/ 212
31. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

Turenne et Condé offraient à l’historien des points de rapport et des termes de comparaison que l’orateur a dû saisir, et qui se trouvent nécessairement dans l’éloge de ces grands hommes. […] La modestie qui distinguait Turenne et Condé, comme elle distingue, en général, tous les hommes véritablement supérieurs, offrait aux panégyristes un contraste qu’ils ont saisi tous les trois avec habileté.

32. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Il faut saisir les traits marquants, les détails pittoresques, les circonstances intéressantes. […] Voici un contraste aussi bien saisi qu’élégamment rendu : c’est saint Paul, ermite, dépeint par Chateaubriand. […] L’attention est d’autant plus fortement saisie et la curiosité plus vivement excitée qu’il reste plus de choses à apprendre. […] Le peuple, saisi de pitié, tombe lui-même à genoux, et répète avec les soldats : Sacrifiez ! […] Pérennès, qu’il consiste dans cette sagacité d’intelligence qui saisit promptement entre les objets des rapports délicats et cachés, et qui se manifeste dans le discours par la forme de la pensée et le tour ingénieux de l’expression.

33. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

De même l’œil ne saisit pas tout d’un coup les beautés de la peinture ; il s’y forme peu à peu en voyant souvent des tableaux, et en étudiant les compositions des meilleurs maîtres. […] De même, la délicatesse du goût, comme sens interne, se reconnaît à l’impression prompte et vive que nous causent les beaux objets, telles difficiles à saisir que puissent être leurs beautés. […] Ce sont des sujets séduisants à traiter ; mais ils nous échappent quand nous voulons les saisir et les soumettre à l’analyse. […] C’est à saisir les beautés de détails de scènes aussi magnifiques, que ceux qui veulent les décrire en vers doivent exercer leur œil et leur goût. […] Voilà pourquoi nous trouvons tant de charmes à la mesure des vers, et même à celle de la prose, quoique moins précise et moins facile à saisir.

34. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Où la mort saisira ce fortuné coupable, Tout chargé des liens de son iniquité. […] Quand il a été attiré par degrés, ému, saisi, c’est alors qu’il doit être frappé, enlevé avec violence. […] Ils approchent donc, portant sur leur visage les marques de leur barbare résolution : le clergé tremblant se disperse : on se ramasse confusément : les assassins ont eux-mêmes horreur du crime qu’ils vont commettre ; et saisis d’une frayeur respectueuse à la vue de l’archevêque qui se présente, ils demeurent quelque temps interdits. […] Racine nous fournit dans sa Tragédie d’Esther, un exemple bien propre à faire saisir la différence qu’il y a entre le style sublime, et le sublime.

35. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Quel transport me saisit ! […] Quelle horreur me saisit ? […] Cette ironie ressemble au rire effrayant et convulsif qui saisit quelquefois un malheureux dans l’aliénation de la douleur. » 1.

/ 212