Si l’on admet entre elles une division fictive, ce n’est que pour venir en aide à notre faiblesse, et nous faire mieux saisir les qualités et les défauts qui affectent plus spécialement chacune d’elles, quand l’une ou l’autre n’atteint pas le but commun. […] Diction s’emploie quand il s’agit des qualités générales du discours, clarté, pureté, harmonie, ou de celles du débit oratoire ou théâtral. […] Imiter n’est pas se laisser aller par une pente insensible de la qualité qu’on veut atteindre dans le vice voisin, de l’abondance dans la diffusion, de la concision dans la sécheresse, de l’audace dans la témérité, de la simplicité dans la négligence. […] Mais le ton de l’orateur et du poëte, dès que le sujet est grand, doit toujours être sublime, parce qu’ils sont les maîtres de joindre à la grandeur de leur sujet autant de couleur, autant de mouvement, autant d’illusion qu’il leur plaît, et que devant toujours peindre et toujours agrandir les objets, ils doivent aussi partout employer toute la force et déployer toute l’étendue de leur génie. » Maintenant, il nous reste à étudier les qualités essentielles de l’élocution, c’est-à-dire celles qui conviennent à tous les tons ; les qualités accidentelles, c’est-à-dire celles qui ne conviennent que dans tel ou tel ton ; et enfin les ornements dont l’élocution est susceptible, et que l’on comprend sous le nom général de figures. […] Quelques rhéteurs ont été jusqu’à admettre, pour certains genres d’ouvrages, le style sec ; comme si l’on pouvait jamais supposer pour qualité distinctive d’une classe d’écrits un caractère qui toujours et partout est un défaut.
Cette qualité est surtout indispensable dans les lettres, puisque le beau repose sur le vrai, puisque sans jugement il ne pourrait y avoir ni exactitude, ni liaison suffisante dans les pensées. […] Mais aussi lorsqu’on a acquis de l’expérience en ce genre, le goût s’éclaire et devient plus sûr ; il discerne non seulement le caractère général de l’ouvrage, mais les beautés et les défauts de chaque partie ; il voit des qualités distinctes, il connaît ce qui est digne de louange et ce qui doit être repris. […] Quelles sont les qualités que suppose le goût ? […] Les qualités du cœur ne sont-elles pas nécessaires au goût ? […] C’est cette qualité qui fait apercevoir les moindres nuances, et saisir les beautés les moins apparentes ainsi que les plus légers défauts.
Il voulut régner selon son inclination, qui ne se prescrivait point de règles, même dans les choses où il ne lui eût rien coûté de s’en imposer ; et il fit si bien que, dans le cas où le destin lui eût donné un successeur de son mérite, je ne sais si la qualité de premier ministre qu’il a prise le premier n’aurait pas pu devenir, avec un peu de temps, aussi odieuse en France que le fut par l’événement celle de maire du palais et de comte de Paris1. […] Il distinguait plus judicieusement qu’homme du monde entre le mal et le pis, entre le bien et le mieux, ce qui est une très-grande qualité pour un ministre. […] Vous jugez facilement qu’un homme, qui a d’aussi grandes qualités et autant d’apparences de celles même qu’il n’avait pas se conserve assez aisément dans le monde cette sorte de respect qui démêle le mépris d’avec la haine2, et qui, dans un État où il n’y a plus de lois, supplée au moins pour quelque temps à leur défaut3. […] Il n’a jamais été capable d’aucune affaire, et je ne sais pourquoi ; car il avait des qualités qui eussent suppléé en tout autre celles qu’il n’avait pas. […] Ce défaut a fait qu’avec l’âme du monde la moins méchante il a commis des injustices ; qu’avec le cœur d’Alexandre il n’a pas été exempt non plus que lui de faiblesse ; qu’avec un esprit merveilleux il est tombé dans des imprudences ; qu’ayant toutes les qualités de François de Guise il n’a pas servi l’État en de certaines occasions aussi bien qu’il le devait, et qu’ayant toutes celles de Henri du même nom il n’a pas poussé la faction où il le pouvait.
On a énuméré les qualités que le style peut ou doit avoir, sans établir la différence qui distingue les qualités accidentelles de celles qui doivent être invariables ; sans faire sentir quelles sont celles qui conviennent à chaque genre, sans montrer celles qu’on doit préférer en cas de concurrence. […] de quelle qualité est-elle ? […] II, n. 184.) « Il faut s’attacher à relever dans l’adversaire les défauts opposés à ces qualités. » (Ibid. […] Les passions, dans le sens moral, sont des qualités inhérentes ; les passions oratoires, des affections actuelles. […] Ou, si des qualités réelles lui donnent des droits à l’estime, dites que son orgueil ou son arrogance surpassent son mérite.
Les qualités du style sont générales ou particulières. […] Qualités générales du style. […] La clarté est la qualité la plus indispensable pour un écrivain. […] C’est ce que nous allons faire en expliquant les qualités particulières du style. […] Des qualités particulières du style.