L’auteur proportionne alors son style à son sujet et s’autorise quelquefois de son titre pour se dispenser de polir parfaitement son élocution.

La liberté a abouti à couvrir la France de prisons ; l’égalité, à multiplier les titres et les décorations ; la fraternité, à nous diviser ; la mort seule a réussi.

Voilà d’où procède l’invasion de ces lettres muettes qui foisonnèrent dans tous les dérivés ; ils étalaient ce luxe stérile comme un titre de noblesse classique. […] A ce titre, les écrivains du xvie  siècle méritaient, entre tous, d’être l’objet de nos études ; car, si le jour est venu où il est urgent de renouveler une séve qui menace de s’épuiser, le remède le plus efficace sera de recourir, non pas aux Beauzée, aux Dumarsais et aux Vaugelas, mais à ces maîtres qu’on pourrait appeler les pères de notre langue.

. — Ewald Christian de Kleist, né en 1715, à Zœblin, en Poméranie, et mort en 1759 sur le champ de bataille de Kunnersdorf, s’est immortalisé par ses poésies lyriques et pastorales, et surtout par le poème qui a pour titre le Printemps, où l’on trouve une peinture fidèle et animée des beautés de la nature. […] Quelques auteurs placent ces pièces poétiques parmi les dithyrambes, parce qu’elles respirent un sentiment très fort ; mais elles trouvent plus naturellement place ici à cause de leur titre, et surtout à cause de leur ardente énergie.

Par exemple : On demande l’inscription du poète Archias sur l’état civil et à quel titre ? […] quelle assez haute opinion pourrions-nous avoir de nous-mêmes pour prétendre à quelque grandeur et ambitionner des titres fastueux, nous qui avons été les malheureux sujets et les esclaves des Espagnols ? […] Elle est la partie la plus importante du discours, celle qui est comme le fondement et qui, à ce titre, réclame toute la puissance, toute l’efficacité de l’art oratoire, car c’est à elle qu’il appartient d’opérer la conviction, de faire éclater dans tout son lustre la vérité en l’appuyant sur la preuve et sur le raisonnement. […] Jetez les yeux de toute part ; voilà ce qu’a pu faire la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant. […] à quel titre ?