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30. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Mais des esprits subtils comme les Athéniens ne pouvaient rester insensibles à des leçons aussi séduisantes. […] Le prince l’entoura et l’attaqua trois fois. » Bossuet. — « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts. […] Si vous ne vous sentez pas assez fort pour vous découvrir, restez sur la défensive ; si au contraire la réfutation vous semble plus avantageuse, prenez du champ et courez bravement à l’attaque. […] Et si le récit d’une injustice qui ne vous touche en rien vous transporte déjà d’indignation, comment, je vous le demande, pourriez-vous rester froid en défendant la cause d’un client qui vous confie sa fortune ou sa vie, surtout si cette cause vous paraît bonne et si votre conscience vous dit que la perdre ce serait laisser égorger le bon droit par l’iniquité ? […] Je crois, au contraire, que plus un orateur a grandi en expérience et en réputation, plus il a une haute idée de son art et plus il craint de rester au-dessous de son sujet et de l’attente du public.

31. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Vous restez dans votre trou jusqu’à l’heure des spectacles2, à dissiper les fumé de la veille ; ainsi vous n’avez pas un moment pour penser à vous et à vos amis. […] Le 2 août de la même année, Voltaire écrivait à D’Alembert : « Le bruit court que vous venez avec un autre philosophe ; il faudrait que vous le fussiez terriblement l’un et l’autre pour accepter les bouges indignes qui me restent dans mon petit ermitage ; ils ne sont bons tout au plus que pour un sauvage comme Jean-Jacques, et je crois que vous n’en êtes pas à ce point de sagesse iroquoise » 1. […] Je me borne à décacheter les lettres des amis qui me restent, et c’est ma femme qui m’en fait la lecture, comme elle peut.

32. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Tous passèrent près d’elle en lâchant leur bordée ; Fière, elle répondit aussi quatorze fois, Et par tous les vaisseaux elle fut débordée ;   Mais il en resta trois. […] Engloutie à demi, son large pont à peine, S’affaissant par degrés, se montrait sur les flots ; Et là ne restaient plus, avec moi capitaine,   Que douze matelots.

33. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Les romans ont le mérite de nous représenter un peu ce monde idéal et charmant qui n’existe nulle part sur la terre, mais dont l’image, que nous avons vue je ne sais où, est restée imprimée dans notre cerveau ; nous ne croyons pas à ces récits magnifiques, mais nous les aimons, car il n’y a de beau que ce qui n’est pas. […] Mais saints ou démons, elle prend toujours ses modèles hors de la terre ; car, quand elle ne peut plus s’élever au-dessus de l’homme, elle aime encore mieux s’abaisser au-dessous que de rester dans les limites de l’humanité, l’homme ne pouvant pas se décider à être homme, c’est-à-dire imparfait et médiocre1.

34. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

Ses études historiques ont une haute valeur, et restent définitives en plus d’un sujet. […] Orso resta quelque temps immobile, n’osant éloigner de lui ces épouvantables reliques.

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