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34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Qui dira le sentiment qu’on éprouve en entrant dans ces forêts aussi vieilles que le monde, et qui seules donnent une idée de la création telle qu’elle sortit de la main de Dieu ? […] Bientôt on voit paraître tout le clergé destiné à la cérémonie : c’est un vieux pasteur qui n’est connu que sous le nom de curé, et ce nom vénérable, dans lequel est venu se perdre le sien, indique moins le ministre du temple que le père laborieux du troupeau. […] Tantôt ce sont des modulations languissantes, quoique variées ; tantôt c’est un air un peu monotone comme celui de ces vieilles romances françaises, chefs-d’œuvre de simplicité et de mélancolie2.

35. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

A dire la vérité, monseigneur, je ne sais à quoi vous avez pensé : et ç’a été, sans mentir, trop de hardiesse, et une extrême violence à vous d’avoir, à votre âge, choqué deux ou trois vieux capitaines que vous deviez respecter, quand ce n’eût été que pour leur ancienneté ; fait tuer le pauvre comte de Fontaine, qui était un des meilleurs hommes de Flandre, et à qui le prince d’Orange n’avait jamais osé toucher ; pris seize pièces de canon qui appartenaient à un prince qui est oncle du roi et frère de la reine4, avec qui vous n’aviez jamais eu de différend ; et mis en désordre les meilleures troupes des Espagnols, qui vous avaient laissé passer avec tant de bonté. […] xiv, de quelques usages, où l’on peut voir regrettés quelques vieux mots qui ont péri.

36. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Jaunes comme ceux d’une fouine, ses petits yeux n’avaient presque point de cils, et craignaient la lumière, dont ils étaient garantis par l’abat-jour d’une vieille casquette verte. […] On est vieux à vingt ans, décrépit à soixante. […] On dit que vous avez parlé du crédit de mon prévôt, de mon médecin, de mon barbier, de mon tailleur ; vous avez étalé mes vieux habits. […] Leur éclat était légèrement adouci par une espèce de teinte semblable à celle que le temps répand sur les vieux tableaux. […] Son trône est un vieux banc ; il met un diadème sur la tête de sa femme, il distribue des parchemins à ses enfants, il est enchanté, et veut qu’on dresse en son honneur un arc de triomphe.

37. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

La vieille société française du dix-huitième siècle, si polie, mais si mal ordonnée, finit dans un orage épouvantable. […] Si vous ne rêvez pas vie militaire, si vous ne dévorez pas les livres et les plans de la guerre, si vous ne baisez pas les pas des vieux soldats, si vous ne pleurez pas au récit de leurs combats, si vous n’êtes pas mort presque du désir d’en voir et de honte de n’en avoir pas vu, quoique ce ne soit pas de votre faute, quittez vite un habit que vous déshonorez.

38. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Il n’y a nul mérite, sans doute, mais aussi nulle chance d’erreur, dans l’emploi de ces formes consacrées, aussi vieilles, semble-t-il, que le français même, dont tout le monde use, sans y songer, en parlant ou en écrivant, et qui n’en sont pourtant pas moins des figures : il est enflammé de courroux ; lisez Cicéron ; donnez-moi un petit verre ; chevaucher sur un bâton, etc. […] J’ouvre le poëme de la Pitié, je tombe sur l’histoire d’une jeune fille qui consacrait son existence à soigner son vieux père : Son âme, dévouée à ces doux exercices, A son vieux domestique enviait ses services ; Les plus humbles emplois flattaient son tendre orgueil.

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