraisons funèbres, par exemple, les faits se présentent en si grand nombre, que, pour éviter la monotonie, l’écrivain, au lieu de les faire succéder l’un à l’autre, doit les entremêler avec les développements de la thèse ?
C’est ainsi qu’on attribue à Racine ce qui n’appartient qu’à Virgile, et qu’on s’attend toujours à trouver, dans Raphael, des beautés qui se rencontrent plus souvent peut-être dans les œuvres de deux ou trois peintres que dans les siennes.
Maillet, à qui il ne manque que de la paresse, du relâche, de la détente de tête, pour travailler admirablement, et qui a travaillé avec autant d’éloquence que de courage, il y a vingt ans, contre la tyrannie de l’époque, comme l’attestent des opuscules, dont je vous ai remis, il y a dix ans, un exemplaire qui vous aurait fait connaître son mérite si vous l’aviez lu, mais que vous n’avez pas lu, parce que, occupé comme vous l’êtes, vous ne lisez rien, et je crois que vous faites bien, par une prérogative qui n’appartient qu’à vous ; M.
Les tableaux littéraires ont pour objet, dans notre pensée, de permettre au jeune lecteur de rattacher les écrivains dont il étudie les plus beaux passages au mouvement des esprits et au progrès littéraire du siècle auquel ils appartiennent, de replacer dans un cadre général des portraits isolés : les notices sont ces portraits, le tableau est ce cadre. […] Dans la revue qui suit la première place appartient aux savants qui lui ont révélé l’antiquité, son institutrice, et dont plusieurs ont été des écrivains. […] Comme la politique théorique a ses publicistes, et la politique active ses orateurs et ses pamphlétaires, la religion a ses docteurs et ses polémistes. — Le chef-d’œuvre en appartient à la religion réformée. […] Les harangues qu’il prononça, à différentes reprises, devant les Notables, les États-Généraux, les Parlements, son Mémoire au roi Charles IX sur la paix, son Traité (inachevé) de la réformation de la justice — je ne parle que pour mémoire de ses poésies latines, — appartiennent aux lettres du siècle. […] Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt ; si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas à nous, et ne pensons pas au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont point, et laissons échapper sans réflexion le seul qui subsiste.
Autour des trois noms de Marot, de Ronsard et de Malherbe se groupe toute l’histoire de la poésie française au xvie siècle, qu’ils partagent en trois périodes : la première finit au milieu même du siècle ; la seconde dure quarante ans ; la troisième comprend quelques années seulement, et ne fait que montrer Malherbe au siècle finissant : son rôle et son école appartiennent, à l’âge suivant. […] Son histoire, comme celle de son père, appartient au xviie siècle. […] À la première partie de sa vie appartiennent des poésies mythologiques et allégoriques, inspirées du Roman de la Rose, par exemple le Temple de Cupido (1545), dédié à François Ier, qu’il réunit et publia en 1532 sous le titre de Adolescence Clémentine. […] Helas, ce mot ne m’appartient ; Helas, Isac, si est ce qu’il convient Servir à Dieu. […] Aussi m’est-il avis que je vois son genie, Tout couronné de tours et tout ceinct de rempars, Detestant à vos pieds l’injuste tyrannie Qui la donnoit en proye à la rage de Mars, Vous dire incessamment : O grand roy qui pardonnes, Dés que le ciel a mis là vengeance en tes mains, Il n’appartient qu’à toy de porter les couronnes Qu’on donnoit aux sauveurs des citoyens Romains.
Cicéron nous donne un exemple de cet arrangement dans l’exorde de son plaidoyer pour le poëte Licinius Archias : S’il y a en moi, juges, quelque talent ; si j’ai quelque habitude de la parole, qui a fait pendant longtemps l’objet de mon application ; enfin si je dois beaucoup à l’étude des lettres, c’est à Licinius qu’appartient surtout le droit d’en recueillir le fruit. […] Jaloux de la réputation d’autrui, la gloire qui ne leur appartient pas est pour eux comme une tache qui les flétrit et qui les déshonore. […] Vous seul, ô mon Dieu, connaissez ceux qui vous appartiennent. Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons au moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas. […] Il est impossible d’en offrir un exemple plus remarquable et dont l’analyse soit plus instructive que ces lignes prises dans l’exorde de l’oraison funèbre de la reine de la Grande-Bretagne19 : Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.
Je suis sans doute du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire54; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez avec cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient, et duquel vous avez jeté les premières semences en mon esprit, comme je dois aussi à ceux de votre ordre tout le peu de connaissance que j’ai des bonnes lettres. […] Ses acteurs ont l’âme, les mœurs, l’esprit, le langage de l’époque à laquelle ils appartiennent. […] Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas le roi que ce peuple cherchait, et que le royaume ne lui appartenait pas. […] Fléchier 1632-1710 Né à Pernes, dans le comtat d’Avignon, Fléchier appartient à cette génération de beaux esprits dont l’hôtel de Rambouillet fut le centre, qu’enchanta la lecture de l’Astrée, et qui portèrent aux nues Balzac et Voiture. […] Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection, qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies : c’est notre Virgile français.
C’est donc à l’évangile, et à l’évangile seul, qu’il appartenait d’épurer cette morale ; et, l’évangile l’a fait, parce que lui seul pouvait le faire.
Louis XIV, ce monarque, la gloire de son peuple et de son siècle, la gloire de la religion et de l’État, plus héros dans le déclin des années et dans l’adversité, que dans le brillant de la jeunesse et de ses victoires, et dont la vertu éprouvée par la disgrâce, força enfin la fortune à rougir de son inconstance, lui fit sentir sa faiblesse, lui apprit qu’il ne lui appartient ni de donner, ni d’ôter la véritable grandeur ; Louis XIV avait vu passer comme l’ombre sa nombreuse postérité.
Il n’appartient qu’à un esprit méchant ou singulièrement léger d’attaquer ainsi les personnes, et de rimer des injures grossières.
Un forcement (de recette) est l’exercice du droit qui appartient à l’administration de faire payer par ses commis les impôts qu’ils ont négligé de percevoir.
Et puis les grands sujets ne sont pas innombrables, les types s’épuisent ; l’art même, qui les saisit et qui les fixe sous la forme la plus parfaite, les retranche du fonds commun ; ils n’appartiennent plus qu’à l’artiste dont le ciseau, la plume ou le pinceau les a réalisés2.
À moins d’être de ces hommes enthousiastes outre mesure du dix-septième siècle, qui ne se nourrissent que des livres qu’il a produits, ne peuvent rien goûter hors de là, et se persuadent qu’à de certains génies seuls appartient l’initiative de la pensée humaine ; à moins de porter cette étroitesse d’esprit dans un culte au fond si légitime, on doit bien reconnaître que le privilège du beau et bon style n’appartient pas à l’époque de Louis XIV privativement à tout autre siècle. […] Il serait injuste de ne pas le reconnaître, plusieurs auteurs de nos jours se sont distingués par le beau et naturel usage de la langue, et se sont efforcés avec succès de ressaisir les traditions, du style correct ; notre époque peut se glorifier de quelques écrivains dont le style a, dans l’excellente signification du mot, toutes les qualités académiques, et qui brillent à la fois par l’élévation de la pensée, par la pureté du goût, par la chaleur du sentiment ; enfin un certain nombre de compositions contemporaines offrent des beautés du premier ordre, qui les mettent du tout petit nombre de celles qui appartiennent à tous les peuples civilisés et ne peuvent plus périr : « Sunt clari hodièque et qui olim nominabuntur » comme disait Quintilien. […] Il ne s’applique qu’à dire ce qui doit être dit dans la position où il met ses personnages, et il le dit toujours avec noblesse, avec élégance, avec énergie quand il le faut, et toujours avec une harmonie continue qui n’appartient qu’à lui. […] « Un drame à cent actes divers. » La Fontaine anime tout dans le monde non pensant ; il prête aux êtres qui ne parlent point un langage qui semble réellement leur appartenir.
Toute composition littéraire, à quelque genre qu’elle appartienne, peut toujours être observée sous les rapports suivants : 1° Objet de la composition. […] Sous ce point de vue, les règles du discours appartiennent à la logique proprement dite, et avant tout l’orateur doit être logicien. […] Tous ces caractères appartiennent au style élevé, quoiqu’ils ne se trouvent pas tous chez le même orateur ou dans le même discours. […] « Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons.
C’est particulièrement à ces derniers que nous nous attachons ; nous ne craignons pas de les signaler sans cesse ; surtout quand ils appartiennent à cet ordre de questions (le style indirect, par exemple) que les précédents systèmes n’avaient point abordées, ou qu’une étroite et obscure synthèse laissait indécises jusqu’à ce jour, et que l’auteur de la nouvelle Méthode a discutées par une large et lumineuse analyse, a résolues par une savante conviction.
Nous reconnaissons dans ce personnage l’ancêtre de Figaro ; l’avenir lui appartient ; il n’est rien encore ; mais il sera tout un jour.
Pourvu, vers 1554, d’un office de conseiller au Parlement de Bordeaux, marié vers la trentaine par convenance plus que par entraînement, honoré de relations illustres, étranger à toute passion, sauf à l’amitié, cette volupté choisie des cœurs épicuriens, privé par la mort de la Boétie d’une tendresse qu’immortalisa son deuil éloquent, ce magistrat philosophe soucieux avant tout de s’appartenir à lui-même, avait quarante-deux ans lorsqu’il se retira des affaires, sans autre ambition que celle de vivre chez lui et pour lui, dans sa tour de Montaigne, parmi ses livres et ses pensées.
C’est surtout dans les yeux qu’elles se peignent, et qu’on peut les reconnaître ; l’œil appartient a l’âme plus qu’aucun autre organe, il semble y toucher et participer à tous ses mouvements ; il en exprime les passions les plus vives et les émotions les plus tumultueuses, comme les mouvements les plus doux et les sentiments les plus délicats ; il les rend dans toute leur force, dans toute leur pureté, tels qu’ils viennent de naître ; il les transmet par des traits rapides qui portent dans une autre âme le feu, l’action, l’image de celle dont ils parlent, l’œil reçoit et réfléchit en même temps la lumière de la pensée et la chaleur du sentiment, c’est le sens de l’esprit et la langue de l’intelligence. […] Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la nature : elle l’a placé dans l’ordre des oiseaux au dernier degré de l’échelle de grandeur5 : son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori. […] Un jour, par hasard, il portait de l’or ; un double Napoléon se fit jour, on ne sait comment, à travers son gousset ; un locataire qui le suivait dans l’escalier le ramassa et le lui présenta : " Cela ne m’appartient pas, répondit-il avec surprise. […] Il se rappelle une peccadille de jeunesse ; j’ai souvenance , dit-il, et ce mot vieilli nous indique que la faute est déjà bien ancienne, et qu’elle a, sans doute, été effacée par son repentir ; qu’en un pré, ce n’était pas du grain en herbe, le foin pouvait lui être destiné quelque jour ; de moines, ce pré appartenait à une communauté riche, qui n’éprouvait aucun dommage de son larcin ; passant, il ne s’est point arrêté ; la faim, c’est un maître impérieux, l’âne n’eut point écouté un simple appétit ; l’occasion, ce n’est point par préméditation que le délit a été commis ; l’herbe, il en a si peu souvent !
Quant à ceux qui se prosterneraient devant ces sortes de beautés, si elles appartenaient à Homère, à Young ou à Ossian, mais qui ont bien formellement résolu de ne rien admirer dans les écrivains sacrés, nous n’avons rien à leur opposer : nous nous bornons à les plaindre, d’interdire à leur imagination le plaisir que lui procureraient de pareilles lectures ; et à leur âme, le charme consolant qu’elles ne manqueraient pas d’y répandre.
Les preuves sont de deux sortes : intrinsèques quand elles sont tirées du fond même du sujet, extrinsèques quand elles ne lui appartiennent qu’accessoirement.
Il ne nous appartient pas de l’examiner ; et cependant jamais loi n’a été plus critiquée ni plus combattue. […] « Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les Empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux Rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons.
La métaphore donne du corps aux objets qui n’existent que dans l’imagination : elle exprime tout ce qui appartient à l’âme par des images sensibles ; elle nous fait comprendre, elle nous fait toucher du doigt, pour ainsi dire, les objets les plus spirituels, les plus abstraits. […] C’est la plus variée dans ses formes, et la plus riche : on images et eu beautés ; elle est faite pour plaire à. l’esprit et nous faire connaître les objets avec les qualités qui leur appartiennent et les circonstances qui s’y rattachent ; elle rappelle les événements passés et nous les place sous les yeux comme s’ils s’accomplissaient au moment où nous les lisons ; elle nous fait partager toutes les sensations que les écrivains ou leurs héros ont éprouvées eux-mêmes.
Villemain, parla sur un ton à la fois sublime et populaire qui n’appartient qu’à lui. » 1.
Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bon esprit ; Que c’est être savant que trouver à redire ; Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer et de rire ; Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens.
Nous nous sommes fait un devoir, comme on a pu l’observer, de rapprocher le texte de la traduction, afin de bien convaincre le lecteur, que ce qu’il y a de plus attendrissant dans l’ouvrage de Florian, appartient exclusivement à la beauté de l’original, et que ces traits n’ont besoin, pour être admirés et sentis, que de passer sans altération d’une langue dans une autre.
Il n’appartient qu’à un esprit méchant et à un cœur corrompu d’attaquer les personnes et de rimer des obscénités.
Il n’y a donc que le choix et la disposition qui nous appartiennent ; et il est vrai de dire que notre langage sera plus ou moins distingué, selon que nous aurons été plus ou moins judicieux dans l’emploi des mots, et selon que nous aurons su, par d’heureuses combinaisons, donner une forme gracieuse aux expressions les plus simples, aux termes les plus vulgaires. […] Celles qui ne représentent que les objets secondaires, se nomment accessoires, et n’ont qu’une fonction subordonnée à cette idée principale à laquelle elles appartiennent.
Les autres disaient que je cherchais à faire la fausse monnaie, qui était un mal306 qui me faisait sécher sur les pieds ; et m’en allais par les rues tout baissé, comme un homme honteux ; j’étais endetté en plusieurs lieux, et avais ordinairement307 deux enfants aux nourrices, ne pouvant payer leur salaire personne ne me secourait, mais au contraire ils se moquaient de moi, en disant : « Il lui appartient bien de mourir308 de faim, parce qu’il délaisse son métier ». […] Cette femme, en voyant tant d’argent ensemble qui lui appartenait, fut si saisie de joie qu’elle en mourut subitement. […] Vous appartient-il ?
Faire jaillir d’un sujet cette pensée unique qui en est l’âme n’appartient qu’au génie fécondé par la méditation, et non-seulement peu d’écrivains y parviennent, mais il n’est pas même donné à tout lecteur de saisir, là où elle se trouve, cette unité qui ajoute à l’ouvrage, quel qu’il soit, dramatique ou oratoire, historique ou philosophique, une haute valeur et un puissant intérêt.
Retire-toi, coquin ; va pourrir loin d’ici : Il ne t’appartient pas de m’approcher ainsi.
Racine appartient à la famille des génies studieux, tendres et épris de la perfection qui ont cherché le naturel dans les formes les plus nobles et les plus choisies.
C’est que dans les assemblées délibérantes, où s’agitent des intérêts généraux, la palme est à celui qui sait prouver qu’il a raison ; tandis que devant les tribunaux, où la vie et la fortune des particuliers sont en question, le succès appartient à celui qui fait le mieux jouer les ressorts des passions.
Exemple de périodes divisées en membres et en incises : Bossuet commence son Oraison funèbre de la reine d’Angleterre par ces deux belles périodes : Celui qui règne dans les cieux | et de qui relèvent tous les empires, | à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, | (membre composé de trois incises), Est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, | et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons. | (2e membre composé de deux incises.)
Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit, Et pense que louer n’est pas d’un bel esprit, Que c’est être savant que trouver à redire, Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer et de rire ; Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps, Il se met au-dessus de tous les autres gens.
La moindre de ses fables offre une tournure, et des grâces qui n’appartenaient qu’à La Fontaine. […] Dans ce monde imposteur, tout est couvert de fard ; Tout, jusqu’aux passions, est esclave de l’art… La haine s’y déguise en amitié traîtresse ; La vengeance y sourit, et la haine y caresse ; L’ardente ambition, l’orgueil impétueux Y rampent humblement à replis tortueux… De l’adulation la basse ignominie, En avilissant l’âme, énerve le génie… Dans la retraite, ami, la sagesse t’attend, C’est là que le génie et s’élève et s’étend ; Là règne avec la paix l’indépendance altière ; Là notre âme à nous seuls appartient tout entière.
C’est-à-dire, des sentiments qui nous appartiennent en propre, des sentiments personnels, intérieurs : brièveté qui semblerait aujourd’hui un peu dure.